"Je suis trop vieux pour ces c...."

[Cryoban]

Je te rejoins concernant les livres et encore plus sur les séries et les films.
Je deviens de plus en plus difficile avec le temps.

Et peut-être qu'avec le temps tu as rejeté/modifié une partie de toi-même ou l'image que tu t'en fais ? tes remarques sur le côté puéril sont parlantes. Mais si tu me permet de pousser l'allégorie, nous pourrions appliquer tout ce que tu reproches au jdr aux pièces de théatre, à la musique ou la peinture (surtout la peinture d'ailleurs). Il est possible que ton imaginaire se soit déplacé vers ailleurs ou bien que les érosions de la vie aient eu raison d'une certaine capacité à t'émerveiller d'un monde qui n'existe que le temps d'un échange entre joyeux illuminés?

Piste à creuser, peut-être? y a t-il d'autres loisir ou média qui ont ainsi acquis ta défaveur avec les années ?

[Geoffrey S]

Ce n'était absolument pas le cas autrefois. D'où le questionnement : qu'est ce qui fait que j'ai perdu cet intérêt au JdR

Perso, j'ai un peu la même sensation, pour des livres "récents" de Fantasy ou de SF (j'ai buggué sur la Roue du Temps pourtant écrit au démarrage dans les années 90), pour des films récents (coucou Avatar2 !), des jeux vidéos, particulièrement sans trame narrative (les jeux vidéo de farming/crafting...), des séries que je n'ai même plus envie de commencer ou de continuer (Mandalorian saison 3)...

Pour ces éléments, c'est d'abord une question de temps : il est devenu trop précieux pour que je le prenne pour autre chose que du "Excellent", les "Très bon" ne passent pas la barre. Il y a aussi un aspect de "déjà vu" : lorsqu'on a lu / vu une (large) partie des trucs anciens, même avec des effets spéciaux chouettes ou un worldbuilding de fou, une grosse partie de la production contemporaine est moyenne voire mauvaise (citons pour les films la trilogie 3 Star Wars, Marvel post Endgame).

Pour le JDR, il y a aussi un aspect social : dans mon état de vie, en plus de ne pas avoir le temps de "rentrer dans" tous les jeux ou dans toutes les campagnes, je n'ai pas forcément envie de faire l'effort avec des camarades dont les vies sont sensiblement différentes de la mienne (célibataire vs en couple, pas d'enfants vs parents, opinions différentes...).

Sans être des "amis", les compagnons de jeu rôlistes doivent suffisamment bien s'entendre pour passer 3/4h d'affilée pour une activité commune, avec un haut niveau de sociabilisation (il y a moins de problème pour un sport j'imagine...). Et vice-versa : je ne suis pas "vendeur" pour une partie des mes potentiels camarades joueurs (pas assez de dispo, pas les mêmes soucis, envies...) ; donc en moyenne, les gens ne viennent pas spontanément vers moi lorsque je me présente qq part pour jouer au JDR. J'ai eu le cas il y a quelques années : un groupe de gens, que je trouve sympa au demeurant, a démarré une campagne sans même m'inviter, alors que j'avais été MJ pour eux pendant presque 2 ans. Cause probable : manque de dispo & manque de connivence personnelle.

En synthèse, j'ai un peu un ressenti similaire au tien, pas tout à fait sur les mêmes sujets. Je l''explique par :

• Manque de temps / moindre priorité pour le JDR
  
• Différence d'état de vie avec les autres membres de la communauté
  

[Watoo Watoo]

Je te rejoins concernant les livres et encore plus sur les séries et les films.
Je deviens de plus en plus difficile avec le temps.

Et peut-être qu'avec le temps tu as rejeté/modifié une partie de toi-même ou l'image que tu t'en fais ? tes remarques sur le côté puéril sont parlantes. Mais si tu me permet de pousser l'allégorie, nous pourrions appliquer tout ce que tu reproches au jdr aux pièces de théatre, à la musique ou la peinture (surtout la peinture d'ailleurs). Il est possible que ton imaginaire se soit déplacé vers ailleurs ou bien que les érosions de la vie aient eu raison d'une certaine capacité à t'émerveiller d'un monde qui n'existe que le temps d'un échange entre joyeux illuminés?

Piste à creuser, peut-être? y a t-il d'autres loisir ou média qui ont ainsi acquis ta défaveur avec les années ?

Je ne peux pas dire que ce soit des reproches que je fais au JdR. C’est comme si ça ne me ressemblait plus, ça ne marche plus. Je n’y trouve plus mon compte et j’ai du mal à comprendre pourquoi.

Pour répondre à tes questions, beaucoup du cinéma, dés séries, de la littérature actuelle, de la musique dite de « variété » me déçoivent. Ou plutôt ne me font vraiment pas vibrer, ne me surprennent pas (heureusement il y a parfois des exceptions).

Et oui, je reconnais que j’ai du mal à m’émerveiller face au monde. Cela va de paire avec une rupture progressive avec mes contemporains (qui me manquent peu bien que je ne nourrisse pas d’antipathie à leur egard).
J’ai plutôt une impression de décalage intense un peu comme à Cannes

C’est sûr qu’à la réflexion, ça ne va pas dans le sens de la pratique du JdR, activité sociale par essence

[Watoo Watoo]

Ce n'était absolument pas le cas autrefois. D'où le questionnement : qu'est ce qui fait que j'ai perdu cet intérêt au JdR

Perso, j'ai un peu la même sensation, pour des livres "récents" de Fantasy ou de SF (j'ai buggué sur la Roue du Temps pourtant écrit au démarrage dans les années 90), pour des films récents (coucou Avatar2 !), des jeux vidéos, particulièrement sans trame narrative (les jeux vidéo de farming/crafting...), des séries que je n'ai même plus envie de commencer ou de continuer (Mandalorian saison 3)...

Pour ces éléments, c'est d'abord une question de temps : il est devenu trop précieux pour que je le prenne pour autre chose que du "Excellent", les "Très bon" ne passent pas la barre. Il y a aussi un aspect de "déjà vu" : lorsqu'on a lu / vu une (large) partie des trucs anciens, même avec des effets spéciaux chouettes ou un worldbuilding de fou, une grosse partie de la production contemporaine est moyenne voire mauvaise (citons pour les films la trilogie 3 Star Wars, Marvel post Endgame).

Pour le JDR, il y a aussi un aspect social : dans mon état de vie, en plus de ne pas avoir le temps de "rentrer dans" tous les jeux ou dans toutes les campagnes, je n'ai pas forcément envie de faire l'effort avec des camarades dont les vies sont sensiblement différentes de la mienne (célibataire vs en couple, pas d'enfants vs parents, opinions différentes...).

Sans être des "amis", les compagnons de jeu rôlistes doivent suffisamment bien s'entendre pour passer 3/4h d'affilée pour une activité commune, avec un haut niveau de sociabilisation (il y a moins de problème pour un sport j'imagine...). Et vice-versa : je ne suis pas "vendeur" pour une partie des mes potentiels camarades joueurs (pas assez de dispo, pas les mêmes soucis, envies...) ; donc en moyenne, les gens ne viennent pas spontanément vers moi lorsque je me présente qq part pour jouer au JDR. J'ai eu le cas il y a quelques années : un groupe de gens, que je trouve sympa au demeurant, a démarré une campagne sans même m'inviter, alors que j'avais été MJ pour eux pendant presque 2 ans. Cause probable : manque de dispo & manque de connivence personnelle.

En synthèse, j'ai un peu un ressenti similaire au tien, pas tout à fait sur les mêmes sujets. Je l''explique par :

• Manque de temps / moindre priorité pour le JDR
  
• Différence d'état de vie avec les autres membres de la communauté
  

Tres intéressant car effectivement très proche de ce que j’essaie maladroitement de décrire

[zuzul]

Je pense que tu réponds à tes interrogations : 

C’est comme si ça ne me ressemblait plus, ça ne marche plus.
[...]
Cela va de paire avec une rupture progressive avec mes contemporains 

Merci pour ton partage et tes efforts pour rester constructif.
Je ne peux que partager ton constat hélas. 
A titre personnel (pas encore cinquantenaire mais pas loin), j'ai la chance -ou l'opportunité, c'est selon- de profiter depuis plus de 15 ans de mon paradis rolistique : des tonnes d'associations pour découvrir, un planning de jdr ultra chargé, d'excellentes relations et amis avec qui jouer, un vivier de passionnés de tout âge autour de moi...tout ceci contribue à une vie sociale dense qui facilite énormément le partage de la passion du jeu. 

 

[fafnir]

@Watoo Watoo C’est marrant, j’ai vécu exactement l’inverse. J’ai adoré le jeu de rôle ado, puis arrêté net il y a 30 ans, pendant à peu près 25 ans.

Dans l’intervalle, j’ai été parfois sollicité pour rejouer, et c’était no way, inconcevable de passer des plombes autour d’une table à inventer des fariboles.

Donc contrairement à toi, je n’avais aucune envie de m’y remettre.

Cela n’avait rien à voir avec un décalage ou un sentiment que c’était une activité puérile ou honteuse, simplement la conviction absolue que j’allais m'emmerder au dernier point et gaspiller un temps précieux.

Et finalement, je m’y suis remis totalement par hasard (pendant le grand confinement de l’an deux mil et vingt) et j’ai kiffé ! Je n’ai pas du tout eu la sensation de retomber en enfance, ni de rejouer la même chose que quand j’avais 15 ans.

Peut être que la différence avec toi, c’est que j’ai joué avec des amis de mon âge qui sont restés des potes pendant toutes ces années sans jeu de rôle.

Tu devrais essayer une partie avec tes camarades de jeu d’antan (si tu as gardé le contact avec eux bien sûr, ou des gens de ton âge), ou peut-être, si tu as un souci d’inhibition ou de confiance en toi (les termes ridicule, honte, puéril etc… me font penser à ça), qu’essayer des parties en ligne pourrait t’aider à le surmonter.

[Geoffrey S]

Et oui, je reconnais que j’ai du mal à m’émerveiller face au monde.

Si on veut le voir (presque) positivement, c'est peut-être nous, les "vieux", qui voyons que le monde a perdu de son merveilleux et n'accrochons avec la production contemporaine, produit formaté pour plaire à un public prêt à acheter, là où les "anciens" nous partageaient leur rêves voire leurs hallucinations (Howard, Lovecraft, Philip K Dick) ou même une déclinaison de leur érudition (Tolkien...)

Si on décline en JDR, un exemple possible est l'art utilisé dans Donjons & Dragons (cf les 2 épisodes de RolisteTV sur le sujet) : l'évolution est sensible, entre des novateurs qui imaginaient et définissaient une grammaire visuelle, racontant des histoires en une image, et des contemporains qui sont contraints à être des imitateurs qui s'inscrivent dans un marché (cf la couverture du dernier supplément D&D annoncé pour la 5ème, avec un Vecna avec un faux air de... Thanos).

[VXgas]

[SNIP]

[Florentbzh]

Les plus âgés (c'est à dire mes conscrits cinquantenaires) semblaient pour la plupart être restés bloqués à la fin de leur adolescence.
Les conversations étaient parfaitement incompréhensibles pour des non-initiés, faites de sigles, de termes franglais, le tout ponctué d'éclats de voix et de rires un peu bêtes à la relation d'anecdotes portant sur des faits imaginaires...
J'ai pris le temps d'assister à quelques parties, et vu de l'extérieur, elle m'ont paru tout aussi ridicules et puériles que les miennes au point d'avoir presque un confus sentiment de honte à l'idée que ce à quoi j'avais participé pouvait ressembler à cela.
Le tout donnait une impression d'un univers et d'individus hors de la vie réelle

Après ces expériences, je me suis interrogé sur les raisons de ce désamour de ma part, presque un reniement par certain coté de ce que j'ai aimé.
Et je ne vois qu'une seule explication somme toute assez simple : j'ai vieilli (et sans doute je me suis embourgeoisé)


Pour autant, j'avoue que cela m'attriste profondément tant mes souvenirs étaient bons, sans doute ceux d'une adolescence et d'une jeunesse envolée.
Le rappel est un peu rude mais les choses n'ont qu'un temps et on ne peut être et avoir été.

Pour la première phrase en gras, même constat....pour la seconde, ce n'est pas forcément que tu as vieilli, c'est que le Jdr a peu évolué (dans le sens prendre de la maturité), donc il y a dissonance...d'accord, la présentation n'a  plus rien à voir, les illustrations sont souvent somptueuses, le côté "amateur" a disparu (enfin quoique, c'est discutable) mais trop de dispersion d'une part, trop de consumérisme de l'autre, cependant je pense surtout que le sens du merveilleux a disparu, ou plutôt la capacité à s'émerveiller, ce qui était forcément le cas des "pionniers" car c'était vraiment quelque chose de nouveau (j'ai commencé le Jdr en 1978)...

On voit bien d'ailleurs, les rôlistes (enfin, pas tous) maintenant parlent plus d'histoires de "mécaniques" et de "moteurs" (on se croirait au stand des mécanos des 24 h du Mans) que sur de la création originale, et  pour les scénarios, effectivement, le niveau a baissé.....rien ne me fait plus sourire que les "générateurs de scénarii" qu'on trouve parfois, c'est dire si la création est à l'étiage ....on le retrouve aussi dans les vagues successives, hier le zombie aujourd'hui la "dark fantasy"....le moins que l'on puisse dire, c'est que l'originalité n'est pas toujours au RdV...mais il est vrai que les prédecesseurs avaient l'avantage de venir en terre inconnue, plus facile de défricher.

Mais, car il y a un mais, il faut faire attention à ne pas idéaliser le passé....les parties "ados bourrines pas fines" cela a toujours existé,le jargon rôliste assez exclusif aussi, et c'était parfois un peu n'importe quoi en club, le phénomène n'est pas nouveau simplement on s'en accommode plus à 17 ans qu'à 50. 

[Tybalt (le retour)]

Peut être effectivement que d'autres univers de JdR seraient envisageables, mais j'ai un doute.
En tout cas Cthulhu, Warhammer, L5A, Star Wars et S7M ne sont plus possible.

En parlant de Star Wars, moi qui ai adoré les films jusqu'à la vingtaine, j'ai trouvé ça mauvais en les revoyant récemment !

Je me demande également si ce n'est pas une forme de perfectionnisme de ma part, la recherche d'une sorte d'absolu...

En tout état de cause, je suis preneur de vos réflexions et avis

Là, il y a la notion d'horizon d'attente qui intervient. En théorie de la lecture, une personne a des attentes, des espoirs, des exigences et des envies qui varient selon ce qu'elle a déjà lu. Avec l'expérience et l'âge, cet horizon d'attente change beaucoup. Le même concept peut s'appliquer sans problème aux autres formes d'art. Tout ça pour dire que c'est normal de ne pas nécessairement continuer à aimer les mêmes œuvres de fiction toute sa vie.

[Corvos]

Et là, une sensation de décalage [...]
Je vous la livre telle quelle, sans qu'elle ne constitue un quelconque mépris de ma part ni un jugement de valeur :
[...] un monde d'ado boutonneux se cherchant, à qui trois poils non entretenus poussaient sur le menton, beaucoup aux cheveux longs, limite gras, habillés de façon loufoque et immature.
Les [...] cinquantenaires [...] restés bloqués à la fin de leur adolescence. [...]
[...] rires un peu bêtes [...]
J'ai pris le temps d'assister à quelques parties [...]elle m'ont paru tout aussi ridicules et puériles que les miennes au point d'avoir presque un confus sentiment de honte [...]
Le tout donnait une impression d'un univers et d'individus hors de la vie réelle.

Qu'est-ce qu'on aurait pris si t'avais voulu être méprisant et jugeant.

J'ai l'impression de ressentir un décalage presque physique.
Je te le livre tel quel, sans que cela ne constitue un quelconque mépris de ma part ni un jugement de valeur :
J'ai l'impression que tu viens d'un monde de vieux cons qui a arrêté de profiter de la vie, à qui une cravate gratte la gorge en permanence, avec leur petit bronzage artificiel, la montre de parvenu et le costume triste.
Un cinquantenaire qui semble déjà avoir un pied dans la tombe quoi.
Le genre de personne qu'on appelle pour une oraison funèbre, un peine à rire.
J'ai déjà pris le temps d'en observer, de loin, et ils m'ont toujours paru aussi ridicules et tristes au point d'avoir presque un confus sentiment de malaise à l'idée que je pourrais finir comme ça.
Le tout me donnait une impression d'un univers et d'individus déconnecté du plaisir de la vie.

Mais hey, comme on dit. C'est dit sans vouloir te juger ou être méprisant alors, perché!

Le loisir se portera mieux sans toi, tu te portera mieux sans notre loisir. Merci pour rien et bon soir. Autant je peux comprendre qu'on se questionne sur son rapport au loisir, autant à un moment, assume ce qui transpire de ton texte, personne t'en voudra d'arrêter les JdR et de nous laisser entre oligophrènes.

J'vous laisse, j'ai trois poils mal entretenus qui se battent en duel et j'dois tirer l'init'
 

[Inigin]

Le tout donnait une impression d'un univers et d'individus hors de la vie réelle

En général les univers de jdr sont "hors de la vie réelle". Quant au jdr, c'est un loisir : on n'est pas là pour faire montre du sérieux de la vie de tous les jours, métro boulot dodo... où est passée notre âme d'enfant ? Ben elle revit durant les parties (enfin, notre âme d'ado plutôt).

À mon avis tu n'es plus le public cible des jeux que tu pratiques, j'en ai quelques autres en tête, avec d'autres thématiques (L5A avec le bon MJ, Hellywood, Vampire, Ambre... Wastburg...).

[sherinford]

Oligophrène...

J'aime beaucoup... Pas facile à placer dans une conversation... Quel talent, @Corvos ...

[Watoo Watoo]

Qu'est-ce qu'on aurait pris si t'avais voulu être méprisant et jugeant.


J'vous laisse, j'ai trois poils mal entretenus qui se battent en duel et j'dois tirer l'init'

Moi aussi je t'aime...

T’inquiète : un jeune est un vieux en devenir, mais il n’en juste a encore pas conscience

« Vous qui passez par là, n’oubliez pas : nous avons été comme vous, vous serez un jour comme nous »

[Isatis]

Ou "Je n'arrive plus à jouer"
Ou "Petit témoignage d'un vieux rôliste sur le retour"
Or, il y a quelques mois, l'envie m'a repris et je me suis mis en tête de faire de nouveau une ou deux parties.

Mais du coup, tu ne nous a pas expliqué ce qui t’avait donner envie de t’y remettre, ni ce que tu pensais y (re)trouver?
Peut-être que dans la réponse à ces deux points se niche la réponse à ton questionnement (qui est tout à fait légitime, intéressant et mérite d’être respecté.)