Re: [7e Mer] l'Hérésie jaraguane
Publié : mar. juil. 18, 2023 3:24 pm
Casino Royal
Alors que nos héros tentent toujours de s’organiser sans se concerter, ils parviennent à demander à Anastagia de prévenir Fulata qu’une entrée est possible par le soupirail de la cave.
Kofi et Alceste se chargent d’effectuer l’échange de rançon. Au 2ème étage, un homme au masque de serpent attend patiemment à une table de jeu. Un des hommes d’Allswell tire 3 chaises, pour que puisse s’installer les 2 compères et le capitaine Wynona.
Allswell: « Capitaine, tout va bien ? »
Wynona : « Au maximum que la situation le permet. »
Allswell: « Y aurait-il des moins-values à faire valoir ? »
Wynona : « Ils ont été aussi suffisamment courtois. »
Allswell : « Bien, je pars donc du principe que le petit désaccord est maintenant derrière nous. »
Kofi : « Nous sommes des Bébel ! »
Allswell : « Je le sais, néanmoins, vos activités nuisent grandement au développement de la Jaragua. »
Kofi : « Votre humanisme vous perdra, grand argentier ! »
Allswell ne parvient pas à s’empêcher de vérifier que la lettre de la marquise est toujours cachée dans sa manche, et la repousse un peu plus loin.
Allswell : « Il existe encore des domaines où les cloportes volent leur place ! »
Kofi : « Oui, la mer par exemple ! »
Allswell : « Parfaitement ! Et comme vous pouvez le constater, il serait grand temps de la prendre. »
Kofi : « Le coassement des grenouilles n’empêche pas l’éléphant de boire ! »
L’échange se fit, non sans une certaine tension dans l’atmosphère.
Almenara, surveillant la scène de loin, se tient prête à ouvrir la porte dérobée pour évacuer ses compagnons du salon de jeu. Alors qu’Alceste et Kofi s’éloignent, elle surprend Wynona et Allswell échanger quelques mots, puis faire un signe de main à des sous-fifres, qui se lèvent et se mettent en filature du marron et du montaginois. Kofi, sans se douter de ce qu’il se trame, apporte sa lettre de gage pour l’échanger contre de la monnaie sonnante et trébuchante.
Angélique : « Madame fortune vous a souri aujourd’hui ! »
Kofi : « Certes, mais il aura fallu la supporter plusieurs mois. »
Le capitaine de la Cola récupère alors une petite caisse bleue, contenant la somme requise pour la rançon. À ce moment-là, Oki en profite pour bousculer Allswell – qui joue au petit panier – afin de lui subtiliser la lettre de la marquise. Almenara parvient à saisir le regard de Kofi et Alceste, et les prévient qu’ils sont suivis.
Alceste se retourne alors, et d’une voix forte hèle le représentant de la Compagnie : « Monsieur Allswell, lorsque la chance est absente et la défaite amère, il est de coutume de faire profil bas ! Veuillez-donc rappeler vos gorilles, et accepter la perte de votre mise ! »
Alors qu’un croupier commence à lui faire la morale, Allswell, penaud, rétorque : « Ce casino est de plus en plus mal fréquenté ! »
Dans le salon, quelques vieilles rombières piaillent sur le manque de courtoisie du capitaine défait, et Wynona, affichant un sourire de dépit, laisse glisser entre ses lèvres : « Je te l’avais dit qu’ils étaient lourds ! ».
Une histoire de statut
Oki et Kofi profitent de la situation pour rejoindre Almenara, et passer par la porte dérobée. Tous 3 descendent jusqu’au rez-de-chaussée, et récupèrent leurs armes dans les caisses des musiciens.
Almenara décide du temps qu’il lui reste pour retourner tenter de comprendre ce que trame Boticaro. La comtesse, se trouvant aux côtés de l’escroc l’alchimiste, souhaite qu’il explique la formule qu’il appliquera pour fondre la statue. Fort en baratin, il se lance dans une fumeuse et complexe explication, sur fond d’histoire d’inquisition et de fuite en chaloupe avalée par une baleine. Il est alors interpellé par la castillane.
Almenara : « Mais quel génie ! Parmi toutes les formules imaginables, comment avez-vous trouvé la bonne ? »
Boticaro : « Mais voyons ma chère, des décennies de travail ! »
Almera : « Mais quels ouvrages avez-vous consulté pour en arriver là ? »
Boticaro : « Voyons madame … Pas besoin de bibliothèque quand on a la tête bien faite ! Même vous pourriez arriver à le faire ! »
Almenara : « Et où avez-vous étudié pour atteindre l’excellence dont vous faîtes preuve ? »
Boticaro : « En Castille ma chère ! Mais à cause de cette Inquisition de malheur, j’ai dû fuir. Fort heureusement, j’ai pu emporter moult secrets alchimiques. Et je suis transcendé de joie d’avoir vu ces ignares être défaits par l’empire montaginois ! »
Almenara : « Que d’aventures et d’histoires extraordinaires ! Maître Zaccharias n’a pas eu cette chance… »
À l’énonciation du nom du grand alchimiste, Enrico Bellard se montre très perturbé. Cependant, sa gêne n’a pas échappé à la comtesse. Tous deux parviennent à échanger quelques mots en chuchotant.
La comtesse : « Y a-t-il un problème cher Boticaro ? »
Boticaro : « Non comtesse, mais celle-là a compris mon imposture. »
Les mains de l’escroc tremblant légèrement, Almenara se permet d’en rajouter.
Almenara d’un air taquin : « Faites bien attention aux proportions dans vos mélanges ! Et de ne pas vous en verser sur les doigts, certaines réactions pourraient vous blesser ! »
Boticaro particulièrement irrité : « Puisque mademoiselle est défiante, et si Madame la comtesse le veut bien, que quelqu’un nous apporte une partie de la recette pour une démonstration ! »
Un signe de main de la comtesse, et voilà qu’une petite caisse bleue contenant une trentaine de pièces arrive prestement.
Bellard s’adressant à Almenara : « Je vais vous demander de bien suivre mes instructions ! »
Almenara : « Je suis toujours prête à apprendre ! »
Bellard : « Très bien ! Je vais donc pouvoir vous mettre du plomb dans la tête ! »
Le boticario guide alors à la castillane. Les invités peuvent entendre « Mettez un peu de ci ! », « Faites donc cela. », et suivent avec intérêt – mais sans bien saisir toutes les étapes – le processus alchimique. Almenara exécute religieusement les ordres de Bellard, mais, lors de l’ajout des pièces, elle se rend compte qu’elles sont toutes fausses. L’alchimiste de pacotille parvient effectivement à effectuer une fonte à froid, mais sur des pièces en toc ! Au lieu de l’or promis, c’est celui des fous qui est utilisé : de la pyrite !
Une fois la démonstration finie, le public dupé est estomaqué de la « prouesse », et Almenara est raccompagnée par 3 gardes.
Pendant qu’Almenara tentait de démasquer l’imposture de Bellard, Kofi et Oki eux tentent d’ouvrir une brèche pour faire passer l’équipage de la Cola et de Fulata – et trouver le moyen de faire sortir le trésor ; Alceste se pris la tête avec Patrice, son compagnon de la Main, pour tenter de le convaincre de s’occuper de la cassette – qui s’avérait être une bombe.
Si près du trésor
Éloignons-nous de ces apprentis terroristes, pour retourner à la cave.
Kofi et Oki, face à la fourmilière formée par l’effervescence des employés, avancent avec difficulté. Ils parviennent à dénicher des uniformes dans un vestiaire, ce qui sera plus facile pour se fondre dans la masse.
En arrivant devant la porte de la chambre forte, non loin de la cave, l’activité est assez intense. 6-8 employés s’activent à en sortir des coffres verts (paraissant peser leur pesant de cacahuètes), sous la surveillance d’une marron, la comptable Jacqueline, et de plusieurs agents de sécurité. En dressant l’oreille, ils arrivent à entendre la marron commander « Cela, n’y touchez pas ! », « Laissez ça ici ! Prenez cela ! » ou encore « N’oubliez pas ceux-ci ! ». Ils attendent donc que le groupe d’employés et d’agents de la sécurité s’éloignent.
En remontant, les transporteurs de coffres passent juste devant Almenara, entourée de 3 gorilles. Elle profite de ce moment pour réaliser une pirouette-croche-patte à l’un des porteurs, coller un sacré coup de coude à l’un de ses bourreaux, avant de s’enfuir, laissant ses matons pantois. Naviguant, zigzagant, slalomant dans la foule, la castillane parvient à rejoindre la sortie du casino, poursuivie par ses geôliers.
Profitant de la situation chaotique, Patrice – le contact fou d’Alceste – se glisse dans un chariot de service et fend la foule ! Sur le trajet jusqu’à la statue, il glisse la clé dans la serrure de la cassette, enclenchant ainsi le mécanisme de la bombe, puis jette la bombe dans le moule de la statue. Alceste, hébété par l’absurdité de la scène, ne saisit pas encore tout ce qu’il s’est passé.
Néanmoins, il saisit l’occasion qui ne se représentera surement pas, pour approcher encore le Vicomte, en s’annonçant comme étant le gouverneur de Viquemar. Le Vicomte est l’incarnation même du néant, une coquille vide, un benêt … Le convaincre de s’enfuir sur la Cola n’est pas des plus compliqué, de même que lui proposer d’échanger les vêtements pour qu’il puisse s’extirper facilement du casino.
Loin de ces remous et mouvements de foules, Kofi et Oki contemplent la porte du coffre-fort être refermée et verrouillée juste devant leur nez … Il va falloir agir vite et discrètement. Oki s’enfonce dans le mur au passage du convoi, Jacqueline passe proche de lui. L’occasion est saisie, le geste rapide et sûr, la clé subtilisée, ouf. En face, Kofi ressort du garde-manger, un jambon à la main. Massue de circonstance, solide de consistance, l’arme improvisée dans ses mains avisées lui permet d’un coup sec d’assommer les 2 gardes restants. Il se précipite ensuite vers la porte qui donne dans l’arrière-cour du casino. Quelle ne fût par sa surprise d’y découvrir une calèche affrétée aux couleurs de l’établissement, le cochet prêt à partir, et au loin, des chiens de garde, devant un portail fermé.
Tomber les masques
Dans le hall, où pénètre Alceste déguisé en Vicomte, le chaos continue de régner. Almenara court, poursuivie par une chenille de 3 gardes, un chariot sans serveur slalome entre les convives paniqués, et soudain, au milieu de ce capharnaüm, des convives jettent leur vêtements et masques en l’air !
Une femme, qui portait jusqu’alors le masque de loup, pointe alors un pistolet en l’air :
« Comtesse de mes fesses ! Ou devrais-je dire … Nickie la pirate ? Je te rappelle que tu nous dois tout l’or que tu nous as dérobé ! Ne te donne pas de peine … On va se servir directement dans la statue espèce de morue ! »
La pirate tire dans le tas – 2 invités tombent sous les balles – dégaine son sabre, et continue :
« Tu ne me prends pas au sérieux Nickie ? Dis donc à tes hommes de ramasser tout ça, et rends ce trésor à la République ! »
La comtesse reste invisible …
La pirate enchaîne : « Nickie, montre-toi ! Plus tu te caches, plus tu auras de sang sur toi ! »
La comtesse, discrètement, s’était glissée derrière Alceste et, l’empoignant, un couteau sous la gorge, rétorque : « Arrêtez donc, ou je tue l’envoyé de l’empereur ! Entre l’empire de Montaigne et la CCA, c’est une guerre qui vous dépassera, et dont vous ne voulez pas ! »
Dans la tête d’Almenara les informations cogitent, le chaos se remet en ordre, ça y est, tout devient plus limpide. La comtesse était au courant de l’intervention des pirates. Tout le tapage autour de la prouesse de fondre l’or à froid en présence d’un envoyé de l’empereur n’a été fait que dans le but de les attirer. L’objectif ? Se faire dérober la statue en vulgaire pyrite, pour ensuite se mettre en faillite, fuir avec le véritable trésor, et vivre pénard, à l’abris des radars.
La castillane se place alors derrière la comtesse, et lui glisse : « Relâche-le, ou tout le monde sera au courant de votre plan machiavélique ! »
La comtesse : « Mais faîtes donc ma chère … Que pensez-vous que les pirates feront de vous ? »
La pirate, répondant à la menace de la comtesse : « La Fraternité de la côte n’a que faire des empereurs de pacotille ! » et tire sur le faux Vicomte.
Alceste, menacé, se tortille comme un ver pour s’extraire de l’emprise de la comtesse. Une fois libre, il se précipite sur le chariot de Patrice, lance son masque et son chapeau en l’air, et, courant à travers la salle en conduisant son acolyte de la main, en profite pour crier : « Votre égo stupide fait rire les frères d’Uppman ! Le Vicomte n’est déjà plus ici, et votre simulacre de cours est pitoyable ! Vive la liberté ! »
Traversant le hall vidé de ses convives effrayés, Alceste entre avec fracas dans les cuisines du casino, Almenara dans ses pas. Le personnel ébahi prend peur, Patrice continue de s’accrocher tant bien que mal.
C’est alors qu’une détonation se fait entendre. La statue vole en éclat, réduisant le moule en shrapnels mortels. Des bouts de métal volent dans tous les sens, déchirant les tapisseries, faisant voler en éclat les lustres. Fort heureusement, le hall quasi vidé, aucune victime collatérale ne fût à déplorée.
Almenara aperçoit du coin de l’œil un bout de bois – appartenant surement au coffre – propulsé par l’explosion, se planter à côté d’elle. Une goutte y est gravée, le symbole des Rilasciare.
Charcuterie vodacceRemontons quelques temps en arrière, et retrouvons Oki et Kofi.
La sortie sur l’arrière-cours n’apporte que déception. Les chiens aperçoivent l’homme au jambon, et se ruent sur lui, le mordant avec hargne et détermination. Oki pare une partie des coups, et, dans une sinistre dance macabre, parvint à les éliminer un par un. Il s’approche alors doucement du cochet, qui au son des chiens appelle doucement : « Comtesse ? Comtesse … C’est bien vous ? »
Le Kurak, dans l’ombre dissimulé, lui met le couteau sous la gorge : « Si tu bouges, tu es mort ! »
Le cochet s’immobilise sans broncher.
Débarrassé des chiens, Kofi s’apprête à s’approcher de la calèche, lorsqu’il est interpellé : « Ne va pas plus loin, chien de la Cola ! »
Il se retourne, c’est le capitaine Buffa !
« On a des comptes à rendre mon coco ! Mes hommes ont pour ordre de couler ton rafiot si je ne reviens pas ! On n’esquive pas une dette d’honneur vis-à-vis d’un Vodacce ! »
Buffa se lance sur Kofi, des coups sont échangés. Kofi tailladé, le vodacce lui dit : « Ça c’est pour ma sœur ! Et quand ça sera pour moi, je viserai le cœur ! »
Buffa se déchaine sur Kofi, et assène coup sur coup.
Une fulgurance du capitaine marron lui permet d’esquiver un coup, en envoyant le jambon sur son adversaire. Aussitôt, il dégaine son sabre, taillade à son tour, et dans une prestance que tout le monde lui connait, récupère le cuissot tout en rétorquant : « La langue qui fourche fait plus de mal que le pied qui trébuche ! »
Les échanges de coups continuent, Kofi reprenant peu à peu l’avantage sur son adversaire.
De son côté, Oki se rend compte des lourdes caisses présentent dans la calèche. Laissant cela pour plus tard, il se précipite vers le portail pour ouvrir aux 2 équipages pirates, celui de la Cola et de Fulata.
Il se retourne alors pour guider les pirates vers la calèche et le trésor à emporter, et voit depuis les cuisines débouler Alceste, toujours trimballant Patrice sur le chariot, Almenara, et une horde de soldat dans leur pas !
Nos différents compères le comprennent vite, il est grand temps de prendre la fuite !
Dans une ultime passe, Kofi tente de raisonner Buffa : « Tu creuses ton propre malheur Buffa ! Tu ne pourras pas dire que je n’ai pas voulu t’aider ! »
Les 2 équipages, suivi de nos 4 héros et de Patrice, prennent la fuite, emportant avec eux les trésors du casino. 2 équipages ne sont pas de trop pour charger rapidement les 2 bateaux. Un partage équitable est réalisé rapidement sur les quais, avant que Fulata et Kofi ne se séparent, pour limiter les poursuites en mer.
A l'aube... de nouveaux problèmes
Une fois éloignés de la côté, Kofi, Oki, Almenara et Alceste font le point. De fantastiques richesses ont rempli les cales (4 pour la rançon, et 20 dans les coffres du casino) !
Au-delà du succès du rapt, de sombres informations tombent …
La lettre de la marquise, adressée à Allswell, affiche de sombres présages. Une guerre se prépare. Dans le courrier, toutes les preuves pour incriminer le gouverneur de Vicquemare, la CCA n’aura plus d’autre choix que de l’exécuter. Jarod se doit d’éliminer le frère d’Alceste, mais au péril de déclencher un conflit avec l’empire de Montaigne. Le doute s’immisce dans l’esprit d’Alceste. Bien que rejeté par sa famille, et détestant l’empire, peut-il laisser son frère mourir aussi froidement ?
Mais déjà, une autre ombre menace …
Parmi les garnisons montaginoise présentent sur l’île, nos héros ont pu avoir connaissance de la présence des Gardes Éclairs. Ces mousquetaires d’élites ne se déplace que sous autorisation exceptionnelle et express de l’empereur …
Alors que nos héros tentent toujours de s’organiser sans se concerter, ils parviennent à demander à Anastagia de prévenir Fulata qu’une entrée est possible par le soupirail de la cave.
Kofi et Alceste se chargent d’effectuer l’échange de rançon. Au 2ème étage, un homme au masque de serpent attend patiemment à une table de jeu. Un des hommes d’Allswell tire 3 chaises, pour que puisse s’installer les 2 compères et le capitaine Wynona.
Allswell: « Capitaine, tout va bien ? »
Wynona : « Au maximum que la situation le permet. »
Allswell: « Y aurait-il des moins-values à faire valoir ? »
Wynona : « Ils ont été aussi suffisamment courtois. »
Allswell : « Bien, je pars donc du principe que le petit désaccord est maintenant derrière nous. »
Kofi : « Nous sommes des Bébel ! »
Allswell : « Je le sais, néanmoins, vos activités nuisent grandement au développement de la Jaragua. »
Kofi : « Votre humanisme vous perdra, grand argentier ! »
Allswell ne parvient pas à s’empêcher de vérifier que la lettre de la marquise est toujours cachée dans sa manche, et la repousse un peu plus loin.
Allswell : « Il existe encore des domaines où les cloportes volent leur place ! »
Kofi : « Oui, la mer par exemple ! »
Allswell : « Parfaitement ! Et comme vous pouvez le constater, il serait grand temps de la prendre. »
Kofi : « Le coassement des grenouilles n’empêche pas l’éléphant de boire ! »
L’échange se fit, non sans une certaine tension dans l’atmosphère.
Almenara, surveillant la scène de loin, se tient prête à ouvrir la porte dérobée pour évacuer ses compagnons du salon de jeu. Alors qu’Alceste et Kofi s’éloignent, elle surprend Wynona et Allswell échanger quelques mots, puis faire un signe de main à des sous-fifres, qui se lèvent et se mettent en filature du marron et du montaginois. Kofi, sans se douter de ce qu’il se trame, apporte sa lettre de gage pour l’échanger contre de la monnaie sonnante et trébuchante.
Angélique : « Madame fortune vous a souri aujourd’hui ! »
Kofi : « Certes, mais il aura fallu la supporter plusieurs mois. »
Le capitaine de la Cola récupère alors une petite caisse bleue, contenant la somme requise pour la rançon. À ce moment-là, Oki en profite pour bousculer Allswell – qui joue au petit panier – afin de lui subtiliser la lettre de la marquise. Almenara parvient à saisir le regard de Kofi et Alceste, et les prévient qu’ils sont suivis.
Alceste se retourne alors, et d’une voix forte hèle le représentant de la Compagnie : « Monsieur Allswell, lorsque la chance est absente et la défaite amère, il est de coutume de faire profil bas ! Veuillez-donc rappeler vos gorilles, et accepter la perte de votre mise ! »
Alors qu’un croupier commence à lui faire la morale, Allswell, penaud, rétorque : « Ce casino est de plus en plus mal fréquenté ! »
Dans le salon, quelques vieilles rombières piaillent sur le manque de courtoisie du capitaine défait, et Wynona, affichant un sourire de dépit, laisse glisser entre ses lèvres : « Je te l’avais dit qu’ils étaient lourds ! ».
Une histoire de statut
Oki et Kofi profitent de la situation pour rejoindre Almenara, et passer par la porte dérobée. Tous 3 descendent jusqu’au rez-de-chaussée, et récupèrent leurs armes dans les caisses des musiciens.
Almenara décide du temps qu’il lui reste pour retourner tenter de comprendre ce que trame Boticaro. La comtesse, se trouvant aux côtés de l’escroc l’alchimiste, souhaite qu’il explique la formule qu’il appliquera pour fondre la statue. Fort en baratin, il se lance dans une fumeuse et complexe explication, sur fond d’histoire d’inquisition et de fuite en chaloupe avalée par une baleine. Il est alors interpellé par la castillane.
Almenara : « Mais quel génie ! Parmi toutes les formules imaginables, comment avez-vous trouvé la bonne ? »
Boticaro : « Mais voyons ma chère, des décennies de travail ! »
Almera : « Mais quels ouvrages avez-vous consulté pour en arriver là ? »
Boticaro : « Voyons madame … Pas besoin de bibliothèque quand on a la tête bien faite ! Même vous pourriez arriver à le faire ! »
Almenara : « Et où avez-vous étudié pour atteindre l’excellence dont vous faîtes preuve ? »
Boticaro : « En Castille ma chère ! Mais à cause de cette Inquisition de malheur, j’ai dû fuir. Fort heureusement, j’ai pu emporter moult secrets alchimiques. Et je suis transcendé de joie d’avoir vu ces ignares être défaits par l’empire montaginois ! »
Almenara : « Que d’aventures et d’histoires extraordinaires ! Maître Zaccharias n’a pas eu cette chance… »
À l’énonciation du nom du grand alchimiste, Enrico Bellard se montre très perturbé. Cependant, sa gêne n’a pas échappé à la comtesse. Tous deux parviennent à échanger quelques mots en chuchotant.
La comtesse : « Y a-t-il un problème cher Boticaro ? »
Boticaro : « Non comtesse, mais celle-là a compris mon imposture. »
Les mains de l’escroc tremblant légèrement, Almenara se permet d’en rajouter.
Almenara d’un air taquin : « Faites bien attention aux proportions dans vos mélanges ! Et de ne pas vous en verser sur les doigts, certaines réactions pourraient vous blesser ! »
Boticaro particulièrement irrité : « Puisque mademoiselle est défiante, et si Madame la comtesse le veut bien, que quelqu’un nous apporte une partie de la recette pour une démonstration ! »
Un signe de main de la comtesse, et voilà qu’une petite caisse bleue contenant une trentaine de pièces arrive prestement.
Bellard s’adressant à Almenara : « Je vais vous demander de bien suivre mes instructions ! »
Almenara : « Je suis toujours prête à apprendre ! »
Bellard : « Très bien ! Je vais donc pouvoir vous mettre du plomb dans la tête ! »
Le boticario guide alors à la castillane. Les invités peuvent entendre « Mettez un peu de ci ! », « Faites donc cela. », et suivent avec intérêt – mais sans bien saisir toutes les étapes – le processus alchimique. Almenara exécute religieusement les ordres de Bellard, mais, lors de l’ajout des pièces, elle se rend compte qu’elles sont toutes fausses. L’alchimiste de pacotille parvient effectivement à effectuer une fonte à froid, mais sur des pièces en toc ! Au lieu de l’or promis, c’est celui des fous qui est utilisé : de la pyrite !
Une fois la démonstration finie, le public dupé est estomaqué de la « prouesse », et Almenara est raccompagnée par 3 gardes.
Pendant qu’Almenara tentait de démasquer l’imposture de Bellard, Kofi et Oki eux tentent d’ouvrir une brèche pour faire passer l’équipage de la Cola et de Fulata – et trouver le moyen de faire sortir le trésor ; Alceste se pris la tête avec Patrice, son compagnon de la Main, pour tenter de le convaincre de s’occuper de la cassette – qui s’avérait être une bombe.
Si près du trésor
Éloignons-nous de ces apprentis terroristes, pour retourner à la cave.
Kofi et Oki, face à la fourmilière formée par l’effervescence des employés, avancent avec difficulté. Ils parviennent à dénicher des uniformes dans un vestiaire, ce qui sera plus facile pour se fondre dans la masse.
En arrivant devant la porte de la chambre forte, non loin de la cave, l’activité est assez intense. 6-8 employés s’activent à en sortir des coffres verts (paraissant peser leur pesant de cacahuètes), sous la surveillance d’une marron, la comptable Jacqueline, et de plusieurs agents de sécurité. En dressant l’oreille, ils arrivent à entendre la marron commander « Cela, n’y touchez pas ! », « Laissez ça ici ! Prenez cela ! » ou encore « N’oubliez pas ceux-ci ! ». Ils attendent donc que le groupe d’employés et d’agents de la sécurité s’éloignent.
En remontant, les transporteurs de coffres passent juste devant Almenara, entourée de 3 gorilles. Elle profite de ce moment pour réaliser une pirouette-croche-patte à l’un des porteurs, coller un sacré coup de coude à l’un de ses bourreaux, avant de s’enfuir, laissant ses matons pantois. Naviguant, zigzagant, slalomant dans la foule, la castillane parvient à rejoindre la sortie du casino, poursuivie par ses geôliers.
Profitant de la situation chaotique, Patrice – le contact fou d’Alceste – se glisse dans un chariot de service et fend la foule ! Sur le trajet jusqu’à la statue, il glisse la clé dans la serrure de la cassette, enclenchant ainsi le mécanisme de la bombe, puis jette la bombe dans le moule de la statue. Alceste, hébété par l’absurdité de la scène, ne saisit pas encore tout ce qu’il s’est passé.
Néanmoins, il saisit l’occasion qui ne se représentera surement pas, pour approcher encore le Vicomte, en s’annonçant comme étant le gouverneur de Viquemar. Le Vicomte est l’incarnation même du néant, une coquille vide, un benêt … Le convaincre de s’enfuir sur la Cola n’est pas des plus compliqué, de même que lui proposer d’échanger les vêtements pour qu’il puisse s’extirper facilement du casino.
Loin de ces remous et mouvements de foules, Kofi et Oki contemplent la porte du coffre-fort être refermée et verrouillée juste devant leur nez … Il va falloir agir vite et discrètement. Oki s’enfonce dans le mur au passage du convoi, Jacqueline passe proche de lui. L’occasion est saisie, le geste rapide et sûr, la clé subtilisée, ouf. En face, Kofi ressort du garde-manger, un jambon à la main. Massue de circonstance, solide de consistance, l’arme improvisée dans ses mains avisées lui permet d’un coup sec d’assommer les 2 gardes restants. Il se précipite ensuite vers la porte qui donne dans l’arrière-cour du casino. Quelle ne fût par sa surprise d’y découvrir une calèche affrétée aux couleurs de l’établissement, le cochet prêt à partir, et au loin, des chiens de garde, devant un portail fermé.
Tomber les masques
Dans le hall, où pénètre Alceste déguisé en Vicomte, le chaos continue de régner. Almenara court, poursuivie par une chenille de 3 gardes, un chariot sans serveur slalome entre les convives paniqués, et soudain, au milieu de ce capharnaüm, des convives jettent leur vêtements et masques en l’air !
Une femme, qui portait jusqu’alors le masque de loup, pointe alors un pistolet en l’air :
« Comtesse de mes fesses ! Ou devrais-je dire … Nickie la pirate ? Je te rappelle que tu nous dois tout l’or que tu nous as dérobé ! Ne te donne pas de peine … On va se servir directement dans la statue espèce de morue ! »
La pirate tire dans le tas – 2 invités tombent sous les balles – dégaine son sabre, et continue :
« Tu ne me prends pas au sérieux Nickie ? Dis donc à tes hommes de ramasser tout ça, et rends ce trésor à la République ! »
La comtesse reste invisible …
La pirate enchaîne : « Nickie, montre-toi ! Plus tu te caches, plus tu auras de sang sur toi ! »
La comtesse, discrètement, s’était glissée derrière Alceste et, l’empoignant, un couteau sous la gorge, rétorque : « Arrêtez donc, ou je tue l’envoyé de l’empereur ! Entre l’empire de Montaigne et la CCA, c’est une guerre qui vous dépassera, et dont vous ne voulez pas ! »
Dans la tête d’Almenara les informations cogitent, le chaos se remet en ordre, ça y est, tout devient plus limpide. La comtesse était au courant de l’intervention des pirates. Tout le tapage autour de la prouesse de fondre l’or à froid en présence d’un envoyé de l’empereur n’a été fait que dans le but de les attirer. L’objectif ? Se faire dérober la statue en vulgaire pyrite, pour ensuite se mettre en faillite, fuir avec le véritable trésor, et vivre pénard, à l’abris des radars.
La castillane se place alors derrière la comtesse, et lui glisse : « Relâche-le, ou tout le monde sera au courant de votre plan machiavélique ! »
La comtesse : « Mais faîtes donc ma chère … Que pensez-vous que les pirates feront de vous ? »
La pirate, répondant à la menace de la comtesse : « La Fraternité de la côte n’a que faire des empereurs de pacotille ! » et tire sur le faux Vicomte.
Alceste, menacé, se tortille comme un ver pour s’extraire de l’emprise de la comtesse. Une fois libre, il se précipite sur le chariot de Patrice, lance son masque et son chapeau en l’air, et, courant à travers la salle en conduisant son acolyte de la main, en profite pour crier : « Votre égo stupide fait rire les frères d’Uppman ! Le Vicomte n’est déjà plus ici, et votre simulacre de cours est pitoyable ! Vive la liberté ! »
Traversant le hall vidé de ses convives effrayés, Alceste entre avec fracas dans les cuisines du casino, Almenara dans ses pas. Le personnel ébahi prend peur, Patrice continue de s’accrocher tant bien que mal.
C’est alors qu’une détonation se fait entendre. La statue vole en éclat, réduisant le moule en shrapnels mortels. Des bouts de métal volent dans tous les sens, déchirant les tapisseries, faisant voler en éclat les lustres. Fort heureusement, le hall quasi vidé, aucune victime collatérale ne fût à déplorée.
Almenara aperçoit du coin de l’œil un bout de bois – appartenant surement au coffre – propulsé par l’explosion, se planter à côté d’elle. Une goutte y est gravée, le symbole des Rilasciare.
Charcuterie vodacceRemontons quelques temps en arrière, et retrouvons Oki et Kofi.
La sortie sur l’arrière-cours n’apporte que déception. Les chiens aperçoivent l’homme au jambon, et se ruent sur lui, le mordant avec hargne et détermination. Oki pare une partie des coups, et, dans une sinistre dance macabre, parvint à les éliminer un par un. Il s’approche alors doucement du cochet, qui au son des chiens appelle doucement : « Comtesse ? Comtesse … C’est bien vous ? »
Le Kurak, dans l’ombre dissimulé, lui met le couteau sous la gorge : « Si tu bouges, tu es mort ! »
Le cochet s’immobilise sans broncher.
Débarrassé des chiens, Kofi s’apprête à s’approcher de la calèche, lorsqu’il est interpellé : « Ne va pas plus loin, chien de la Cola ! »
Il se retourne, c’est le capitaine Buffa !
« On a des comptes à rendre mon coco ! Mes hommes ont pour ordre de couler ton rafiot si je ne reviens pas ! On n’esquive pas une dette d’honneur vis-à-vis d’un Vodacce ! »
Buffa se lance sur Kofi, des coups sont échangés. Kofi tailladé, le vodacce lui dit : « Ça c’est pour ma sœur ! Et quand ça sera pour moi, je viserai le cœur ! »
Buffa se déchaine sur Kofi, et assène coup sur coup.
Une fulgurance du capitaine marron lui permet d’esquiver un coup, en envoyant le jambon sur son adversaire. Aussitôt, il dégaine son sabre, taillade à son tour, et dans une prestance que tout le monde lui connait, récupère le cuissot tout en rétorquant : « La langue qui fourche fait plus de mal que le pied qui trébuche ! »
Les échanges de coups continuent, Kofi reprenant peu à peu l’avantage sur son adversaire.
De son côté, Oki se rend compte des lourdes caisses présentent dans la calèche. Laissant cela pour plus tard, il se précipite vers le portail pour ouvrir aux 2 équipages pirates, celui de la Cola et de Fulata.
Il se retourne alors pour guider les pirates vers la calèche et le trésor à emporter, et voit depuis les cuisines débouler Alceste, toujours trimballant Patrice sur le chariot, Almenara, et une horde de soldat dans leur pas !
Nos différents compères le comprennent vite, il est grand temps de prendre la fuite !
Dans une ultime passe, Kofi tente de raisonner Buffa : « Tu creuses ton propre malheur Buffa ! Tu ne pourras pas dire que je n’ai pas voulu t’aider ! »
Les 2 équipages, suivi de nos 4 héros et de Patrice, prennent la fuite, emportant avec eux les trésors du casino. 2 équipages ne sont pas de trop pour charger rapidement les 2 bateaux. Un partage équitable est réalisé rapidement sur les quais, avant que Fulata et Kofi ne se séparent, pour limiter les poursuites en mer.
A l'aube... de nouveaux problèmes
Une fois éloignés de la côté, Kofi, Oki, Almenara et Alceste font le point. De fantastiques richesses ont rempli les cales (4 pour la rançon, et 20 dans les coffres du casino) !
Au-delà du succès du rapt, de sombres informations tombent …
La lettre de la marquise, adressée à Allswell, affiche de sombres présages. Une guerre se prépare. Dans le courrier, toutes les preuves pour incriminer le gouverneur de Vicquemare, la CCA n’aura plus d’autre choix que de l’exécuter. Jarod se doit d’éliminer le frère d’Alceste, mais au péril de déclencher un conflit avec l’empire de Montaigne. Le doute s’immisce dans l’esprit d’Alceste. Bien que rejeté par sa famille, et détestant l’empire, peut-il laisser son frère mourir aussi froidement ?
Mais déjà, une autre ombre menace …
Parmi les garnisons montaginoise présentent sur l’île, nos héros ont pu avoir connaissance de la présence des Gardes Éclairs. Ces mousquetaires d’élites ne se déplace que sous autorisation exceptionnelle et express de l’empereur …