CAILLOUX DANS LE CIEL
Cycle de l’Empire, tome 3
Isaac Asimov
Depuis que j’ai découvert Isaac Asimov, comme tout le monde avec son I, Robot, j’ai du mal à résister à l’envie de lire et d’explorer ses univers et son approche de la SF. Pendant longtemps, j’étais perdu dans ses séries, ne sachant pas trop quel livre prendre sans risquer de me perdre dans l’un de ses cycles. Mais lorsque je suis tombé sur les omnibus de Fondation, j’ai su que je chercherai à lire tout ce que je pourrais trouver de lui. Aussi, quand Audible m’a proposé de découvrir un cycle que je ne connais que très peu de lui, le cycle de l’Empire, je me suis jeté dedans.
Ce tome semblant être le dernier de la série sur Audible, j’en profite pour faire un point sur la série. Alors, tout d’abord, comme depuis le début, Asimov réussit à être très contradictoire. S’il est égalitariste sur les « races », il est très marqué par son époque sur les genres. Les femmes sont systématiquement de frêles et fragile créatures que le héros devra protéger jusqu’à un moment unique, une apogée, où elle montrera sa puissance féminine en rappelant ses congénères virils à la raison et à l’émotion autre que la colère. C’est amusant de lire des livres qui parlent autant de la question de l’unicité de la race humaine et de l’égalité des hommes tout en étant clairement et ouvertement misogynes…
Les Cailloux dans le ciel ne font pas exception. Dans ce livre, nous allons suivre d’un coté Joseph Schwartz, un homme de la fin des années 1940 projeté dans un futur très lointain et, de l’autre, Bel Avardan, un archéologue du futur persuadé que les hommes sont tous originaires d’une même planète, planète qu’il pense être la Terre. Or, à cette époque, la Terre est une planète d’arriérés et de bouseux qui, bien que citoyens de l’Empire, sont des sous-hommes, une race à part. Bien plus encore, les autres citoyens de l’Empire les considèrent comme dangereux, en raison de la radioactivité présente sur la planète et, donc, nécessairement chez ses habitants. Joseph Schwartz est recueilli par des paysans de la Terre qui ne réussissent pas à comprendre ses borborygmes. Ils vont alors consulter un scientifique local qui a développé une machine qui réussirait à développer le cerveau des humains pour les rendre plus intelligents. Sauf que, jusqu’à présent, sa machine n’a pas été testée sur les humains et que les tests réalisés sur les animaux font état d’une surmortalité de 10%. Enfin, à ce que l’on en sait parce qu’il semblerait que le Conseil terrien, qui a eu connaissance de ses travaux, lui a interdit de communiquer sur ses travaux car cette machine jouerait un rôle important dans un projet séditieux de cet organisme politique.
Difficile de ne pas voir, dans ce livre, un discours contre le racisme et l’apartheid. Le parallèle entre les terriens et les africains parait assez évident. L’utilisation des terriens, présentés comme appartenant à une sous-race arriérée tout comme l’on présente les africains au moment où le livre est écrit, permet de créer une projection qui rend la démonstration plus efficace. C’est dommage que cette démonstration se limite aux hommes, excluant les femmes.
Qu’en penser ? Le roman se lit sans difficulté, la qualité de la prose d’Asimov est aussi bonne que dans ses autres livres. Sans être inintéressant, le livre est dans les standards du cycle, sans autre lien avec les deux premiers que l’existence de l’Empire galactique de Trentor. Les ressorts sont assez simples, il n’y a pas de grande surprise. C’est assez linéaire et plat. Pas inintéressant mais pas non plus inoubliable. Clairement pas du niveau des Robots ou de Fondation. Mais, en même temps, on ne peut pas se plaindre de s’ennuyer ou reprocher le manque d’idées : il y a des concepts et des idées intéressantes, dans un livre classique de SF.
