Ça fait quelque chose comme 20 ans que le titre de ce livre titille ma curiosité. Il faudra bien que je le lise un jour ! Merci d'en avoir parlé, je vais tâcher de me le procurer
Pour l'instant, j'ai découvert un autre auteur classique de la fantasy que je n'avais encore jamais lu : Roger Zelazny.
"Il était temps", me direz-vous. "Alors, on s'est enfin mis aux
Princes d'Ambre ?"
... non, c'était un roman autonome appelé
La Pierre des étoiles (traduction "belle infidèle" du titre anglais : ...
Doorways in the Sand). Je suis tombé dessus d'occasion et, comme il appartient à la collection poche "Présence du futur" de Denoël que j'aimais beaucoup, et que la couverture est de Florence Magnin, j'ai craqué, sans trop savoir si le roman allait me plaire.
La couverture en question :
Un conseil : si vous le trouvez dans cette collection, ne lisez pas le quatrième de couverture, il contient beaucoup trop de révélations sur l'intrigue ! Par chance, je ne l'avais que vaguement survolé.
Ça commence avec un étudiant dans une grande université britannique (Cambridge, je crois) qui est passionné d'acrophilie, c'est-à-dire qu'il grimpe partout. Il arrive donc par la fenêtre à son rendez-vous avec son nouveau directeur d'étude. On découvre alors qu'il est inscrit en licence dans cette université depuis 13 ans, et qu'il utilise les moindres détails du règlement pour prolonger ses études, au grand dam de l'administration. Par petits détails, on découvre que l'histoire se déroule dans un avenir assez proche du présent, à ces deux différences qu'il est possible de cryogéniser les gens et que l'humanité a rencontré plusieurs civilisations extra-terrestres formant une communauté interplanétaire. Tout cela reste à l'arrière-plan, tout en structurant l'histoire. C'est donc plutôt un roman de science-fiction, et sa parution dans une collection estampillée "fantasy" s'explique sans doute par l'atmosphère générale du livre, qui tient bien plutôt d'une sorte de merveilleux bizarre dans la lignée du
nonsense à la Lewis Carroll. À vrai dire, il y a toute une série de jeux intertextuels avec
Alice, sans heureusement que cela ne devienne pesant (ce sont des références très ponctuelles, pas une réécriture). Le roman relève tout de même d'une intrigue à suspense adroitement ficelée, racontée avec un style lapidaire mais porté par la personnalité audacieuse et parfois déroutante du narrateur. Les rebondissements et les surprises s'enchaînent à une vitesse soutenue, si bien que j'ai dévoré l'ensemble en peu de temps. Ce qui m'a permis de confirmer que chacun des éléments figurant sur l'illustration de Florence Magnin joue bel et bien un rôle notable dans l'histoire, de sorte que ladite illustration me réjouit encore plus maintenant.
En somme, ça a été une lecture très plaisante, sans être un chef-d'œuvre non plus : les ficelles utilisées sont habiles mais classiques. Je ne pense pas que le livre ait été écrit pour en être un, de toute manière. Au chapitre des réserves plus personnelles, l'intrigue contient une bonne dose de thriller criminel, qui n'est pas plus que ça mon genre. Il m'a en tout cas suffisamment intéressé pour me donner envie d'en lire d'autres du même. Et si vous aimez les intrigues à suspense un peu loufoques mais bien maîtrisées, il devrait vous plaire.