[CR][LOTFP] Point de salut pour les sorcières
Publié : jeu. févr. 05, 2015 4:17 pm
Suite à une cascade de trahisons et de désistements ludiques en série, le Yaourt s'est retrouvé pris dans une partie de Litanie Onaniste à Tendance Fantastico-Priapique (LOTFP pour les connaisseurs). Un joueur, un meneur, une nuit.
Le scénario, si on peut dire, était Point de salut pour les sorcières, la version traduite maison de No Salvation for Witches, de Chandler.
Accident à l'aube
Nous sommes dans le Kent, en février 1626, deux jour après la chandeleur (présentation du Seigneur), sous le règne du roi Charles Ier, qui vient d'être couronné à Westminster.
Il y a plus de quinze ans qu'Henri IV a été assassiné par Ravaillac, à peine plus que la première impression de la bible du Roi James. En 1612, 4 femmes et 1 homme sont pendus pour sorcellerie et cannibalisme à Northampton, tandis qu'à Pendle, 9 femmes et 2 hommes sont jugés ; un seul sera acquitté.
Depuis 1604, le Witchcraft Act condamne à mort et à la privation des derniers sacrement tout pratiquant de sorcellerie.
En 1616 paraissent Les Noces Chymiques de Christian Rozenkreutz, tandis que Katharina Kepler, la mère du réputé astronome, est emprisonnée pour sorcellerie avant d'être relachée. Cette même année, le comte de Sommerset, favori du Roi, est emprisonné pour assassinat avec la complicité de sa femme et Rebecca Rolfe, princesse de Pocahontas, est reçue à la cour. Elle succombera d'un mal inconnu en 1617 à Gravesend alors qu'elle s'apprêtait à rentrer en Nouvelle-Angleterre.
En 1620 paraît le Novum Organum de Francis Bacon, qui insiste sur le recours à l'induction et l'observation dans la philosophie. Katharina Kepler est à nouveau emprisonnée pour sorcellerie durant plus d'un an. Elle mourra peu après sa libération, alors que le Mayflower rentre de Virginie, Nouvelle-Angleterre, qui deviendra une colonie de la couronne anglaise en 1624. Entre-temps, en mars 1622, un quart des 350 colons de Jamestown est massacrée par les indiens.
La nuit dernière, Sir Charles de Fowlsbury a quitté sa fiancée, Lianne Dayton, avec laquelle il voyageait, pour se recueilir au Prieuré de la Vierge Marie (et, en vérité, profiter une dernière fois en toute vertu de Gwendolyn, femme de peu de vertu qui y travaille, mais ça, personne ne le sait… encore). Le carosse de sa promise doit le rejoindre à Edington mais a été surpris par une sévère ondée et l'attelage est resté embourbé plusieurs heures ; il tente donc de rattraper son retard durant la nuit.
L'aube point alors que l'on atteint Caversdale. Isaac, le cocher, somnole tandis qu'à ses côtés, un soudard chargé de la protection de Lianne, William Corey [le Yaourt], a bien du mal à garder les yeux ouverts sous la bruine glacée qui scintille dans la lueur vacillante des lanternes. Voilà que d'un coup, parmi les cahots, l'ondée cesse et c'est comme une vapeur douce qui vient remplacer l'air glacé. La chaleur aidant, les corps transis se relâchent, et la vessie de William avec. Tirant doucement sur les rênes sans troubler le sommeil d'Isaac, Corey arrête les chevaux et descend prestement du coche.
Quelques instants plus tard, il peut se soulager à l'abri des branches d'un chêne. Il profite de cet instant lorsqu'une voix retentit à ses pieds. « Le diable si j'ai connu des réveils bien pires mais, excusez mon interruption, messire, car je crois que vous m'urinez sur la figure. » William a à peine le temps de revenir de sa surprise, de reprendre ses esprits et sa mentule que, derrière lui, les chevaux s'écroulent dans le fossé, précipitant dans leur chute l'attelage dont les grincements résonnent dans le silence matinal.
(générique)
« Permettez, d'ailleurs, de faire remarquer que votre aqua vitae est quelque peu alcaline pour un homme de votre âge. Prenez ce conseil pro bono : afin de ré-harmoniser votre humeur blanche, employez de la poudre de fémur broyé ; laquelle rétablit aussi les fonctions priapiques naturelles, si vous deviez éprouver quelque besoin de ce côté. Seulement 1 shilling la prise. » Ainsi parle le docteur Hans Justinius von Höllewurtz, de l'université de Prague, rondouillard, barbu et chevelu, dont l'occupation principale consiste à vendre des composantes de sortilèges, lorsqu'il ne les prélève pas sur des cadavres (lui, c'est le magicien du groupe… enfin, s'il y avait eu un groupe), alors qu'il entreprend de s'essuyer la figure.
Définitivement réveillé, William a dégainé sa dague devant cette somme d'événements rocambolesques. Il juge rapidement que l'empuanti universitaire est inoffensif et tourne son attention sur la suite dont il avait la responsabilité : le fidèle et ancestral cocher s'est brisé la nuque, laissant pour tout héritage deux pistolets, une arquebuse et quelques pièces qui finissent dans les poches de William. Avec l'aide de Justinius, les deux hommes extraient Lianne et sa servante, Jennet Law, de la diligence renversée. Cette dernière refuse tout net la main que lui tend William, se hissant avec souplesse hors du véhicule. Depuis qu'il l'a culbutée un soir dans les cuisines sans y prêter depuis plus d'attention que les autres catins qu'il fréquente, celle-ci semble avoir gardé quelque rancune à son encontre (troisième personnage-joueur putatif, le spécialiste).
Personne ne parvient à expliquer la mort des deux chevaux mais une chose est sûre, il va falloir marcher. Lianne ne veut pas abandonner ses affaires et exige que l'on attende que quelqu'un passe. William, lui, craint que cet événement ne soit la prémisse d'une embuscade. Lianne est bien obligée de céder. Tandis que Jennet confectionne un baluchon avec les affaires les plus précieuses, Justinius brosse une carte de la région à William. Ils ont bien 2-3 heures de marche avant d'arriver à Edington, qui est le hameau le plus proche. C'est sous le soleil naissant du matin que la noble troupe se met en chemin.
(à suivre)
Le scénario, si on peut dire, était Point de salut pour les sorcières, la version traduite maison de No Salvation for Witches, de Chandler.
Accident à l'aube
Nous sommes dans le Kent, en février 1626, deux jour après la chandeleur (présentation du Seigneur), sous le règne du roi Charles Ier, qui vient d'être couronné à Westminster.
Il y a plus de quinze ans qu'Henri IV a été assassiné par Ravaillac, à peine plus que la première impression de la bible du Roi James. En 1612, 4 femmes et 1 homme sont pendus pour sorcellerie et cannibalisme à Northampton, tandis qu'à Pendle, 9 femmes et 2 hommes sont jugés ; un seul sera acquitté.
Depuis 1604, le Witchcraft Act condamne à mort et à la privation des derniers sacrement tout pratiquant de sorcellerie.
En 1616 paraissent Les Noces Chymiques de Christian Rozenkreutz, tandis que Katharina Kepler, la mère du réputé astronome, est emprisonnée pour sorcellerie avant d'être relachée. Cette même année, le comte de Sommerset, favori du Roi, est emprisonné pour assassinat avec la complicité de sa femme et Rebecca Rolfe, princesse de Pocahontas, est reçue à la cour. Elle succombera d'un mal inconnu en 1617 à Gravesend alors qu'elle s'apprêtait à rentrer en Nouvelle-Angleterre.
En 1620 paraît le Novum Organum de Francis Bacon, qui insiste sur le recours à l'induction et l'observation dans la philosophie. Katharina Kepler est à nouveau emprisonnée pour sorcellerie durant plus d'un an. Elle mourra peu après sa libération, alors que le Mayflower rentre de Virginie, Nouvelle-Angleterre, qui deviendra une colonie de la couronne anglaise en 1624. Entre-temps, en mars 1622, un quart des 350 colons de Jamestown est massacrée par les indiens.
La nuit dernière, Sir Charles de Fowlsbury a quitté sa fiancée, Lianne Dayton, avec laquelle il voyageait, pour se recueilir au Prieuré de la Vierge Marie (et, en vérité, profiter une dernière fois en toute vertu de Gwendolyn, femme de peu de vertu qui y travaille, mais ça, personne ne le sait… encore). Le carosse de sa promise doit le rejoindre à Edington mais a été surpris par une sévère ondée et l'attelage est resté embourbé plusieurs heures ; il tente donc de rattraper son retard durant la nuit.
L'aube point alors que l'on atteint Caversdale. Isaac, le cocher, somnole tandis qu'à ses côtés, un soudard chargé de la protection de Lianne, William Corey [le Yaourt], a bien du mal à garder les yeux ouverts sous la bruine glacée qui scintille dans la lueur vacillante des lanternes. Voilà que d'un coup, parmi les cahots, l'ondée cesse et c'est comme une vapeur douce qui vient remplacer l'air glacé. La chaleur aidant, les corps transis se relâchent, et la vessie de William avec. Tirant doucement sur les rênes sans troubler le sommeil d'Isaac, Corey arrête les chevaux et descend prestement du coche.
Quelques instants plus tard, il peut se soulager à l'abri des branches d'un chêne. Il profite de cet instant lorsqu'une voix retentit à ses pieds. « Le diable si j'ai connu des réveils bien pires mais, excusez mon interruption, messire, car je crois que vous m'urinez sur la figure. » William a à peine le temps de revenir de sa surprise, de reprendre ses esprits et sa mentule que, derrière lui, les chevaux s'écroulent dans le fossé, précipitant dans leur chute l'attelage dont les grincements résonnent dans le silence matinal.
(générique)
« Permettez, d'ailleurs, de faire remarquer que votre aqua vitae est quelque peu alcaline pour un homme de votre âge. Prenez ce conseil pro bono : afin de ré-harmoniser votre humeur blanche, employez de la poudre de fémur broyé ; laquelle rétablit aussi les fonctions priapiques naturelles, si vous deviez éprouver quelque besoin de ce côté. Seulement 1 shilling la prise. » Ainsi parle le docteur Hans Justinius von Höllewurtz, de l'université de Prague, rondouillard, barbu et chevelu, dont l'occupation principale consiste à vendre des composantes de sortilèges, lorsqu'il ne les prélève pas sur des cadavres (lui, c'est le magicien du groupe… enfin, s'il y avait eu un groupe), alors qu'il entreprend de s'essuyer la figure.
Définitivement réveillé, William a dégainé sa dague devant cette somme d'événements rocambolesques. Il juge rapidement que l'empuanti universitaire est inoffensif et tourne son attention sur la suite dont il avait la responsabilité : le fidèle et ancestral cocher s'est brisé la nuque, laissant pour tout héritage deux pistolets, une arquebuse et quelques pièces qui finissent dans les poches de William. Avec l'aide de Justinius, les deux hommes extraient Lianne et sa servante, Jennet Law, de la diligence renversée. Cette dernière refuse tout net la main que lui tend William, se hissant avec souplesse hors du véhicule. Depuis qu'il l'a culbutée un soir dans les cuisines sans y prêter depuis plus d'attention que les autres catins qu'il fréquente, celle-ci semble avoir gardé quelque rancune à son encontre (troisième personnage-joueur putatif, le spécialiste).
Personne ne parvient à expliquer la mort des deux chevaux mais une chose est sûre, il va falloir marcher. Lianne ne veut pas abandonner ses affaires et exige que l'on attende que quelqu'un passe. William, lui, craint que cet événement ne soit la prémisse d'une embuscade. Lianne est bien obligée de céder. Tandis que Jennet confectionne un baluchon avec les affaires les plus précieuses, Justinius brosse une carte de la région à William. Ils ont bien 2-3 heures de marche avant d'arriver à Edington, qui est le hameau le plus proche. C'est sous le soleil naissant du matin que la noble troupe se met en chemin.
(à suivre)