Le play-test "cinEtic" de dimanche a été, du point de vue du scénar, un gros ratage. les joueurs se sont amusés quand-même, ils ont envie de jouer la suite mais j'avais prévu un truc un peu linéaire qui devait tenir en une séance, mais ils sont partis en hors-piste et n'ont en réalité pas foutu grand-chose.
"Les Atlantes du Musée de l'Homme contre les nazis" :
juillet 1942, dans son manoir près de Fontainebleau, le Pr. Etienne de Grandville, sommité de l'archéologie et pétainiste moyen, a réuni chez lui ses proches collaborateurs du musée de l'Homme qui participent depuis quelques mois à l'étude approfondi d'un artefact étrange trouvé au large des Canaries. En plus de lui-même, du petit personnel et du Pr Kaczynski, à l'origine de la découverte, sont présents les 4 PJ :
-Adeline de Grandville, ethnologue, fille terrible du Pr qui commence à se mêler de résistance à l'occupant nazi
-Sarah Sielbermann, archéo-linguiste et correspondante du SOE en Lybie, sauvée de la Gestapo par un groupe scientifique nazi qui pense qu'elle saura traduire les inscriptions sur l'artefact
-Alejandro Montalbàn, jeune archéologue chevaleresque qui a rejoint la France suite à des problèmes avec le franquisme et
-le capitaine Jacques Morvan, aventurier, ex-militaire, trafiquant d'antiquités, alcoolique et pique-assiette occasionnel des gala du Musée de l'Homme.
Lorsqu'ils sont arrivés pour l'apéritif, l'électricité dans la maison avait sauté, le dîner pris du retard, le jardin subit différentes dégradations et De Grandville s'engueulait ferme avec Kazcynski, l'explication n'arrivant que pour le dessert, avec un petit rappel des faits :
en 1939, De Grandville avait financé l'expédition de Kazcynski entre Madère et les Canaries pour chercher l'origine de certaines reliques trouvées par des marins et que, déjà, le polonais espérait être "atlantes".
Lors de cet expédition, il avait rencontré le géologue marin Federico Montalbàn et son fils Alejandro, alors étudiant à l'école polytechnique de Madrid et qui à cette occasion se pris de passion pour l'archéologie.
Morvan commandait le navire et l'équipe de scaphandriers qui remontèrent des profondeurs divers objets dont un cylindre ciselé fait d'un alliage bizarre ("de l'orichalque !", clama Kazcynki), contenant lui-même cinq anneaux gravés.
Par la suite, le groupe "Atlante" du Musée de l'Homme s'est rassemblé autour de Kazcynski et De Grandville, et fût rejoint d'autorité par le Pr von Lechfeld (de l'Ahnenerbe) lorsque le Reich ayant conquis la France, certains projets du Musée furent placé sous sa direction : ça tombe bien, von Lechfel aime beaucoup les théories de Kazcynski sur les sur-hommes des temps jadis. Comme le groupe peinait tout de même à traduire le cylindre et les anneaux, von Lechfeld et son homologue militaire (le très déplaisant Obersturmführer SS Kruger qui rôde perpétuellement au Musée en faisant de fines allusions sur la déportation prochaine de l'un ou l'autre) leur ont adjoint Mlle Sielbermann, juive autrichienne et résistante qui vient de passer 3 mois à Dachau et qui en est "un peu ébranlée".
Mais si ce soir les deux cerbères allemands n'ont pas été invités, c'est parce qu'au mépris des règles imposées par Kruger, Kazcynski a "volé" le cylindre au Musée pour faire des expériences dessus sur la base des traductions établies par Sielbermann et qu'on a pas encore jugé utile de montrer à von Lechfeld : de fait, les anneaux seraient des sortes d'armes (?) polyvalente qui, chargés d'électricité via le cylindre (en faisant f
ondre le circuit électrique du manoir et de tout le quartier), sont capable de produire (au moins) des ondes de choc, des incendies, des explosions... Si Kazcynski n'a pas encore trouvé comment régler la puissance ni l'effet exact, et que l'usage des "anneaux atlantes" est donc plus qu'hasardeux pour l'instant (le polonais exalté avouant être l'auteur de différent "accidents" suspects survenus au Musée depuis quelques semaines, dont l'explosion d'une chaudière éteinte (en juillet), un incendie et l'éjection d'un meuble à travers une fenêtre), il est déjà d'avis qu'il ne vaudrait mieux pas que les nazis comprennent leur véritable valeur, et qu'à la limite, le groupe devrait essayer de quitter la France avec tout le matos.
D'ailleurs, le majordome annonce justement l'arrivée de Kruger qui, ayant fait une inspection surprise au Musée et découvert l'absence du cylindre, vient demander des comptes, von Lechfeld et 4 hommes armés avec lui. S'il est au départ surtout très "insinuant" et que les PJ vont se donner un mal de chien pour lui mentir, le SS percute très vite qu'on se fout de sa gueule et devient assez vite agressif.
Montalbàn va jeter la première pierre en poussant dans l'escalier de la cave le pauvre SS à qui on avait ordonné de jeter un œil au compteur électrique, ramasser sa mitraillette et flinguer le deuxième zigoto qui venait voir ce que c'était que tout ce bruit (d'ailleurs l'espagnol tire très mal et il doit généralement mettre toute une rafale dans un couloir pour toucher quelqu'un).
Evidemment, là, ça part en vrille : Sarah et Adeline se carapatent par la cuisine, Kruger braque les invités restés au salon, les deux derniers SS qui surveillaient le jardin se radinent ventre à terre et au premier instant d'inattention, Morvan, que personne ne savait être venu armé, sort son revolver et abat Kruger et von Lechfeld dans le dos.
Dans la cave, c'est Verdun en miniature : un SS retranché derrière le corps de son kamarad tente de déloger à la mitraillette mais dans le noir l'espagnol planqué derrière des tonneaux sous l'escalier, chacun envoyant ses rafales dans le décor.
Dans le jardin, les deux femmes appellent à l'aide et massacrent à coups de couteau et hachoir de boucher le pauvre SS qui essayait juste d'être gentleman, pendant que Morvan tend une embuscade et flingue le dernier SS qui venait de mitrailler De Grandville et Kazcynski.
Adeline, tentant les premiers secours sur ce père que jusqu'alors elle avait toujours détesté, recueille son dernier souffle et ce conseil : "Emporter les dossiers, les anneaux, emportez touuuuu.... arg".
Les PJ sautent alors dans la voiture de l'Obersturmführer en emportant son uniforme, le cylindre, les anneaux, les dossiers et des armes et filent vers Paris où Morvan pense pouvoir leur trouver de faux-papiers et Adeline une voiture pour atteindre Saint-Malo, où les attend la goélette du capitaine. Ne restera plus qu'à traverser la Manche vers Londres sans se faire pulvériser par la flotte du Reich, ce qui serait faciliter si on comprenait comment utiliser ces bon sang d'anneaux.
Circulant malgré le couvre-feu grâce à leur voiture officielle, ils font un premier arrêt pour rafler les derniers artefacts et la caisse du Musée (ils sont sans un sou, les pauvres), ce qui leur permet juste de constater que le Musée est bouclé par une horde de SS en uniforme "bizarre", portant la rune "
thorn" en lieu et place de la svastika : devant le déploiement d'auto-mitrailleuses, les PJ décident de laisser tomber.
Ils vont alors se rendre dans un claque de Ménilmontant pour trouver un faussaire qui n'est pas disponible avant le lendemain, s'engueuler beaucoup (notamment sur des théories archéologiques divergentes) et Montalbàn en plein dépit amoureux (il vient de déclarer sa flamme à Adeline qui lui a répondu qu'il devrait grandi un peu et arrêter de faire le guignol) en profitera pour passer ses nerfs et rafler une casquette neuve (celle de Kruger est éclaboussée de son sang) sur deux lieutenant SS rencontré dans la boîte. Échappant de peu à une descente des "SS-thorn" prévenus par les précédents qu'un Obersturmuführer complètement dingue traîne dans le coin, ils vont finir la nuit planqué dans un atelier de mécanique où les contacts d'Adeline dans la résistance ont accepter de les planquer un moment. Reste qu'ils n'ont pas un rond pour s'acheter de faux-papiers et que la Résistance ne peut pas tout prendre en charge non plus.
Ils vont quand-même travailler un peu sur la traduction des artefacts et Montalbàn retrouver une vieille histoire de "guanchos" (les indigènes des Canaries) qui parlait d'un "seigneur venu de la mer" capable de repousser une armée à lui tout seul car il pouvait, notamment, voir les mensonges, voir à travers la roche, jeter ses ennemis par dessus-bord sans les toucher, déclencher des incendies et même provoquer des tempêtes... Waou !
"Ce sera vraiment puissant que si ça peut faire taire deux archéologues embarqués dans une querelle de clochers..."
On a fini là-dessus : la prochaine fois (j'sais pas quand), direction Saint-Malo avec les SS-runiques au cul.
BO : un peu de klezmer, un peu de jazz d'époque, un peu d'Ennio Morricone "pas western", "Dick Tracy", "Old Boy", "From Hell" et Maurice Chevalier.