BlackSun a écrit :je ne l'ai jamais lue, ni jouée mais on m'a dit grand bien de Fire and Ice.
Ben, ça dépend. Pour un vieux con comme moi, qui considère qu'à partir de Rigor Mortis tous les suppléments étaient pourris, avec une mention spéciale au Liber Daemonis... j'ai bien dit vieux et con, attention, je ne mens pas sur la marchandise, odieux mais honnête hein... Fire & Ice est un calvaire, qui s'appuie beaucoup trop sur le Liber Daemonis justement.
Mais le problème vient sans doute que j'ai été meneur de jeu à INS/MV et que j'avais lu le Liber Daemonis, cet étron purulent, avec notamment son accumulation de complots à deux balles aussi pathétiques que répétitifs. Je n'aurais pas dû me laisser convaincre de jouer à cette campagne : elle n'était clairement pas destiné à quelqu'un connaissant déjà ladite daube infâme. A priori, Fire & Ice était entre autre un moyen de solder avec élégance l'héritage gênant de cette insulte à l'intelligence et au bon goût, de faire avancer le background, avec des scénarios efficaces et des twists impressionnants, etc.
Le problème, c'est que sans l'effet de surprise, ma réaction a été : bon dieu (ou méchant satan si vous préférez) ils ont osé faire une campagne à partir de cette bouse ?!
Ce qui est sans doute injuste : c'est sans doute une très bonne campagne pour des joueurs ignorant tout du Liber Daemonis. En fait, c'est sans doute la meilleure utilisation du Liber Daemonis que l'on pouvait faire : l'utiliser une bonne fois, pour rentabiliser l'achat et brûler enfin cette horreur putréfiée. Attention à la couche d'ozone, quand même.
Je ne sais pas si j'ai été tout à fait clair sur ma détestation d'un certain supplément ?
Plus sérieusement et objectivement, avant de se lancer dans INS/MV (et au vu de ma triste expérience) il vaut mieux se renseigner un peu sur les goûts et les attentes de chacun. Heaven & Hell est un excellent supplément, mais à partir de celui-ci le jeu a eu tendance à se prendre un peu plus au sérieux, avec de très beaux personnages comme Gabriel ou le dernier dragon, d'excellents scénarios... mais en perdant un peu de l'esprit foutraque et bon enfant de la 1ère édition. J'ai notamment regretté l'évolution, au fil de la gamme, de certains personnages emblématiques : Dominique était devenu l'archvillain, Laurent était passé de p'tit gars timide à facho sanguinaire (comme Cyclope dans les comics, tiens), Satan fleurait presque le poète décadent/philosophe/intellectuel de gauche incompris... c'était un peu trop, quoi. Faut arrêter de boire de l'absinthe en lisant du Baudelaire, ça attaque le cerveau, faut croire.
Et après, ça c'est mis à ressembler à du Néphilim, avec histoire secrète et tout et tout... Il y en a qui aiment, hein. Et s'ils trouvent leur bonheur dans les versions tardives du jeu, tant mieux ! Je reconnais d'ailleurs que la meilleure nouvelle (et de loin) mettant en scène Dieu et Satan est issu d'une de ces versions : une certain discussion autour de Victor, des Feux de l'Amour. Extraordinaire !
Après tout, il en faut pour tous les goûts. Mais il vaut mieux prévenir que guérir. Je suggère donc de commencer avec quelque chose de basique, des one shot... s'il est possible de retrouver des scénarios de Casus Belli, j'adore
La cuisine (démoniaque) sans peine,
Obélisque! et
Une pomme d'adam de trop. Après, selon les goûts des joueurs, on peut utiliser telle ou telle campagne. J'ai une certaine tendresse pour Deus Ex Machina, que certains trouvent tout juste passable... sans doute parce qu'elle est parfois bourrine et ne bouleverse pas trop le background, ça délasse. Sinon, les scénarios de Demonix Remix sont des classiques !
Voilà voilà. Je retourne bougonner dans mon coin. N'oubliez pas de déposer votre déclaration des revenus, hein, le site est encore ouvert en juin.