Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

[gurdn]

Hier soir, partie de DD5 que je ne qualifierais pas de décevante mais en tout cas assez éloignée de ce que je voulais installer. On fait quelques scéances pré-Curse of Strahd et du coup j'essaie d'installer une ambiance un peu "creepy" dans la lignée de la campagne... Et ça ne marche pas du tout. Il y a du roleplay, mais il est plutôt à tendance rigolarde. J'ai l'impression que les envies de ma table vont à contre-courant de ce que la campagne veut mettre en place, ce qui m'inquiète si on doit y passer les 6 prochains mois. Pourtant je pensais avoir été assez clair sur la promesse de jeu

Je pense pas que ça soit un problème de jouer cette campagne sur un ton "léger", y'a qu'à voir comment ça se passe chez Chris Perkins (l'auteur de la campagne), c'est plutôt une ambiance de rigolade avec quelques rares moments "creepy".

Après c'est vrai que si je ne la propose pas à mes joueurs, c'est parce que l'horreur en jdr je n'y crois pas moi même et je serais le premier à tourner les choses à la rigolade. C'est dommage parce qu'à la lecture, c'est vraiment très bon.

[Capitaine Caverne]

On fait quelques scéances pré-Curse of Strahd et du coup j'essaie d'installer une ambiance un peu "creepy" dans la lignée de la campagne... Et ça ne marche pas du tout. Il y a du roleplay, mais il est plutôt à tendance rigolarde.

Je me suis intéressé à la campagne mais je ne l'ai pas lancé car j'avais les mêmes craintes que toi.
À avoir bien parcouru CoS, l'impression qui s'en se dégage est que ça fait aussi peur que la maison hantée chez Disney. L'horreur à bcp évolué et il est difficile de frissonner maintenant en regardant un film de la Hammer. Or CoS en utilise tout le décorum...
On pourrait espérer pallier au problème en s'orientant vers une horreur plus psychologique mais CoS est une campagne de Donj. Il y a des monstres, des trésors (dont certains qu'on peut rechercher dans les tombes), une CA et des PV. Le gameplay oriente le jeu vers l'exploration et les affrontements, tout en rendant les persos de plus en plus résistants. Un système qui va donc à l'encontre du but recherché.
À mon avis, CoS possède des qualités mais ce n'est pas la campagne qu'il faut mener pour se faire peur autour de la table.

[zuzul]

À mon avis, CoS possède des qualités mais ce n'est pas la campagne qu'il faut mener pour se faire peur autour de la table.

Je comprends l'idée, mais à mes yeux cela ne dépend pas d'une campagne mais d'une table uniquement. Je fais CoS actuellement à deux groupes, c'est deux ambiances différentes, et l'un des groupes est en mode horreur. C'est un choix des joueurs avec la proposition, qui est possible dans CoS.

[dogboy]

Je pense pas que ça soit un problème de jouer cette campagne sur un ton "léger", y'a qu'à voir comment ça se passe chez Chris Perkins (l'auteur de la campagne), c'est plutôt une ambiance de rigolade avec quelques rares moments "creepy".

Je vais aller regarder comment Perkins gère ça du coup, merci. Merci aussi de m'avoir orienté vers les règles d'environnement du DMG d'ailleurs, c'était peu ou prou ce que je cherchais

À mon avis, CoS possède des qualités mais ce n'est pas la campagne qu'il faut mener pour se faire peur autour de la table.

Je suis conscient que je dérive vers un marronnier de compétition mais je ne cherche pas vraiment à ce qu'on "se fasse peur autour de la table". Typiquement, faire des PJ les victimes impuissantes d'une horreur implacable où on meurt à la fin, ce qui a l'air d'être le consensus général sur la bonne façon de faire du "jeu de rôle d'horreur", ça ne m'intéresse pas trop. Je suis sûrement caricatural mais je pense que tu voies l'idée générale. Je suis plutôt partant pour de l'aventure gothique avec des moments de tension, où on assume les clichés de la littérature gothique parce qu'on aime bien ça, et où les personnages réagissent comme s'ils avaient peur même si leurs joueurs ne sont pas en train de regarder nerveusement derrière eux des fois qu'il y ait un tueur en série dans le placard.
Pour te donner une idée, le scénario d'intro que j'ai bricolé pour emmener les PJ à la campagne donne comme nemesis aux PJ une Night Hag très inspirée de Hansel et Gretel, avec kidnappings d'enfants, sucreries empoisonnées et envoi de cauchemars.

Mon souci vient plutôt que l'ambiance autour de la table varie plutôt entre l'action pulp (admettons) et le comique troupier (ça par contre j'ai du mal à penser que c'est la faute du système). Or je reste par contre assez convaincu que la première condition pour installer un climat de tension mêlé d'inquiétude qui est ce que j'assimilerais le plus à de la peur en jdr, c'est que les joueurs soient venus chercher cette ambiance-là à la table (ce que dit Zuzul en fait). Comme ça n'a pas l'air d'être le cas de ce groupe de joueurs, je me dis qu'il faut que j'en parle avec eux et/ou que je change mon fusil d'épaule.

[Capitaine Caverne]

Or je reste par contre assez convaincu que la première condition pour installer un climat de tension mêlé d'inquiétude qui est ce que j'assimilerais le plus à de la peur en jdr, c'est que les joueurs soient venus chercher cette ambiance-là à la table (ce que dit Zuzul en fait)

Tu as entièrement raison, si les joueurs ne sont pas là pour se faire peur, ça va être difficile d'y parvenir.
[HS]
Pour autant, je pense que les jeux ont un 'effet placebo' qui, au delà de la mécanique, permet de rentrer plus facilement dans un certain état d'esprit. Sans avoir à brandir les règles de SAN, le joueur sait qu'il doit fuir les monstres à Chtulhu. Présente un monstre a Donj, c'est son épée que le joueur va brandir.
[/HS]

Effectivement, tu devrais faire part ton ressenti à tes joueurs. Tu vas devoir porter la campagne tout du long, faudrait qd même que tu aies plus de plaisir que de frustration à la mener.

[Nébal]

Après une loooooooooongue interruption, reprise de ma chronique d'Imperium, "La Maison Ptolémée" (MJ, Roll20), et donc hop, dix-neuvième séance (où l'on fait un peu le point).

Hop : CR Imperium : la Maison Ptolémée (19)

[Orlov]

Or je reste par contre assez convaincu que la première condition pour installer un climat de tension mêlé d'inquiétude qui est ce que j'assimilerais le plus à de la peur en jdr, c'est que les joueurs soient venus chercher cette ambiance-là à la table (ce que dit Zuzul en fait)

Tu as entièrement raison, si les joueurs ne sont pas là pour se faire peur, ça va être difficile d'y parvenir.
[HS]
Pour autant, je pense que les jeux ont un 'effet placebo' qui, au delà de la mécanique, permet de rentrer plus facilement dans un certain état d'esprit. Sans avoir à brandir les règles de SAN, le joueur sait qu'il doit fuir les monstres à Chtulhu. Présente un monstre a Donj, c'est son épée que le joueur va brandir.
[/HS]

Effectivement, tu devrais faire part ton ressenti à tes joueurs. Tu vas devoir porter la campagne tout du long, faudrait qd même que tu aies plus de plaisir que de frustration à la mener.

Il faut sûrement se mettre au clair avec tes joueurs pour que vous soyez sûrs d'être dans la bonne ambiance, en particulier si ton groupe est nombreux.
Sinon, hyper d'accord avec le Capitaine sur le fait que DD5 produit plus facilement de l'action pulp que d'autres jeux. Moi, un des conseils que je te donnerais c'est de booster l'opposition ... parce que c'est Ravenloft. Si les joueurs comprennent que leurs persos sont dans la merde, l'ambiance à la table changera.
Mais même à DD, instaurer la tension c'est possible en jouant avec les règles: booster l'opposition, rendre les repos plus rares, leur faire jouer le combat avec Strahd sous forme de rêve pour montrer c'est qui le patron, t'acharner contre le personnage le plus faible pour montrer qu'il est important de jouer en groupe et de se faire des alliés ...
Enfin, il y a les trucs habituels: accélérer subitement le rythme, jouer avec la lumière, séparer le groupe ...

[Humphrey B]

[HS]
Pour autant, je pense que les jeux ont un 'effet placebo' qui, au delà de la mécanique, permet de rentrer plus facilement dans un certain état d'esprit. Sans avoir à brandir les règles de SAN, le joueur sait qu'il doit fuir les monstres à Chtulhu. Présente un monstre a Donj, c'est son épée que le joueur va brandir.
[/HS]

Je suis un peu désolé de poursuivre le HS, mais ce que tu écris est trop intéressant pour le laisser passer. Notamment parce que cela me rappelle une expérience assez récente, sur DD4. A la fin d'un scénario que nous avions résolu en butant "les méchants", le MJ nous a gentiment reproché d'avoir eu une approche basée uniquement sur la violence, alors que d'autres approches étaient possibles. On lui a alors montré nos feuilles de perso, où 80% de l'espace est occupé par des stats de combat, et où tous nos pouvoirs étaient liés au combat. Du coup, oui, je crois que cela nous influence. L'effet est probablement marginal, mais quand tu es à court d'idées et que tes yeux tombent sur ta feuille de perso, ce qui est écrit dessus compte.

[dogboy]

[HS]
Pour autant, je pense que les jeux ont un 'effet placebo' qui, au delà de la mécanique, permet de rentrer plus facilement dans un certain état d'esprit. Sans avoir à brandir les règles de SAN, le joueur sait qu'il doit fuir les monstres à Chtulhu. Présente un monstre a Donj, c'est son épée que le joueur va brandir.
[/HS]

Je ne peux qu'acquiescer, et je pense que ça va même plus loin que ce dont témoigne Humphrey : même si ce biais est évident à DD4, j'ai l'impression à mes tables que le seul fait de prononcer l'acronyme D&D induit un passage en mode "c'est bon, c'est baston, c'est pas sérieux", y compris à DD5 où cette prépondérance du combat est pourtant moins évidente sur la feuille.
(En fait, je crois même que ma table régulière de DD4 à l'époque était plus dans l'ambiance que ma table DD5 actuelle, et pourtant c'était une campagne Pathfinder classique qu'on jouait, pas du Ravenloft)

Merci à Orlov pour ses conseils de mise en scène, mais sans un debriefing préalable, j'ai peur que tout ça ne tombe à plat faute d'une simple "envie de se mettre dans l'état d'esprit" comme je le disais plus haut.

[mass]

je viens de finir une partie de bluebeardsbride et c'était vraiment bien.
On joue des parties d'une femme, pas n'importe qu'elle femme, mais la femme de Barbe bleu.
J'avoue que j'avais des gros doute sur ce que cela pouvait donner. C'est vendu comme un jeu d'horreur et c'est du PbtA.
Le plus, vraiment très peu de move, qui sont très fluides à jouer en cours de partie. Le MJ a su donner une ambiance poisseuse à souhait, une belle expérience. Et un jeu qui est vraiment pas mal du tout.

[Ravortel]

On joue des parties d'une femme, pas n'importe qu'elle femme, mais la femme de Barbe bleu.

Tu peux détailler un peu, stp ?

[Dedal]

On joue les différentes facettes de la personnalité de la fiancée de Barbe Bleue, chaque facette de la personnalité étant représentée par : les mains pour l'animus (volonté), les lèvres pour la fatale (sexy), le visage pour la mère (autorité), les yeux pour la vierge (innocence), les cheveux pour la sorcière (perversion). La fiancée visite la maison de son nouveau mari (comme dans le conte original). Le MJ a toute liberté pour créer les différentes pièces de la maison, la dernière étant la chambre des horreurs. La fiancée explore la maison, ses différentes personnalités s'activant à tour de rôle.

[Kandjar]

Hier, suite et fin d'un scénar de découverte de Doctor Who RPG proposé par Cyrano à Emöjk, Humphrey B et moi-même.
Par rapport à Doctor Who, nous avions trois profils différents : Humphrey connaît bien la série et le jeu, Emöjk connaît bien la série mais pas le jeu, moi aucun des deux (avec quand même quelques notions hyper-basique : je sais que c'est anglais, non-violent, barré, j'ai une vague idée de ce que peut être un TARDIS ou un Dalek, je sais que le Docteur est un extraterrestre à apparence humaine qui voyage dans l'espace-temps, emmène avec lui des gens qui n'en demandaient pas tant et se réincarne quand ça lui chante... et c'est à peu près tout)

Bon alors déjà, j'aime bien jouer avec ces trois-là, ça fausse sans doute ma perception du truc.

Ensuite, le système. Je m'attendais à plus léger, mais j'ai plutôt l'habitude des systèmes velus et celui-là ne peut décemment pas être qualifié comme tel. Il reste simple, fluide et efficace.

Sur l'univers/les personnages/le scénario, je me suis à plusieurs moments senti un peu largué et me suis complètement mis en retrait derrière les autres joueurs, plus à l'aise.
Sans connaître la série, même avec des antagonistes hyper caricaturaux (des Cybermen, pour spoiler), ce n'est pas évident de savoir comment réagir et doser le danger, à quel point "l'esprit Doctor Who" permet de pousser le culot.
Je ne sais pas si les PNJ étaient très manipulables parce que les codes de la série veulent ça si c'est parce qu'on a vraiment donné l'impression de ramer.

En tout cas, c'était une belle découverte, j'ai passé deux très bonnes soirées !
(Et maintenant que j'ai vu à quoi pouvaient ressembler les fiches de perso gérées par Roll20, je cherche un moyen de financer ou co-financer un abonnement. C'est malin...)

[Emöjk Martinssøn]

Ouaip, c'était très chouette. Le système me plait bien également ; à la lecture (car je l'avais parcouru pour Radio Rôliste) j'étais un peu dubitatif mais ça tourne très bien.
Un peu dubitatif aussi du scénario qui commence et finit très bien mais balance les PJ sans aucune piste au milieu, en mode « voici deux ennemis, démerde toi pour les vaincre ». J'aurai aimé qu'on me prenne plus par la main, même si en effet en bon connaisseur de la série j'aurais dû me douter que la solution c'était de bullshiter tout le monde
Mais comme le dit Kandjar, toujours un plaisir de jouer avec la fine équipe, et le mélange très British entre Doctor Who et Red Dwarf n'était pas pour me déplaire !

[Lotin]

Ouaip, c'était très chouette. Le système me plait bien également ; à la lecture (car je l'avais parcouru pour Radio Rôliste) j'étais un peu dubitatif mais ça tourne très bien.
Un peu dubitatif aussi du scénario qui commence et finit très bien mais balance les PJ sans aucune piste au milieu, en mode « voici deux ennemis, démerde toi pour les vaincre ». J'aurai aimé qu'on me prenne plus par la main, même si en effet en bon connaisseur de la série j'aurais dû me douter que la solution c'était de bullshiter tout le monde
Mais comme le dit Kandjar, toujours un plaisir de jouer avec la fine équipe, et le mélange très British entre Doctor Who et Red Dwarf n'était pas pour me déplaire !

C'était quel scénario ?