Avertissement général : Burning Down the House aborde parfois des thématiques sensibles. Si tel est le cas, je me permettrai de mettre des avertissements en début de chaque compte-rendu si tel est le cas.
Fire and Ice est une mythique campagne d’In Nomine Satanis, qui visait à clôturer les intrigues de la version 3 et à permettre le passage au background de la version 4. Avec cinq joueurs, je me suis lancé dans la longue aventure de les introduire à un jeu qu’ils ne connaissaient pratiquement pas (la majorité a joué le mythique scénario de murder Dieu est mort, leur donnant une petite idée du ton de l’univers de jeu). Fire and Ice ne le permet ; j’ai donc décidé de rallonger la sauce.
La bête finale comporte donc Fire and Ice, mais la sauce est largement rallongée d’aventures plus ou moins officielles. Cette campagne porte donc le doux nom de Burning Down The House, en référence à une célèbre chanson dont la version live est particulièrement savoureuse.
Je précise avant toute chose : je ne joue pas complètement dans l’univers officiel. Cette incarnation de l’univers tranche entre plusieurs points contradictoires du background, rajoute des éléments, remet des choses en perspective ; bref, attendez-vous à que des choses ne cadrent pas, ou soient expliqués différemment. J’ai nommé cet univers MCU, pour Murmeli Cinematic Universe©®™. Toute ressemblance entre ce nom et un certain univers filmique qui a dégénéré est purement fortuite. Non, vraiment. Sans déconner. Rien à voir, circulez. Quant à savoir la signification de Murmeli, eh bien, demandez à la marmotte qui met du chocolat dans le papier d’alu.
Le ton de la campagne est probablement moins satirique que ses auteurs originaux l’envisageaient. J’ai tendance à mettre en avant une dimension parfois plus contemplative, onirique et philosophique (à moins que je confonde avec philatélique ? je divague sans doute, mais ça s’explique par le fait que je suis timbré), mais peut-être est-ce une déformation professionnelle après avoir tant joué à des jeux sérieux (du genre, Trinités ou Shadowrun, au hasard).
Cette campagne comporte aussi des obsessions très personnelles, incluant Urho Kekkonen, la Finlande et ses bredouillements incompréhensibles, le metal industriel germanique ou les risques d’extinction de l’espèce humaine à cause d’un bête problème de choix de modèle socio-économique. Il contient aussi de nombreuses thématiques amenées par les joueurs, comme les réflexions sur la queerness, les Flogging Molly, la toxicité du monde du travail, le cinéma de Jean-Pierre Mocky, le milieu des influenceurs ou Christian Clavier.
Par conséquent, ces comptes-rendus ne conviennent pas aux enfants de moins de trois ans, aux électeurs du Rassemblement National, aux personnes de bon goût et aux haters de la Finlande.
Pour terminer, avertissement à mes joueurs : si vous ne voulez pas vous divulgâcher la campagne, fuyez les spoilers (sauf précision que ces informations sont connues par certains). Ceux-ci développent des points du background maison, font des remarques sur ce qui se trame en toile de fond, précisent des éléments… Bref, ne lisez pas, sauf si vous êtes maso (fais pas le con Philippe !).
Enfin, pour ceux qui se posent la question : nous jouons dans la V4, par faiblesse personnelle (j’ai découvert le jeu avec, et j’aime bien certains aspects). J’ai dégraissé certaines règles, car mon mot d’ordre est simple : flemme. Cela est possible (vu que le système est parfois un peu lourd…) car un ami a fabriqué un ruleset pour Foundry. Un grand merci à lui.
« Sessions 0 » : Contrat social et création de personnages.
Date des sessions : Août 2023.
Au cours de ces mois, j’ai exposé les grandes lignes du programme, à laquelle les joueurs étaient libres d’adhérer ou non. Nous avons affiné les lignes et les voiles au cours des discussions, tout comme j’ai demandé ce que souhaitaient mes sympathiques joueurs – afin de faire des propositions de jeu intéressantes. Cela s’est fait simultanément à la création de nos charmants démons, à qui j’ai assigné un passé plutôt tortueux.
Passons donc à leur présentation. Chacun d’entre eux est désigné par son nom démoniaque.
Carbalas.
Carbalas est incarné dans John Milton, spécialiste en cybersécurité et hacker professionnel. Il travaille pour la Société Générale dans leur service de cybersécurité, sur un poste à 80 %. Il a quarante-neuf ans et habite à Paris, travaillant entre son domicile et La Défense. De notre fine équipe, Milton est le seul « étranger » (il est franco-britannique).
(Spoiler ne concernant pas le joueur de Carbalas)
La crinière sauvage et mi-longue, de couleur poivre et sel, il a une barbe courte soigneusement entretenue et des yeux marrons pénétrants. Pour un homme de son âge, il est beau et bien élégant – même franchement charismatique. Il est toujours vêtu de costumes élégants, avec port variable de la cravate, et boutons de manchette qui coûtent parfois un demi-saladier en or. Son apparence est très clairement à la hauteur de ses moyens (même s’il ne faut pas les surestimer).
Carbalas est un démon pervers et joueur. Ce qui le motive, c’est la possibilité de jouer et de faire jouer lui-même – avec tout ce que le jeu peut impliquer de descente aux enfers (et aux Enfers, d’ailleurs). Ce qui le botte, c’est la damnation de l’humain par lui-même, et il dédaigne les petites mesquineries (bien qu’il ne rechigne pas à en commettre lui-même, mais à d’autres fins), la luxure ou la violence pour parvenir à ses fins. Bref, c’est un tentateur archétypal, celui qui tente par son objet même et non par des voies détournées. Rajoutons à cela qu’il peut être narquois et qu’il aime plaisanter, le tout sous des dehors remarquablement polis et raffinés.
Carbalas sert Asmodée, Prince du jeu.
Henephte.
Henephte est incarné dans Lucien Natas, plus connu sous son pseudonyme de Popsut03, et est un influenceur débutant et consultant en cryptoactifs. Il est âgé de vingt-six ans et vit entre le Luxembourg (pour les taxes) et Paris (pour l’évènementiel).
Lucien est un brun aux cheveux courts artistiquement coiffés au gel, aux yeux marron (généralement derrière des lunettes de soleil, en intérieur comme en extérieur, été comme hiver), et une barbe de trois jours soigneusement entretenus. Lucien a l’air branché et cool, portant des t-shirts et des jeans aux couleurs unies et aux logos aussi minuscules que chers. Il fait très propre sur lui, avec un côté « gendre idéal mais un peu ténébreux tu vois » propre aux escrocs influenceurs des cryptoactifs.
Henephte est une véritable ordure. Considérant Internet comme un vrai désastre pour l’humanité, il est particulièrement heureux de la tournure que ça prend : ce qui ressemblait à une formidable chance pour l’humanité devient un vrai désastre écologique et un complet naufrage intellectuel. Cupide, dénué de scrupules, méprisant et plutôt égocentrique, Henephte est armé d’un cynisme en titane, d’une répartie acerbe et d’un complexe de supériorité qui font de lui un modèle de l’influenceur sur les réseaux sociaux.
Henephte sert fidèlement Scox, le Prince des âmes. Et oui, sa secte, c’est ses followers sur Twitter…
Metallon.
Metallon est incarnée dans Noëlle Dubois, aussi surnommée Noaphie. Sans emploi fixe, Noaphie traîne dans les milieux alternatifs et a exercé quantité de jobs typiques : ingé son et lumière, roadie, tatoueuse, coiffeuse, batteuse, gros bras (pardon, « service d’ordre ») pour manifestations et vigile pour boîtes de nuit et concerts. Âgée de seulement vingt ans, elle zone actuellement dans un studio minuscule à l’intérieur d’une de ces colocs qui résistent encore et toujours à la gentrification du quartier de la Folie-Méricourt.
Metallon a la peau laiteuse, des cheveux noirs avec une coupe half-hawk, et un corps recouvert d’une variété semble-t-il infinie de piercings et de tatouages (dont la qualité est inversement proportionnelle à leur bon goût). Metallon est plutôt grande pour une femme (un mètre soixante-dix), mais pas plus. Ses habits font punk à chien (les médisants diront qu’il manque le chien, ceci dit) : habits en jean et en cuir, trous partout, logos de groupes de metal et de punk patchés ici et là, t-shirts de groupes, et gros rangers.
Metallon est une anarchiste bas-du-front, qui voit dans le Mal une utopie libératrice du joug d’un Père castrateur et sénile comme des contraintes sociales. Elle dit ce qu’elle pense, elle pense ce qu’elle dit. Bien qu’elle fasse nettement moins subtile que ses confrères, Metallon est très douée pour la violence, nage comme un poisson dans l’eau dans les milieux alternatifs les plus crades et dispose d’une incroyable streetwiseness (pour reprendre un terme cher à nos amis anglo-saxons).
Metallon sert Furfur, Prince du hardcore (sans rire).
Nymeth.
Nymeth est incarné dans Chris Muller, un barman talentueux qui officie principalement dans une boîte de nuit queer parisienne, mais fait de nombreux extras à côté. Chris est non-binaire et se genre indifféremment avec iel ou il. Il est âgé de vingt-huit ans et vit à Aubervilliers.
Chris est entre, selon le regard porté, entre le beau gosse androgyne et le grand adolescent frêle. Sa peau est pâle, ses yeux gris-bleu, ses cheveux roux et bouclés (il les rase sur les côtés) et son apparence juvénile. Les deux fossettes juvéniles qui apparaissent lorsqu’il sourit sont contrebalancées par de lourds cernes violacés qui ne le quittent jamais. Il n’est pas très grand (environ 1 mètre 65), et porte souvent des t-shirts aux manches coupées pour mettre en valeur son début de musculature depuis qu’il s’est mis au sport.
(Spoiler ne concernant pas lae joueureuse de Nymeth)
Son comportement est plutôt las et détaché, même s’il change lorsqu’il veut jouer avec le subconscient humain. Bon petit soldat, il est fier de ce qu’il fait et d’être un démon. Pas spécialement proche des humains, il est simplement fasciné par les rêves et les cauchemars, et ce qu’en font les humains. Malgré ce côté débonnaire, il peut se montrer d’une rare cruauté lorsqu’il s’agit de faire le Mal.
Sans surprise, Nymeth sert Beleth, le Prince des cauchemars.
Stamp.
Stamp est incarné dans Pierre Pré, surnommé PP (prononcez « Pépé »). Stamp est un vétéran de l’armée française, qui s’est reconverti après coup comme ferronnier et bosse comme intérimaire pour diverses boîtes. Âgé de quarante-cinq ans, Pierre Pré vit à Fos-sur-Mer, riante et dégueulasse cité réputé pour ses industries pétrochimiques et métallurgiques.
(Spoiler ne concernant pas le joueur de Stamp)
Le corps d’accueil de Stamp est un petit Blanc chauve, barbu et trapu (un bon mètre soixante-quatre). Il maintient une bonne forme (visible par une silhouette athlétique et solidement trapue, mais pas forcément par une musculature de gonflette). On devine facilement son passé militaire à ses tatouages sur les avant-bras, dont certains récents.
De nature réservée et froide, Stamp est un démon méticuleux, bosseur, loyal et travailleur. C’est un bon compagnon pour avoir des coups de main (bon après c’est pas avec lui que vous allez égayer vos journées, soi-dit en passant), mais gare à celui qui l’entube : Stamp est rancunier et sacrément porté sur la violence. Il rend coup par coup, sauf s’il sait que ça peut lui être défavorable ; mais généralement, il ne fait pas de chichis et distribue de sacrés bourre-pif. Si l’on excepte ça, il a soif de combats et de violence, mais uniquement si ça représente un challenge : faire du mal aux faibles n’a aucun intérêt pour lui, voire même est un signe de faiblesse à ses yeux.
Stamp sert fidèlement Baal, Prince de la guerre.