Séance 23 : Partie I, Acte I – Un coup bien monté (Cinquième et dernière partie).
Date de la session : 21 février 2024.
Suite à l’intervention de la police, Metallon va dormir sous un pont d’Amsterdam avec sa moto. Carbalas et Stamp repartent sur Paris pour mener le casse de l’ANSM, et finalement, Metallon se met en route depuis son pont jusqu’à Paris. Nymeth envoie un message pour dire qu’il va modifier les souvenirs d’Éric Crozier, en lui faisant croire que Henephte était venu lui vendre un médicament anti-stress nommé l’Antharix. En remontant sur Paris, Carbalas et Stamp apprennent que Lucien Natas (l’identité humaine de Henephte) va recevoir l’Ordre national du mérite, ayant refusé humblement la Légion d’honneur.
Pendant leur voyage sur Paris, Carbalas obtient (enfin !) l’augmentation de ses talents de hacking. À 21 heures, Stamp part en direction d’Amsterdam en Thalys, tandis que Carbalas attend Wolfgang Fischer, le contact de Lilith. Fischer lui annonce qu’il ne sera là qu’à 23 heures du soir. Carbalas loue alors une voiture, puis donne rendez-vous à Fischer dans un salon de thé avec salons privatifs, puis va au cinéma en attendant – il va voir Un homme en colère avec Jason Statham. Quant à Metallon, elle écoute de l’eurodance girly à la Aqua. Objectif : être bien énervée pour l’infiltration, histoire de se battre au cas où.
Dans le cinéma, Carbalas est soudainement rencontré par un homme blond, plutôt beau et classe, entre une cinquantaine et une soixantaine d’années, avec un sac de sport. La conversation s’engage entre les deux.
(Jim Phlops) – Bonjour Monsieur Miton, je suis Jim Phlops. Je suis… consultant pour… vous savez qui…
(Carbalas, après un temps d’hésitation) – Voldemort ?
(Jim Phlops) – Euh non, ça commence par… Attendez… Mon premier est un endroit où on peut dormir, mon second est un endroit où on peut dormir, et le dernier est le bruit que fait un serpent…
(Carbalas, avec un grand sourire narquois) – Tapis, cirque, tut-tut…
(Jim Phlops) – Non, non… Attendez, je trouve une autre charade…
(Carbalas, abruptement) – C’est bon, j’ai compris.
(Jim Phlops) – Ah.
(Silence, puis Jim Phlops reprend) – J’ai été mis sur cette mission pour vous aider.
(Carbalas, méfiant) – Je n’ai pas entendu dire que quelqu’un devait venir m’aider.
(Jim Phlops) – Est-ce que vous voulez peut-être regarder l’ordinateur que j’ai avec moi ? Par contre, il faut sortir, car il s’autodétruira au bout de cinq secondes…
(Carbalas) – C’est pas eco-friendly ça, monsieur.
(Jim Phlops) – Nous sommes des démons, nous ne sommes pas eco-friendly.
(Carbalas) – Justement, nous n’avons pas un capital illimité. Il faut penser au réutilisable si l’on veut savoir. Et puis ça diminuera les coûts de gestion et de production…
(Jim Phlops fait un signe de tête pensif, en tendant un Mac mini à Carbalas.)
(Carbalas regarde autour, suspicieux.) – Nous allons aller ailleurs.
(Long silence gênant.)
(Carbalas, se levant) – Allons dans les toilettes.
Carbalas se lève, suivi par Phlops. Tous deux vont dans les toilettes, et Carbalas vérifie qu’il n’y a personne. Puis, Phlops et lui-même se flashent leurs auras – Jim Phlops a celle d’un grade 1 expérimenté, vu la couleur et la taille. Puis, Carbalas va s’asseoir dans un toilette pour ouvrir le Mac mini et regarder la vidéo qui s’affiche. Un type, très beau et très distingué, mais partiellement dans l’ombre, apparaît à l’écran. La vidéo est authentifié par Message officiel.
« Bonjour, Carbalas. Votre mission, si vous l’acceptez, est de réussir le casse que vous allez mener à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé. Pour cela, vous allez être aidé par l’un de nos meilleurs éléments, Jim Phlops, et par Moebius, faussaire de génie. Vu que vous avez foiré votre mission, vous pouvez vous démerder tout seul. Évidemment, si vous vous foirez, personne ne vous aidera. Allez, salut, et allez bien vous faire foutre. »
Puis une voix féminine annonce :
« Cet ordinateur s’autodétruira dans cinq secondes… »
Carbalas met le Mac dans un coin des toilettes. Des étincelles apparaissent alors et une fumée noirâtre s’échappe de l’ordinateur. Carbalas se tourne alors vers Jim Phlops :
(Carbalas) – Je ne comprends pas pourquoi vous avez pris tout ce temps pour m’amener cet ordinateur, j’étais déjà au courant. Ce n’est pas un gâchis de ressources ?
(Jim Phlops, en haussant les épaules) – C’est la procédure.
(Carbalas, soupirant) – Bon, c’est quoi votre spécialité ?
(Jim Phlops) – L’infiltration, la discrétion et le déguisement.
(Carbalas) – Bon, nous avons donc un faussaire, je suis un expert en électronique et hacking, et nous avons un expert en infiltration, ce qui veut dire qu’on peut s’introduire à l’intérieur.
(Jim Phlops) – Tout à fait, nous allons faire de grandes choses tous les trois. Vous avez amené un peu de muscle au cas où ?
(Carbalas, regardant ses bras) – Non.
(Jim Phlops) – Alors la mission va être beaucoup plus difficile que je ne le pensais…
(Carbalas) – Je peux avoir quelqu’un, mais pas avant 1 heure, 1 heure 30, du matin.
(Jim Phlops) – Très bien. Alors, j’ai des idées à vous soumettre monsieur Milton.
(Jim Phlops ouvre son sac de sport et montre le contenu. Carbalas voit d’abord des costumes d’hommes de ménage…)
(Carbalas) – Classique. (… puis il voit un costume de clown.) Ahem, moins classique. C’est au cas où je rate mon coup ?
(Jim Phlops, très sérieux) – Non, car nous n’avons pas le choix de réussir cette mission. J’ai pris des renseignements très importants, et j’ai découvert qu’à deux pas de l’agence, il était organisé un dîner costumé et rigolo pour des employés de l’Agence.
(Carbalas, goguenard et pointant le costume) – Et donc les employés ont six ans…
(Jim Phlops, un peu déconcerté) – Ce n’est pas un détail auquel j’ai pensé, mais j’ai pensé qu’un costume de clown pourrait être nécessaire pour s’infiltrer dans ce dîner… Vous ne pensez pas ?
(Carbalas, circonspect) – Alors, je récapitule… À quelques pas de là, dans un autre bâtiment, il y a un dîner déguisé, c’est bien ça ? Quel est le rapport avec notre mission ?
(Jim Phlops, sérieux comme un pape) – Eh bien c’est très simple : nous allons voler une clé magnétique à l’un des employés, pour nous introduire dans le bâtiment, puis nous ferons preuve de tous mes talents pour ouvrir…
(Carbalas, toujours un peu circonspect) – Ah. J’avoue que ça se tient.
(Jim Phlops) – Je vais donc faire preuve de tous mes talents de déguisement, et ensuite, dès que j’aurais subtilisé la carte, vous vous introduirez avec votre muscle et Moebius pour mener votre tâche à bien. Votre muscle assurera vos arrières pendant que vous hackez et que Moebius falsifie. Et ensuite il y aura sûrement des vigiles… Beaucoup de vigiles.
(Carbalas) – Ils sont tous en contact les uns avec les autres, il y a peut-être moyen de les ramener à un même endroit.
(Jim Phlops) – Très bien, dans ce cas, le plan devient particulièrement complexe. Est-ce que votre muscle court particulièrement vite ?
(Carbalas envoie un message à Metallon, mais n’obtient aucune de réponse, puisqu’elle conduit.)
(Carbalas) – Je tiens à vous prévenir : je peux amener des muscles, mais le cerveau n’est pas livré avec.
(Jim Phlops) – Ce n’est pas nécessaire, j’ai un costume pour ce genre de cas.
Carbalas emmène alors Jim Phlops au salon de thé, tandis qu’il envoie un message à Metallon pour lui indiquer le lieu du rendez-vous. Jim Phlops est en train de réfléchir à son plan. Carbalas se connecte sur l’Entrefilet, trouve des détails sur l’ANSM, mais ne parvient pas à hacker l’ANSM pour trouver le plan détaillé de l’agence au cas où. Au bout d’une demi-heure, Moebius entre : c’est un homme flamboyant, maniéré et vêtu à la dernière mode, avec un bonnet et les sourcils rasés. Soudainement, ce dernier se raidit et se renfrogne.
(Moebius) – Je suppose que la mission qui m’a été confiée l’a été à tous les déchets de l’administration démoniaque ?
(Carbalas) – Eh bien voilà qui fait plaisir. Bonjour à vous aussi. (Silence.) Eh bien écoutez messieurs, pouvez-vous travailler ensemble ?
(Jim Phlops, simultanément à Moebius) – Oui.
(Moebius, simultanément à Jim Phlops) – Non.
(Carbalas) – Pfff… Quel est le problème ?
(Moebius) – Monsieur Phlops était l’un des membres de mon équipe d’intervention avant que je ne demande d’être muté.
(Carbalas, après un long silence) – Oui…
(Moebius, pointant Phlops) – Et monsieur Phlops n’est pas très bon.
(Carbalas) – C’est uniquement vous et moi qui entrons dans l’agence. Monsieur Phlops restera derrière. Tout ce qu’il a à faire, c’est nous procurer des cartes d’accès.
(Moebius) – Je ne lui fais pas confiance…
(Jim Phlops, relevant la tête) – J’ai pourtant toute confiance en moi-même.
(Carbalas, pincé) – Oui, ça ne m’étonne pas… Eh bien écoutez, dans un cas comme dans l’autre, nous serons les deux seuls à rentrer, et si monsieur Phlops échoue à sa mission, nous trouverons un autre moyen d’entrer.
(Moebius) – Très bien. Puis-je me permettre de savoir quel est l’enjeu de la mission ? Je n’ai été informé de rien.
(Carbalas) – Nous devons aller dans le bureau du docteur Crozier, hacker son terminal, entrer des données à l’intérieur, hacker son coffre et falsifier ce qu’il y a à l’intérieur.
(Moebius) – Très bien. Qu’attendons-nous alors pour partir ?
(Carbalas) – Des muscles.
(Moebius, un peu méfiant) – Est-ce que ce sont des muscles intelligents ou des muscles bêtes ?
(Carbalas) – Ah, sur une échelle de 1 à 10, je dirais 3.
(Moebius, désespéré) – Ah, misère…
(Jim Phlops s’absente pour aller aux toilettes. Moebius regarde Carbalas avec détresse.)
(Carbalas) – Ne me regardez pas comme ça, je ne savais même pas qu’il en faisait partie.
(Moebius) – Si j’avais su, j’aurais refusé dare-dare…
(Carbalas, soudainement en colère) – Ne prononcez pas ce mot devant moi !
(Moebius, surpris) – Euh… Très bien… Du coup, nous devons faire quoi ?
(Carbalas) – Mis à part apposer une signature ?
(Moebius) – Oui, mais de qui ?
(Carbalas) – De Crozier.
(Moebius) – Le type arrêté et dont tout le monde parle aux infos ?
(Carbalas, serein) – Exact.
(Moebius, dans un soupir) – Très bien, attendons alors.
Finalement, Jim Phlops revient, déguisé en clown et méconnaissable. Carbalas écarquille les yeux et demande :
– Euhm… Vous n’auriez pas pu attendre plus tard, avant d’enfiler votre costume, afin d’éviter de voir un clown se balader dans tout Paris ?
– Je suis obligé de m’imprégner du personnage.
– Vous étiez déjà très bien imprégné du personnage je trouve !
(Moebius regarde Carbalas avec un léger sourire.)
– Je suis malheureusement obligé de faire cela.
– C’est juste un rôle de composition, donc…
Jim Phlops, Carbalas et Moebius partent donc à Saint-Ouen pour mener leur infiltration ; à cette occasion, Carbalas découvre que Moebius est affublé d’une limitation qui rend ses cheveux bleus cobalt. Jim Phlops part donc au restaurant, avec ses grosses chaussures de clown qui font « pouet-pouet ». Carbalas lâche à Moebius, avec un grand sourire : « Avant de juger, tu devrais te mettre un peu dans ses chaussures… » Moebius lui répond avec un regard noir, ce qui fait ricaner intérieurement l’Asmodée. Puis tous deux attendent dans un ennui mortel le retour de Jim Phlops et l’arrivée de Metallon.
Pendant ce temps, Nymeth commence à fouiller les souvenirs du docteur Éric Crozier et à les modifier. Le cauchemar de Crozier est simple : il rêve d’être dans les douches de la prison de la Santé, dans une ambiance méga-glauque, entouré d’Arabes musclés qui lui disent : « Oups, j’ai fait glisser la savonnette… » Nymeth ne s’y intéresse pas (il n’a pas le temps, ni l’envie), et commence plutôt à modifier des souvenirs. D’abord, il modifie le souvenir de la rencontre entre Henephte et le docteur Crozier : d’abord, le produit dont ils ont discuté est l’Antharix ; ensuite, Crozier n’a pas validé l’Antharix, puisqu’il n’y avait pas de documents à valider ; Henephte n’était pas accompagné par Carbalas, mais par un autre homme ; enfin, que la partie de jambes en l’air de Crozier avec sa secrétaire a eu lieu après la visite de Henephte.
Puis, Nymeth remonte le fil de ses souvenirs des trois derniers jours. Il se rend compte qu’après la rencontre avec Henephte, et s’être senti arnaqué par le contenu de la mallette, le docteur Crozier a immédiatement appelé Karim Hanbali, demi-sociopathe notoire et trafiquant de drogues international. Nymeth identifie immédiatement Hanbali à l’homme interrogé par Carbalas et dévoré ensuite par Diomède. Hanbali a déjà tué trois personnes pour Crozier : un médecin qui a « disparu » suite à des recherches sur un produit commercialisé avec l’autorisation de Crozier ; un fonctionnaire français qui s’est prétendument suicidé ; et une journaliste bulgare qui a explosé dans un mystérieux attentat à la voiture piégée à Chypre. Là-dessus, le docteur Crozier demande à Hanbali d’identifier Henephte et Carbalas. Le bon docteur continue ensuite sa journée l’air de rien.
En une heure, Lucien Natas (l’identité humaine de Henephte) est identifié par Hanbali, puis John Milton (l’identité humaine de Carbalas) en fin d’après-midi par des contacts de la Camorra. La Camorra ayant des comptes à régler avec John Milton, ils décident de solder en envoyant une équipe présente à Bruxelles pour assister Hanbali. C’est dans la soirée que Hanbali téléphone à Crozier et annonce qu’ils ont capturé Lucien Natas. Il passe une soirée de merde avec sa femme (qui lui reproche que le sexe n’est plus comme avant et qu’il bande mou…), et le docteur Crozier pense à sa future richesse grâce au Kalistra, tout en maugréant intérieurement contre sa femme qu’il supporte pour lui éviter un divorce coûteux (tout en se demandant si, une fois devenu vraiment riche, il ferait pas mieux de la faire descendre). Peu avant d’aller se coucher, Crozier apprend que Lucien Natas a été descendu par Hanbali dans la soirée. Là-dessus, Hanbali, son équipe et leurs alliés camorristes vont capturer Milton : ils ont rendez-vous à six heures du mat’. C’est donc serein que Crozier s’endort.
Là-dessus, les évènements s’enchaînent : Crozier part au boulot mais s’interroge sur l’absence de nouvelles de Hanbali. Dans un premier temps, il pense à un simple retard, mais plus le temps avance, plus il s’inquiète. C’est alors que Lucien Natas fait un live, et Crozier, qui l’apprend, devient alors tout pâle… Le docteur prétexte qu’il est malade pour s’absenter de l’ANSM, puis passe immédiatement à la gare d’Austerlitz pour abandonner son portable dédié à ses activités criminelles et des faux papiers dans une consigne. Là-dessus, il retourne chez lui pour récupérer du pognon avec l’optique de partir au bout du monde en abandonnant femmes et enfants. Pas de pot : il se fait arrêter par la BRI-BAC. Là-dessus, mise en garde à vue, mais Crozier ne dit rien. Il n’a pas encore eu la visite de son avocat, et se demande bien ce que les flics vont apprendre, aussi joue-t-il prudemment.
Nymeth décide de réarranger un peu tous ces souvenirs. Ainsi, il supprime l’appel et l’attente de Hanbali, le remplaçant par une simple mention qu’ils ont été « compromis » et ont pris la tangente. Nymeth supprime également le souvenir du passage à la gare d’Austerlitz, histoire de faire disparaître les dernières preuves incriminantes au sujet de Henephte. Et évidemment, le Beleth efface toutes les mentions du Kalistra, en remplaçant cela par le fait que Natas avait piégé le docteur Crozier.
Cela fait, Nymeth laisse le bon docteur à son cauchemar, surtout que Crozier est réveillé par les policiers. Face à l’effondrement de la bulle de Crozier, Nymeth évite de se retrouver dans l’Entrespace et s’accroche à un rêve tout proche. C’est ainsi que Nymeth passe dans le rêve de Michu, célèbre propriétaire de cabaret tout de vert vêtu. Après avoir vainement tenté de le faire cauchemarder, le Beleth décide qu’il a assez fait pour ce soir et préfère profiter du spectacle.
Là-dessus, Metallon arrive à Paris. Carbalas était en train de s’endormir, puisque Jim Phlops les fait attendre depuis deux heures. Carbalas explique rapidement le plan à Metallon, et sur l’insistance de Moebius, Metallon est envoyée pour chercher Jim Phlops (« Il faut chercher un clown blond », dit Carbalas). Metallon s’introduit dans le restaurant et découvre que le thème de la soirée costumée est « classe et élégance au XIXème siècle ». Évidemment, tout le monde la dévisage vu sa tenue. Mais en écoutant les conversations et en posant des questions, elle découvre qu’un clown blond est parti avec un certain Patrick aux toilettes.
Metallon va aux toilettes des hommes. Au bruit, elle comprend rapidement qu’une partie de jambes en l’air a lieu dans les toilettes handicapées. Heureuse d’interrompre une bonne bourre, Metallon frappe sur la porte en hurlant : « ALORS, ÇA M’INVITE PAS ? » Les deux hommes se parlent à voix basse, semblent se rhabiller précipitamment, et un homme classe et blond sort des toilettes en s’excusant (« Nous étions en train de discuter affaire ! », bredouille-t-il, un peu gêné), pendant que Jim Phlops rajuste son nœud papillon et remet son nez rouge. Alors que l’homme classe prend la fuite, Metallon se décide à le suivre. Il faut que Jim Phlops la rattrape par la manche pour qu’elle tilte que Carbalas parlait littéralement d’un clown blond. Phlops lui tend alors une clé et une carte magnétique, en disant :
– La mission a été réussie.
– Impec. Je vois que ça réussit aussi à l’intérieur.
– Vous savez, c’est plutôt moi qui suis allé à l’intérieur…
– Je vois ça !
– Je suis le meilleur insider qui existe… Bon, je vais rester à la fête, pour assurer ma couverture… Je vous fais confiance pour réussir cette mission impossible !
Metallon sort alors du restaurant, et retrouve un Moebius impatient et un Carbalas suspicieux. Face à l’absence de réaction de Metallon, Moebius demande :
(Moebius) – Alors, on peut rentrer ?
(Metallon) – Oui, c’est d’ailleurs lui qui rentre… (Moebius soulève un sourcil.) Bref, j’passe.
(Moebius) – Il a récupéré la clé, un passe, un truc… Du coup ?
(Metallon) – Tu parles de ce passe-là ?
(Carbalas) – Je suppose que c’est bon.
(Metallon) – Ouais, on peut rentrer, comme il a rentré quelqu’un… ‘Fin bon, j’m’comprends.
(Moebius) – Pfff… Bon, terminons cette farce.
(Carbalas, las mais décidé) – Allons-y.
Carbalas, plutôt malin, pirate les communications des gardiens et envoie un message pour détourner leur attention vers l’arrière du bâtiment. Les trois démons rentrent dans l’ANSM, mais Metallon renverse une poubelle et Carbalas se vautre par terre en franchissant l’enceinte – le tout sous les yeux effarés de Moebius. Par chance, plus personne n’est là pour entendre quoi que ce soit. Les démons traversent le bâtiment jusqu’au bureau de Crozier, et arrivé là-bas, se rendent compte que (bien évidemment !) le passe obtenu ne peut ouvrir son bureau. Après que Metallon ait envisagée de défoncer la porte, Carbalas opte plutôt pour le démontage du boîtier électronique commandant l’accès au bureau et à un piratage. Finalement, la porte s’ouvre. Metallon, consciente qu’elle ne servira à rien dans le bureau, reste à l’extérieur pour surveiller les allées et venues.
Carbalas veut d’abord entrer sur les serveurs de l’ANSM plutôt que de s’occuper du coffre, mais Moebius insiste pour avoir les documents sous la main : « D’abord les documents, car moi, je suis un artiste monsieur ! J’ai besoin de temps pour exercer mon art ! » Carbalas répond en levant les mains : « Très bien, très bien ! » Carbalas récupère alors la clé sous le bureau pour ouvrir la serrure mécanique du coffre, puis pirate les serrures biométriques sans difficulté. Moebius commence alors à opérer, falsifiant les innombrables signatures et tampons nécessaires.
Pendant ce temps, Carbalas se connecte à l’ordinateur de Crozier et tente d’accéder aux serveurs. Après de nombreuses tentatives, Carbalas constate son échec. Là-dessus, Moebius finit de falsifier toutes les signatures de Crozier et range le dossier dans le coffre, en le refermant. Constatant l’échec de Carbalas, Moebius demande, irrité :
– Bon, que fait-on ? Car vous n’y arrivez pas, là !
– Bon, écoutez, je fais comme tout bon informaticien : je vais rebooter…
Les serveurs rebootent, mettant bien cinq minutes à se remettre en marche, et là… Miracle ! Carbalas parvient à hacker le terminal, sous les yeux médusés de Moebius. Utilisant l’identité du docteur Éric Crozier et d’un autre membre du personnel, il modifie le dossier en ligne du Kalistra pour faire croire à son acceptation. Puis, il efface les vidéos de la vidéosurveillance de leurs deux passages (celui face à Crozier et celui de ce soir) et les remplace par d’autres images. Les démons commencent à partir, et pour faire une diversion, Carbalas déclenche l’alarme d’une voiture située à l’arrière du bâtiment.
Les démons partent alors à pas feutrés du bâtiment, mais Carbalas et Metallon repèrent trois jeunes femmes en combinaison moulante – les Spies, donc… Or, Carbalas se fait remarquer en marchant sur une vieille branche qui traînait par là. Moebius remarque alors les trois anges et s’écrit alors : « Mais qu’est-ce que c’est que ce pataquès ? » Les trois anges commencent à faire quelques échauffements. Courageusement, Carbalas et Moebius s’enfuient avant la fin des échauffements, alors que Metallon s’élance dans une charge berserko-suicidaire du meilleur acabit contre les Spies. Après un premier coup de poing raté dans, Metallon esquive toutes les attaques. Se rendant compte qu’on l’a abandonné, elle opte très rapidement par un repli stratégique…
Commence alors une poursuite d’anthologie entre les trois démons et les trois anges. Carbalas et Moebius ont pris une avance considérable, mais Metallon est loin derrière avec les trois anges au cul. Carbalas envoie des clous par télékinésie sous les pieds des Spies, histoire de les ralentir un peu. Quelques cris de douleur plus tard, Metallon parvient à reprendre un peu d’avance. Mais la Spy blonde est bien décidée à lui régler son compte et s’apprête à lui attraper les cheveux quand…
… Jim Phlops débarque avec la voiture de location et percute la blonde ! Celle-ci est projetée une bonne dizaine de mètres plus loin. Carbalas et Moebius montent immédiatement dedans, et Phlops redémarre au quart de tour. Metallon, qui a continué de courir, revient vers la voiture en courant. La rousse et la métis aux fesses, elle s’accroche à la voiture en pleine accélération. Les deux anges manquent un instant de rattraper la voiture, mais Phlops accélère suffisamment pour les semer. Au même moment, pour être certain de s’en débarrasser, Carbalas alerte la sécurité de l’ANSM sur la présence de trois intrues en combinais kilomètres heure en plein Saint-Ouen, et rentre par une fenêtre que lui ouvre Phlops avec la commande centrale
Et alors que nos trois démons s’éloignent dans le lointain, Jim Phlops sort un cigare et lâche : « Mission accomplie… »
Une rapide discussion s’ensuit :
(Moebius) – J’ai cru que ça allait être encore un échec… »
(Metallon) – Jamais en ma présence !
(Moebius se râcle la gorge.)
(Carbalas) – Moebius, tu es sûr de ton travail ?
(Moebius) – Indétectable, la crème de la crème, j’ai imité à la perfection sa signature, avec de légères différences d’une signature à une autre pour qu’on croit que c’est lui ! Ça résistera à une analyse graphologique…
(Carbalas, satisfait) – Parfait.
(Court silence.)
(Carbalas) – Bon, très bien. Où est-ce qu’on vous dépose ?
(Jim Phlops) – Est-ce qu’on irait pas chez Michu ?
(Moebius renifle, silence de tout le monde.)
(Jim Phlops) – Michu, l’homme en vert, l’amuseur des soirées parisiennes !
(Carbalas) – L’est pas mort, lui ?
(Jim Phlops) – Vous confondez Michu et Michou, ce ne sont pas du tout les mêmes personnes !
(Carbalas) – J’ai bien peur que nous devons décliner, nous devons être dans le nord d’ici quelques heures.
(Jim Phlops) – Très bien ! Si vous allez dans le nord, saluez mes amis de ma part…
Jim Phlops s’arrête alors, et très théâtralement, rend les clés de la voiture de location (qui est évidemment complètement foutue) à Carbalas. Il disparaît alors dans l’obscurité, en murmurant qu’il a accompli sa mission… Une sortie très classe sans doute, s’il n’avait pas été déguisé en clown.
Là-dessus, Moebius demande à Carbalas et Metallon : « Euhm… Pouvez-vous me raccompagner jusqu’à la gare Saint-Lazare ? » Carbalas acquiesce, puis dépose Moebius (qui laisse sa carte à Carbalas). Les deux démons décident de crasher la voiture et de l’incendier quelque part dans le Val d’Oise. Vu qu’il faut être à Amsterdam au cas où, Carbalas embarque sur la moto de Metallon. Il lui faudra seize secondes pour déterminer qu’il ne fera plus jamais cette expérience. Cinq heures et demi plus tard, les deux démons arrivent à Amsterdam et s’effondrent de sommeil dans un hôtel miteux.
Stamp, pendant ce temps, revient à l’hôtel qu’il occupait avec Nymeth. Les deux se réveillent à 9 heures et partent immédiatement à l’Agence européenne du médicament. Là-bas, ils y trouvent Helmi Veteli, toute rayonnante (Nymeth, qui a espionné ses rêves, sait qu’elle a réussi à coucher avec son mari). Veteli les accueille avec un grand sourire, et s’occupe immédiatement de la paperasse amenée par les deux démons. La conversation s’engage entre Veteli et Nymeth :
– Le produit est très prometteur, des retours que j’ai pu avoir. Je vous avoue que c’est une énorme surprise, je n’y croyais pas trop… Mais bref, du témoignage que j’ai eu, c’est… prodigieux.
– Effectivement (Nymeth a un petit sourire), c’est un produit révolutionnaire.
Veteli lui répond avec un léger sourire, avant de terminer de remplir le dossier de multiples tampons, signatures et autorisations. Après une bonne demi-heure, elle se lève, serre la main des deux démons et leur annonce que le dossier sera validé d’ici quelques jours. Elle souhaite que le produit ait du succès, mais un peu suspicieuse, demande si les deux envoyés de Bioxeo n’ont pas fait d’offres plus malhonnêtes que celles-ci à des fonctionnaires. Nymeth répond, la bouche en cœur, que non, jamais… Et Veteli gobe sagement, éclatant de rire (si elle savait !).
Helmi Veteli raccompagne finalement les démons jusqu’à l’ascenseur (ce qui étonne tous ses collègues), demandant à Nymeth s’il est possible d’avoir des échantillons gratuits pour son ami. Nymeth refuse, ne voulant pas pousser l’avantage, ni donner matière à laisser planer le moindre doute sur une potentielle corruption ; il argue qu’il faudra attendre la mise en vente sur le marché. Mais alors que les portes de l’ascenseur se referment, Nymeth voit bien que Veteli se mord la lèvre – visiblement, elle brûle d’impatience…
Les deux démons retournent à l’hôtel. Stamp récupère la boîte de Kalistra (Nymeth ne saura jamais, pas plus que les autres démons, où elle fut cachée), puis le Baal et le Beleth repartent avec Carbalas jusqu’à Lyon. Metallon, elle, décide de repartir en moto… Ce qui veut dire qu’elle aura un léger retard d’à peine quelques heures sur les autres démons. Pendant leur voyage, Carbalas et Nymeth font un détour par la gare d’Austerlitz pour vider le casier de Crozier, avant de reprendre leur route en TGV en direction de Lyon. Carbalas siphonne le portable de Crozier et ceux des malfaiteurs, avant d’en détruire jusqu’à l’électronique lors de leur arrivée à Lyon
C’est à leur arrivée qu’ils apprennent d’ailleurs que Crozier a lâché le morceau. Il est soupçonné d’être l’instigateur d’un vaste réseau de corruption européen et d’être l’instigateur de trois meurtres, ce qui mène à un ample coup de filet de plusieurs polices à travers l’Europe. Les démons sont soulagés d’apprendre que la police considère que le déclencheur de l’affaire fut un obscur, mais désormais célèbre, influenceur en cryptomonnaies, Lucien Natas, dit Popsut03, qui a révélé l’affaire au cours d’une très banale caméra cachée pour une espèce de pamphlet vidéo qui a manqué de très mal terminer.
Les trois démons arrivent à 18 heures au siège de Bioxeo. Ils n’attendent pas Metallon – vu l’heure, elle arrivera trop tard… Bref, tout est Mal qui finit bien. Nymeth tance Carbalas sur le fait qu’il a dû connaître bibliquement Lilith, mais Carbalas balaie la question : « Maintenant, ce que je veux, c’est surtout finir cette mission. »
Le personnel démoniaque de Bioxeo semble plus détendu à leur venue, et arrivé à la porte de la patronne, les démons sont accueillis par une Lilith calme. Les démons se jettent un regard, soupirant de soulagement. Chip, Agrippina et la poupée en silicone sont présentes dans la pièce.
(Lilith) – Asseyez-vous. Où est votre quatrième comparse ?
(Stamp) – Elle arrive, elle aura un peu de retard.
(Lilith, un peu dédaigneuse) – Metallon a toujours eu du retard… (Silence.) Bon.
Cependant, les trois démons sentent une présence inquiétante dans la pièce.
(Nymeth) – Vous serez ravie d’apprendre que Veteli a hâte que le produit soit mis en vente. Elle semblait… conquise.
(Lilith) – De ce que j’ai vu, le dossier a été validé par l’ANSM et l’Agence européenne du médicament. (Elle marque un silence.) Votre chef de mission, pour sa part, il est toujours en train de faire le show ?
(Nymeth) – Oui, mais l’avantage des rêves, c’est qu’ils ne sont pas surveillés par la police. J’ai dû aller gentiment lui expliquer quel serait ses répliques, et si j’en crois la presse, il s’y est tenu.
La présence inquiétante se concrétise soudainement. Les trois démons remarquent un homme poivre et sel, élégant, dans un costume tiré à quatre épingles et d’environ 75 ans. Il fixe les trois démons avec un air neutre et une lueur maléfique dans le regard.
(L’inconnu) – Bonjour à tous. Est-ce qu’ici quelqu’un aurait un problème de forclusion du père ?
(L’inconnu pose alors sa main sur l’épaule de Nymeth et se lèche ostensiblement les lèvres. Lilith a un léger sourire.)
(L’inconnu) – À moins que vous ayez un problème de mère frigidaire… Mais c’est dommage, il n’y a pas de présence féminine ici. Vous avez pas des filles de quinze à dix-huit ans dans votre équipe ? C’est le meilleur des âges.
(Nymeth, mal à l’aise et dégageant la main de l’inconnu de son épaule) – Non.
(Lilith) – Monseigneur Scox…
(L’inconnu fait un signe de la tête aux trois.)
(Scox) – Alors… Pouvez-vous me parler un peu du fait que Henephte a niqué votre mission ? Si je peux me permettre d’utiliser ce terme…
(Nymeth, prudemment) – Si vous êtes là, c’est que vous devez avoir déjà entendu parler de l’histoire.
(Scox) – Tout à fait. Mais je veux entendre votre version des faits. À moins que vous ne préféreriez parler des relations difficiles que vous entretenez avec votre père, Nymeth…
(Nymeth s’étouffe.)
(Scox) – Quant à vous, monsieur Stamp, que pensez-vous de toute cette affaire ? Et qu’en est-il de vous, monsieur Carbalas ?
(Stamp) – Bah… Je peux vous raconter ma version, si ça vous intéresse.
(Scox) – Plus que votre version, votre avis nous intéresse.
(Stamp, mitigé) – Bah… Il fait le buzz. Et on a dû adapter les choses, quoi.
(Scox regarde Carbalas.)
(Carbalas, pensif) – Je ne sais pas exactement ce qu’il fait, mais je suppose qu’il a un plan, ce n’est pas un idiot…
(Scox regarde Nymeth.)
(Nymeth, assuré) – Mon avis à moi, c’est que c’est totalement un idiot, qui a agi sans réfléchir et a compromis la mission, pour qu’on soit parfaitement honnête.
(Scox, en se tournant vers Lilith) – Bien. Quelle est votre demande, chère Princesse des Enfers ?
(Lilith) – Princesse de Dis. Seul mon père porte ce titre, et vous le savez fort bien.
(Scox) – Mhhh…
(Lilith) – Scox, nous n’avons pas gardé les diablotins ensemble. (Elle fait un sourire hypocrite à Scox, avant d’avoir un air et un ton glacial.) Je veux que cette petite merde de Henephte prenne au moins un blâme.
(Scox, avec un sourire) – Tout à fait, tout à fait. Je vais lui mettre un blâme. Il n’a pas encore fait de démons mineurs à ma connaissance, alors, je vais transformer tous ses démons mineurs en syndicaliste, ça me rappellera ma secte préféré, les trotskistes…
(Lilith, faisant un signe de tête entendu) – Mal.
(Scox) – Vous m’excuserez, j’ai un ami à conseiller sur la psychanalyse de jolies adolescentes. Un célèbre ami très bien introduit auprès de La France Insoumise…
(Scox disparaît dans un nuage de souffre et un ricanement démoniaque. Un court moment de silence s’installe, alors que les démons se regardent entre eux.)
(Lilith, regardant Carbalas) – Carbalas…
(Carbalas, attentif) – Oui ?
(Lilith) – Tu fais le rapport de débriefing à votre chargé de mission à la place de votre chef d’équipe.
(Carbalas) – Très bien.
(Lilith) – Je considère que vous avez été pris en défaut par Henephte. Nous en restons là.
(Nymeth, obséquieux) – Nous avons pu vous ramener la vaste majorité du produit, d’ailleurs. En dehors des deux cachets nécessaires pour convaincre les intéressés.
(Stamp donne la boîte.)
(Lilith) – J’apprécie votre professionnalisme… Contrairement à Henephte. Bien. Vu que son cas est réglé et que vous avez bien travaillé, nous allons partir sur les bases suivantes : en fonction du rapport qui atterrit sur mon bureau, nous aurons un petit after ensemble. (Nymeth en tombe de sa chaise.) Si évidemment, tout cela me paraît convaincant… En attendant… (Lilith se lève.) Nous pouvons en rester là.
(Nymeth, obséquieux et content) – Merci.
(Stamp hoche la tête satisfait, Carbalas semble pensif. Les trois démons se lèvent.)
(Lilith) – D’ailleurs, Carbalas… Le reste de l’argent, tu le rapporteras à l’IBBM.
(Carbalas) – Très bien.
(Lilith) – Et quand vous aurez récupéré le reste de la somme, vous la rapporterez aussi.
(Carbalas, un peu étranglé) – Quoi ?
(Lilith) – Oui… Les vingt milles euros.
(Carbalas, soulagé) – Ah, oui.
(Lilith) – Si cet argent ne m’est pas retournée, je deviendrai… créancière. Je suppose que tu n’as pas envie d’avoir d’autres dettes, Carbalas ?
(Carbalas, un peu pincé) – Évidemment. Je rendrai l’argent.
(Lilith) – Bien. Disposez maintenant.
(Les démons se lèvent et Agrippina les raccompagne dehors.)
(Agrippina, joyeuse) – Je crois qu’elle est contente !
(Nymeth) – C’est le principal.
(Agrippina) – Je pense qu’elle ne vous en veut pas trop.
(Silence.)
(Agrippina) – En fonction du rapport que vous rendez, on se revoit à l’after ?
(Nymeth) – Avec grand plaisir.
(Carbalas reste mutique et Stamp lève les yeux au ciel.)
(Agrippina) – Bonne journée Nymeth, Stamp et… (Touchant Carbalas) Toi aussi, Carbalas.
Les trois démons descendent dans l’ascenseur. Stamp soupire de soulagement, Carbalas semble content de ce dénouement.
(Nymeth) – Tâche de faire du bon travail avec ce rapport, je dirais pas non à un petit after.
(Carbalas) – Bien.
(Nymeth) – Je pense qu’on l’a bien mérité après tout ça.
(Stamp) – J’ai peur de l’after. Bon. Allons-y.
(Nymeth) – Mais voyons, qu’est-ce qui te fait peur mon bon Stamp ? Il y a trop de démons sexy au mètre carré ? Tu vas t’en remettre…
Les démons trouvent un hôtel, et modestement, fêtent leur victoire (un apéro, des Curly et un repas plutôt simple).
Pendant ce temps, Metallon arrive vers 22 heures à Bioxeo. Elle se rend compte que tout est fermé. Bon… Elle regarde son portable : elle constate, avec joie, que la mission était une réussite et que les démons sont allés à un hôtel pour dormir… Metallon se rend à celui-ci, voit brièvement ses comparses, et finit par se pinter seule dans sa piaule jusqu’à un modeste coma éthylique (histoire de fêter le futur after). Stamp, lui, va simplement dormir. Enfin, Carbalas et Nymeth rédigent le rapport.
Carbalas veut être factuel dans son rapport, mais Nymeth veut influencer son jugement : hors de question de laisser planer le moindre doute sur le fait que Henephte a joué solo et a fait n’importe quoi ! Hélas, son argumentation semble particulièrement spécieuse à Carbalas (111 !), et celui-ci, comme inspiré (divinement ?), pense plutôt que Henephte a œuvré bien au Mal. Son action a participé à son succès. Sans que Nymeth puisse le lire (il est allé dormir), Carbalas envoie donc un rapport élogieux à Mercyssith…