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Topic: Le confort d'être un éditeur Posted by: Guillaume Ponce at mer. 27 nov. 2002 21:22:42 CET Keywords: |
Message:
> Est-ce que quelqu'un a déjà essayé de rendre l'Office (sous un > prétexte valable de dysfonctionnement) ? Ce serait voué à l'échec. Comme je le faisait valoir dans une discussion relativement récente avec (on pourrait presque dire contre ;) JTR, aucun logiciel n'est garanti. C'est toujours écrit quelquepart dans les CLUFs dont nous parle Chaos dans ce thread. Examinons avec cet éclairage la situation des éditeurs de logiciels: * La production de la première copie d'un logiciel est très coûteuse (car il faut élaborer le logiciel). Mais chaque copie consécutive du même logiciel est quasiment gratuite à réaliser. Cela est d'autant plus vrai que de plus en plus les éditeurs de logiciels trouvent les moyens de s'affranchir de ces frais de reproduction pour les faire supporter à leurs clients: en leur faisant télécharger à leurs frais les logiciels ou en les préinstallant sur une machine neuve et en leur indiquant la marche à suivre pour les graver eux-mêmes. * Pourtant chaque copie du logiciel est vendu au prix fort. Ce qui est facturé n'est pas le support matériel mais une licence d'utilisation. * Pour autant le logiciel n'appartient pas au client. L'éditeur demeure seul propriétaire du logiciel. Tous ce dont dispose le client est un droit exclusif d'utilisation limité par les terme du fameux CLUF associé. * L'éditeur ne doit rien à son client. Il n'est tenu à aucune garantie de fonctionnement ou de conformité aux besoins du client. Il n'est pas tenu d'apporter des corrections aux dystfonctionnemments de son logiciel. Si il le fait il peut les faire payer. Si le logiciel devient problématique pour le client il peut très bien se voir conseiller à l'autre bout d'une hot line qu'il a payé d'acquérir la version suivante du logiciel... en espérant que le problème sera résolu. * L'éditeur n'est pas tenu de documenter les aspects techniques du fonctionnement de son logiciel. Ainsi le client peut se voir privé des moyens d'exploiter avec un autre logiciel ce qu'il aura élaboré avec ledit logiciel, car le format de fichier sera d'une complexité cryptographique et propriété exclusive de l'éditeur. Avec l'arrivée bientôt de la directive européenne EUCD (reflet de la loi américaine appelée DMCA), le client n'aura plus le droit de "craquer" le format pour son propre usage. * Comme cette documentation technique n'est disponible pour personne d'autre que l'éditeur lui-même, il est pratiquement seul en mesure d'apporter du support réellement efficace pour les utilisateurs de ses logiciels. Ce support est généralement payant sous une forme ou une autre. Il peut avoir été inclu dans le prix de la licence, auquel cas le client le paie même si il ne s'en sert pas. A t'on avis, y a t'il moyen de faire fortune en vendant du logiciel propriétaire? Et sur le dos de qui? Comme d'habitude j'écris trop par rapport à ce qu'on me demande, je vais donc arréter là pour ce point. Mais si jamais tu te demandes comment le logiciel libre prétend répondre à ces problèmes, n'hésite pas à insister...;) > Maintenant, revenons à tes psycho-rigides qui imposent l'utilisation > de logiciels Microsoft. Ne sont-ce pas des gens très bien, d'après > ce que tu viens de dire ? Non, je continuerai à les appeler des cons. Il s'agit des responsables informatiques du client chez lequel je bosse. Il sont responsables informatiques et finalement très peu versés dans les arcanes techniques. De plus en plus ils sont perçus comme des empécheurs de bosser correctement. En fait ils ont lancé ce qu'ils appellent un plan "qualité", qui vise à uniformiser tous les outils qui sont utilisés au sein du service informatique. Et comme souvent le nivellement se fait par le bas. Mais eux aussi sont face à un mur car il n'ont pas forcément les moyens de leurs ambitions. Le parc bureautique est équipé avec Word 95 parce qu'ils sont étranglés par les coûts des licences (il y a de quoi). Mais ça commence à poser des problèmes de compatibilité car certains sont passés à Office 97 ou Office 2000 de manière sauvage. Au delà d'Office, je suis chaque jour sidéré par la collection d'outils de merde qu'ils ont réussi à rassembler. Je pense que si l'on avait tiré les logiciels au hasard plutôt que d'en laisser le choix à ces cons, on aurait pas autant de problèmes. Un exemple parmi d'autres: 1. Le service refuse d'investir dans un logiciel de gestion de suivi de bugs pour les programmes que nous élaborons. 2. Un de mes collègues décide donc de nous en bricoler un à ses heures perdues et pendant son temps libre. On l'utilise et cela règle notre problème de manière satisfaisante. 3. Ils s'en aperçoivent et décident alors qu'il faut utiliser un outil validé par le service de contrôle de qualité et investissent finalement dans un outil qui - pour le premier contact que j'ai eu avec - me paraît être une vrai merde. Cela est bien évidemment assorti de l'interdiction d'utiliser notre outil maison. Autre exemple: il y a peu un des responsable du département (encore une vedette celui-là) est surpris lors d'une conversation a regretter qu'il n'y ait plus d'Unix sur PC... ... Plus d'Unix sur PC? Alors qu'on est quelques uns à former un noyau dur de gens qui parlent suffisamment souvent et ouvertement de GNU/Linux ou des différents BSD qui existent pour que ce soit parvenu à ses oreilles! Nous le lui faisons pudiquement remarquer. Nous apprenons alors - médusés - que: "Linux ça compte pas. Y'a pas de démarche qualité dans son développement.". Lui préfère acheter au prix fort une merde certifiée (mais pas garantie, rappelons-le). > Et le service informatique qui doit gérer le parc informatique de > 450 personnes, doit-il vraiment savoir faire fonctionner tous les > logiciels libres existants ? Non, seulement ceux dont ils ont besoin. La difficulté à savoir faire fonctionner un logiciel a peu à voir avec le fait qu'il soit propriétaire ou libre. Encore une fois, ce n'est pas sur les aspects techniques que se situe LA différence fondamentale. Je pourrais donc te retourner la question en disant: "Le service informatique qui doit gérer 450 personnes doit-il vraiment savoir faire fonctionner tous les logiciels propriétaires existants?". Mais ça ne serait pas plus pertinent. > Doivent-ils être intelligents à la place de gens qui n'utilisent pas > d'antivirus (alors qu'ils sont disponibles sur le site du labo) et > ouvrent tous leurs disques en partage complet ? Il y a généralement des responsabilités partagées entre le service informatique et les utilisateurs finaux. De plus en plus souvent les responsabilités qui incombent aux utilisateurs sont stipulées dans des chartes d'utilisation de l'outil informatique mis à disposition. Souvent les utilisateurs les signent sans en comprendre tous les détails. En ce qui concerne l'utilisation d'un antivirus, je pense que c'est effectivement plus de la responsabilité des administrateurs que de celles des utilisateurs. Les utilisateurs sont censés utiliser leur outil pour leurs besoins que l'on pourrait qualifier de fonctionnels. Faire tourner un antivirus relève clairement de l'opération de maintenance ou de prévention pour le bon fonctionnement technique du parc informatique, ce qui incombe à l'administrateur. Il est parfaitement réalisable pour un administrateur compétent de mettre en place un système de tâche automatique qui lance l'antivirus sur chaque poste à inspecter. Pour ce qui est d'ouvrir tous ces disques en partage complet, ça peut en effet relever de la responsabilité de l'utilisateur puisque la possibilité d'intrusion est consécutive à une de ses actions. Pour cela le modèle Unix est en effet techniquement mieux adapté à ce genre de collaboration puisque chaque fichier ou répertoire est la propriété (au sens technique du terme) d'un utilisateur identifié qui est seul (l'administrateur mis à part bien sûr) habilité à accorder des droits d'accès en lecture et/ou écriture et/ou exécution pour lui-même, les membres du même groupe d'utilisateurs que lui et le reste du monde. Mais cela nous place dans le cas où il s'agit d'un matériel mis a disposition au sein d'une large entité, comme une entreprise ou une université, disposant d'un service informtique (fût-il limité à un seul administrateur). Cela exclue la situation du particulier avec son micro chez lui et qui est en quelques sorte son propre administrateur... sauf qu'il n'est pas formé. On a souvent reproché à GNU/Linux d'être trop compliqué à installer pour pouvoir percer chez le particulier (ce qui n'est plus vrai avec des distribution récentes qui sont finalement plus simple à installer que Windows XP). Mais en fait ça n'est pas tellement moins vrai pour Windows. A bien y réfléchir, peu de gens installent eux-mêmes leurs Windows. Ils achètent un Windows pré-installé (ce qui pose d'ailleurs parfois des problèmes légaux de vente liée) sur leur machine. Quand la machine cesse de fonctionner parce qu'ils on mis la ruine sur leur système, très souvent il le rapportent au magasin en disant "A marche p'u l'bidule" plutôt que de réinstaller eux-même. Ca me fait me demander si il n'y aurait pas un métier à inventer: celui d'administrateur système pour particuliers. On pourrait lui amener sa machine comme on apporte sa voiture chez le garagiste ou le faire venir à domicile pour une maintenance, comme un agent EDF/GDF. A voir. Guillaume Ponce http://www.guillaumeponce.org/ |
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