[CR] [Artesia] Le retour au pays

Critiques de Jeu, Comptes rendus et retour d'expérience
Avatar de l’utilisateur
Sammael99
Dieu des babines ruinées
Messages : 12921
Inscription : mer. sept. 15, 2004 11:43 pm
Localisation : Nantes, France

Message par Sammael99 »

Bon, va falloir que je me lise ça. Avec un peu de chance ça me remotivera pour le CR Reign !
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Avatar de l’utilisateur
Sans Visage
Prophète
Messages : 978
Inscription : mer. août 19, 2009 4:37 pm
Localisation : Manchester (UK)

Message par Sans Visage »

Une sale nuit

Sentant le sale coup venir, Larson dégaine son épée et sort dans la rue. Depuis les faubourgs, il ne voit rien à part quelques lueurs et des bruits de cavalcade au loin. Il s’habitue aux ténèbres de minuit et s’avance un peu interloqué. La nuit est fraîche, il retourne dans la maison, se saisit de son manteau de voyage et ressort. Il contourne la rue, cette fois-ci les bruits de cavalcade se font plus présent. Soudain du bout de la rue, un cavalier tenant une torche dans chaque main surgit au petit trot et lance une des torches à travers les fenêtres restées ouvertes d’une maison. Larson réalise d’où viennent les lueurs : on met le feu à la ville ! Le temps de se glisser sous un porche, le cavalier passe à côté de lui sans le distinguer dans un bruit assourdissant. Les assaillants sont en armure de cotte d’écaille et portent des heaumes effrayants. Larson revient jusqu’à la maison de Miklos et commence à rassembler les affaires. Dehors, le bruit du tocsin commence à retentir. Mais en même temps, un son lugubre de cor lui fait écho.

Démétrius se réveille brusquement, la cellule du temple semble calme. Il se lève et grimace de douleur. Il se tient debout un peu titubant mais finalement se dirige vers le corridor puis sort du temple. Dehors des sons de cor de chasse ou de guerre retentissent. Le daradja s’arrête pour vérifier si ce n’est pas dans sa tête. Devant la persistance de ces longues notes, il s’avance dans la nuit étoilé. Le vent souffle fort sur les hauteurs, des soldats semblent s’affoler depuis la forteresse dont Démétrius devine la silhouette non loin. Il s’avance vers la falaise et jette un œil sur la ville en contrebas.

Des centaines de feux s’agitent dans tous les sens. L’enfer semble être descendu sur la ville de Velis Mat. Démétrius en soldat aguerri comprend ce qui se passe. Des cavaliers se sont dispersés dans les faubourgs et les incendient. Une petite partie reste à l’extérieur, il distingue une dizaine de guerriers portant des torches rassemblés sur la route principale menant à la cité. Des habitants commencent à sortir mais les cavaliers les coursent à travers les rues. A en juger par les cris de terreur, ils sont impitoyablement massacrés. Un cor de guerre résonne en contrebas, un autre lui répond beaucoup plus proche : Démétrius se retourne et voit les portes de la forteresse s’ouvrir. Une dizaine de guerriers daradjans en sorte, galopant pour prendre l’escalier qui va les mener à la ville.
« Et bien, les voilà qui réagissent ! » Démétrius se dirige vers le temple pour prendre son épée. Avec un peu de chance, il n’arrivera pas trop tard. Le tocsin sonne dans la cité.
« Larson doit encore être dans de beaux draps. Je ne veux manquer ça pour rien au monde. »
Un bruit de rocher chutant le fait se retourner. Il regarde intrigué le bord de la falaise. Les sourcils froncés, il se demande si quelques uns ne tenteraient pas l’escalade. Pourtant la falaise est à pic de ce côté. Une main prend néanmoins appui : le fait est qu’elle mesure un pied de large…

Démétrius observe médusé un être gigantesque se hisser de la falaise. Le géant se redresse haut de vingt pieds et armés d’une cuirasse en cuir clouté : il s’avance vers le temple.
« Par Yhera ! » Démétrius fonce vers les cellules, il entre et cherche ses effets. Trouvant son épée, il la dégaine avec un sourire au moment où le bâtiment se met à trembler. Le sourire disparaît, il la remet dans son fourreau, glisse le tout à sa ceinture et se saisit plutôt de son arbalète. Il fonce vers la sortie, l’atteint et contourne la silhouette massive du temple. Il entraperçoit le géant maniant une masse énorme : d’un geste puissant, il abat la dernière colonne du frontispice. Dans un craquement sinistre une partie du temple sacré s’effondre. Un nuage de poussières et de pierres souffle le chevalier qui décoche son carreau au hasard. Il se met à tousser et à cracher. Le temps pour lui de se remettre, le géant s’éloigne. Démétrius jure en contemplant les ruines de l’autrefois majestueux temple de Yhera Matis.

Larson a tout rassemblé, il scelle son cheval et sort dans la rue. Une forte odeur d’incendie le prend à la gorge, Larson contemple le ciel lumineux, on y voit comme en plein jour. Des bruits de combat le ramène à la réalité. L’un des guerriers, un homme solide couvert d’une cotte de maille et portant un heaume cornu surgit dans la rue et galope dans sa direction. Jugeant le combat inégal, Larson tourne bride et pique des deux. Le guerrier se courbe sur sa monture et le suit, épée à la main. Larson rage alors que son poursuivant le serre de plus en plus. Soudain, Démétrius arrive de l’autre bout. Le cheval de Larson le dépasse, le daradjan salue son ami et commence à ferrailler avec son poursuivant. Larson arrête sa monture et fait demi tour. Le combat tourne en faveur du guerrier dont l’armure procure un avantage indéniable. Démétrius est blessé à nouveau mais Larson se porte à ses côtés. Le guerrier voyant ses deux adversaires prêts à en découdre préfère battre en retraite.
« Sale nuit » conclut Démétrius en regardant s’éloigner le cavalier.
« Un mauvais rêve ? » demande innocemment l’aurian.
Artesia: le retour au pays
Un pays sans loi, des brigands les mains ensanglantées, des livres qu'il vaut mieux ne pas lire, des cultes secrets et un chevalier de retour chez lui.

[MJ only] Coriolis mes aides de jeu
Avatar de l’utilisateur
Sans Visage
Prophète
Messages : 978
Inscription : mer. août 19, 2009 4:37 pm
Localisation : Manchester (UK)

Message par Sans Visage »

Merci pour les commentaires, j'espère que ça vous plaît! :P
J'ai super du mal à rédiger au présent, question d'habitude sans doute. Mais étant donné que le CR de Reign était rédigé de cette façon, why not? comme disent les italiens

Sinon niveau technique, je ne maîtrisai pas encore bien le combat dans Artesia et faut avouer qu'avec une armure, ça dure des plombes. Les deux exceptions ont été le coup d'arbalète du serviteur: une blessure critique à la poitrine, pauvre Démétrius! Et le combat contre le cavalier car c'est lui qui avait l'armure :twisted:

D'un autre côté, plus je relis Artesia, plus je me dis que c'est logique. Les armures sont fin XVème environ. A cette époque, les chevaliers ne craignent que la poudre (réservée au siège dans le setting), l'arbalète ou d'être mis à bas de leur monture et égorgés par la piétaille. Bref increvable sauf gros coup de moule.

Précision importante, je joue sans les spécialités. Donc mes joueurs ont peu en mélée: Démétrius a 4 et Larson 2. C'est vraiment pas des foudres de guerre et les PNJ issus du kit téléchargeable sur Internet sont au moins à leur niveau. Du coup, ils évitent un peu les combats :D . En plus, pour Démétrius, son dé est maudit en combat.

Finalement un petit teaser:

Bientôt la suite avec des garçons bouchers peu honnêtes, des marchands peu honnêtes et des meurtres euh... peu honnêtes :mrgreen:
Artesia: le retour au pays
Un pays sans loi, des brigands les mains ensanglantées, des livres qu'il vaut mieux ne pas lire, des cultes secrets et un chevalier de retour chez lui.

[MJ only] Coriolis mes aides de jeu
Avatar de l’utilisateur
Sammael99
Dieu des babines ruinées
Messages : 12921
Inscription : mer. sept. 15, 2004 11:43 pm
Localisation : Nantes, France

Message par Sammael99 »

Très sympa.

J'ai beau avoir lu la BDn les références politiques me passent largement au-dessus de la tête pour le moment, mais je vais continuer à suivre de près.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Avatar de l’utilisateur
Paiji
Dieu du liberal réalisme
Messages : 8893
Inscription : mer. janv. 19, 2005 5:20 pm
Localisation : Nantes

Message par Paiji »

Alors, cette suite ? ;)
Hybban
Dieu des mecs qui couchent avec leur CB
Messages : 470
Inscription : ven. juin 24, 2005 9:51 am

Message par Hybban »

Voila qui est interessant. J'attends mon bouquin d'Artesia qui devrait arriver d'ici peu... J'avais achete le pdf il y a pas mal de temps, mais a l'ecran c'etait dur a lire.

Super CR en tout cas!

Hyb'
Avatar de l’utilisateur
Sans Visage
Prophète
Messages : 978
Inscription : mer. août 19, 2009 4:37 pm
Localisation : Manchester (UK)

Message par Sans Visage »

Merci pour les commentaires.
Je fais une petite pause pendant encore deux semaines et hop! après c'est reparti comme en 40.
La semaine prochaine j'essaye une partie d'Artesia motorisée par Reign pour voir...
Artesia: le retour au pays
Un pays sans loi, des brigands les mains ensanglantées, des livres qu'il vaut mieux ne pas lire, des cultes secrets et un chevalier de retour chez lui.

[MJ only] Coriolis mes aides de jeu
Avatar de l’utilisateur
Sans Visage
Prophète
Messages : 978
Inscription : mer. août 19, 2009 4:37 pm
Localisation : Manchester (UK)

Message par Sans Visage »

L'intervention de Stefen

« Comment ose-t-il ? Me réclamer réparation ? A moi ? »
Tenreuth est hors de lui : à peine a-t-il prêté oreille au récit du chevalier Démétrius et murmuré quelques promesses d’investigation qu’il brandit une lettre en provenance de Glemm Doss. Après s’être calmé un peu, il consent à leur dire qu’il s’agit d’un message écrit par Stephen l’écuyer de Démétrius réclamant réparation pour la capture de deux mercenaires des cœurs d’acier. Ceux-ci auraient été pris sur fait de brigandage. Démétrius, un peu embarrassé, promet d’éclaircir ce « regrettable malentendu » et les deux compagnons partent céans.
En partant Démétrius tombe sur Brannoc un important notable de Sess Pogue, un maître brasseur qui a appuyé le chevalier lors de la prise de son fief. Le petit bonhomme moustachu, la quarantaine, se plaint du comportement de la compagnie libre des cœurs d’acier et de la pression fiscale qu’exerce Huelyn sur Sess Pogue. S’en suit une discussion entre Larsson et Brannoc sur les droits de la cité vis-à-vis des seigneurs locaux dont l’aurian ressort dubitatif. Visiblement aucun droit n’est fixé et des coutumes plutôt floues ont perduré jusqu’aux Douze de Pogue puis l’arrivée des cœurs d’acier.

Chemin faisant vers Glemm Doss, Larsson questionne Démétrius sur le manque criant d’un corpus législatif suffisant pour la cité : « D’un autre côté, la cité était gouvernée par la pire bande de brigands il y a encore une année. Sess Pogue a un passé de révoltes et de troubles face au pouvoir en place. »

Arrivés sur place, les cavaliers réussissent à trouver Stephen. L’écuyer les attend près d’une ferme isolée, assez satisfait de lui. Il leur explique que lors d’une patrouille autour de Glemm Doss pour traquer les mystérieux bandits, il a fait halte dans la ferme des Merros. Il a vite réalisé que quelque chose clochait lorsqu’il a vu deux chevaux attachés devant la ferme. Deux mercenaires des cœurs d’acier avaient menacé la famille pour leur extorquer leur possession. Vu leur manque de succès, ils avaient commencé à taper dans les réserves de nourriture et de boissons. Stephen hésitait à intervenir puisque les deux hommes étaient armés et dangereux même saouls. Finalement, l’un des bandits commença à trouver les filles de la famille à son goût… Stephen se décida à agir et les maîtrisa.

Larsson commence à le presser de questions : comment ça « maîtriser » ? Comment a-t-il fait ? Où sont les bandits ? Stephen plutôt goguenard au début se renfrogne rapidement devant la méfiance de l’aurien. Larsson l’interroge sur la missive envoyée à Tenreuth lui demandant réparation et rançon pour les deux prisonniers, il le traite pratiquement d’irresponsable et finalement lui dit qu’il aurait dû consulter Démétrius sur le sujet avant toutes actions. Stephen lui demande pourquoi Démétrius n’aurait pas confiance en lui et Larsson de lui répondre qu’il n’a confiance que dans ces amis proches… Le garçon regarde l’aurien un long moment et lâche un « je vois, oui ». La haine est presque palpable entre l’écuyer et le marchand.

Pendant ce temps, Démétrius interroge les deux mercenaires. Assez dissemblables en vérité, l’un est un grand échalas, l’autre un petit gros au visage couvert de verrues. Ils lui confirment qu’ils venaient pour percevoir la taxe mais que la famille des Merros ne veut rien savoir et les berce de promesses depuis plusieurs jours. Le capitaine souhaitait une vérification de leurs richesses pour être sur. Avec leur mal de crâne dû aux effets conjugués de la gueule de bois et de la bastonnade de Stephen, Démétrius n’a aucun doute sur leurs dires. Il s’agit bien de deux cœurs d’acier qui fourrageaient dans les environs. N’empêche, avec des mercenaires venus tondre les paysans et des meurtriers fous, la situation devient complexe.

En fin de journée, Stephen, Larsson et Démétrius arrivent à Glemm Doss. La première des tâches est d’aménager la cave en prison de fortune pour les deux mercenaires. La seconde est de survivre au repas avec Larsson satisfait de son estocade verbale, Cérama (la sœur de la maîtresse de maison) froide comme un hiver, Stephen prêt à sauter à la gorge de l’aurien, Démétrius se demandant pourquoi tout ce monde est si morne et Mara qui paraît soucieuse.
Dernière modification par Sans Visage le dim. janv. 17, 2010 1:00 pm, modifié 2 fois.
Artesia: le retour au pays
Un pays sans loi, des brigands les mains ensanglantées, des livres qu'il vaut mieux ne pas lire, des cultes secrets et un chevalier de retour chez lui.

[MJ only] Coriolis mes aides de jeu
Avatar de l’utilisateur
Sans Visage
Prophète
Messages : 978
Inscription : mer. août 19, 2009 4:37 pm
Localisation : Manchester (UK)

Message par Sans Visage »

Quand on arrive en ville...

La route de Glemm Doss à Sess Pogue sillonne deux grandes prairies séparées par le bois du chasseur. En cet fin d’été, le soleil a brûlé l’herbe des prairies et seuls les moutons des fermiers sont restés, les bergers ont emmené leur troupeau dans les Harath Eduins, montagnes aux silhouettes imposantes que l’on aperçoit de temps à autre.

Alors que les deux cavaliers somnolent sur leur monture au milieu de la première prairie, Démétrius arrête son destrier et attends l’aurien qui ne menait pas grand train depuis le début. Il faut dire que les deux mercenaires avaient été attachés à leur monture, elle-même avait la bride reliée au cheval du marchand. Le daradjan jette un coup d’œil aux deux soudards dont la tête dodelinent à chaque pas du cheval et sourit. Il se tourne vers son ami :
-nos deux compères n’ont pas l’air de supporter la chaleur…
L’aurien se retourne sur sa selle et sourit devant l’allure pitoyable des mercenaires.
-Ils doivent également cuver l’alcool des Merros, m’est avis qu’ils ont tapé dans un vrai tord boyau ! Accompagné d’un réveil par bastonnade de Stephen, rien de tel !
Les deux pouffent de rire et Démétrius reprend la marche. Il se tourne à nouveau vers Larsson les sourcils froncés
-Dis moi, ma belle sœur Cérama, elle est enceinte, non ?
-Oui, ou elle abuse de la bière… Mais au vu de son caractère, j’en doute. Elle porte bien son nom en tout cas ! (Céram est le dieu du tonnerre et de la colère)
-La question est : qui l’a engrossée ? Je pencherais pour Istern, son charme a toujours fait des ravages.
-Méfie toi mon ami. Tu n’as pas d’enfant et si un jour, on commence à s’inquiéter de ne pas voir un héritier…
-il n’y a pas d’héritier chez nous, tu le sais bien ! N’importe quel guerrier peut se saisir de son fief dès qu’il est acclamé par les siens.
-Justement : « acclamé par les siens » nécessite une famille, des appuis, une parenté ! Dans le sud, un seigneur sans enfant est un seigneur mort.
-Ce n’est pas le sud ici.

Démétrius a perdu son sourire et reprend la tête de l’étrange colonne de quatre cavaliers reliés entre eux ; au loin on aperçoit l’orée du bois du chasseur. La traversée se fait sans heurt, Démétrius sort du bois, plissant les yeux. Se les protégeant avec sa main, il jette un coup d’œil vers l’horizon où l’on devine Sess Pogue. Démétrius pousse un juron et désigne la ville à Larsson : depuis la silhouette de la cité, un panache de fumée s’élève. La ville est attaquée.
Dernière modification par Sans Visage le dim. janv. 17, 2010 12:59 pm, modifié 1 fois.
Artesia: le retour au pays
Un pays sans loi, des brigands les mains ensanglantées, des livres qu'il vaut mieux ne pas lire, des cultes secrets et un chevalier de retour chez lui.

[MJ only] Coriolis mes aides de jeu
Avatar de l’utilisateur
Sans Visage
Prophète
Messages : 978
Inscription : mer. août 19, 2009 4:37 pm
Localisation : Manchester (UK)

Message par Sans Visage »

Au niveau du jeu en lui même:

Larsson, lors de son interrogatoire avec Stephen, a enchainé des échecs avec un échec critique que l'on a interprêté comme une bourde monumentale. En bref, les deux ne peuvent plus se voir.
En terme de règles, Stephen serait passé de sceptique (issu du premier contact) à rival avec en plus un binding de Jalousie.

Sinon le pauvre Stephen n'a pas vraiment été soutenu ni par Larsson ni par Démétrius! Ce qui est bien lorsque l'on est PJ, c'est que l'on a l'impression que si un PNJ fait un exploit en notre absence, c'est étrange et suspect. :D
Artesia: le retour au pays
Un pays sans loi, des brigands les mains ensanglantées, des livres qu'il vaut mieux ne pas lire, des cultes secrets et un chevalier de retour chez lui.

[MJ only] Coriolis mes aides de jeu
Avatar de l’utilisateur
Wenlock
Dieu volubile
Messages : 2311
Inscription : lun. sept. 05, 2005 3:50 pm
Localisation : Lille

Re: [CR] [Artesia] Le retour au pays

Message par Wenlock »

Juste une question : les PJ se sont tout simplement tirés de Velis Mat alors que la ville était assaillie sans s'inquiéter de son sort ? On sait ce qu'elle est devenue ?
Sébastien Delfino, partisan des vrais blases sur Internet.

► Théories rôlistes en méthodo presque claires dans les CARNETS LUDOGRAPHIQUES, podcasts du blog Memento Ludi !
cinÉtic, système générique, discussions & CR de campagneS (index p1)
Avatar de l’utilisateur
Sans Visage
Prophète
Messages : 978
Inscription : mer. août 19, 2009 4:37 pm
Localisation : Manchester (UK)

Re: [CR] [Artesia] Le retour au pays

Message par Sans Visage »

Oui, je me suis mal exprimé :oops: : en gros, il s'agissait d'un raid. Les brigands ont attaqué Vélis Mat, ont foutu le bordel, détruit le temple et sont partis dans la nuit. Et vu que j'ai pas mal de contenu à résumer, j'ai fait un peu vite. Donc Vélis Mat s'est fait attaquer par une force inconnue surement des brigands.

La suite bientôt sinon :geek
Artesia: le retour au pays
Un pays sans loi, des brigands les mains ensanglantées, des livres qu'il vaut mieux ne pas lire, des cultes secrets et un chevalier de retour chez lui.

[MJ only] Coriolis mes aides de jeu
Avatar de l’utilisateur
Wenlock
Dieu volubile
Messages : 2311
Inscription : lun. sept. 05, 2005 3:50 pm
Localisation : Lille

Re: [CR] [Artesia] Le retour au pays

Message par Wenlock »

Ah, ok, c'est plus clair. Parce qu'avec les rumeurs de guerre et un géant dans la place... ;)
Sébastien Delfino, partisan des vrais blases sur Internet.

► Théories rôlistes en méthodo presque claires dans les CARNETS LUDOGRAPHIQUES, podcasts du blog Memento Ludi !
cinÉtic, système générique, discussions & CR de campagneS (index p1)
Avatar de l’utilisateur
Sans Visage
Prophète
Messages : 978
Inscription : mer. août 19, 2009 4:37 pm
Localisation : Manchester (UK)

Re: [CR] [Artesia] Le retour au pays

Message par Sans Visage »

La révolte de Sess Pogue

Après avoir traversé la plaine au trot, les quatre cavaliers atteignent les faubourgs de la cité. Démétrius, en sueur, guette chaque masure son épée au clair. Larsson se tient prudemment en arrière : « étrange, seul le beffroi est incendié… ». Des cris fusent devant eux : un mercenaire des cœurs d’acier débouche en courant mais un carreau d’arbalète se fige dans son dos. L’homme est projeté en avant et meurt dans le même mouvement. Un groupe hétéroclites de gaillards armés de couteaux, crochets, hachoir et même pour l’un d’eux d’une arbalète fait irruption dans la ruelle. La vue du chevalier armés de pied en cape les arrêtent net. « Qu’est ce qui se passe ici ? » Démétrius manœuvre son destrier de manière à pouvoir atteindre l’arbalétrier en une seule impulsion. Larsson, main sur sa rapière, s’avance vers les cinq hommes et réitère la question avec autorité.

Les jeunes bons hommes se regardent et finalement un rouquin répond d’un air peu assuré : « C’est la révolte Messire : les cœurs d’acier vont payer le mal qui nous ont fait ! » Les autres éructent de cris à sa suite en brandissant leurs armes. Démétrius saisit que la situation peut lui échapper et parle d’une voix impérieuse : « conduisez moi à vos chefs, maintenant ! » Un moment d’hésitation passe mais finalement les rebelles accède à la requête du chevalier.

La ville s’est soulevée en quelques heures tout au plus. Démétrius réalise que les cœurs d’acier ont été poursuivis méticuleusement et de manière coordonnée. Le daradjan se dit qu’il ne doit plus en rester beaucoup à présent : « peut-être les derniers sont ils avec nous… » Il jette un coup d’œil aux deux soudards en arrière qui sont complètement dégrisés et blancs comme des linges. Le petit semble occuper à prier pour recommander son âme à Yhera, le second est aux abois : « on le serait à moins si vos frères d’armes étaient tous traqués ou morts ».

Arrive enfin la place du marché, le beffroi achève effectivement de se consumer : une épaisse fumée blanche baigne les lieux. La confusion a l’air de régner, Larsson observe la situation essayant d’en saisir les enjeux : la plupart des bourgeois sont armés d’arbalètes, d’épées, de dagues etc… La rébellion a donc été organisée bien avant. Quelques uns s’organisent pour éteindre l’incendie du beffroi, ils sont menés par le notable Brannoc, l’ami de Démétrius. Un groupe discute au milieu de la place autour d’un autre homme : un gros bourgeois vêtu sans élégance aux mains immenses. Autour de lui, des jeunes gens musculeux, la plupart torse nu ou vêtu de tabliers de cuir, semblent le garder contre tout mal.

A l’arrivée des quatre cavaliers, Brannoc et l’autre homme se dirigent vers eux. Le notable reprend son air jovial de maître brasseur et présente l’autre homme comme étant maître Ferbach un boucher influent. Brannoc explique à Démétrius la situation : « La rumeur des exactions commises par les cœurs d’acier est arrivée jusqu’à nos oreilles : des massacres dans la région, du brigandage, du pillage sous couvert du prélèvement d’un tribut pour le régent ! » Ferbach reprend d’un air outré : « Voilà les coutumes de ces soudards ! Nous avons exigé une explication de la part de Tenreuth, leur commandant. Ce monstre n’a pas nié devant la foule réunie ses plus noirs desseins : ratisser la région pour soutenir la guerre !! Nous avons alors pris les armes pour terrasser ces brigands ! »

Larsson prend alors Démétrius de court : « Je comprends votre lutte mais il faut maintenant penser à la suite. Je suppose qu’un conseil va s’établir pour faire le point sur la situation, non ? » Les deux notables acquiescent et conviennent de réunir les bourgeois les plus influents dès que possible. L’aurien prend les choses en main : il propose à Démétrius d’aider les hommes à éteindre l’incendie. Il s’isole ensuite pour poser des questions à Brannoc sur la révolte. Le brasseur assure que l’émeute n’est pas de son fait. Il lisse sa moustache tâchant de se souvenir des événements : « La place était bondée, le peuple attendait que Tenreuth s’explique mais au lieu de ça, il voulait plutôt nous exhorter à payer son tribut. Il s’est avancé vers nous, les notables et soudain un coup est parti. J’ai vu Tenreuth donner l’ordre d’attaquer la foule. A partir de là, tout a dégénéré : les mercenaires se sont retranchés dans le beffroi et on y a mis le feu… Sont tous morts comme des rats. »
Dernière modification par Sans Visage le dim. janv. 17, 2010 12:58 pm, modifié 1 fois.
Artesia: le retour au pays
Un pays sans loi, des brigands les mains ensanglantées, des livres qu'il vaut mieux ne pas lire, des cultes secrets et un chevalier de retour chez lui.

[MJ only] Coriolis mes aides de jeu
Avatar de l’utilisateur
Sans Visage
Prophète
Messages : 978
Inscription : mer. août 19, 2009 4:37 pm
Localisation : Manchester (UK)

Re: [CR] [Artesia] Le retour au pays

Message par Sans Visage »

La nuit, toutes les mains sont rouges

Dans les jours qui suivent, Démétrius retourne chez lui et commence à envoyer des messages aux différents nobles de la région pour établir une marche à suivre. Le chevalier réalise bien vite que la situation est grave : Stéfan et lui parcourent le pays pour se rendre compte des dernières nouvelles. La révolte de Sess Pogue a littéralement éliminé la compagnie des cœurs d’acier. Des bandes (brigands ou bourgeois ?) sont même venus les traquer jusqu’aux campagnes environnantes. Le massacre de la ferme des Makov sur ces terres n’étaient pas un fait isolé. D’autres du même genre ont souillé la région parallèlement aux cœurs d’acier qui parcouraient le pays pour fourrager.

Un interrogatoire plus serré des deux soudards ne donne rien et Démétrius se rend vite compte que ces deux-là n’ont pas grand-chose à voir dans l’affaire : un massacre blasphématoire de sang froid n’est pas vraiment dans leurs possibilités. Il leur propose donc l’hospitalité pour le moment s’ils font serment de servitude pour les deux ans à venir. Trop heureux, les soldats saisissent l’occasion pour se faire discret.

Si les cœurs d’acier n’ont pas ensanglanté le pays par leurs crimes, qui sont les coupables ? Démétrius a besoin pour faire la lumière sur cette affaire de rassembler le maximum d’informations. La convocation des nobles de la région lui donnera la chance de confronter les différents points de vue sur l’affaire. De plus, la ville de Sess Pogue en se rebellant défie ouvertement le pouvoir du Régent. Les nobles doivent se démarquer de cette attitude sous peine de subir le courroux de Huelyn en même temps que la cité.

Pendant ce temps Larsson Othéodur essaie de comprendre les évènements de Sess Pogue. Prenant quartier à l’auberge de la Licorne (un grand établissement commerçant propice aux rencontres), il discute avec des marchands venus de loin pour acheter la viande, la laine ou les peaux des moutons que l’on abat par centaines dans la cité. Les abattoirs sont en effet une des industries majeurs de la cité. Il perçoit bien vite que Ferbach, le marchand boucher, a la main mise sur ce pan de l’économie. Visiblement, son pouvoir n’est pas que financier puisque l’homme n’hésite pas à faire appel à ses garçons bouchers pour régler quelques affaires douteuses. Larsson passe même quelques nuits dans le quartier des abattoirs profitant de son expérience pour se faire discret. Le coin possède en effet une vie nocturne fournie : prostitution et jeux d’argent y sont monnaie courante. L’aurien au gré de ses errances repère une placette perdue dans un dédale de ruelle où, à la nuit tombée, on peut jouer son argent et le perdre tout aussi facilement.

Démétrius et Larrson se retrouvent cinq jours après la révolte à l’auberge de la Licorne. Après avoir discuté de la situation, ils décident de se plonger dans les bas fonds pour découvrir sa pègre. Le soir venu, Démétrius quitte ses atours de guerrier pour une tunique simple et Larsson se grime en marchands hémapolien : à force de fouiner, il a peur que certains aient repéré son visage. Les deux quittent l’auberge et s’enfonce dans les ruelles du quartier des abattoirs. L’odeur de sang est épouvantable et prend littéralement à la gorge, la chaleur de l’été n’arrange rien. Ils débouchent finalement sur une ruelle animée où quelques femmes proposent leur service aux quelques marchands étrangers et bourgeois qui s’y retrouvent. Se faufilant, ils arrivent à la placette où de grandes tablées sont disposées sur des tréteaux. Quelques dizaines de personnes jouent leur argent aux cartes ou aux dés. Larsson s’approche en interrogeant un des organisateurs du regard. L’homme s’avance, une torche à la main et rassuré par l’éclat des ducats tendus par l’aurien leur fait signe de s’asseoir.

Larsson essaie de garder son pécule intact mais la nuit s’annonce longue. Démétrius fait mine de chercher d’autres divertissements plus charnels en buvant le tord boyau local. Tout en discutant avec une des filles de joie chargées d’encourager les joueurs, il observe que les organisateurs sont tous armés de couteaux ou d’hachoir. Leur mine sinistre est complétée par des tatouages et surtout par leurs mains. Celles-ci sont en effet teintées de rouge comme s’ils les avaient trempées dans le sang. Il reconnaît même un des hommes comme un des suivants de Ferbach aperçus près du beffroi pendant la révolte. Jugeant la nuit bien avancée, il fait signe à Larsson de partir bientôt pour ne pas éveiller les soupçons. La mine sombre de l’aurien devant sa bourse allégée en dit assez long et les deux quittent la placette.

« Mes années à l’université sont vraiment loin à présent : je ne suis même plus capable de jouer correctement… Tu as vu quelque chose d’intéressant ? »
« Les organisateurs de ces fêtes sont du même bord que Ferbach, l’un d’entre eux l’escortait le jour de la révolte contre les cœurs d’acier »
« Sans doute un des garçons boucher qu’il emploie dans ses abattoirs » ajoute l’aurien en raccrochant sa bourse à sa ceinture « une main d’œuvre armée et habituée au sang, un bon début pour reprendre les affaires des Douze de Pogue… »
Le daradjan se retourne vers l’aurien, l’air sceptique : « qu’est ce qui te fait dire ça ? »
« Je n’ai pas perdu cet argent pour rien, mon cher » Le sourire de Larsson se fait plus narquois « j’ai discuté avec mes voisins, les perdants surtout… Un nouveau groupe est apparu de nulle part et revendique l’héritage des Douze. Il s’appelle les Mains Rouges. »
Artesia: le retour au pays
Un pays sans loi, des brigands les mains ensanglantées, des livres qu'il vaut mieux ne pas lire, des cultes secrets et un chevalier de retour chez lui.

[MJ only] Coriolis mes aides de jeu
Répondre