On a bouclé hier le deuxième épisode de la campagne "
Extrême Orion", qui a été particulièrement fructueux pour nos héros : ils ont retapé leur vaisseau, réussi leur première mission commanditée, acquis une certaine notoriété auprès de plusieurs factions, fabriqué plein de matériels très utiles, gagné plein de pognon, embauché d'autres cinglés pour compléter leur équipage (dont la composition est de plus en plus bariolée)... Et le plus beau : il s'en est encore fallu d'un cheveux pour que ça foire gravement, mais les PJ ont sauvé la situation dans un grand élan d'esprit d'équipe (et c'était plutôt classe).
ÉPISODE 2 - "Fusions"
À la fin de l'épisode précédent, les mutins du Secutor LVI
avaient finalement rejoint la station spatiale Mantile pour s'amarrer à "la Grappe", et plus précisément au vaisseau-atelier Cornelius
, pour rester dans une zone de "droit international" le temps de mettre leurs affaires au clair avec les autorités corporatistes et de réparer leur esquif encore très endommagé. Et, contrairement au couple des médians survivants, Harmonie la commando (Argentarbre) et Vlad l'ingénieur-généticien (Moïse), les deux "galactiques" du bord, le pilote "operator" Hansou Carlo (Lapin Blanc) et le commercial Vincent Panjari (Cancrela) ont pleinement conscience que ce dont ils ont le plus besoin à ce stade, c'est de pognon. Et même beaucoup de pognon pour réparer leur demi-épave, racheter une navette, se procurer du matériel, embaucher les équipiers qui leur manquent, nourrir tout ce petit monde et s'installer, selon l'ambition de Vincent, en une petite entreprise de "sécurité spatiale" indépendante...
SÉQUENCE 1 - "Contacts à gogo"
Ancré au Cornelius, les PJ découvrent tout d'abord la joyeuse et bordélique vie de famille des nibelen, ces parias-génétiques simiesques (quadrumanes et velus) qui habitent tous ensemble en apesanteur (des mitaines sales, des jouets, des pièces mécaniques et un drone mal foutu qui se prend pour un chat flottent constamment dans les coursives), en marge de la société galactique qui ne les considère pas vraiment comme des humains. Le père est l'archétype du garagiste madré, son ingénieure d'épouse fait des compotes quand elle ne dirige pas l'atelier astronaval, leur fille aînée pilote donne aux navettes et aux drones de récupération des noms «historiques» (comme "Maryline" ou "Burt Reynolds"...), son époux mécanicien est chrétien orthodoxe (!), leurs trois petits enfants sont des génies précoces et casse-couilles, la benjamine cybernéticienne a le béguin pour le pauvre Tang'Ho (l'androïde de Hansou, qui s'est fait flingué sur
le Secutor et a grand besoin de réparations), son jumeau vit sur le vaisseau avec sa fiancée et le plus jeune fils est un doux raté génétique qui comptent inlassablement les pièces mécaniques. Tout ce petit monde vit des diverses réparations qu'ils effectuent (mécanique, astronavale, robotique, informatique...) et de la récupération des épaves de vaisseaux, fréquemment décrochés de la Grappe par les pluies d'astéroïdes puis poussés vers la planète Coldust, quoique les tarifs prohibitifs qu'ils pratiquent pour les frais d'ancrage, le carburant* et les brefs transports vers la station vont mettre pas mal de beurre dans leurs épinards hydroponiques (et coûter aux PJ des milliers de $tellars en quelques jours).
*parce que même "à quai", utiliser les fonctions du vaisseau, comme l'atelier, les senseurs ou l'infirmerie, nécessite de faire tourner le moteur à fusion et consomme de l'hydrofuel.
Tant qu'ils n'ont pas de puce d'identifications (et donc pas de "papiers"), les 2 Médians ne quitteront le bord que rarement, déguisés en Khemites (les Maures de l'espace ne pratiquant pas non plus le "puçage" de leur population), mais Hansou et Vincent sont chacun attendus auprès de leur compagnie respective, qui les croyaient disparus depuis 72h dans l'attaque du cargo
Andaman Blowfish par des « pirates khemites » et aimeraient bien des explications sur leur soudaine réapparition dans cet étrange vaisseau qu'ils ont ancré justement là où les autorités ne peuvent pas le fouiller.
Alors qu'Hansou paye simplement une "taxe d'importation" pour toutes les pièces d'androïde(s) qu'il trimballe avec lui, Vincent Panjari est immédiatement intercepté à la douane et escorté au siège de sa compagnie, Uran Banner, pour y être débriefé par un haut-responsable ami de son père, Titus Gandâhar : la "UrBan" n'apprécie guère qu'un jeune employé au dossier chargé défie son autorité avant même d'être arrivé mais, malgré son état, Vincent a la sagesse tactique d'éviter la confrontation en restituant illico les inestimables macroprocesseurs trouvés sur le Secutor avant de donner à son supérieur la version officielle des évènements : enlevés par les pirates qui ont attaqué le
Blowfish, Hansou Carlo et lui se sont réveillés dans le vaisseau fraichement évacué après un accident de saut, mais les talents du pilote éridien leur ont permis de reprendre le contrôle de l'astronef, pourtant éventré et en perdition dans le Maelström, pour revenir vers Mantile. Quand l'interrogatoire se fait plus pressant
[et menace de devenir un Duel social] Vincent se retire en prétextant le traumatisme (réel et souligné par son costard toujours sanglant) pour pouvoir revenir à la charge après s'être reposé.
Ce qui laisse le temps à Hansou de prendre une chambre d'hôtel avec « les pièces détachées du pauvre Tang'Ho » (!) dont il extrait bientôt les morceaux de Kay, la remonte (expérience particulière pour un nerd comme lui que de remonter une jolie androïde aux détails anatomiques soignés), la réveille et, quoique la cyber-demoiselle tente de le draguer (avec un manque de pudeur
et de sensualité qui rend l'instant particulièrement embarrassant), l'
operator lui remet le pistolet à impulsion et la découpeuse-laser demandés, récupère le faux journal de bord promis et s'enfuit sans demander son reste. Il a d'ailleurs rdv auprès de Laragane, la "gypsie company" pour laquelle il pilotait le
Blowfish, où il découvre qu'après avoir perdu ses plus gros porteurs suites aux attaques répétées des « pirates khemites », la société se voit contrainte de licencier le pilote (ravi). Lorsque Hansou leur explique son nouveau poste de pilote sur un vaisseau indépendant, Laragane lui propose illico un premier job : le remorquage de l'
Andaman Blowfish vers Mantile, l'épave dérivant depuis l'attaque aux abords du système -striés d'astéroïdes et hantés par les pirates- pendant que sa précieuse cargaison de travailleurs en animation suspendue menace d'être effectivement congelée (donc détruite) par le froid spatial...
Après un court sommeil réparateur et la récupération du journal de bord concocté par Kay, Vincent invite Titus Gandâhar dans un grand restaurant pour le priver de l'avantage du terrain
[trôner dans les bureaux de la direction lui conférait du bonus en Duel social], joue sur l'alcoolisme mondain pour affaiblir son invité à coups de single malt et va magnifiquement l'embobiner. Panjari obtient non seulement une petite rémunération pour le sauvetage des processeurs et la reconnaissance du Secutor comme prise de guerre par les autorités (il sera ré-immatriculé au nom de Vincent, aux frais d'Uran Banner et désormais connu comme "
La Chimère"), mais réussit en plus à convaincre son patron de le libérer de cet assommant poste d'assistant-comptable auquel il était destiné pour le laisser diriger son propre équipage, œuvrant discrètement pour la corpo grâce aux multiples talents de son équipe bigarrée (il fait notamment avaler à Gandâhar que Vlad et Harmonie sont des pirates khemites repentis). Et justement, la compagnie aurait peut-être bien l'usage de ce genre de personnel en urgence...
Avec un premier contrat en poche, un possible second pour Laragane, l'argent qu'il a récemment gagné en jouant en bourse sur le cours de l'hydrofuel
[avec l'xp du scénar précédent, le joueur a acheté des points de Fortune] et ce que Gandâhar vient de lui accorder, Vincent Panjari va désormais pouvoir lancer sa petite affaire de mercenariat
[c'était son objectif perso, +1pH].
SÉQUENCE 2 - "Networking"
Sur le vaisseau, Vlad a équipé le sas principal d'une alarme (qui beugle l'Internationale) après que la cadette des nibelen se soit introduite à bord pour jouer (la lamentable sécurité de La Chimère vient donc d'être pénétrée par une gamine de 8 ans) et intimidée par Harmonie pour ne pas révéler qu'elle y a vue les 2 médians. Après qu'Hansou et Vincent soient rentrés à bord pour leur exposer la situation (et négocier un délai de paiement auprès des nibelen), le roué centauri repart avec Harmonie, grimée en khemite, pour rencontrer un certain Mr. Kalimantan, consultant "spécial" pour la Urban, à la cafétéria Nebula (le "Flunch" de l'astroport, dont ses senseurs de sécurité constamment en panne ont fait le bar préféré des barbouzes du secteur).
Discrètement accompagné d'un garde du corps lourdement cybernétisé (Harmonie et lui vont s'observer fixement à travers la petite salle où quelques innocents sirotent des milk-shake protéinés), Mr. Kalimantan est apparemment un indonésien dans la cinquantaine au physique éminemment banal mais dont les gestes (lorsqu'il dissèque son burrito avec un fin stylet) et la manière de s'exprimer traduisent une sorte de cruauté mal contenue qui terrifie proprement Vincent (c'est fait pour) et le force à faire différentes concessions sur ce premier job... Après lui avoir fait signer sa démission d'Uran Banner (la compagnie ne souhaitant pas que ses opérations spéciales puissent lui être imputées), le consultant explique qu'un vaisseau khemite actuellement ancré à la Grappe, officiellement venu en "ambassade", va mettre aux enchères un énorme réacteur à fusion tiré de l'épave d'un quelconque cargo qui, si elle était attribuée aux gypsies, permettrait de fournir indéfiniment la Grappe en énergie, pérennisant ce quartier parasite dont Uran Banner tente constamment de se débarrasser.
Nos héros ont donc 46h pour discrètement saboter le-dit réacteur avant qu'il ne soit inspecté par les acheteurs et la vente finalisée : s'ils réussissent à neutraliser cette menace dans les temps et sans se faire remarquer, ils seront rémunérés par 4000 litres d'hydrofuel ($10 le litre et, contrairement aux $tellars électroniques, c'est une monnaie intraçable)... mais s'ils échouent ou implique la compagnie, leur vaisseau "pirate" et son équipage de "khemites repentis" seront jetés en pâture aux autorités fédérales.
De retour à bord, Vincent active quelques contacts pour se renseigner sur cette histoire et Hansou utilise les senseurs pour scanner le vaisseau khemite,
Al Amarja : un puissant croiseur ancré à un vaisseau pollien tout au bord de la grappe, lourdement armé (ses batteries à impulsions suffisant à le défendre des astéroïdes), protégé par un solide bouclier et le réacteur qu'il a en remorque surveillé par des drones : tout le monde reconnaît que ça ne va pas être facile.
S'ensuivent moult discussions, de courtes périodes de repos, une petite visite d'Hansou à Laragane et d'autres communications auprès d'une bonne partie de la Grappe (où cette affaire de réacteur aux enchères est le principal sujet de conversation, d'autant que les gypsies soupçonnent les khemites de l'avoir récupéré sur l'épave d'un de leur cargos justement attaqués par des pirates), des tas de recherches techniques (car Hansou et Vlad tentent de déterminer le meilleur moyen de saboter discrètement un machin pareil, et identifient effectivement quelques failles), un bref entretien avec un investigateur de Sagitar (le brillant lieutenant Abraham Yoshida, qui essaye de leur vendre un contrat de sécurité après que Vincent ait refusé d'accéder à sa requête de fouiller son vaisseau "pour y chercher des indices sur les pirates") et même une visite de Vincent auprès du Conseiller Maranga, l'émissaire diplomatique commandant le vaisseau pollien...
Notre commercial (à la garde-robe fraichement renouvelée) y découvre un sympathique capitaine, à peine plus âgé que lui-même et tout juste nommé à ce poste important, que son gouvernement a dépêché sur Mantile pour y chercher des soutiens militaires. Car le système de Poll, aussi riche que lointain mais dénué de véritable armée, est actuellement menacé par l'expansionnisme de ses plus proches voisins : les "médians" de l'Union Géno-Soviétique de Sirius. Maranga explique volontiers que malgré la mauvaise presse des khemites, ce sont les seuls qui lui aient laissé miroiter une alliance depuis son arrivée sur la station : Sagitar Corp refuse de s'engager au côté des Polliens (même la première compagnie mercenaire de la galaxie n'est pas de taille à se lancer dans une guerre contre les soviétiques) et les représentants de la Fédération Galactique refusent de prendre la menace médiane au sérieux. Le pollien permet donc à ses nouveaux amis khemites de s'ancrer et compte bien remporter la vente aux enchères -dont le ticket d'entrée est à $100.000 !- pour gagner une certaine influence locale, que ce soit en s'alliant aux gypsies ou en faisant pression sur UranBanner.
Apprenant de Vincent que son équipage indépendant se prépare à remorquer l'épave de l'
Andaman Blowfish, le fringant pollien se dit prêt à acheter une copie de son journal de bord : il espère ainsi prouver à la Fédération que cet acte de piraterie est le fait des méchants médians plutôt que des gentils khemites, et amener les autorités fédérales à prendre la menace soviétique au sérieux. Maranga accepte de bonne grâce la proposition d'employer le "fameux ingénieur khemite" de
la Chimère pour inspecter le réacteur (ses propres techniciens étant apparemment moins compétents), mais son souci le plus immédiat est que Suleiman Al-Assouan, commandant d'
Al Amarja, veut faire de la ventes aux enchères une véritable réception d'ambassade... et Maranga n'a pas de cavalière ! Vincent va alors le brancher sur son amie Carmilla McAndres (chef d'escadrille pour Sagitar, qu'il arrivera à convaincre de fâcher sa hiérarchie en allant à une soirée super-glamour), obtenant en échange de l'hydrofuel à prix cassé auprès des Khemites (qui en ont apporté un énorme volume qu'ils cèdent à prix coûtants aux polliens, qui eux-mêmes l'écoulent à un prix raisonnable pour se faire des amis).
Tout en revenant vers
la Chimère à bord de la navette-taxi du patriarche nibelen ($25 à chaque voyage), le roué centauri se demande d'ailleurs comment le conseiller pollien a pu apprendre que ce sont des médians qui ont attaqué le Blowfish... et réalise soudain que si Maranga est l'allié des khemites, eux-mêmes très proches des factions pirates qui écument le secteur, il n'a probablement eu qu'à leur demander, puis procéder par élimination
[une "révélation" qui lui rapporte 1pH]. En dehors du fait que le Pollien est sans doute moins bête qu'il n'y paraît, Panjari ne sait pas bien quoi en penser : d'un côté, il est très conscient de la menace que les intrusions soviétiques représentent pour le commerce interstellaire et tout le secteur d'Orion en général mais, de l'autre, il n'est pas question de fournir à son nouvel ami la preuve que ses propres associés (et donc
La Chimère) sont en fait médians, car il y perdrait tout ce qu'il vient d'acquérir d'une seule saisie de la poigne fédérale...
SPOILERS a écrit :La confiance règne d'ailleurs dans cet équipage :
_Hansou Carlo n'a pas seulement formalisé son départ avec Laragane mais leur a également expliqué que, puisque la Chimère exécutera désormais des contrats clandestins pour Uran Banner, lui-même pourrait espionner ses camarades au bénéfice de la gypsie compagnie. Il révèle pour commencer l'affaire du réacteur, ses patrons lui demandent d'infléchir Panjari pour que la vente aux enchères tourne à l'avantage des gypsies de la Grappe et, en échangent, lui fournissent du matos pour sensiblement améliorer Tang'Ho.
_en l'absence des deux autres, les PJ médians ont installé une sorte d'anti-démarrage secret sur la propulsion du vaisseau, qu'ils verrouillent chaque fois qu'ils doivent tous deux quitter le bord afin que leurs nouveaux compagnons ne puissent jamais les abandonner sur place.
Pendant que les Nibelen continuent de réparer la coque de
la Chimère de l'extérieur (les PJ leurs interdisent d'entrer pour éviter qu'ils découvrent ses appareils médians et les "faux khemites"), Vincent préparent le recrutement de nouveaux membres d'équipage et assure la coordination des autres PJ
[générant du bonus d'organisation pour ses compagnons à coups de chemin critique et de présentation holographiques !], tous commençant à s'activer sur un plan audacieux :
_Hansou fourbit ses logiciels pour une offensive informatique contre
Al Amarja (devant y acquérir plein de données confidentielles et le contrôle des drones de surveillance),
_Vlad transforme complètement le scaphandre de combat d'Harmonie pour qu'il soit à la fois furtif, auto-propulsé et surblindé de manière délirante (le futur-papa se laissant aller à ses instincts protecteurs) et travaille sur la création d'un mini-drone de sabotage à auto-destruction,
_sa chère et tendre prépare l'itinéraire le plus discret possible le long des vaisseaux agglutinés pour se glisser jusqu'au réacteur et introduire le drone à l'intérieur par une valve d'admission, où le mini-missile devra se glisser jusqu'au circuit d'allumage de la chambre de fusion et le saboter en se consumant lui-même.
Si tout se passe bien, l'inspection technique (où Vlad sera présent en soutien, grimé en khemite pour le compte du Conseiller Maranga) devrait ensuite découvrir cette panne aussi discrète qu'irréparable lors de la vente aux enchères, la mettre sur le compte du naufrage du cargo et faire envoyer le réacteur au rebut sans que les Khemites ne puissent soupçonner un sabotage.
Mais nos héros ont bien peu de temps pour tout à la fois préparer cet excellent plan dans les temps (rien que les réalisations techniques nécessaires vont occuper Vlad et Hansou pendant un bon moment), recruter du personnel, terminer les réparations de
La Chimère, sérieusement remonter sa sécurité et se procurer une navette (indispensable pour descendre sur une planète, net avantage pour nombre d'opérations et l'unique "canot de sauvetage" en cas de gros pépin), sachant qu'à peine ce contrat fini il faudra foncer s'occuper de l'épave du
Blowfish avant que les colons endormis n'y gèlent complètement...
SÉQUENCE 3 - "Commères dans la tempête"
Pendant que les deux techniciens s'affairent entre l'atelier, les machines et l'ordinateur de bord (qui malheureusement est programmé en "sirian", la langue des soviétiques de Sirius) et que le commercial s'entretient avec la moitié de la station ou passe en revue les CV des candidats, Harmonie (dont les travaux préparatoires ont été rapidement expédiés) se joint aux Nibelen pour une opération de pillage d'épaves sur Coldust, où les radars indiquent une navette de la UrBan pas trop abîmée par son crash dans l'épaisse couche de régolite qui couvre toute la planète (sauf aux rares endroits où il y a des volcans actifs). Notre médiane, toujours déguisée en khemite et planquée dans un scaphandre de travail à la visière teintée, se joint donc à Amar, l'un des fils mécaniciens de la famille, et sa fiancée Sophia, astro-navigatrice «diplômée de l'Université de Syracuse» (une des planètes d'Éridan)
[qui sera temporairement, mais très brillamment, jouée par Moïse pendant cette séquence où Argentarbre aurait sinon été un peu solitaire] et deux navettes-remorqueuses quittent donc la Grappe pour descendre vers la planète, s'enfonçant bientôt dans l'épais nuage de poussière qui la masque entièrement.
Mais les vents violents qui soufflent à l'équateur* emportent bientôt la navette pilotée par Sophia : bien qu'elle tente de rassurer sa passagère (et sa belle-maman par la radio), l'engin dérive de plus en plus près de la centrale à fusion installée à la surface par Uran Banner, un secteur d'autant plus dangereux qu'il est défendu par des batteries-laser qui, dans la purée de poix, ne font guère la différence entre une navette non-autorisée et les météores qu'elles sont sensées désintégrer sitôt repérés. Sans cesser d'expliquer que tout va très bien à une Harmonie fort peu émue (car protégée par son exosquelette) malgré les turbulences, Sophia frôle plusieurs fois la catastrophe avant d'atterrir en vrac, dérapant longuement dans la poussière et les débris de vaisseaux qui bordent l'important cimetière d'épaves qui jouxte la centrale planétaire (puisqu'on les y balance généralement depuis les abords de la station géostationnaire).
*Si un peu d'astrographie vous intéresse, Coldust est une planète à la fois plus petite et moins dense que la terre, 25 fois plus éloignée de son étoile (quoique celle-ci soit 3 fois plus brillante que le Soleil) et formée "récemment" par l'accrétion de gros astéroïdes issus de la ceinture qui l'entoure. Si son noyau métallique suffit à produire un volcanisme actif le long quelques grandes failles, la gravité de la planète est juste assez importante pour attirer régulièrement des pluies de météorites, pas pour retenir la poussière que les explosions, sa vitesse de rotation encore très rapide et d'importantes différences de température en surface disperse constamment dans son atmosphère, sous la forme de violentes tempêtes équatoriales.
Les voilà par contre bien loin de l'autre remorqueur (qui s'est posé à quelques centaines de km et qu'on entend parfois palabrer par la radio), mais aussi de l'épave de navette que voulait Harmonie et des propulseurs de cargo, repérés au radar, qui étaient l'objectif principal d'Amar et Sophia... Pendant que son fiancé s'affaire en râlant à lancer le drone de récupération vers le propulseur le moins éloigné, la jeune navigatrice scanne les épaves environnantes à la recherche de quelque chose qui puisse consoler sa passagère et détecte bientôt un "Sparrow Gun" (un drone de défense spatiale d'un modèle déjà ancien, à peine plus qu'une batterie de canons mobile et automatisée) dont la description ("C'est un pistolet spatial géant, quoi... _Rho j'en veux un !"), la relative proximité et l'apparent bon état (pour un truc crashé sur une planète, hein) allèchent effectivement la médiane. La Nibelen enfile donc à son tour une combinaison (car dehors il fait -110°c) et, traînant derrière elles un plateau-antigrav que le vent secoue sévèrement, les deux jeunes femmes s'éloignent dans la tempêtes, crapahutant parmi les épaves battues par le vent tout en discutant. Car si Sophia se donne tant de mal pour complaire à Harmonie depuis le début de cette expédition, c'est qu'elle en a marre de vivre avec son mec chez ses beaux-parents "ferrailleurs" et cherche pour eux deux un nouvel équipage qui lui permette d'employer le fameux diplôme d'astro-navigatrice dont elle est si fière...
Je ne saurais rendre justice au magnifique roleplay du tandem Moïse-Argentarbre durant cette séquence (en particulier, l'interprétation de Moïse en jeune ambitieuse qui dit du mal de son mec sans en avoir l'air fût à la fois hilarante, très touchante... et sonnait particulièrement juste), mais pour résumer : Sophia expliquait
"tu sais bien comment sont les mecs, s'ils vivent chez leur mère ils ne coupent jamais le cordon ombilical" à une Harmonie qui le prenait très littéralement puisque parlant assez peu la langue et légitimement angoissée par sa future maternité (étant issue d'une société où les naissances ont normalement lieu en incubateur et les mômes sont élevés par la collectivité). La nibelen étant assez manipulatrice et la médiane ayant désespérément besoin d'une amie, Sophia s'est donc peu à peu gagné les faveurs de la grande guerrière quoiqu'en la perdant plusieurs fois dans la tempête (mais en rejetant chaque fois la faute sur son mec-anicien) avant de récupérer avec elle le second propulseur et le "Sparrow Gun" qu'elles ont ensuite eut bien du mal à ramener à la navette dans un début d'ouragan, dont il a fallu que belle-maman les sauve au dernier moment.
Harmonie récolte 1pH et Sophia aussi, en plus du soutien de la médiane pour son embauche sur la Chimère.
SÉQUENCE 4 - "Finitions"
Achat de matos, réparations, préparation, peinture du vaisseau par les nibelen, repos, injections de stimulant médian à un Hansou épuisé : c'était le prolongement de la séquence 2 et l'essentiel y a déjà été dit (ça a pas mal traîné en longueur sur les trois séances, les joueurs discutant bcp de l'univers, de chaque détail de l'opération, de leurs projets pour la suite, de la meilleure navette à acheter...).
Néanmoins, Vlad et Hansou ont déterminé de quel vaisseau cargo vient le réacteur à fusion par un efficace recoupement de données astronavales piratées, de scanners techniques clandestins et des souvenirs des médians : le
Selangor Beluga, appartenant également à la "gypsie" Laragane et descendu par le
Secutor LXI il y a 2 bons mois. Craignant que leur plan ne soit pas prêt à temps (car il ne leur reste alors plus que 8h avant la vente aux enchères), Vincent va contacter Laragane pour leur expliquer que le fameux réacteur appartient en réalité à leur compagnie et qu'ils devraient pouvoir en réclamer la possession auprès des autorités portuaires, c'est à dire la UrBan (ce qui va être d'autant plus fun que la puissante corpo n'a pas trop intérêt à se fâcher avec un croiseur sur-armé pour lui faire rendre un engin qui finirait probablement quand-même aux mains des gypsies, et donc se retrouverait probablement à alimenter la Grappe quand-même). Sans avoir de preuves formelles mais munies des données (compilées par Hansou Carlo et "Kader, notre ingénieur khemite") que Vincent vient de leur échanger contre un up-grade de l'IA de leur vaisseau, la petite compagnie éridienne va tout de même déclencher des remous légaux qui auront une certaine influence plus tard...
Lorsque le data-chip contenant la nouvelle IA leur est livré par les gypsies, le coursier s'accroche soudain au sas et, dans le tube flexible qui relie
la Chimère au
Cornelius, commence à supplier Hansou dans un laborieux mélange d'englo et de cantonnais (un patois à peine voisin du Mandarin que parlent nombre de galactiques, mais qui est couramment employé sur MonSoon) et, appelé en renfort, Vincent parvient à démêler son discours : "Moi Jiang-Jia ! Jiang-Jia travaille pour toi : toi content ! Jiang-Jia mécanique, Jiang-Jia ménage, Jiang-Jia cuisine ! Cuisine très bon : toi content ! Jiang-Jia 200 stellars !"
Si le petit livreur insiste aussi désespérément pour être embauché sur leur vaisseau, c'est qu'il qui vient d'être licencié et que faute de pouvoir financer plus longtemps sa présence sur la station*, il risque d'être envoyé sous peu vers Coldust, où il servira au mieux d'esclave à la construction de la centrale à fusion. Ses associés apitoyés par le petit soon et Vincent lui-même admettant que Jiang-Jia doit être un mécanicien assez compétent puisque sa puce confirme qu'il a travaillé 2 mois à l'atelier
UrBan Astroservice de l'astroport avant d'être licencié (raison : "Méchant patron ! Jiang-Jia bien travaille ! Toi content !"), l'équipage admet qu'un type aussi désespéré ne risque guère de dénoncer les 2 médians et Vlad, qui le trouve très rigolo, souligne qu'il va avoir besoin d'un coup de main pour finir les réparations à temps. Après une courte négociation ($80 par semaine, nourriture et logement dans une cabine privée), Jiang-Jia est donc le premier salarié embauché par les associés de
la Chimère... et s'avère tellement ignorant des coutumes galactiques qu'il ne réalise même pas que le couple de grands costauds tout gris devrait lui paraître louche. Il ne s'émeut pas d'avantage devant la propulsion hybride ou le moteur étranger du vaisseau : rapidement mis à contribution sous la tutelle de Vlad, Jiang-Jia s'avère bricoler à l'instinct, sans aucun souci pour sa propre sécurité ni respect pour les principes théoriques, et produire néanmoins des réparations ultra-rapides, quoique généralement fragiles. Il s'affaire d'ailleurs furieusement à toutes les tâches ingrates du bord, en souriant à tout le monde et, une fois la carrée rapidement nettoyée, un doux fumet de riz au gingembre envahi bientôt les coursives...
*Sur Mantile, on paye donc l'air, le chauffage, les communications etc. à la minute, plus ou moins cher suivant le luxe du secteur où l'on se trouve et les avantages offerts par les "forfaits de résidence") : avec $24 sur son compte car il a investi ses dernières économies pour atteindre La Chimère, le pauvre Jiang-Jia ne tiendra pas la journée sur l'astroport.
SÉQUENCE 5 - "Sabotage !"
Une petite heure avant la réception, Vincent Panjari, Carmilla McAndres (dans une resplendissante robe du soir) et "Kader l'ingénieur khemite mutique" (car Vlad ne parle que quelques mots d'englo, la langue des galactique) viennent prendre l'apéritif sur
le Palomar, vaisseau-émissaire du conseiller pollien Maranga. Pendant que celui-ci flirte gaiement avec la belle cheffe d'escadrille et que "Kader" gagne le sas d'où il est sensé rejoindre plus tard le réacteur (surtout pour tenter de voir arriver Harmonie), Hansou exploite depuis
la Chimère l'interface neurale de Vincent pour s'infiltrer aisément dans l'ordinateur de bord du
Palomar et, de là, s'introduire discrètement dans les système d'
Al Amarja. Il a préparé à cette fin un logiciel "cheval de Troie" qu'il compte intégrer à l'IA khemite pour pouvoir ensuite piller à loisir ses bases de données et prendre le contrôle des drones qui surveillent le réacteur.
Si Vincent attend son ingénieur dans le confort du salon pollien, McAndres et Maranga gagnent finalement la réception où flotte un parfum de scandale parmi les acheteurs et représentants de Sagitar, Uran Banner (qui se tient prête à acheter le réacteur si les PJ devaient échouer), de l'Empire Soon et des gypsies : sous la pression de la compagnie Laragane et des autres gypsies présents, l'ambassadeur khemite Al-Assouan explique que la vente aux enchères devra malheureusement être reportée jusqu'à ce que les autorités aient tranché sur le propriétaire légitime du réacteur.
En parallèle, Hansou s'est connecté au vaisseau khemite mais est immédiatement repéré par le "Djinn" : une puissante IA gardienne, capable de remonter les connexions pour griller les neurones des intrus. Le duel s'engage immédiatement mais Hansou, bien qu'assisté par sa propre IA d'intrusion, l'ordinateur de bord de
la Chimère (qui cause enfin autrement qu'en "médian") et les logiciels qu'il a préparé, constate rapidement qu'il a le dessous : il va néanmoins résister de son mieux, afin d'occuper le djinn et l'empêcher de donner l'alerte le plus longtemps possible.
Car pour économiser l'énergie de son exosquelette de combat (les multiples appareil que Vlad y a greffé tirant méchamment sur la batterie, le seul truc qu'il n'a pas eu le temps de modifier), Harmonie a fait le voyage "à pinces" depuis
La Chimère, sautant discrètement de carlingue en carlingue sans employer d'autre système que son écran furtif et, sans être repérée par quiconque (pas même par Vlad), franchit finalement d'un bond le vide qui la sépare de l'
Al Amarja. Elle ignore si le reste du plan se déroule comme prévu, puisque toute communication radio avec ses équipiers pourrait la faire repérer, mais rampe le long de la coque et attends que s'éloignent les 4 gardes en scaphandre qui patrouillaient à l'extérieur du vaisseau (
on vient de les prévenir qu'une intrusion était en cours depuis le bâtiment pollien) pour se glisser sur le réacteur qui flotte en remorque...
Dans le réseau entre les deux astronefs, Hansou commence à encaisser de sérieux dégâts mentaux
[malgré de vaillantes tentatives et l'usage de pts d'Histoire] qui menacent de se transformer en dommages neurologiques s'il ne trouve pas rapidement moyen d'échapper au monstre informatique qui tabassent sans pitié ses logiciels. Il fini par battre en retraite et, lorsqu'il s'aperçoit que le Djinn le poursuit à travers le réseau, lui jette son cheval de Troie en pâture avant de se déconnecter. Le logiciel d'intrusion rapidement massacré, l'IA gardienne déclenche effectivement l'alarme et, cherchant l'origine de l'attaque, ne trouve à bord du
Palomar que des passagers normaux vacant à leurs affaires (ou sirotant un alcool doux, seul dans le petit salon).
Vincent reçoit d'ailleurs un appel de Maranga qui lui annonce que le ton monte à la réception et que, pour une raison inconnue, l'ambassadeur khemite vient de changer son fusil d'épaule : s'il tentait jusqu'ici d'apaiser les esprits en présentant ses problèmes juridiques comme un simple contretemps, il vient d'annoncer l'annulation de la soirée et commence à reconduire ses invités en promettant de reprogrammer la vente au plus vite.
Avec l'aide de son seul écran furtif, Harmonie a échappé aux drones de surveillance et se glisse maintenant à l'intérieur du réacteur (où elle sera désormais indétectable de l'extérieur), trouve et démonte la valve d'admission que lui a indiqué Vlad et y dépose le mini-drone saboteur... qui s'y coince lamentablement à la première poussée de son propulseur miniature :
hé meeeeeeeeeeerde !
[Moïse fait les jets pour sa création, qui de par sa faible autonomie n'a droit qu'à deux essais pour vaincre chacune des difficultés : il vient d'échouer une première fois à se glisser dans le conduit]. Harmonie s'en aperçoit et, déployant la lame rétractile que Vlad a installé au poignet de son scaphandre, tente en vain de dégager le drone en farfouillant dans la valve. Heureusement, le vaillant petit engin se reprend et, au deuxième essai, parvient à se faufiler jusque dans la chambre de combustion où, désormais hors d'atteinte, les PJ n'ont plus qu'à espérer qu'il suive sa programmation
[de fait, Moïse fera désormais les jets du drone "en aveugle", attendant l'inspection technique pour savoir si ça a marché].
Alors qu'elle se glisse hors du silo, Harmonie (qui commence à être franchement claquée) est soudain détectée par les drones de surveillance ! Heureusement, dans la confusion qui règne désormais à bord et autour d'
Al Amarja, les techniciens en scaphandre des différents acheteurs s'impatientant à bord des vaisseaux voisins ou de petits scooters qui papillonnent en attendant de pouvoir accéder au fameux réacteur, Hansou est revenu à la charge : pompant sur toutes les ressources du vaisseau pour projeter un puissant signal depuis
la Chimère, il a repéré la sortie de sa camarade et brouille temporairement les signaux des pauvres drones qui laissent repartir la médiane sans avoir déclenché l'alerte, celle-ci disparaissant bientôt dans la Grappe avant de rentrer vers ses pénates d'un puissant coup de propulseur...
Tout ce bordel est d'ailleurs en partie du à l'opportune intervention de Vincent Panjari : apprenant que la vente et donc l'inspection étaient annulées, il a réalisé que si personne ne détectait la panne si laborieusement créée, il ne pourra pas prouver au terrible Mr. Kalimantan qu'il a fait son travail dans les temps, ni être payé avant de devoir repartir s'occuper de remorquer le
Blowfish... Il insiste donc depuis un bon moment auprès de Maranga pour que celui-ci réclame que l'inspection soit faite illico, arguant que les techniciens sont déjà là, que les acheteurs potentiels ont déjà engagé des frais et que, de toutes façons, la querelle juridique n'aura aucun sens si le réacteur n'est pas en état de marche.
Ainsi motivé par le centauri et voulant impressionner sa cavalière, le pollien insiste auprès de son allié khemite qui, lorsque les autres émissaires se joignent à la requête, finit par céder et permet aux différents scaphandriers d'inspecter le réacteur à fusion. Prévenu par radio que sa chère Harmonie est repartie saine et sauve, "Kader l'ingénieur" se met à l’œuvre au milieu des collègues centauri, soon ou éridiens et (parce qu'il sait où chercher) repère bientôt le sabotage opéré par le mini-drone, qui s'est ensuite efficacement auto-détruit comme prévu... Le hic, c'est que la panne est en fait tellement discrète que les autres techniciens ne s'en aperçoivent pas ! "Kader" tentent bien d'attirer leur attention sur le système d'allumage de la chambre de combustion, mais il va falloir toute l'insistance de Vincent (via le conseiller Maranga) pour qu'un des ingénieurs d'Uran Banner réalise à l'aide de son scanner holographique que le système le plus cher, le plus fragile et le plus difficile à remplacer de tout le réacteur est en effet grillé au delà de toute réparation.
À bord d'Al-Amarja c'est la consternation et, une fois que ses propres techniciens ont vérifié, Suleiman Al-Assouan offre un dernier rafraichissement et ses excuses à tout le monde, plaidant sa bonne foi face à l'extrême discrétion de cette panne aussi rare et incompréhensible que fatale. Grand seigneur, il annoncera peu après que son gouvernement renonce à ses prétentions sur le réacteur et le restituera officiellement à Laragane contre le paiement de modiques frais de remorquage...
Une fois tous rassemblés au poste de commandement de
la Chimère, enfin réparé mais maculé de riz au gingembre (qui s'est répandu partout lorsque Hansou a involontairement coupé la gravité pour employer toute l'énergie disponible à émettre le puissant brouillage qui a sauvé Harmonie, sans se soucier de ce que Jiang-Jia cuisinait dans la pièce à côté et venait justement lui apporter sa gamelle), nos héros fêtent joyeusement leur victoire pendant que le pauvre clone tente de nettoyer...
[Et hop, distribution générale de pH.]
SÉQUENCE 6 - "Le plein et un coup de chiffon, merci..."
Après un bref repos et la restitution de Tang'Ho flambant neuf (et boosté), nos héros -qui ont fini par s'accorder sur les postulants- accueillent à bord de
la Chimère les 4 nouveaux membres de leur équipage (qui s'étonnent de la tenace odeur de gingembre sur la passerelle), engagés après un interrogatoire serré, une sévère négociation et la signature d'une close de confidentialité "dont le non-respect sera sanctionné par la lame rétractile d'Harmonie" :
_les nibelen
Amar (mécano, informaticien et opérateur de drones) et
Sophia (navigatrice, pilote), qui font un peu la gueule d'avoir été embauchés à un salaire inférieur à leurs espérances (le fait qu'il ait été battu lors du vote n'a pas empêché Vincent de négocier leur embauche au plus bas) et sont abasourdis de découvrir que Vlad et Harmonie sont de terribles médians (mais ces derniers sont ravis de leur montrer la cabine, voisine de la leur, qu'ils ont aménagé pour le jeune couple soudain un brin crispé),
_
Jackson Ibrahim (navigateur, combattant et vaguement artilleur), ex-officier de la flotte royale cetane renvoyé après sa conversion au soufisme (et qui a beaucoup de mal à trouver de l'embauche depuis qu'il revient de pèlerinage à Khem). Malgré ses airs de pirate khemite, Ibrahim s'avère prendre avec philosophie la découverte des médians : le tour que prend soudain sa quête de sagesse promet d'être... "instructif".
_
Wendy Chô, la sculpturale (mais vulgaire) serveuse éridienne de la cafétéria Nebula qui a été la première à répondre à l'annonce de Vincent : infirmière diplômée quoique n'ayant jamais pratiqué depuis l'école, ex-secrétaire médicale, ex-junkie, ex-dealeuse, ex-taularde, ex-stripteaseuse (et maintenant ex-serveuse), la belle débrouillarde sachant jouée du couteau a été élue à l'unanimité des associés masculins (et éclate de rire en découvrant le reste de l'équipage).
Tout ce petit monde à peine installé,
la Chimère quitte Mantile en direction d'Argon 7, une petite station d'extraction gazière en bordure du Maelström où Mr. Kalimantan leur a donné rendez-vous pour le paiement. Le bref saut quantique est néanmoins (littéralement) un cauchemar pour Vlad qui, depuis sa terrible expérience au tout début de la campagne, est désormais assailli de visions d'horreur à chaque déplacement supra-luminique... Le médian, qui ne se réveille pas à l'arrivée, est transporté à l'infirmerie après que Wendy ait confirmé qu'il était vivant et chacun gagne son poste avant l'arrimage à la station, autour de laquelle patrouille un astronef de Sagitar lourdement armé :
_Harmonie quitte furtivement
la Chimère pendant les manœuvres d'ancrage afin de chercher un poste de tir qui lui permettent de couvrir tous les autres quitte à faire des trous dans la station,
_Vincent, Tang'Ho, Jackson et Wendy s'arment pour descendre,
_Hansou laisse tourner les turbines en cas d'évacuation d'urgence,
_Sophia calcule les coordonnées quantique de retour s'il fallait carrément effectuer un saut interstellaire en catastrophe,
_Amar est à la console d'artillerie pré-réglée par Jackson (car le pacifique nibelen est très mauvais tireur) et
_Jiang-Jia surveille férocement le sas d'entrée en brandissant une pale de ventilateur affutée !
Mais tout cela s'avère bientôt inutile lorsqu'une technicienne un peu inquiète de ce débarquement les salue en annonçant qu'elle a un bon de livraison de 4000 litres d'hydro' au nom de Mr. Panjari, mais seulement 8 fûts de 200 litres à leur offrir puisqu'elle s'attendait (logiquement) à voir arriver un vaisseau-citerne. Bien emmerdé, Vincent décide d'embarquer quelques barils pour la suite de leur voyage et appelle le conseiller Maranga à la rescousse : s'il est prêt à envoyer quelqu'un les chercher sur Argon 7, Vincent a 36 hectolitres d'hydrofuel à lui vendre au tarif de $10 le litre. Après une brève négociation où Vincent fait jouer la faveur que lui doit le pollien puisque "Kader l'ingénieur" lui a éviter de payer des millions de stellars pour un réacteur défectueux, Maranga accepte en commentant que, depuis que les Khemites ont quitté Mantile, il a de toutes façons le quasi-monopole du carburant sur la Grappe et peut se permettre de revendre tout ça 20% plus cher !
Le temps d'obtenir le feu vert de l'astroport,
la Chimère saute vers Mantile, une brève étape pour acheter une navette et refaire les stocks de matériel avant de repartir en direction des confins du système, où les attendent l'épave dérivante de l'
Andaman Blowfish et d'autres aventures...
SPOILERS a écrit :Tout à fait capable d'additionner 2+2, Suleiman Al-Assouan évite d'être "rétrogradé au cimeterre" à son retour sur Khem en expliquant à ses supérieurs que sa mission a été sabotée par un petit groupe de professionnels aux commanditaires difficilement discernable : leur vaisseau était ce "ranger" médian aux peintures ridicules que divers équipages pirates ont signalé au bord du Maelström mais leur chef est un centauri démissionnaire d'Uran Banner, leur pilote est un operator éridien soupçonné de piratage informatique, leur artilleur un cetan converti à l'Islam, leur navigatrice est nibelen, leur cuisinier est un clone soon, ils ont manifestement des relations commerciales avec tout à la fois les polliens, Uran Banner, Sagitar, les gypsies et même des petites exploitations gazières indépendantes.
Intrigué par cet amusant mystère, le puissant sultan de Khem offre au janissaire Suleiman Al-Assouan de conserver sa tête s'il peut découvrir qui se cache derrière l'équipage mercenaire de la Chimère et comment l'employer au service du Sultanat... pour déclencher enfin la guerre entre l'UGSS et ces imbéciles de la Fédération Galactique, par exemple.
FIN de l'Épisode,
les PJ convertissent illico leurs pH en Progrès : linguistique pour les deux médians, une spécialité d'artillerie pour Harmonie, Vincent développe enfin un score de Volonté (qui booste illico sa Limite de Tension) et Hansou thésaurise pour pouvoir, un jour, augmenter son Domaine "Physique" au-dessus du score d'avorton qui l'oblige à dormir (ou à déclencher des pannes idiotes par maladresse) dès qu'il a agit plus de deux scènes d'affilée...
>> Bond supraluminique vers l'épisode suivant