Parce que je suis très content de la séance d'aujourd'hui, je me lance dans le CR bien que nous n'ayons pas tout à fait fini le premier épisode (il n'en reste qu'une Séquence à jouer, aussi je pense que la prochaine fois nous bouclerons assez vite, après quoi je mènerai un "minisode" et on se gardera la fin de la séance pour débriefer et préparer la suite, notamment parce que les PJ devront probablement faire allégeance à une des 2 corpo possibles, ce qui typera sans doute pas mal les futures missions).
D'ailleurs on aurait tout bouclé si les joueurs n'avaient -enfin- attribué toutes les Capacités de leur (futur) vaisseau, en tenant d'ailleurs assez élégamment compte de presque tous les éléments déjà "mentionnés" dans l'histoire ("Bon, finalement j'ai mis qu'1 en
Sécurité, ça explique qu'on ait réussi à fracturer toutes les serrures sans transpirer depuis le début..."). Vous les trouverez en fin de CR.
Je ne suis pas souvent content de moi comme MJ (en tous cas rarement au sortir de la partie), mais j'ai obtenu aujourd'hui pile-poil le final "dantesque" que j'espérais : un monstrueux carnage dont les PJ ne se sont sortis que d'un cheveux, en donnant tout ce qu'ils pouvaient et "à la loyale", parce que j'ai bravement résisté jusqu'au bout à la tentation de bricoler certains détails* alors que, comme les joueurs, j'étais en train de me dire "Oh putain, ils vont tous mourir au premier épisode, va falloir recréer des perso avant d'avoir vraiment commencé...".
*j'avoue, à un moment, j'ai un peu "gonflé" un jet de dommages de zone pour que le lancer de grenades "shock" -malgré une réussite assez médiocre- aie l'effet qu'espéraient les PJ. Sinon là, c'est sûr, ils y passaient tous. Ce fut ma seule "tricherie" de la partie, d'autant plus facile qu'aucun joueur ni PJ ne connaissait les dommages ni la zone d'effet des grenades utilisées. On saura désormais qu'elles sont "méga-bourrines" et je crois qu'on les reverra souvent, puisqu'elles sont "rechargeables"...
QUELQUES MOTS SUR L'UNIVERS
A l'aube du 23° siècle, l'humanité a découvert le voyage interstellaire et essaimé jusqu'à près de 40 années-lumières de la Terre. A la frontière de l'espace civilisé,
le Triangle d'Orion s'étend entre les systèmes de
Shenqi Liù ( "Pi3 Orionis"),
Fenghuang("Chi1 Orionis B") et
Procyon. Colonisé jadis par l'ASEAN et récemment rejoint par la Fédération Galactique, ses corporations tentaculaires et sa technologie "moderne", le secteur est actuellement le théâtre d'une guerre d'influence entre différentes factions qui s'y affrontent pour le contrôle des réserves d'hydrogène (qui alimente toute l'humanité en énergie, des vaisseaux aux stations spatiales en passant par les industries planétaires, l'armement, les réseaux d'information...), de la Sève (un alcaloïde qui démultiplie la puissance des connexions neurales indispensables aux "Operators", aux hackers, aux pilotes interstellaires... presque impossible à synthétiser, il est extrait d'une sorte de pavot dont le système de Fenghuang est l'un des principaux producteurs), de la production agricole et de la route spatiale vers les riches mais lointaines colonies de
Poll ("Pollux", "11 Leonis Minoris" et "Rho1 Cancri"). En l'occurrence :
_
la Constellation d'Eridan, marchande, voyageuse et d'une tolérance idéologique qui confine au je-m'en-foutisme est la nation spatiale la plus proche et contrôle la route interstellaire entre Orion et les mondes centraux (Sol, tout ça..). Elle est principalement représentée dans cette campagne par la station
Keid("Omicron2 Eridani", point de passage obligé vers les mondes centraux), sa main-mise sur le réseau de communication interstellaire
"Stream" et ses gypsie companies, les flottilles spatiales qui assurent le transport des migrants et des marchandises entre Orion et le reste de la galaxie.
_
Uran Banner est une énorme compagnie galactique gazière qui a fondé la station
Mantile (en orbite autour de "Shenqi Liù"), actuellement l'unique comptoir galactique dans le secteur. Harcelée par les pirates, elle s'est alliée pour sa défense avec une méga-corpo centauri, Sagitar Corp.
_
"l'Empire" Soon est proportionnellement un micro-état de quelques planètes colonisés il y a moins d'un siècle mais possède dans le secteur le monopole sur la production agricole, dont la Sève, grâce à Monsoon, la planète-miracle (une des très rares terraformations réussies). C'est aussi un fournisseur de main d’œuvre, sa politique de clonage systématique ayant permis à sa population d'atteindre plusieurs centaines de millions d'individus en moins de 70 ans, quoique cela ne soit pas du goût des autorités Fédérales à la stricte réglementation génétique...
_
l'Union Géno-Soviétique de Sirius, qui tient notamment Procyon et ses environs, est le grand ennemi de la Fédération. Malgré la zone d'exclusion séparant théoriquement les soviétiques de la Fédération, la suite prouvera que leurs "médians" génétiquement modifiés, leur technologie de pointe et leur visée expansionnistes se sont discrètement infiltrés dans le secteur...
Voilà les deux principaux systèmes où les PJ vont évoluer, je travaille de temps en temps à une carte du "Triangle d'Orion".
Fait astrophysique notable, l'explosion de la naine blanche EG45 en la super-nova SN2024 a produit le gigantesque
Maelström, un tempétueux nuage d'astéroïdes, d'orages magnétiques et de gaz ionisés qui, en 200 ans, s'étend désormais sur plus de 12 années-lumières de diamètres à travers le Triangle d'Orion, engloutissant plusieurs étoiles proches sur son passage. Cette nébuleuse en expansion constante menacera évidemment le système stellaire de Fenghuang et la station Mantile d'ici un petit siècle de plus mais, dans l'intervalle, les compagnies ont bien l'intention d'utiliser la main d’œuvre Soon pour en extraire les gaz et es minerais et installent donc de petites (et périlleuses) stations mobiles à ses abords immédiats...
Pour ceux que ça intéresserait (parce que ça aura une certaine importance "stratégique" dans la campagne), la manière dont fonctionne les sauts interstellaires est expliqué dans le PDF de
Résumé Astrographique (téléchargeable).
S'il y a des amateurs, je mettrais aussi en téléchargement le PDF de présentation de l'univers.
PROTAGONISTES
Non seulement les joueurs ont-ils décidé de jouer des fumiers, mais en plus se sont-ils presque tous amusés à me créer des moutons noirs :
_né au sein du Consortium du Centaure -la seule nation spatiale gérée par des corpo- et fils d'un des puissants directeurs d'Uran Banner, le jeune cadre commercial
Vincent Panjari ("Cancrela") s'est commis dans des affaires suffisamment crapuleuses pour que sa hiérarchie décide de le saquer (et pourtant, ils ne sont guère regardants)... Son cher père est intervenu pour le faire plutôt muter sur Mantile, où la réglementation fédérale est aussi lointaine que possible et, ayant du au passage sacrifier son luxueux train de vie, Vincent fait le voyage sur le cargo éridien "
Andaman Blowfish"...
_piloté depuis quelques mois par
Hansou Carlo ("Lapin Blanc"), un jeune "
operator"
(a) éridien qui, expert en IA de formation, vient de réaliser son rêve le plus cher après un (trop) bref entraînement : devenir pilote spatial, comme son papa. Il faut dire qu'avec le nombre de vaisseaux récemment victimes des pirates, la "gypsie company"
Laragane engage un peu n'importe qui posséde une connexion neurale et un diplôme de pilote. Il est accompagné de son "cousin"
Tang'Ho, avenant et musculeux, qui est en réalité l'androïde qu'il contrôle.
_
Vladimir RUS-4728-1984 ("Moïse") était un brillant ingénieur soviétique jusqu'à ce qu'il décide de rendre à sa glorieuse hiérarchie soviétique un rapport assez "concerné" quant aux scanners génétiques qu'il développait
(b)... Lui-même d'un génome assez douteux
(c), son inventivité naturelle lui a valu d'être immédiatement «promu» sur Procyon comme mécanicien de vaisseau (et médecin de bord) d'un engin assez "expérimental".
_
Harmonie CCP-1662-472 ("Argentarbre") est une
miles, une combattante "médiane" experte en infiltration et combat en gravité 0, intégrée dans les commandos de la glorieuse union de par ses aptitudes physiques hors-normes et ses nerfs
d'acier. Pourtant esthète et autrefois destinée à une carrière de danseuse (avant d'être récupérée par les services secrets médians), elle a pourtant été émue par le brillant Vlad au point de commettre avec lui la faute ultime à bord d'un équipage militaire médian, assimilable à la haute trahison : tomber enceinte...
a) un "operator" est le stade ultime de la nerditude galactique : ne vivant quasiment qu'à travers les systèmes qu'ils opèrent via le réseau, n'interagissant avec autrui que par leurs modules pendant qu'eux-mêmes végètent dans un fauteuil ergonomique, ils sont physiquement presque inaptes (si vous avez vu "Surrogates/Clones" avec Bruce Willis, c'est exactement ça). Quoiqu'ils soient le top des modules distants, les androïdes "dissimulés" (comme Tang'Ho) sont d'ailleurs assez mal vus sur les mondes centraux, mais la frontière galactique est heureusement plus permissive...
b) ces fameux scanners semblent prouver que l'eugénisme médian s'accompagne d'un appauvrissement génétique très dommageable à l'Union et pourrait ne pas être étrangers à l'espérance de vie assez médiocre de toute la nation, ce que ses supérieurs n'ont ni l'envie ni les moyens d'admettre. Néanmoins, ça reviendra plus tard dans la campagne... Détail amusant : puisqu'ils sont produits en cuve et leur développement accéléré par la suite, les médians sont généralement très "jeunes" voire adolescent (Vlad approche la 30aine mais Harmonie n'a guère que 17 ans) et leur maturité émotionnelle s'en ressent quelque peu...
c) conçu pour être un très cérébral mens -qui forment l'élite intellectuelle médiane, Vladimir est un "raté génétique" qui n'a que le statut et l'apparence d'un labres, un simple technicien. De fait, il est nettement plus costaud que la plupart des mens (et que nombre de "galactiques") tout en étant intellectuellement aussi brillant qu'eux : c'est inacceptable !
PROLOGUE
Après une longue préparation sur Procyon et d'énormes travaux astronautiques, l'équipage "médian" du
Secutor LVI a embarqué dans ce vaisseau de reconnaissance cetan, capturé lors de la guerre galactique il y a plus de 20 ans et auquel fut adapté (avec l'aide de Vlad) un puissant réacteur à hydrogène, une propulsion soviétique dernier cri, des scanners de pointe et un coûteux canon EMP... Naïvement camouflé en "vaisseau pirate" par des médians assez peu au fait de la culture galactique (il porte sur ses flancs noirs d'énormes crânes blanc et des tibias croisés qui lui donnent un faux air d'Albator), le
Secutor s'est glissé hors de la zone d'exclusion, caché dans l’anfractuosité d'un gros astéroïde aux limites du Maelström et, depuis trois mois, malgré un matériel médical défectueux (le réacteur du vaisseau hybride a tendance à griller certains appareils fragiles) et de loooongues semaines d'attente dans la constante tempête d'astéroïdes, son équipage a systématiquement neutralisé, abordé et saboté les cargos que lui signalait la mystérieuse "fréquence fantôme" que seul savent décrypter Marcus SPR-7118-43, son commandant de bord, et l'infirmière/commando/interrogatrice/officier politique Julia TRQ-456-1602. Chaque fois, ils fouillaient les cales à la recherche de matériel informatique, emmenaient une poignées de prisonniers (pour les "interroger" pendant quelques jours avant de les balancer par le sas) et Vlad mettait le réacteur des bâtiments "piratés" en surchauffe pour déclencher une explosion effaçant toutes les traces.
Mais les longs mois de clandestinité et d'isolement ont prélevé un lourd tribut sur l'équipage (l'autonomie n'étant généralement pas le fort des médians) dont plusieurs membres sont décédés des suites des abordages et près de la moitié sont actuellement blessés, mal guéris ou de plus en plus indisciplinés... En particulier deux tourtereaux que, pourtant, Marcus a plutôt à la bonne puisque Harmonie est le fer de lance de son commando d'abordage et Vlad son partenaire d'échec et son ami.
ÉPISODE 1 : "Mutinerie"
Les joueurs n'ayant pas voulu sacrifier chacun un de leur précieux "Éléments" de construction de personnage pour acheter la possession du vaisseau lors de la création commune du groupe, il était entendu qu'ils devraient en chier des pendules pour se l'approprier au premier épisode. Il avait donc été conçu pour être particulièrement rude et trépidant, les PJ n'ayant d'ailleurs réussi à se ménager qu'une seule scène de repos en 2x6h de jeu et sont donc arrivés sur les rotules (mais après avoir cumulés tous les avantages tactiques possibles) à la sanglante confrontation qui conclut la seconde séance.
Quitte à découvrir le vaisseau et fixer en cours de route ses capacités, il m'a semblé pertinent d'en faire un huis-clos à bord, l'ambiance "soviétique" produisant quelque chose d'assez proche des films de sous-marins, et de permettre ainsi aux joueur de découvrir l'engin, son espace, ses fonctions... Je n'ai par ailleurs cessé de démolir cruellement leur (futur) jouet qu'au moment où, eux-mêmes, ont pris l'ultime risque de taper dessus comme des sourds et, à ce stade du jeu, leur beau vaisseau n'est pratiquement plus qu'une épave échouée au bord d'un dangereux champ d'astéroïdes (réparer assez d'avaries pour se tirer de là sera l'objectif n°1 de la troisième et dernière séance de ce plantureux épisode).
Pour pouvoir intégrer les perso médians à une campagne "galactique", nous avions également convenu que je me permettrais de jouer sur leurs Réactions et de forcer quelques éléments d'intrigues pour ouvrir la campagne. Une fois n'est pas coutume, il y eut donc une...
SÉQUENCE 1 : "Alerte Rouge"
"SCÈNE 0"
Quand l'
Andaman Blowfish atteint son point d'arrivée après un saut quantique de presque 100heures à bonne distance de la station Mantile (dont le dense nuage extérieur et les astéroïdes empêchent un saut interstellaire plus proche), son équipage anesthésié n'a même pas le temps de dire "ouf" que toute l'électronique de bord grille sous l'effet d'une puissante décharge EMP. Son sas extérieur est forcé dans les minutes qui suivent et une troupe de "pirates" équipés de lourds scaphandres de combat et/ou d'armes "neuro-électriques" se ruent à l'intérieur et ont tôt fait de neutraliser les quelques agents e sécurité encore à moitié endormis. Seule une commerciale de la compagnie agricole Moonseed, issue de la grande bourgeoisie soon, tente d'opposer une certaine résistance dans une vaine (mais spectaculaire) démonstration de gong kung-fu, un art martial spécialement adapté aux faibles pesanteurs, avant d'être assommée au shock-gun.
Comme les fois précédentes, et malgré le fait que le cargo soit nettement plus gros que les transports qu'ils attaquaient jusqu'ici, ils sélectionnent rapidement et embarquent tous les passagers portant une connexion neurale à la tempe (une poignée d'ingénieurs, le médecin de bord, Vincent, Hansou carlo, Tang'Ho, l'adepte du kung-fu Soon Chi Kay...) et s'attaque à un rapide inventaire de la soute. Quelle n'est pas leur surprise d'y découvrir un peu plus de 200 migrants en "animation suspendue" (hommes, femmes et enfants, tous sous blister) venus chercher du travail sur la station Mantile et, miracle, une unité médicale flambant neuve. C'est alors que le
Secutor donne l'alerte : apparemment prévenue qu'un "fils à papa" d'Uran Banner était à bord et qu'il ne vaudrait mieux pas qu'il tombe sur des pirates si certains voulaient garder leur boulot, une escadrille de la chasse centauri s'était portée à la rencontre du cargo et sera là dans quelques instants. Seulement voilà : Vlad refuse de quitter le cargo sans embarquer l'unité médicale et -depuis peu concernée par un instinct maternel d'ordinaire étranger à son peuple- Harmonie ne se sent plus de faire sauter une grosse 50aine de familles, certes capitalistes et décadentes, mais qu'elle commence à trouver "innocentes". Lorsque Marcus donne l'ordre d'arracher le mécano à son intransportable trouvaille par la force si nécessaire, un commando le saisit à l'épaule, Vlad résiste, on lui colle un grand coup de crosse et Harmonie l'imperturbable -gavée d'hormones- pète un plomb. Enfin neutralisés après avoir abimé plusieurs de leurs compagnons d'armes atterrés, les deux dissidents sont trainés en toute hâte à bord du
Secutor et jetés dans une cellule avec 5 autres prisonniers...
SCÈNE 1
Dès que Vlad atterrit sur Harmonie, Kay et Hansou assommés sur le sol de la cellule, l'intercom diffuse l'alerte dans sa langue natale (qu'à part les médians seule le polyglotte Panjari comprend) :
"Chasseurs ennemis en approche rapide ! Saut dans 2 min30 !". Aux cloisons de la cellule ont été rivetés 5 harnais grossiers -seul moyen de ne pas être broyé par l'accélération- et, pendant que les prisonniers se regardent sans bien comprendre, Vincent s'arnache le premier, immédiatement imité par l'ingénieur Alan Chiang.
"Alerte missile ! Alerte missile ! Préparez-vous à l'impact !"
Un des commandos qui surveillent l'opération injecte aussitôt une dose d'anesthésique aux deux premiers passagers installés, pendant qu'après avoir fait les comptes, Vlad installe sa douce dans un troisième harnais avant qu'un garde la dose à son tour. Toute la carlingue sursaute et les occupants de la cellule se mangent les cloisons lorsque le missile explose deux des quatre propulseurs du
Secutor.
Le choc passé, l'ingénieur médian avise alors la frêle Kay et le maigrelet Hansou -toujours KO- et entreprends de les serrer ensemble dans le même baudrier, le commando les piquant tous deux pendant qu'un ingénieur quinquagénaire et barbu se débat avec le cinquième et dernier harnais.
Trépignant en entendant qu'il ne lui reste qu'une minute pour rejoindre son propre siège, le dernier garde va pour verrouiller la porte et filer lorsque Vlad le convainc de lui laisser l'injecteur en partant : celui-ci ne contient alors plus que 2 doses et, puisque Harmonie commence à s'agiter dans ses sangles, il comprend qu'une seule injection ne suffira pas pour vaincre l'exceptionnelle résistance physique de sa compagne. C'est alors que le barbu, à moitié sanglé, réalise que Vlad tient la dernière dose d'anesthésique et qu'à moins de la lui prendre, il va devoir traverser la distorsion espace temps les yeux grands ouverts sur l'horreur...
"Saut dans 25 secondes ! 24, 23..."
Vlad a juste le temps de s'envoyer la dernière dose avant de jeter l'injecteur à l'autre bout de la pièce, le galactique échappe au harnais pour s'en saisir et, lorsque qu'il met la main dessus, le médian lui a pris sa place aux côtés d'Harmonie et, habitué à l'opération, a juste le temps de boucler sa ceinture avant que toute la pièce ne se mette à vibrer et que lui-même ne subissent les premiers effets de l'anesthésie. Un injecteur vide en main, le pauvre condamné n'a que le temps de hurler de terreur avant que la poussée ne l'assomme contre la cloison.
SCÈNE 2
Vlad serre les dents, toute la cellule vibre de plus en plus fort, une espèce de crissement sur-aigu retentit, la poussée le serre comme un gigot dans son harnais, et soudain la pièce commence à se déformer : ses compagnons, toutes la pièce, l'ingénieur ensanglanté sur la cloison d'en face, tout s'étire bientôt atrocement à la verticale, Vlad se sent d'abord déchiré vers le haut et, lorsque la déformation passe à l'horizontale, des éléments de l'infirmerie attenante semblent percer la paroi derrière lui pour pénétrer la cellule à travers les prisonniers sanglés.
Vlad hurle à plein poumon lorsqu'un galactique inconnu en uniforme beige et rouge apparaît dans la cellule puis se tourne vers le médian, révélant le trou béant qui traverse tout son crâne juste sous le béret de la flotte cetane. La vibration s'amplifie encore, l'ingénieur voit les étoiles percer à travers la coque, ses compagnons étirés comme du latex et lorsque l'intrus disparait soudain, il entend très clairement à côté de lui pleurer un nourrisson.
Au de là de toute terreur exprimable, Vlad s'évanouit enfin.
[Parce que ça ne m'intéressait guère d'avoir le médecin ET le mécano du bord diminué dès le départ, j'ai préféré éviter les "dommages psychiques" sur le moment et plutôt choisir de torturer Vlad avec cette expérience plus tard, quand il aura un moment calme...]
SCÈNE 3
Il est pourtant l'un des premiers à émergé, tiré du sommeil par le concert insistant des alarmes qu'il connaît par cœur : bouclier en rideau, dépressurisation, surchauffe du générateur de champs, surtension électrique, alerte de proximité, panne de gravité artificielle... plus qu'il ne peut en compter. Dans la cellule, la lampe crépite misérablement en projetant des étincelles qui éclairent par intermittence le brouillard de gouttelettes de sang que le corps démantibulé du barbu répand dans l'apesanteur. A part lui, tous sont secoués, confus, éventuellement endormis ou nauséeux mais
vivants, et se réveillent les uns après les autres.
Premiers à se libérer des harnais, les médians flottent vers la porte, Vlad disjoncte la commande extérieure à partir du circuit de la lampe et ils font glisser le panneau à l'aide d'une bottine-contact
(d) proposée par Kay : dans le couloir, seules les lumières de sécurité sont allumées, les alarmes bipent furieusement mais rien ne bouge. Un bref conciliabule en deux langues (en "Sirian" et en Mandarin) uni les prisonniers : sortir, rester prudent, prendre les commandes du
Secutor et réparer. Harmonie file vers l'armurerie : curieusement, le code d'accès en a été changé mais Vlad a toujours quelques menus outils en poche et sa compagne a vite forcé la serrure électronique. A l'intérieur, ils s'équipent d'armes non-létales (pistolets neutraliseurs, shock-guns), parfois de bouclier personnel et de bottes magnétiques qui les colleront fermement au sol jusqu'à ce que la pesanteur soit rétablie.
Dans la réserve voisine, quelqu'un cogne à la porte et Hansou insiste pour qu'on lui ouvre : aspergé du sang de ses compagnons d'infortune, Tang'Ho est le seul passager valide parmi les 5 prisonniers enfermés là en hâte et qui, faute de harnais, ont été largement martelés contre les cloisons, les étagères de nourriture, le matériel entreposé... Il semble bien à Vlad que certains soient vivants mais Harmonie est déjà repartie vers le poste de pilotage. Après avoir shunté l'écoutille intermédiaire et quelques manipulations supplémentaire sur celle de la passerelle, la porte blindée s'en ouvre sur un concert d'alarmes encore plus frénétique : toute la salle clignote, rugit et les consoles holographiques encore en marche affiches hystériquement des diagrammes d'avaries et des symboles d'alerte dans trois langues. Une douzaine de puissants
miles sont encore endormis et sanglés dans leurs fauteuils, une déplaisante odeur de roussi y émane du pilote de saut au crâne complètement incinéré et, par les larges vitres du poste de pilotage, les PJ découvrent qu'ils sont dans le Maelström, échoué en plein dans un nuage d'astéroïdes. au milieu de la salle, le capitaine Marcus et sa navigatrice, Olivia, s'affairaient sur les consoles de commande lorsqu'ils voient entrer les PJ et dégainent leurs armes.
Vlad et Harmonie se portent en avant et expliquent que l'état du vaisseau ne leur laisse d'autre solution que de coopérer pour l'instant et que, s'ils veulent bien ranger leurs armes, ils pourront tous se mettre au travail. Après un bref échanges de regards, Marcus acquiesce : il sera toujours temps de statuer sur la discipline si on se sort de là.
(Discrètement, à l'arrière du groupe, Kay glisse à Tang'Ho un pistolet à impulsion (tout à fait létal) prélevé à l'infirmerie et lui conseille de le dissimuler, ce qu'il fait. De son côté, Vincent a eu la nette impression qu'Olivia fermait discrètement l'application -non-identifiée- sur laquelle elle travaillait à leur arrivée.)
SCÈNE 4
Sous la surveillance méfiante d'Harmonie -qui sait son capitaine fin tacticien- et de Kay, rapidement postée à un point d'où la médiane constate qu'elle peut efficacement couvrir toute la salle de son arme (et reconnaît là quelqu'un de sa trempe : "Dis-donc, elle m'a l'air bien entraînée la petite marchande de riz...") et avec l'aide experte de Vlad (qui connaît le vaisseau par cœur pour avoir participé à ses modifications) et d'Hansou (qui est bien meilleur technicien que pilote), Marcus et Olivia expliquent rapidement ce qu'ils savent de la situation : après un saut en catastrophe vers le "point alpha" (l'astéroïde creux qui sert de base au
Secutor), le générateur de champs a surchauffé, brûlé le pilote relié aux commandes par une connexion neurale et, sans plus personne pour le freiner ou le diriger, le vaisseau s'est apparemment enfoncé dans le champ d'astéroïdes jusqu'à en percuter un sévèrement. Le système de réveil d'urgence a néanmoins ramené à la conscience la copilote, Olivia, et elle-même a ensuite utilisé la trousse de secours pour réveiller Marcus, mais les perfusions automatisées du reste de l'équipage ne se sont pas déclenchées (les PJ eux-mêmes n'ayant émergé que lorsque l'anesthésie "manuelle" s'est dissipée). Le missile a détruit 3 des 4 propulseurs "conventionnels" avant le saut, les scanners sont en rade et le réacteur à hydrogène a du se mettre en rideau suite à l'accumulation d'avaries : le
Secutor dérive donc sans protection, aveugle et inerte, parmi des astéroïdes fréquemment plus gros que lui tournoyant à des vitesses astronomiques. « C'est carrément la merde, quoi», conclue Vlad avec un bel esprit de synthèse.
Soudain, une nouvelle alerte de proximité se déclenche : les scanners étant encore en rade, les PJ se précipitent aux hublots pour voir un gros astéroïde foncer vers eux par le travers ! Vlad dégage le corps du malheureux pilote, Tang'Ho se rue à sa place et, alors qu'Olivia lui transfert le contrôle des propulseurs d'appoint (qui ne servent d'ordinaire que pour l'amarrage aux astroports), bascule en pilotage manuel pour sortir de la trajectoire du bolide qui passe finalement à quelques dizaines de mètres de l'engin.
«Il devient urgent de rétablir la propulsion» résume Vlad. Mais il lui faudrait de l'aide et la proposition de Marcus de réveiller tous les endormis est immédiatement coupée par Kay : "Méfiez-vous de qui vous réanimez. Chaque fois que les médians éveillent l'un des leurs ils se renforcent et viendra le moment où ne pourrons plus les tenir tous en joue...". Malgré le regard noir du cpitaine, Harmonie acquiesce et décide avec Vlad de n'injecter une de leurs précieuses doses d'adrénaline qu'à Titus, l'assistant-mécano qui adore Vlad.
Le jeune
labres (e) est mis au courant de la situation et, passé le malaise de voir les "prisonniers" dissidents ou galactiques se promener librement à bord, accepte la mission de sortir en scaphandre pour réparer "par l'extérieur" un deuxième propulseur (après quoi Hansou, Tang'Ho et Olivia devraient avoir assez de prise sur la trajectoire du vaisseau pour au moins se sortir du passage des astéroïdes les plus dangereux) pendant que Vlad le remettra en route "de l'intérieur" une fois relancé le réacteur à fusion... Ce qui va devoir se faire en temps limité, Vlad ayant découvert que le générateur de champ déglingué "irradiait" la salle des machines de radiations dangereuses : comptant sur l'immunité naturelle des médians à ce genre de choses, Vlad mesure les radiations, opère un bref calcul et décide qu'il faut tenter le coup. Quelques instants plus tard, alors que Titus sort du sas et commence à marcher sur la carlingue aimanté par ses "mag-boots", Vlad a déjà désengagée toutes les sécurités du réacteur ("on est plus à un danger près") et le redémarre...
[Parce que dans un univers aussi "technique" et avec des perso experts il est intéressant de détailler ce genre d'actions et j'ai donc recours à un module de règles détaillées qui ne sert guère d'ordinaire mais qui, dans une campagne où le vaisseau est à la fois un enjeu et le principal moyen d'action des PJ, devrait m'aider à créer des enjeux "scénaristiques" à partir des soucis techniques du Secutor.
La Difficulté d'un jet de réparation est ici fonction de 3 choses : la complexité de ce qu'on veut réparer -mesurée par les capacités de l'engin (en gros, si votre vaisseau a 18 en "Vitesse", sa propulsion sera plus complexe que s'il avait 12), le niveau de dommages subis (un peu comme les jets de Médecine, la difficulté dépend de "à quel point c'est niqué") et, passé un certain seuil de dommages, la disponibilité des éventuelles pièces de rechange.
En l'occurrence, l'équipement hybride "médian-cetan" est affreusement complexe, les pièces de rechange sont pour la plupart enfermées dans la cale et les dommages étaient difficile à évaluer tant que les joueurs n'avaient pas fini de fixer les Capa de leur engin, mais il a fallu que Vlad brûle de l’Énergie pour passer une à une les Difficultés de réparation.
Je compte à termes faire un diagramme technique (éventuellement inclus sur la fiche du vaisseau) qui reliera les capacités aux "appareils" du bord, aux localisations "tactiques" du vaisseau et aux "limites" (stabilité, critique, etc., presque comme un PJ) de l'engin, histoire de produire des avaries précises (tel machin est à tel niveau de panne produisant telle difficulté de réparation), des conséquences directement palpables par les joueurs (choc, pluie d'étincelles, incendie, radiations...) et un joli techno-babble à partir des dommages subis.]
d) car si pratiquement tout l'épisode s'est déroulé en apesanteur, ce genre de choses arrivent suffisamment pour que les galactiques prudent se dotent de chaussures capables de les "coller au sol" même avec une pesanteur minimale, c'est d'ailleurs en jouant sur l'effet "collé/décollé" que Kay et d'autres Soon pratiquent leur fameux "kung fu du vide". Les mag-boots sont renforcées, articulées et dotées d'un générateur de champ magnétique, elles peuvent donc solidement ancrer au sol un type en scaphandre (même si des tas de gens les portent pour le look, c'est les "rangeo/pompes de chantier" de cet univers).
e) les médians se résument apparemment à trois génomes : les mens qui dirige la société sont petits et cérébraux, les miles combattants sont des athlètes géants et les labres -techniciens et ouvriers- sont nettement plus "équilibré".
SCÈNE 5
Sur la passerelle où plusieurs alarmes se sont tues et la lumière rétablie, Tang'Ho est posté devant la vitre pour annoncer les menaces. Dès que l'intercom redémarre, Vincent et Hansou réalisent que leurs connexions neurales peuvent désormais leur permettre de "chater" mentalement dans le plus grand secret (ils ont un "blue tooth" mental). Sur les conseils de son ami centauri, l'Éridien s'installe donc à une console, se "branche" dessus et y connecte son ordinateur personnel pour bénéficier de l'IA qu'il a lui-même créé (et qu'il emploie surtout pour pirater des banques de données lorsqu'elle ne sert pas de "pilote automatique" à Tang'Ho). Passionné d'astronautique, il a vite identifié l'étrange vaisseau comme un "Bloodhound III", vaisseau de reconnaissance cetan de la guerre galactique («Jen aV un modèle holo kan g t peti !:-) _Concentre-toi, merde ! >_<»), réussi à basculer les commandes dans une langue qu'il comprend et, sous prétexte de relancer les scanners, l'enthousiaste pilote-hacker commence par neutraliser le programme qui gère les perfusions et en change le mot-de-passe ("Hop : dodo les
miles !").
En tentant de relancer les scanners pour voir arriver le danger de plus loin et/ou l'armement pour éventuellement détruire les astéroïdes dangereux, Hansou échoue mais découvre que la radio de bord émet des sortes de parasites... Ce qui l'intrigue, mais ses recherches sont interrompues par un nouvel astéroïde, plus petit, évité sans grande difficulté, quoiqu'il rappelle à tous que le temps presse.
Ne pouvant d'être aucune assistance technique, Vincent observe ses nouveaux compagnons (avec l'aide du logiciel d'analyse des micro-expressions installé sur sa puce neurale, qui lui permet fréquemment de décrypter le comportement d'autrui, quoique les médians gris et dénués de pilosité troublent apparemment le programme) et, parlant quelques mots de Sirian, tente d'analyser la situation "stratégique" à partir de ce qu'il comprend des grades, de la situation de l'équipage...
[Il fait donc un jet de déduction plus ou moins difficile selon le sujet étudié et ce qu'il sait déjà, sa Marge de Réussite lui donnant le droit de poser autant de questions au MJ. Il va là nous faire une grosse réussite et reconstituer plein d'infos pour la suite...]
Il est dans un
faux vaisseau pirate plein de médians embarqués très loin de leur territoire dans une opération clandestine. Elle consiste à attaquer les cargos arrivants aux abords de la station Mantile depuis Keid (comment les repèrent-ils ?) pour y piller du matériel et enlever des gens qui ne semble avoir en commun que leur connexion neurale, probablement à la recherche d'une personne précise concernant laquelle ils n'ont que quelques indices (d'où enlèvement systématique des suspects correspondants aux critères, tests à l'infirmerie, interrogatoires et élimination chaque fois que "c'est pas le bon"). Il y a manifestement de la dissension dans l'équipage -sans doute à cause de la liaison entre Harmonie et Vlad, mais pas seulement, Vincent commençant à se douter qu'une longue mission en isolement a du porter sur les nerfs de tout le monde. Le capitaine est assez réaliste pour prioriser les urgences mais semble lui aussi se méfier et échanger fréquemment des regards avec Olivia, ces deux-là tenteront sans doute quelque chose contre eux s'ils peuvent réveiller la douzaine de commandos surgonflés qui dorment comme des bébés, malgré l'évident attachement qu'il porte à Vlad et à Harmonie. Toute l'opération a du coûter bonbon en ressources, en préparation et ne vise sans doute pas que de l'espionnage industrielle, même si les médians n'utilisent guère d'IA ou de cybernétique et pourraient chercher à les étudier par ce moyen...
Kay n'est certainement pas une simple commerciale et ne semble qu'à moitié surprise de la situation, d'ailleurs. Mais tant qu'elle surveille Marcus, qu'il faut empêcher de passer trop de temps sur une console car il a déjà tenté de reprendre la main sur les scanners ou les codes de verrouillage de l'armurerie, ça devrait aller...
SCÈNE 6
Vlad annonce par l'intercom que si le réacteur remarche et qu'un des propulseurs sera opérationnel sous peu, il va avoir besoin qu'on lui rapporte des pièces de rechange de la soute (pont inférieur) pour réparer le fameux générateur de champ, sans lequel le
Secutor restera sans bouclier et incapable de sauter hors du Maelström.
(Techniquement, ils doivent en fait rétablir assez de propulsion "conventionnelle" et de scanners pour pouvoir manœuvrer le vaisseau jusqu'à l'extérieur du nuage, de là se repérer et pointer une zone aux abords de Mantile ou d'une des petites stations d'extractions aux abords de la nébuleuse, puis tenter le saut jusque là sans se planter, ce qui implique que les commandes de saut et la connexion neurale du pilote soient également réparées : y a vraiment plus grand chose qui marche dans cet engin...)
Harmonie propose de s'en charger et Marcus lui adjoint Olivia, également sensée jeter un œil à la navette qui dort dans la cale et pourrait faciliter différentes opérations (voir tracter le
Secutor).
Pas de bol : les quartiers de l'équipage sont dépressurisés, la collision ayant percé le blindage. Les deux médianes s'équipent donc de scaphandres et puisque Harmonie choisi un des exosquelettes de combat, Olivia l'imite pour ne pas être en reste : voici ces dames installées dans des tanks bipèdes.
Puisque Kay semble suffire à surveiller Marcus, désormais le seul "ennemi" dans le poste de pilotage, Vincent va fouiner du côté de la réserve où Tang'Ho était enfermé : il découvre qu'au moins le toubib du "
Blowfish", Rajak bin Najib, est encore vivant (mais dans un état critique) et, avisant Vlad qui ressort de la salle des machines en annonçant "Propulseur réparé mais faudra plus entrer là sans scaphandre, à cause des radiations...", Vincent lui demande son aide pour remorquer le toubib flottant dans son sang vers l'infirmerie.
C'est alors que Tang'Ho annonce un "Très très gros astéroïde en approche rapide !" et se rue sur les commandes. "Mets la gomme, lui traduit Vincent, les médians ont réparé le deuxième propulseur". Manœuvrant furieusement, le Secutor retentit du hurlement de Titus, toujours accroché au propulseur qui vient de s'allumer sous ses pieds, encaisse un impact qui fait trembler tout le vaisseau et projette une partie de l'équipage contre les cloisons dans un nouveau concert d'alarmes mais évite le plus gros des dommages.
En bas de l'échelle de coupée, Olivia a brièvement envisagé de profiter de la diversion pour sauter sur sa consœur mais la commando vient de réussir à shunter le sas et découvre qu'une des cabines est encore occupée, les deux femmes se précipitant vers leurs compagnons sans doute enfermés là depuis plusieurs dizaines d'heures : ce sont les deux commandos blessés par Harmonie dans la bagarre sur le "Blowfish", confinés là pour le saut (parce que l'infirmerie était pleine) et qui n'ont survécu que parce que Tarquin, le moins abîmé des deux, a eu la présence d'esprit de siphonner de l'air frais depuis la cellule voisine mais son camarade perd toujours du sang et il est à cours de compresse depuis plusieurs heures. Évidemment, ils resteront coincés dans leur cabine tant que la fissure ne sera pas colmatée et la pression rétablie.
C'est alors qu'une voix plaintive monte de l'intercom : "Camarades ? Ici Titus, le choc m'a décroché et je dérive loin du vaisseau, je crois que je suis déjà trop loin pour vous rejoindre... S'il-vous-plaît, venez me chercher j'veux pas mourir comme ça."
A l'infirmerie où Vlad et Vincent tentaient de sauver Rajak quand le choc et la fatigue on fait rater l'opération, Vlad pète les plombs et balance l'agonisant -désormais condamné- dans le couloir en insultant tous les galactiques de l'univers.
Fin de séquence, je dispense quelques pH vu que les PJ en ont cramé beaucoup pour survivre jusque là.