[livres] Kestulididon ?

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Sammael99
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Sammael99 »

theWatch a écrit : sam. août 05, 2023 7:33 pm
Sammael99 a écrit : sam. août 05, 2023 7:21 pm Image

(...)

Je ne crois pas qu'il ait été traduit, et même si ce n'est pas de l'Anglais littéraire, l'utilisation de pas mal d'argot et de termes technologiques pas toujours explicites en fait une lecture à réserver pour ceux qui ont un bon niveau d'Anglais.
Hello ! Si, si :
https://www.bragelonne.fr/catalogue/979 ... d-abandon/
Ah, excellent. Je plains le traducteur, qui a du souffrir, mais c'est quand même une bonne nouvelle. 
 
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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fafnir
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par fafnir »

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C'est l'histoire d'une toute jeune femme, issue de la noblesse pour faire court, dont l'histoire est marquée par l'exécution de son père et l'incarcération de sa famille lorsqu'elle etait enfant, suite à un complot politique.

Ça se passe dans un environnement rappelant la renaissance italienne, mais plutôt high fantasy, mais assez vite, l'action se déplace dans des wildlands et ensuite, pour la majeure partie du livre, dans le sanctuaire très chelou des assassins.

A base de flash-backs, on comprend que gamine fugitive, elle est recueillie par un assassin qui lui apprend les rudiments du métier avant de l'envoyer tenter sa chance (et risquer sa vie) en suivant l'enseignement d'une secte d'assassins d'élite, sa motivation consiste à acquérir assez de techniques pour venger sa famille.

Elle sera grandement aidée par son pouvoir : un genre de chat fait d'ombre veille sur elle, inhibe sa peur et elle a diverses capacités liées aux ombres (que je ne spoilerai pas, mais qui sont franchement balèzes).

J'ai trouvé ça plutôt bien écrit, les personnages sont pas mal campés et il y a pas mal d'idées de lieux, situations et péripéties intéressantes.

J'ai été un peu gêné par le côté young adult (abstraction faite d'une ou deux scènes de sexe très explicites) : les poncifs initiatiques avec le vieux mentor dur mais au grand cœur, ou encore les jeunes gens rassemblés pour des épreuves avec les romances, amitiés ou haines qui se créent entre eux etc... m'ont parfois gonflé, mais il y a une progression graduelle des enjeux qui fait que l'histoire ne se résume pas à "Martine à la guilde des assassins".

Bref j'ai trouvé ça sympa et je lirai le 2e tome.
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Morningkill
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Morningkill »

J'aime bcp nevernight, trop pour être objectif. L'auteur maitrise son écriture, et ca fourmille en fait de choses interessantes

J'aime beaucoup aussi le changement de ton entre chaque partie du bouquin. Le dernier tiers (ou quart, ou cinquiemet) ce n'est plus du tout "Henriette a l'ecole des assassins",mais plutot une longue chaine (j'ai failli me corriger pour ecrire scene a la place, et en fait, les deux sont bons) d'actions.

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Monsieur L'ourson
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Monsieur L'ourson »

J'ai eu beaucoup de la mal sur Nevernight tome 1 (je l'ai même pas fini d'ailleurs) car je ne savais pas en le commençant sur c'était un Young Adult. N'étant pas lecteurs de ce genre... Au fur et mesure, La lecture est devenue assez pénible.
Après l'auteur qui a un language très vulgaire (bien à propos avec son univers et bien traduit) à tenter la dark fantasy pour le Young Adult
Ca fait un truc un hybride entre du Buffy (au lycée) et du Spartacus (série de Starz) avec en effet, de bonnes idées et des personnages originaux bien trouvés mais des situations et intrigues assez simplet. Et puis comme souvent dans genre teen, des adultes n'ayant pas beaucoup plus de bulbes niveau maturité/réflexions que les ados.

Mia est un personnage qui a un bg plutôt intéressant (même si peu original) mais qui fait des actions d'une ado un peu immature, pas bien futé (c'est censé être une apprentie assassin qui a déjà du métier), ni raisonnable (alors qu'elle a une vengeance plutôt ardu).
Ou l'école des assassins qui est une version Daaaarrk de Poudlard... après faut bien recup du blé sur les grosses pompes à fric.

Je regrette que l'éditeur DeSaxus n'est pas mentionné le genre.
Si je l'aurai pris en connaissance de cause, je pense que j'aurai eu moins d'attentes.
Maintenant, je serai assez pour une adaptation en série TV qui respecterai l'ambiance. Ça s'y prête plutôt bien
Dernière modification par Monsieur L'ourson le dim. août 06, 2023 10:09 pm, modifié 3 fois.
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Monsieur L'ourson
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Monsieur L'ourson »

Ma dernière lecture, c'est Rouge de Pascaline Nolot

Une ieme reinvention du petit chaperon rouge en version dark low fantasy.
Petit roman de 264 pages qui a pas bien fait le job pour moi.
Déjà il est mieux de lire la préface que le résumé. Car ça met direct dans le ton: cette version du conte sera pour dénoncer les violences faites aux femmes.

Un sujet difficile d'où l'ambiance gritty. Si complexe que l'autrice en a un trop fait surtout sur 10-15 premiers chapitres. Oubliant le contexte du moyen âge qui se veut assez réaliste (au plus proche du conte).

La suspension consentie de l'incrédulitéle dans cette époque où les femmes n'avait quasiment aucun droits à part celle d'être mère et bonne croyante. A eu un impact direct pour moi lors des événements/révélations. L'autrice aurait dû soit choisir une période plus contemporaine où évoqué que dans son monde, les femmes ont les même droits que les hommes.

Car les femmes que l'ont suit tout le long du roman ne sont que des punching-ball pour l'homme. Et l'homme n'est qu'un animal pire qu'un loup affamé.
L'autrice brise au max ses perso féminins avec des violences qui sont parfois pas nécessaire à l'histoire. Rouge subit cet acharnement... Ça m'a fait sortir de l'histoire. Tant je me suis demander pourquoi L'autrice en rajoute autant à chaque chapitre ? Et avait elle vraiment besoin de cocher toute une liste d'atrocités pour son sujet de fond ?

Et puis une fois le bouquin fini, c'est clair que pour moi, ce n'est pas du féminisme, ni de la lutte mais de la misandrie.

Bref un gros dommage car sur sa forme, le recit est une adaptation plutôt sympa à suivre mais complètement parasité par son message de fond.
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Silenttimo
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Silenttimo »

"Le petit chaperon rouge" est déjà un conte qui dénonce les violences faites aux femmes et filles, et sert à éveiller la méfiance auprès des jeunes filles.

La métaphore du loup a été tellement utilisée par ailleurs pour la figure masculine (chasseur, traqueur, meute, attaque s'il sent qu'il domine, etc.).

Et la fin avec intervention du chasseur qui tue le loup et sauve les femmes (ou au moins le chaperon rouge) est un rajout pour atténuer la violence du propos.

Quant au moyen-âge, selon la période, on sait aujourd'hui qu'il y a eu des périodes de (relative) liberté des femmes comparées à des moments historiques plus proches (Renaissance par exemple).
Ramener systématiquement (tout) le M-A (ses 10 siècles) à une période sombre et oppressive est au mieux réducteur.
Du coup, j'ai du mal à comprendre l'intérêt de faire cette version !
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Tybalt (le retour) »

Monsieur L'ourson a écrit : dim. août 06, 2023 9:54 pm Ma dernière lecture, c'est Rouge de Pascaline Nolot

Une ieme reinvention du petit chaperon rouge en version dark low fantasy.

Quelques compléments histoire de rebondir sur ton avis, et sans remettre en cause tes impressions de lecture par ailleurs :

- Ce n'est pas parce qu'un conte a été inventé au Moyen âge qu'il est censé se passer "dans le vrai Moyen âge". L'univers des contes est extrêmement codifié et complètement détaché de l'histoire et de la géographie réelles. Voir les bouquins de Vladimir Propp et compagnie sur le sujet. Les contes ont une trame très dépouillée et très peu épendante de leur contexte d'origine. (C'est parfois sur ce critère qu'on distingue un conte et un mythe. La mythologie grecque, par exemple, regorge de références très précises à des lieux réels, dont elle explique les origines à sa manière. Il y a des mythes grecs au sujet de telle grotte sur une pente du mont Parnasse près de Delphes, ou sur la fondation de telle cité fortifiée. Le conte du Petit Poucet, lui, évoque le château d'un ogre, mais ne dit rien du tout sur l'emplacement du château ou sur le nom de la région où les enfants se perdent.) C'est ce qui rend les contes si faciles à transposer dans des contextes très variés.
Donc, il n'y a pas d'obligation quelconque de "réalisme médiéval" pour quelqu'un qui écrit ou réécrit un conte. On fait ce qu'on veut, c'est du Moyen âge de carton-pâte. Même si l'autrice réinjecte un peu de réalisme dans le décor et le traitement psychologique des personnages, parce que c'est quasi obligatoire actuellement quand on écrit des romans, son matériau de base reste un conte.

- Pour l'anecdote, le conte du Petit Chaperon rouge a déjà fait l'objet de lectures qui l'utilisent pour évoquer la sexualité, la violence et le patriarcat. Ça doit remonter au moins à la Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim, paru en 1976. Un bouquin dépassé depuis, tout comme des pans entiers de la psychanalyse, mais qui a eu une influence en termes de création artistique. (Un peu comme le voyage du héros du "monomythe" de Campbell, qui fait bien rigoler les mythologues sérieux actuels parce qu'en pratique c'est du Jung un peu réchauffé et en encore moins bon, mais qui a exercé une influence indéniable en tant qu'inspiration pour les scénaristes.)

- Du côté des réécritures féministes, il y a eu, dès les années 1970 là aussi, Angela Carter avec The Bloody Chamber, recueil de nouvelles qui réécrit plusieurs contes, parfois de façon "gritty". Très beau. (J'en parle là sur mon blog de lecture si ça vous dit.)

- Comme le dit bien Silenttimo, le vrai Moyen âge, même s'il n'y a rien de si folichon non plus pour les femmes, est plus nuancé que le mythe de "l'âge sombre" qui en a été fait ensuite. Donc un Moyen âge décrit comme un pur "âge sombre" relève du simple décor de conte ou d'histoire d'horreur, mais ne peut pas prétendre à un réalisme historique documenté.

Je n'ai pas lu Rouge, mais, d'après ce que tu en dis, j'ai l'impression que le problème vient surtout d'un manque de subtilité et d'un risque de complaisance dans la violence. Mais le roman se réclame de quel genre ? Si c'est de l'horreur, ça peut s'expliquer facilement. Si ce n'est pas ça... c'est possiblement trop complaisant.

Ce que tu dis de ce roman me rappelle un problème que j'ai parfois rencontré avec des histoires où des violences très crues envers les femmes étaient mises en scène, censément avec l'intention de dénoncer ce type de violence, mais où j'ai trouvé que le résultat était plus étouffant, voire complaisant, qu'autre chose. Par exemple, j'avais vu il y a quelques années une pièce de théâtre adaptée de Frankenstein de Mary Shelley où l'auteur avait ajouté un viol qui n'apportait rien dans l'intrigue. C'est important de parler de ce type de sujet, mais je ne sais pas si ça atteint toujours le but que ça se propose.
Mes sites : Kosmos (un jdra sur la mythologie grecque qui a lu les auteurs antiques pour vous) ; blog de lectures ; site d'écriture.
Disclameur : j'ai écrit pour "Casus" et "Jdr Mag".
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Monsieur L'ourson
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Monsieur L'ourson »

C'est dans la collection "Fantasy" mais rien n'indique qu'il a été répertorié par l'éditeur/Autrice comme roman d'horreur
(dans la version poche que je possède). Juste qu'il a reçu le prix "imaginales des lycéens."
Donc le prix en fait peut être un Young Adult... Mais là non plus pas d'infos. Sauf que vu la dose de scènes de violence, c'est dit pour un publique averti.

C'est vrai que le moyen âge des contes et de bien des oeuvres se disant fantasy, même si il est parfois proche de la réalité, est "tordu" ou "assouplit" pour servir le propos de ses histoire.

Après j'aurai peut être aimé que l'autrice rajoute des détails sur le côté "fantasmé" de son monde pour mieux situé la place de la femme. Car l'histoire rapporte l'homme et église comme dominant. Afin de montrer ses femmes dans l'insécurité. Livré à elles même, qui vont devoir rusé pour se défaire de l'oppresseur.

Ce que vraiment j'ai pas aimé, c'est le côté too much des actes violents (pas toujours corporels) que subissent les femmes principales de cette histoire. C'est déplaisant car on est à une limite où je ne comprenais pu le message arrivé au chapitre 11 ou 12, si l'autrice voulait se défoulait sur ses personnages féminins pour les rendres plus fortes et plus deternimées à agir contre l'injustice. Ou si c'était juste pour rendre sa version du conte juste plus violente et dramatique.

C'est vraiment sur les 15 derniers chapitres (sur les 29) que j'ai compris que l'autrice faisait de la misandrie. Car que certains personnages masculins soient comparé à des animaux affamés, parlant de violence faites aux femmes, c'est assez logique pour un conte. Mais qu'il y a aucun hommes bons ou même juste humain face aux atrocités et au courage des femmes qui se battent.. J'avoue que pour une réadaptation fait en 2020, cet morale est tout aussi malsaine que celle de lire une liste détaillé de violences envers la femme.

J'ai rien contre de nouvelles adaptations de conte tant que les auteur(e)s apportent une nouvelle vision de la morale. Ou un message plus actualisé (ou plus fort) dans l'époque où le conte est renait. Je pense qu'il est bon aujourd'hui dans ce combat pour établir l'égalité des genres, il faut pas montré l'homme comme étant le mal incarné. Car dans ce cas cette égalité ne sera que de l'anarchie... (La femme voulant aussi être le mal incarné)
J'aurai plus vu une morale tel que : L'homme dominant des temps passé se cache et se transmet encore mais tout les hommes ne sont pas des monstres envers les femmes... Malheureusement même l'épilogue de Rouge porte pas un tel message.
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Inigin
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Inigin »

#notallmen on n’avait pas réglé le sujet en 2018 ?
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Solaris »

NapalmGlop a écrit : jeu. août 03, 2023 3:20 pm Image
On rattrape le retard comme on peut...
Comme tout recueil de nouvelles écrites par différents auteurs c'est très inégal mais ça reste "fun " à lire même si, trop souvent, le plus intéressant est l'aspect contemporain. 
Je l'ai lu également et j'en ai pas gardé un souvenir éternel. Ca se lit, il y a des trucs pas mal, mais au final, je le trouve moyen, voire dispensable.
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Fabfab »

Je viens de terminer le 5ème tome de Haut-Royaume de Pierre Pevel.

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De Pevel, j'avais beaucoup apprécié ma lecture du Chevalier de Wielstadt il y a des années, tout comme le début de Haut-Royaume et son personnage de Lorne.
Force est de constater que la série est devenue purement feuilletonesque, ce qui n'est pas un mal en soi, mais qui se traduit par une succession d'événements/retournements de moins en moins crédibles, au détriment des personnages qui voient leurs personnalités se réduire à peau de chagrin. Et l'agencement du texte me laisse perplexe : un découpage/hâchage de scènes très courtes, à la limite du zapping, sensées illustrer l'action, mais qui en fait ne sont pas agréables à enchaîner.
Et des dialogues creux.

Je continuerai, ça colle bien avec mes capacités de lecture sur le quai de la gare et dans le TER, mais c'est bien tout.
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Cléanthe »

@Fabfab
Ben tout pareil que toi, autant le premier tome m’avait beaucoup emballé, autant la suite est une lente dégringolade abracadabrantesque. Mais ce qui m’inquiète le plus dans l’affaire, c’est d’avoir continué à le lire faute de faculté de concentration pour lire mieux ! Ces chapitres artificiellement courts et découpés qui finalement me convenaient puisque j’enquillais 4 tomes de plus étaient le signe de mon propre déclin cognitif. Grrr 😉
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Erwan G
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

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Histoire du futur
Robert A Heinlein

Une discussion ici, il y a quelques temps, a tenté de clore une discussions sur les qualités respectives de la trilogie Spin et celle du Problème à trois corps en invoquant des cycles à la qualité incomparable à ces deux séries dont l'Histoire du futur de Robert A. Heinlein. Pour me faire un avis, je me suis plongé dans les 800 pages de l'édition Mnémos de ce cycle.

Très rapidement, je n'ai pas été fan de cette édition. Certes, tout est réuni, avec des choix éditoriaux intéressants. Mais j'ai vu trop de fautes dans le livre (suffisamment pour que je les remarque, je dirai a minima, une dizaine, ce qui est peu pour un ouvrage de 824 pages mais trop pour un livre classique. A cela s'ajoute des introductions et de présentations si dithyrambiques qu'elles en deviennent ridicules. On a plus l'impression de lire une publicité pour convaincre d'acheter le livre que l'on a pourtant entre les mains.

L'Histoire du futur est un ensemble de nouvelles, novellas et romans (2) écrits majoritairement entre 1939 et 1941, bien que certains textes soient plus anciens. C'est clairement de la SF à papa, ce qui peut largement s'expliquer par la date des textes. On y trouve donc de la SF classique, de la hard SF même, de l'époque. Elle vise essentiellement à expliquer quelques notions scientifiques, véhicule quelques concepts de la sémantique générale d'Alfred Korzybski et traite de quelques idées sociétales.

Les nouvelles vont de médiocres à intéressantes. Les romans sont plus intéressants.

Dans ce cycle, Heinlein crée des thèmes qui seront réutilisés jusqu'à plus soif par la suite, comme le vaisseau errant dans l'espace dont les générations qu'il abrite régressent. Très novateur à l'époque, sans doute possible, cette série est aujourd'hui marquée par son âge et par les défauts de Heinlein. En dehors des éléments sans réel intérêt (comme les Enfants de Mathusalem, une idée mal utilisée amha), on y retrouve les qualités et les défauts habituels de Heinlein : des fins abruptes, mal maitrisées, en général, des sujets sociétaux (grèves, révoltes, révolutions, dictatures, manipulations mentales), explications de notions scientifiques, histoires sans autre intérêt que la démonstration sur le thème choisi, personnages archétypaux sans aucun intérêt... Mais ce qui m'a le plus marqué, c'est l'ambiguité de son positionnement : il est opposé à la manipulation mentale, mais la manipulation sémantique lui parait très normale, la communauté compte plus que l'individu, mais la communauté est systématiquement dirigée par un individu qui sait ce qui est bon pour elle ou qui sait comment la mener.

Nous sommes dans le haut du panier d'Heinlein (enfin, pas sur tout non plus, faut pas déconner, il y a des nouvelles qui n'ont aucun intérêt. Malgré tout, nous sommes en dessous d'une Révolte sur la lune (Moon is an harsh mistress) et l'ensemble a, avant tout, un intérêt historique plus qu'un intérêt propre. La majeure partie des thèmes a été abordée par d'autres par la suite et ce d'une façon plus aboutie et plus intéressante. S'il a pu être un très grand cycle jusqu'aux années 50, il me semble que, aujourd'hui, il n'est plus qu'un cycle historique qu'il convient de lire si la SF classique vous intéresse. Pour moi, seuls ces "chapitres" (en dépit de leurs défauts) méritent d'être lus et conservés : le Vertes collines de la Terre, Et si ça arrivait, les Orphelins du ciel, la Logique de l'Empire, la Longue veille.

Bref, en ce qui me concerne, c'est plus intéressant (pour les parties citées) que Spin, mais on est loin d'un Dune ou d'un Problème à trois corps, en dépit de la grande qualité d'écriture d'Heinlein (c'est extrêmement lisible, en dehors de certaines thématiques).
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
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sherinford
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par sherinford »

On est assez d'accord. J'avais lu ce cycle dans son édition presses pocket, il y a bien longtemps. De mémoire, j'en étais sorti avec une impression globale de lourdeur, et plus l'impression de lire des bouquins d'histoire spéculative que des romans de SF.

"The moon is a harsh mistress" (révolte sur la lune), qui ne fait pas partie du cycle, est effectivement de bien meilleure qualité, ou en tout cas, il m'a plus positivement marqué.

C'est peut être aussi à cause de la différence d'âge: j'ai lu l'histoire du futur en tant qu'ado, et révolte sur la lune il y a quelques années seulement.

Pour terminer: si tu prends Dune comme mètre étalon, il ne va pas y avoir beaucoup d'oeuvres de SF qui vont l'égaler... 😉 Dans le registre 'planète fiction', "Ta-Shima" d'Adriana Lorusso se pose plutôt bien. Et en cycle, celui de la culture de Iain Banks me vient à l'esprit. Mais c'est à peu près tout.
"Si tu souffres à propos de quelque chose d'extérieur, ce n'est pas cette chose qui te trouble, mais ton jugement sur elle ; il dépend de toi de le faire disparaître." - Marc-Aurèle
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Erwan G
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

L'égaler, je ne sais pas. Mais, globalement, j'ai autant apprécié le Problème à trois corps que Dune, malgré leurs différences. Après, je suis beaucoup plus intéressé par les livres qui mettent en oeuvre des idées assez intemporelles que par des livres "spéculatifs".

Dans la catégorie SF à papa, j'ai aussi lu le premier tome du cycle de la Hanse de Poul Anderson. C'est daté, ça sonne creux sur certains points et notamment le héros, le président d'une société intergalactique qui se retrouve à vivre des aventures parce qu'il veut régler des problèmes internes ou passer du bon temps dans des conditions étranges. Malgré tout, je trouve une certaine verve à Poul Anderson qui me ravit toujours autant. Je suis passé de sa réécriture du passé de la Patrouille du temps à celle de l'invention totale mais respectant quelques notions scientifiques de la Hanse sans difficulté : ses mondes sont passionnants et réussissent toujours à m'embarquer avec eux. Ce n'est pas de la grande SF (même s'il a écrit d'excellents romans) mais c'est une forme de plaisir un peu coupable.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
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