Ne pas oublier d'interpréter ses PNJs

[sk8bcn]

Je dirais qu un bon truc c est de faire une petite carte avec l illustration du pnj ou son nom sur la table. Ça permet au cerveau de se rappeler de sa présence. Sinon il se laisse flouer par l unique presence des personnes autour de la table

[Erestor]

Le plus simple c'est de te faire une liste d'actions de MJ comme dans un PbtA avec deux petites coches devant chaque, et dans ta liste une Action assez typique d'un PbtA comme Activer un PNJ.

V'là. Paf.

EDIT : Il me semble d'ailleurs que l'excellent Horrifique chez @Acritarche contient une aide de jeu avec de telles coches, plastifiée qui plus est pour un usage facilité !

[Sans Visage]

En tant que MJ, ça m'embête particulièrement les joueurs qui demandent des gardes du corps/chien/poisson rouge pour leur personnage et ensuite qui te demande de les gérer.
"Alors il en pense quoi de cette histoire Nestor ?" ou dès que le PJ rate une action: "ah ben peut-etre que Nestor sait crocheter la serrure non ?"
Le pire que j'ai vu c'était une joueuse qui a demandé à avoir un loup de compagnie et n'y a pas fait allusion pendant quatre heures d'aventure pour finalement que je me rappelle en tant que MJ: "oh merde il y avait ton loup qui te suivait tout ce temps là ? Genre sur le bateau/dans la cour royale/pendant le cambriolage ?"
"ah ben oui on a qu'à dire qu'il était là"

[Qui Revient de Loin]

J'ai le même problème, et le même ressenti que Pseudo. la plupart des mes idées ou pratiques ont été dites par vous, mais pour résumer :

• Eviter au max de mettre des PNJ suivants, les faire partir le plus vite possible : ils ont leur vie à eux
  
• Raconter les échanges entre PNJ au style indirect, en résumant
  
• poser sur mon écran un chevalet-polaroïd avec le visage et le nom du PNJ des 2 côtés (bon, je joue en visio, donc c’est une idée non éprouvée)
  
• s'il y a des suivants type familier/garde du corps/majordome, ils appartiennent au PJ, à lui de les joueur, d'y penser
  
• pour un PNJ important, comme l'antagoniste, en faire MON perso, avec feuille de perso devant moi
  
• ça marche mieux quand c’est un PNJ très typé ou casse gonades (accent, manies, comportement "qui prend de la place/crée des ennuis", motivation claire ou forte même si terre à terre comme le prochain match des yankees)
  
• jamais tenir compte de la mécanique des combats, que du narratif. Au mieux, le PNJ apporte un bonus ou peut "se sacrifier" si le PJ le décide niveau méta ou si ça m'arrange.
  
• mécaniser les choses : j'envisage une campagne avec un équipage, il y aura une carte relationnelle, des motivations/intrigues de PNJ, des phases (pendant les sauts hyperspatiaux ; en escale dans un astroport) où les relations et plans des PNJ évoluent.
  

Enfin, j'ai l'impression que mes joueurs se fichent complètement qu'on oublie les PNJ, et ils n'y pensent que quand ils cherchent des solutions. Et comme je leur fait tirer les dés avec leur propre stat + un bonus ou une possibilité de relance, ils ont rapidement compris qu'ils ne pouvaient pas se reposer sur les PNJ et que c'était à eux de briller sur la pellicule, pas aux extras.

[AlexS]

Le système solo Mythique a une méthode simple pour gérer les PNJs (et fils narratifs en général) :
- on inscrit tous les PNJs qui ont une capacité d'initiative dans une liste numérotée.
- au début de chaque scène, on lance un dé. En fonction du résultat on lance la scène comme prévu, on la modifié, ou on fait une interruption de scène.
- en cas de scène modifiée ou interrompue on lance un dé sur la liste numérotée, qui indiquera quel PNJ sera à l'initiative de la scène.

C'est un peu mécanique, mais très rapide, et nous oblige à donner notre pleine attention à des PNJs qui vont propulser l'histoire dans de nouvelles directions inattendues tout en leur donnant plus de substance.

Le plus gros avantage est que cela libère la charge mentale du MJ, il fait vivre les PNJ quand il y pense, mais même s'il n'y pense pas le système lui fera revenir à eux.

[Qui Revient de Loin]

Autre idée : s'il y a un PNJ avec les PJ sur un terme plus ou moins long (voyage,etc.), il faut qu'il soit l'enjeu des scènes.

En gros, ne pas avoir Frodon le PJ avec ses suivants hobbits, mais le groupe de PJ hobbits escortant le VIP Frodon le PNJ.

[Ravachol]

Je dirais qu un bon truc c est de faire une petite carte avec l illustration du pnj ou son nom sur la table. Ça permet au cerveau de se rappeler de sa présence. Sinon il se laisse flouer par l unique presence des personnes autour de la table

Je fonctionne comme ça aussi. Un dessin au milieu de la table, un nom voir une fonction en plus. Voir physiquement ces rappels, ça m'aide et ça aide mes joueurs à interagir avec les PNJ.

Le bémol, c'est que si je n'ai pas préparé de "fiche" pour un PNJ que j'improvise, c'est direct oublié (ou je fais un truc moche à l arrache mais un bonhomme bâton, c'est pas terrible pour l'ambiance)

[Mickey-bis]

OK, vendu pour la fiche-trépied illustrée pour chaque PNJ.
J'essaie ça à la prochaine séance (surtout que j'ai presque toujours des illustrations que je suis assez fier de présenter).

Et sinon, des conseils pour optimiser ces fameuses scènes où les Héros doivent faire alliance contraints et forcés avec leur Antagoniste ?

[Nolendur]

Et sinon, des conseils pour optimiser ces fameuses scènes où les Héros doivent faire alliance contraints et forcés avec leur Antagoniste ?

Pas vraiment une optimisation, mais plutôt une opportunité à ne pas rater. Prévoir de mettre l'antagoniste dans une situation où il a absolument besoin de l'aide des PJ pour le tirer de la merde. Ça met les PJ devant un choix désagréable, l'impression de travailler contre leurs intérêts. S'ils ne l'aide pas correctement, ça renforcera l'animosité de l'antagoniste. Si au contraire ils font preuve de bienveillance, ça les enragera encore plus quand l'antagoniste ne fera preuve d'aucune reconnaissance dans l'avenir (ou peut-être que si, il fera preuve d'une certaine reconnaissance à sa façon, ce qui peut créer une relation ambiguë et complexe avec cet antagoniste).

[Qui Revient de Loin]

Et en contre-exemple, ne SURTOUT PAS faire comme dans la campagne Dawn of the Artifacts de Shadowrun, à savoir mettre les PJ en difficulté et, s'ils s'en sortent quand même, en remettre une couche, pour ensuite venir les sauver avec l'Antagoniste "qui est si fort mais a quand même besoin d'eux"...


Sinon, en conseil positif, c'est plus dur... je l'ai fait une poignée de fois avec un succès de 50%... cela relève de l'alchimie du moment, du mood, de l'énergie et de l'inspiration tant du MJ que des PJ. Mes ingrédients sont : un vrai adversaire (pas toujours plus fort que les PJ, et ils peuvent le savoir), de vraies motivations et des emmerdent qui le rendent humain, un petit côté looser ET grandiloquent/fier, de la récurrence sur plusieurs aventures (avec des triomphes et des échecs). Bref, un perso à la Loki.

[Zoltan83]

Je trouve aussi que ce n’est pas évident de « faire vivre » tous les PNJs qui accompagnent les PJs. Ce qui est parfois dommage quand ils restent trop longtemps en arrrière-plan. Car s’ils y restent trop longtemps, ils risquent de devenir secondaires et ce qui peut leur arriver va avoir moins d’impact. 

Par exemple, dans la campagne Out of the Abyss, les PJs vont voyager pendant la première partie de la campagne avec d’autres PNJs. Les laisser en arrière-plan fait perdre une partie de l’intérêt de certains événements qui se passeront par la suite. 

Avec mon groupe, jouant en présentiel, je n’ai pas trop de problèmes à souvenir que les PNJs sont là car on sort toujours les figurines en début de séance. Chaque joueur à la sienne mais on met aussi des figurines pour les PNJs qui sont avec eux. Donc mon problème n’est pas qu’on s’en souvient mais plus de donner un peu plus de consistances à ces PNJs.

[Kandjar]

Sinon, en conseil positif, c'est plus dur... je l'ai fait une poignée de fois avec un succès de 50%... cela relève de l'alchimie du moment, du mood, de l'énergie et de l'inspiration tant du MJ que des PJ. Mes ingrédients sont : un vrai adversaire (pas toujours plus fort que les PJ, et ils peuvent le savoir), de vraies motivations et des emmerdent qui le rendent humain, un petit côté looser ET grandiloquent/fier, de la récurrence sur plusieurs aventures (avec des triomphes et des échecs). Bref, un perso à la Loki.

C'est exactement ce qui est fait avec le général zorganien Verdinius dans la campagne du livre de base de Final Frontier.
Avec ce passage d'alliance forcée contre l'ennemi commun, qui fonctionne vraiment pas mal.

Après, ça fonctionne bien parce que FF est un jeu naturellement scripté, avec des scénarios toboggans, des tropes et passages obligés, au ton assez léger, et donc les joueurs ont un peu le devoir d'être coopératifs et jouer le jeu.
Dans une campagne plus impitoyable, en bac à sable assez libre, ça peut virer au casse-tête si les PJ trouvent un moyen de faire d'une pierre deux coups.

[cdang]

Pour reprendre l'analogie de la regrettée Isabelle Périer, les MJ sont des réalisateurs d'un film à petit budget. On n'a tout simplement pas de quoi payer les figurants (le coût étant ici en charge mentale). Dans les Contes ensorcelés, les PJ ont un familier (compagnon animal) qui est systématiquement oublié...

[Morningkill]

J'aime beaucoup les mécanismes évoqués ici de tirage au sort sur une liste et de reprise de cliché systématique "il pleut. Machin dit "aie, mes rhumatismes".. "Vous etes dans un tunnel humide. Machin se tient le dos"

Ca me parait bien solutionner les choses, merci à ceux qui en ont parlés.

(ca se colle bien aussi avec des jeux à "Manoeuvre MJ")

Et sinon, nous on fait des trombinoscopes, pour au moins la reference rapide quand le MJ evoque un nom, ou quand on cherche. Mais c'est passif.