KSC - Crise de succession au Kaldor (garantie sans violence contre les poulets)

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Genji
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Re: KSC - Crise de succession au Kaldor (garantie sans violence contre les poulets)

Message par Genji »

Je pense que le Rekela Dariune pourrait avoir son importance dans la faction Dariune Cheselyne. Ainsi que pour Conwan Elendsa. Il pourrait soit être allié pour son cousin soit un problème.
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Erwan G
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Re: KSC - Crise de succession au Kaldor (garantie sans violence contre les poulets)

Message par Erwan G »

Je dois faire un organigramme pour les Larani.

Il y a de quoi faire pour alimenter l'intrigue principale, entre les conflits théologiques, la croisade solarienne, le voeu de Conwan...
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Erwan G
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Re: KSC - Crise de succession au Kaldor (garantie sans violence contre les poulets)

Message par Erwan G »

J'ai profité des vacances pour réfléchir, mais sans notes pour l'instant, sur ce que je compte développer par la suite. Il me semble que l'Eglise doit jouer un rôle important dans la crise de succession. D'une part, parce qu'un voeu prive l'un des prétendants, peut être le plus légitime, de l'accès au trône. D'autre part, parce que le clergé de Larani est aussi une force militaire, même s'il existe aujourd'hui le risque d'un schisme entre les conservateurs (qui veulent une armée religieuse) et les rénovateurs, qui ne voient dans l'Eglise qu'un pouvoir spirituel qui doit s'imposer au pouvoir temporel.

La difficulté de la religion dans Hârn, c'est qu'elle est faite avec les pieds. S'il y a un point moisi dans cet univers, c'est sans aucun doute la religion. Elle est abordée avec une forme d'esprit cartésien sans véritablement s'intéresser à ce qu'est une religion, un panthéon, une foi. Résultat, on a un empilement de trucs sans queue ni tête, avec un clergé de Larani qui utilise comme modèle la religion catholique, mais de façon assez moche, finalement.

Voici donc le point auquel je suis arrivé aujourd'hui :

Le polythéisme hârnique n'est pas un polythéisme classique, occidental ou indien. Il s'agit, en réalité, d'une situation dans laquelle des fois différentes se sont affrontées, comme dans le Moyen-Orient antique. C'est à dire que chaque tribu a son propre dieu, qui prend place parmi les autres, sans que l'on ne s'intéresse réellement aux liens qu'ils pourraient avoir. Ce n'est, en général, que dans des milieux inclusifs religieusement, que les divinités étaient finalement intégrées à un panthéon, créé alors. Chaque roi pouvait avoir son dieu personnel, issu de sa culture, de sa famille. Dans l'Ancien testament, on parle ainsi du "Dieu de nos pères", ce qui, d'après notamment Mircea Eliade, mais aussi d'autres comme Thomas Römer, démontre que Dieu était, en réalité, un dieu tribal, au milieu d'autres divinités, qui finit par occuper toutes les fonctions.

Dans Hârn, les divinités ne sont pas créatrices, elles sont gestionnaires (sauf le dieu des Jarins Ilvir). Il y a le créateur et ensuite un démiurge par tribu. Celles-ci se sont affrontées et une divinité a gagné une place importante. Il en est ainsi, par exemple, de Larani, déesse guerrière, déesse très certainement solaire aussi, ce ne serait pas très difficile à imaginer. Il est largement possible de s'inspirer des travaux de Thomas Römer (l'Invention de Dieu) : Dieu serait ainsi une divinité guerrière, originellement, certainement un dieu du tonnerre, qui disposait d'une divinité parèdre, qui a été incorporée et a disparu par la suite.

Ainsi, il serait, à mon sens, tout à fait légitime de considérer que Larani constitue l'une de ces divinités, qui disposait elle aussi d'un parèdre. Sa transformation en divinité tutélaire unique semble avoir commencé mais la puissance d'autres cultes, la nécessité de conserver le parèdre, qui devait être un dieu de la fertilité, semble être justifiée par la réussite de la divinité : il me semble que ce qui a aussi fait que Dieu a pu perdurer, c'est qu'il n'a jamais eu à disposer d'une puissance suffisante pour éradiquer tous les autres dieux. Une puissance suffisante pour devenir le Dieu d'un royaume mais pas celle de devenir le Dieu d'une région. D'ailleurs, il ne réussit à le devenir qu'après une réforme et une importation dans un autre milieu, avec des mécanismes nouveau (celui des mystères) et est porté par un empire suffisamment pérenne pour permettre de finaliser sa mutation. Or, ce n'est pas le cas de Hârn.

Ainsi, la divinité principale (Larani) peut avoir conservé son parèdre, qui a évolué avec le temps et l'influence d'autres royaumes. Une divinité féminine, chtonienne, peut avoir perdu ses qualités guerrières pour être incorporée dans une religion victorieuse, représentant déjà cet aspect. Elle peut ainsi prendre la place du parèdre pour permettre l'assimilation de tribus vaincues. Avec le temps, elle prend de l'espace et devient, quelque part, la divinité des soumis, elle même étant soumise à la grande divinité.

Le culte, mais quel culte ?

La spécificité du culte chrétien est la communion et l'utilisation du temple. Alors que chez les divinités antiques, le temple est le domaine des prêtres et les gens n'assistent qu'à des événements précis (comme des processions), le culte chrétien fait entrer le croyant dans le temple, qui devient un espace partagé. Les événements de réunion religieuse ne sont plus rares, mais régulières. Le peuple s'y retrouve et peut entendre un message commun, avoir une communion, renforcée par le partage du pain.

Si quelque chose du genre peut être envisagé pour le culte de Peoni, il me semble échapper au culte de Larani. Le culte de Larani, par contre, me semble justifier, plus qu'une communion, un rappel régulier de la soumission à la déesse et la recherche de sa bénédiction.

Bref, TL;DR

De ce fait, le clergé de Peoni est un clergé différent mais soumis à celui de Larani comme Peoni est "soumise" à Larani. Elle est complémentaire, mais moins importante. Dès lors, tous les habitants de Kaldor sont des fidèles laraniens. Mais tous, également, vénèrent Peoni pour les aspects annexes. Un noble du Kaldor qui souhaite avoir une descendance pourra ainsi prier Peoni en sa qualité de déesse de la fertilité ou Larani en sa qualité de déesse tutélaire sans oublier Peoni. Les femmes des nobles pourraient, comme de nombreux paysans, être plus tournés vers Peoni que vers Larani, tout en assistant, comme tout le monde au culte de la seconde. Culte dans lequel Peoni ne serait pas oubliée.

Le culte de Larani peut légitimement avoir inclus des éléments du culte de Peoni, comme le partage du pain (la communion), dans lequel on ne vient pas absorber Dieu mais plutôt rappeler son allégeance à Larani et rappeler que, en tant qu'hommes et femmes, tous ne subsistent que par le pain, incarnation de l'esprit de Peoni, dont l'existence dépend de la présence et de la protection de Larani. Ainsi, un prêtre de Péoni participerait, régulièrement, au culte de Larani, le parèdre étant dans l'ombre de la divinité principale.

Il existe néanmoins des lieux de cultes séparés, parce que les deux n'ont pas la même place et qu'il est impensable qu'un prêtre du parèdre occupe la place de direction d'une institution religieuse. Mais, dès lors, à coté des prêtre et de l'ordre de Larani, il existe des prêtres de Peoni, rattachés à un ordre extérieur, lui-même plus ou moins soumis au culte de Larani. Dans toutes les églises Laraniennes, il existe une chappelle de Peoni et le peuple peut se retrouver pour des cérémonies communes.

Il demeure toutefois des gens (les paysans, essentiellement, mais aussi les artisans notamment ceux en lien avec la nourriture) pour qui Peoni est une divinité importante, d'où l'existence de chapelles, des monastères ou de temples extérieurs à ceux de Larani. Chacune est placée sous sa protection au moins symbolique, mais sans qu'aucun prêtre ne participe au rite ou à la gestion religieuse ou temporelle du temple.

Il existe une précéance entre les deux cultes, au profit de Larani, en dehors des lieux religieux consacrés à Peoni. Les saints de Larani sont reconnus par le culte Peonien, l'inverse n'est pas vrai.
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Erwan G
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Re: KSC - Crise de succession au Kaldor (garantie sans violence contre les poulets)

Message par Erwan G »

Les hérésies

Quand j'ai commencé à m'intéresser réellement à Hârn, je me suis intéressé à une production d'un fan, Chewintin. C'est un très petit village, remarquable parce qu'il possède une tour en pierre à la frontière du royaume de Kaldor. De l'autre coté de la rivière qu'elle surplombe se trouve un territoire barbare avec lequel des conflits existent.

Dans ce setting, on soupçonne une hérésie, mais sans la définir (si ce n'est pas des réunions secrètes et un culte à on ne sait quoi dans la forêt, mais visiblement une divinité chtonienne.

Depuis, je réfléchis à ce que pourrait être une hérésie dans le concept de Hârn. Suite à l'approche que j'ai développé dans mon message précédent, je suis arrivé à la conclusion qu'un hérésie devrait être :
  • Soit une inversion de la primauté des divinités.

    Larani est la divinité principale. Guerrière, dominante, valorisant l'honneur et le sacrifice pour son seigneur, elle est une divinité féodale qui justifie ou encourage la féodalité et l'ordre tel qu'il existe. Une guilde, quelle qu'elle soit, en dehors des boulangers, des aubergistes et d'autres en lien avec la nourriture, prendra Larani comme divinité tutélaire.

    Au contraire, Peoni est une divinité pronant la paix, le respect de l'autre, la famille. Elle est extérieure à la question de la domination si on la place avant ou en dehors de Larani. Elle pourrait ainsi devenir une divinité importante pour quiconque souhaiterait mettre en place une autre organisation. Si Larani prenait la place du parèdre, il deviendrait alors possible de promouvoir ou d'accepter quelque chose comme la monarchie parlementaire...

    Dès lors, le clergé de Larani est très attentif à l'interprétation des liens entre les deux cultes et, surtout, à voir rappeler que Larani est la déesse principale, Peoni la parèdre de la première.

  • Soit une divinité "interdite"

    Le culte de Larani connait différents types de divinités : celles dont on se méfie (comme le culte de Siem) et celles que l'on interdit.

    Un culte comme celui de Siem n'entre pas en contradiction ou en conflit avec le culte de Larani, la gardienne de l'ordre parfait du monde. Son domaine, la magie, impose une certaine surveillance, pour que certaines idées ne s'infiltrent pas dans la société conforme à l'idéal laranien. Mais il ne présente qu'un danger superficiel : rares sont ses fidèles en Kaldor, faible est son influence.

    Il en va autrement d'autres cultes, comme par exemple, celui d'Ilvir, d'Agrik ou de Morgath, qui représentent de réels dangers. Agrik et Morgath pour des raisons évidentes, Ilvir de par son rôle : il incarne le chaos souhaité, voulu, accepté, ce qui va contre l'ordre que Larani veut maintenir.

  • L'absence de religiosité

    Sieme st un dieu distant. Croire en lui peut mener à la croyance que les dieux n'existent pas et, ainsi, perdre les croyants. Les magiciens ont aussi cette tendance : croire que leur maîtrise des puissances invisibles peut mener à une renonciation au concept même de religion. Il semble que Siem incite à cela, d'où la défiance des Laranien.
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Re: KSC - Crise de succession au Kaldor (garantie sans violence contre les poulets)

Message par legnou »

Si un jour LG décide de traduire Kaldor (en incluant le fameux Earl Progress déjà évoqué parce que c'est de la pure boulette), une version rédigée et finalisée de ton travail serait un ENORME plus pour ce qui deviendrait probablement un des meilleurs settings régionaux low fantasy du jdr.
Quoiqu'il en soit, merci de partager tes cogitations. :bierre:
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Genji
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Re: KSC - Crise de succession au Kaldor (garantie sans violence contre les poulets)

Message par Genji »

La religion dans Hârn est pour moi Le gros problème de l'univers, après il y a les noms :D. Concernant la religion, j'aurais clairement préféré un culte monothéiste d'inspiration chrétienne avec un certain nombre de sous courants avec leurs propres domaines, on aurait pu avoir un ordre de Saint Save-K’nor par exemple pour l'image.  Mon problème actuellement c'est que comme mes personnages sont pour la plupart des roturiers et plutôt proches de Peoni, j'ai du mal à les impliquer dans les intrigues de l'église de Larani. Alors c'est sûrement mon manque d'expérience qui veut ça.

En tout cas, ces réflexions sont très intéressantes et m'aident beaucoup à mieux appréhender l'univers de hârn. Donc grand merci à toi :)
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Erwan G
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Re: KSC - Crise de succession au Kaldor (garantie sans violence contre les poulets)

Message par Erwan G »

Merci pour vos retours. Je suis en train d'essayer de voir comment impliquer l'Eglise de Larani dans la succession. J'ai quelques pistes.
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Re: KSC - Crise de succession au Kaldor (garantie sans violence contre les poulets)

Message par legnou »

Tu as avancé dans tes cogitations ?
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