Diffuser ses créations sous CC BY-SA ou BY-NC-SA ?

[Qui Revient de Loin]

Bonjour à tous,

En tant qu'amateur de JDR, j'aime beaucoup partager mes créations et enrichir la communauté en contenu.
C'est pourquoi j'utilise de plus en plus les creatives commons (CC), en particulier avec la condition "partage aux mêmes conditions"/"share alike" (SA).

Mais j'avoue avoir une réticence à l'idée que quelqu'un reprenne mon travail et le revende tel quel, sans ajouter autre chose qu'un vernis pour brouiller les pistes, donc j'utilise en général des CC avec la condition "sans utilisation commerciale"/"No commercial" (NC).
Toutefois, je suis conscient que c'est une limitation à la réutilisation de mes œuvres de manières modifiées ou dans des anthologies, ce qui ne me gène pas dans ce cadre.

Du coup, je me demandais si d'autres étaient dans la même position, et s'ils utilisaient plutôt la licence CC BY-SA ou CC BY-NC-SA, et pour quelles raisons.

Tiens, prends le micro, c'est à toi de parler.

[Emmuel]

Hello,
C'est un peu la quadrature du cercle les licenses. De mon côté j'ai plusieurs problématiques. Par exemple sur la redistribution je suis d'accord mais pas n'importe comment, ou sur la reprise et exploitation, je suis d'accord mais quand c'est des indépendants, l'idée que des grosses boîtes utilisent voire dévoient des créations sous licenses libre sans débourser un sou me pose problème aussi.
J'ai pas encore trou le bon truc et beaucoup de licenses existent, souvent le diable se cache dans les détails et je pense qu'il faut aller voir ailleurs que dans la suite CC.

Tu as ça par exemple :
https://anticapitalist.software/

Spoiler:

Permission is hereby granted, free of charge, to any person or organization (the "User") obtaining a copy of this software and associated documentation files (the "Software"), to use, copy, modify, merge, distribute, and/or sell copies of the Software, subject to the following conditions:

[...]

2. The User is one of the following:
a. An individual person, laboring for themselves
b. A non-profit organization
c. An educational institution
d. An organization that seeks shared profit for all of its members, and allows non-members to set the cost of their labor

3. If the User is an organization with owners, then all owners are workers and all workers are owners with equal equity and/or equal vote.

[...]

Ou ça, assez subtile :
https://artlibre.org/

Ça garantie une vraie tracabilité des auteurs, permet beaucoup de choses, mais impose des contraintes de repartage qui cassent les business plans ambitieux.

La license Elf du fil à côté a un truc intriguant, faut que je la relise, le côté cloisonnement des éléments constitutifs de l'œuvre est assez rigolo.

[Qui Revient de Loin]

La licence Art libre est compatible/équivalent à la CC BY-SA.

[Emmuel]

Ah oui c'est vrai je viens de relire les deux et si la license art libre est plus explicite c'est très équivalent.

Je suis en pleine recherche avec un collectif, on distribue (des caractères typographiques) sous license libre. Je leur fais d'ailleurs suivre l'actu OGL.

Avec le temps on s'est rendus compte que quand on est redistribués sur des plate-forme qui aspirent tout le libre massivement pour faire des monopoles et centraliser, ça nous gonfle, on aime l'idée de connaître les bonnes adresses, surfer, avoir un Web divers.

Autres réserves, c'est quand d'énormes compagnie aspirent nos produits pour faire énormément de profit sans rétribuer qui que ce soit, ou pire pour faire des trucs avec lesquels on est pas d'accord (ce dernier point étant également valide pour des actions individuelles mais pour le moment le cas ne s'est pas présenté). Auquel cas l'attribution devient gênante parce qu'elle sous-entend qu'on valide l'action.

Pour le moment les seules solutions qu'on voit sont l'application de restrictions et donc la sortie du libre à la lettre. On essaie de voir comment le faire en en respectant l'esprit mais c'est pas si simple.

[Le Mink]

Bonjour à tous,

En tant qu'amateur de JDR, j'aime beaucoup partager mes créations et enrichir la communauté en contenu.
C'est pourquoi j'utilise de plus en plus les creatives commons (CC), en particulier avec la condition "partage aux mêmes conditions"/"share alike" (SA).

Mais j'avoue avoir une réticence à l'idée que quelqu'un reprenne mon travail et le revende tel quel, sans ajouter autre chose qu'un vernis pour brouiller les pistes, donc j'utilise en général des CC avec la condition "sans utilisation commerciale"/"No commercial" (NC).
Toutefois, je suis conscient que c'est une limitation à la réutilisation de mes œuvres de manières modifiées ou dans des anthologies, ce qui ne me gène pas dans ce cadre.

Du coup, je me demandais si d'autres étaient dans la même position, et s'ils utilisaient plutôt la licence CC BY-SA ou CC BY-NC-SA, et pour quelles raisons.

Tiens, prends le micro, c'est à toi de parler.

Même chose pour exactement les mêmes raisons. Pas envie que cela serve pour des raisons commerciales. Donc, CC BY-NC-SA. Est-ce une restriction de la liberté? Oui. J'ai en tête que ce n'est pas la forme perçue comme la plus libre. Mais de mon point de vue, la liberté de faire du commerce est le cadet de mes soucis et perpétue un fonctionnement sur lequel je suis très critique. 

Reste que si quelqu'un veut faire un projet commercial autour d'une licence qui l'empêche, il suffit de prendre contact avec l'auteur pour trouver un aménagement.
 

[Qui Revient de Loin]

CC BY-NC-SA. Est-ce une restriction de la liberté? Oui.

Oui, ce n'est "que" une licence de libre diffusion.

Reste que si quelqu'un veut faire un projet commercial autour d'une licence qui l'empêche, il suffit de prendre contact avec l'auteur pour trouver un aménagement.

Tout à fait. Mais c'est un frein tout de même : c'est une tache supplémentaire, il faut que l'auteur soit contactable (quand il y a juste un pseudo et que c'est ancien, ça peut être difficile), il peut y avoir la barrière de la langue, etc.

En fait, les liens qui partent de la licence anticapitaliste citée par @Emmuel me rappellent qu'il existe un concept de licence à réciprocité ("coopyright", "peer production license", etc.), comme l'explique cet article. Mais l'auteur précise que ces licences ne sont pas encore vraiment fonctionnelles. (lire aussi Rendre aux communs le produit des communs : la quête d’une licence réciproque )

L'idée, c'est que le droit d'utilisation commerciale est soumis à condition :

Ainsi, il y a nécessité de maintenir l’idée de partage des connaissances, mais de demander également une réciprocité en cas d’exploitation commerciale de ces biens communs, afin que s’ouvre une sphère d’activités pour les entités économiques éthiques qui internalisent les coûts sociaux et environnementaux. Ceci peut être accompli grâce à des licences Copyfair, qui permettent le partage complet des connaissances, mais demandent la réciprocité en échange du droit de commercialisation.

EDIT : pour le fun. Je viens de voir que la licence anti-capitaliste a un logo façon critères CC pour le critère "non capitaliste" (NC) :

[JayEmVe]

Je suis un très modeste hobbyiste (juste 2 petites publis à mon actif) mais j'avoue, je rajoute le "NC" à mes licences. Je fais pas ça pour empêcher toute adaptation de mes créations : par hasard sur Reddit, j'ai appris qu'un créateur avait repris l'un de mes schémas en me citant comme source, ma réaction a été de sautiller de fierté parce que j'avais réussi à inspirer quelqu'un !
Non mon souci, c'est plus les gars sans foi ni loi qui pullulent sur d'autres supports (surtout les RS) et qui copient l'intégralité d'une oeuvre, foutent juste leur nom dessus et cherchent à en retirer de l'argent sur le dos du créateur original.

[Qui Revient de Loin]

Face à des types qui ne respectent pas le droit d'auteur, une licence libre en NC n'a pas beaucoup de sens...