Arkady a écrit :Euhhhh....
Diablo III aurait-il eu raison du narrateur ???
Elle est où notre dose de REIGN ???
Pas Diablo III... Il y a une nouvelle joueuse dans l'arène. Elle prend pas mal de ses nuits par petits bouts et à 40 ans, monsieur a du mal à se remettre de ces nuits hachées.
Flemmard, va !
Jiohn Guilliann
Effectivement, ça serait plutôt Petit Ange III...
C'est clair que là je n'ai plus de visibilité, ni sur quand je vais finir la narration ni sur quand on va recommencer à jouer.
Sans compter que ce mois ci je suis parti trois semaines de chez moi pour le boulot et que le mois prochain c'est pareil mais c'est ma femme.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
Arkady a écrit :Euhhhh....
Diablo III aurait-il eu raison du narrateur ???
Elle est où notre dose de REIGN ???
Pas Diablo III... Il y a une nouvelle joueuse dans l'arène. Elle prend pas mal de ses nuits par petits bouts et à 40 ans, monsieur a du mal à se remettre de ces nuits hachées.
Flemmard, va !
Jiohn Guilliann
Effectivement, ça serait plutôt Petit Ange III...
C'est clair que là je n'ai plus de visibilité, ni sur quand je vais finir la narration ni sur quand on va recommencer à jouer.
Sans compter que ce mois ci je suis parti trois semaines de chez moi pour le boulot et que le mois prochain c'est pareil mais c'est ma femme.
Alors nous prendrons notre mal en patience, et attendrons sagement le prochain CR tel le Messie.
Seuls les fous trouvent la force de prospérer.
Seuls ceux qui prospèrent peuvent juger de ce qui est sain.
Pendant ce temps, Pierre poursuit un objectif plus personnel. A travers des contacts à l’Académie, il parvient à prendre contact avec Pierre l’Ange, soi-disant auteur du « Faune & Flore de Terre-Neuve », ouvrage aussi fascinant que fantasque. Se faisant passer pour un admirateur, Pierre obtient un rendez-vous dans une taverne.
- « J’ai beaucoup aimé votre livre ! On y retrouve parfaitement l’ambiance sauvage de Terre-Neuve. » attaque Pierre perfidement.
- « N’est-ce pas ? » répond onctueusement le faux monsieur L’Ange. « J’ai essayé de retranscrire fidèlement les dangers de ces territoires inconnus. Vous savez, ça n’était pas une mince affaire, cette expédition, j’ai failli y laisser la peau à plusieurs reprises ! Mais je crois y être parvenu, et si j’en crois le succès de l’ouvrage, mon public y trouve lui aussi cette touche authentique qu’on ne peut contrefaire. Savez vous que le livre est épuisé ? Je songe à le republier…»
- « On sent bien en effet à la lecture le danger constant auquel vous avez fait face. Mais tout de même, pardonnez-moi mon scepticisme, mais vous avez brodé un peu, non ? Les griffes de dix pouces des Hexapodes, leur feulements qui semblent le cri d’une femme, ça paraît un peu difficile à croire… »
- « C’est la stricte vérité ! Croyez moi, je me suis tenu à quelques mètres seulement d’un de ces monstres épouvantables, et de notre petit groupe, peu ont survécu… »
- « Ce qui m’étonne, c’est que les hexapodes que j’ai vus, moi, étaient plutôt dociles, et lorsqu’ils étaient effrayés, ils puaient la mort. »
Le faux l’Ange pâlit d’un coup, regarde autour de lui, et puis, se ressaisissant, rétorque :
- « Vous vous trompez ! Et puis comment en auriez vous vu ? Qui êtes vous, d’abord ? »
- « Personne que vous ne connaissiez. Dans la profession, on m’appelle… Pierre l’Ange, explorateur, médecin, naturaliste et associé de la Compagnie de Terre-Neuve ! »
Le faux Pierre l’Ange semble s’effondrer comme une baudruche dégonflée. Pierre continue à le fusiller du regard. Finalement, il prend la parole :
- « Et vous, vous êtes qui ? »
- « Je… je m’appelle Hubert Mospat. Je suis un petit négociant du port. J’ai… j’ai toujours rêvé d’aventure… »
- « Et tu croyais t’en tirer ? Tu croyais que je ne remarquerais pas ? »
- « Je… je ne sais pas… Quand j’ai assisté à votre humiliation publique à l’Université, je me suis dit que vous ne reviendriez pas de sitôt… qu’en brodant autour de vos trouvailles il y avait une… opportunité… »
Pierre reste silencieux, semblant réfléchir…
- « Que voulez-vous ? De l’argent ? » reprend Mospat. « Je n’en ai pas beaucoup, mais… je vous paierais… »
- « Non, de l’argent je n’en ai pas besoin. Par contre, avec toutes ces explorations, je n’ai pas beaucoup de temps pour écrire moi… Alors voilà ce qu’on va faire : les livres, c’est toi qui les écrira. Je les relirais évidemment, pas question d’inventer les absurdités contre-nature qui parsèment ton bouquin. Comme la première livraison est épuisée, tu vas la réécrire, proprement cette fois-ci. Tu pourras continuer de fantasmer sur ta vie rêvée d’explorateur, et moi je pourrais publier mes recherches. »
- « Mais, je ne vais pas faire tout ça pour rien ? »
- « Bien sûr que non, je te paierais un petit fixe à chaque bouquin. Mais qu’on soit bien clair, Pierre l’Ange, c’est moi. Et comme tu ne voudrais pas que ta femme et tes enfants découvrent ton imposture, tu fermeras ton clapet. Et si tu es bien sage, quand les choses se seront calmées à Terre-Neuve on t’emmènera rencontrer les Angelus Versicolores en personne… »
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
- « On a besoin d’organiser un rendez-vous avec Lassègue » déclare Martin d’emblée en rentrant dans le bureau du Sénateur Salard.
- « Pourquoi donc ? » demande le Sénateur interloqué.
- « Je pense qu’on a un moyen de faire d’une pierre deux coups. On a identifié le lieu de fabrication de la drogue qui génère les émeutes dans les bas quartiers. Comme on cherche à renforcer l’image de la compagnie pour éviter un souci politique et peut-être même monter un programme d’emprunt pour se financer en vue de la guerre, on peut sans doute combiner les deux. »
- « Je ne comprends pas… »
- « Si on intervient de façon publique – et j’imagine que vous et Lassègue pouvez faire intervenir les forces de l’ordre si on vous indique l’endroit – et que le crédit revient à la Compagnie pour avoir identifié les criminels et les avoir dénoncés aux autorités, non seulement on règle la crise politique, mais on redonne du crédit à la Compagnie pour une solution « non-intrusive » de collaboration. Peut-être même qu’un investissement public de Lassègue à ce moment là pourrait non seulement se justifier mais stimuler les masses qui souhaitent participer à notre Emprunt ? »
- « Martin, sous des dehors rustres, vous êtes un homme plein de ressources. Ca me semble être un plan excellent. Mais vous êtes surs de vous ? Vous avez trouvé les coupables ? »
- « On a trouvé les fabricants. Ce ne sont pas eux qui distribuent, et mettre la main sur les distributeurs sera plus délicat. L’avantage du fabriquant c’est qu’il ne peut pas bouger facilement son matériel, et qu’en le neutralisant on assèche le marché. Ce qui créera certainement des remous chez les distributeurs et les consommateurs, mais on fera en sorte que ça soit géré…
Aussitôt dit, aussitôt fait. Quelques jours plus tard, à l’aube, dans une ruelle de Carne se presse une troupe silencieuse de Gardes Concordiens. On voit aussi là quelques sénateurs et sénatrices de tout bord (dont Lassègue et Salard), un peu en retrait. Quelques gazetiers qui, sans avoir été prévenus, ont suivi le mouvement de troupe inhabituel sont là également. Dans l’ombre, non loin des sommités politiques, se trouvent Jehan et Martin.
Sur un signe de Lassègue, le capitaine de la Garde qui dirige l’opération donne un violent coup de pied à la porte d’une petite maison. Celle-ci vole en éclats. On entend des cris à l’intérieur. Les gardes s’engouffrent dans la petite maison. Rapidement, ils en ressortent un homme et une femme en chemises de nuit, hébêtés et larmoyants. Quelques minutes plus tard, les gardes sortent dans la rue du matériel alchimique : mortiers, alambics, cornues, et d’innombrables fioles. Lassègue fait venir Jehan et Martin qui expertisent le produit contenu dans les fioles et la matière première. Les gazetiers s’approchent pour voir, pour sentir, pour comprendre. Tous les habitants du quartier sont sortis de chez eux et assistent à l’arrestation de l’Alchimiste.
Une fois la situation calmée, le sénateur Lassègue prend la parole, s’adressant aux habitants du quartier :
- « Mes concitoyens, pendant trop longtemps la violence et les crimes qui règnent dans vos quartiers ont été ignorés. Je suis ici pour vous dire que cette situation change aujourd’hui. Vous venez d’assister à l’arrestation du fabricant de la maudite substance qui rend fous et dégénérés tant d’habitants de ces quartiers populaires. Il ne me revient pas de juger les faiblesses des hommes et des femmes qui se laissent aller à consommer des substances qui sont mauvaises pour leur santé, mais le Sénat dont je suis membre ne peut pas tolérer de traffics de cette nature. L’Alchimiste qui fabrique cette substance répondra de ses actes face à un juge, mais il n’est pas le seul profiteur de cette triste situation. Je veux dire ici, haut et fort, que ceux qui distribuent cette fameuse « craqueline » seront traqués jusqu’au dernier, et traduits en justice. Et que ceux qui résistent feront face à la fermeté de notre Garde.
Je tiens également à remercier ici les associés de la Compagnie de Terre-Neuve qui, lorsqu’ils se sont rendus compte qu’un produit apparemment innocent provenant du nouveau continent avait été détourné pour fabriquer cette substance s’en sont immédiatement ouvert aux autorités. Ils ont pris sur eux de remonter la filière, et l’arrestation d’aujourd’hui, qui marque le début de la reconquête des quartiers de Gambe, Carne et Maraîche, nous la leur devons. Ce sont des citoyens exemplaires, et il est bon en ces temps troublés de rappeler que notre bien à tous provient de notre vigilance à tous.
Je vous remercie de votre attention. Inévitablement, dans les jours qui viennent vous constaterez une présence renforcée de la garde dans vos quartiers. Ne les voyez pas comme une menace mais comme une protection : nous devons maintenant identifier et arrêter les profiteurs de ce traffic. Toute aide sera bienvenue. »
Dernière modification par Sammael99 le mar. sept. 18, 2012 10:16 am, modifié 1 fois.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
La journée a été longue depuis l’arrestation à l’aube de l’Alchimiste Gaspard. Plusieurs descentes de la garde dans des tavernes connues pour abriter du traffic de Craqueline ont émaillé la matinée. A chaque fois, le Sénateur Lassègue a harangué la population. L’après-midi s’est lui passé dans les bâtiments du sénat, de rendez-vous en rendez-vous, de commission en comité. La Compagnie, par l’intervention de Martin et Jehan démontre aux sénateurs de tout bord son attachement à Concorde, sa volonté de ne pas déstabiliser leur patrie et explique les dangers auxquels elle va faire face, sans nul doute, de l’autre côté de l’océan. Tout un travail préparatoire au soutien public dont Terre-Neuve va bien vite avoir besoin.
Martin et Jehan rentrent vers la petite maison de Jehan lorsqu’un gamin de l’orphelinat arrive en courant vers l’ancien mercenaire.
- « Martin, Martin ! » crie le jeune garçon essoufflé.
- « Qu’est-ce qu’il y a gamin ? » lui demande Martin.
- « C’est Eléonore ! Elle a disparu ! »
Martin et Jehan courent vers l’orphelinat, où les enfants sont réunis, tristes et graves. Martin interroge les uns et les autres pour essayer de comprendre ce qui s’est passé, mais pour l’essentiel, n’arrive qu’à apprendre qu’Eléonore est partie pour le marché comme tous les jours et n’est pas revenue. Cela fait depuis la fin de la matinée qu’elle aurait du être rentrée. De plus, les enfants signalent qu’un garçon adolescent est manquant également : il s’agit de Renan. Martin demande aux enfants si Renan avait de mauvaises fréquentations, et aux regards de travers, il comprend qu’il filait en effet un mauvais coton.
Aussitôt, Martin prend les choses en mains. Il envoie les gamins dans les rues se renseigner auprès de diverses bandes, sachant que lui et Jehan prévoient d’aller interroger les maraichers au marché le lendemain matin.
Mais le lendemain soir, ils n’ont pas plus d’informations, et Eléonore n’est toujours pas revenue.
- « C’est de ma faute, bordel ! », explore Martin.
- « Pourquoi c’est de ta faute ? » demande Jehan.
- « Parce qu’elle a été enlevée. Je sais pas qui, mais sans doute quelqu’un qui commençait à sentir le roussi. »
- « C’est pas pour autant de ta faute. Si tu as raison, la bonne nouvelle c’est qu’elle n’a de valeur qu’en vie. »
- « Putain tu comprends pas. Eléonore c’était comme une mère pour moi. »
- « Ce que je comprends, c’est qu’il faut qu’on agisse, sinon tu vas péter un filin. Allons voir notre ami Malbert. Il connaît bien la pègre locale, il pourra peut-être nous aider. »
Un peu plus tard dans la soirée, Martin et Jehan entrent chez le tavernier qui, les voyant arriver, leur signale une table isolée. Il les y rejoint bientôt avec quelques chopes de bière.
- « Ah, ben vous tombez bien, on me faisait dire qu’il fallait que je vous parle. »
- « On ? » dit Jehan.
- « Un ami commun… » répond Malbert.
- « Ah, je vois. Et que nous veut-il, cet ami ? »
- « Pour tout dire, il est embêté. Il semblerait qu’il soit acheteur fréquent d’une denrée rare de type tuberculeuse qui jusqu’il y a peu s’écoulait facilement à Concorde. Mais depuis hier, le marché semble s’être totalement bouché. Du coup, il est bien embêté… »
- « Rien à foutre de ça, si Sharquenoir est pas cabable de piger que ce qui se passait avec la Craqueline allait tuer la poule aux œufs d’or… Y aura plus de Martinique, point. On le compensera autrement. » répond Martin, agacé.
- « Y a peut-être une autre solution. », rebondit Jehan. « Sous peu nous aurons sous la main à Terre-Neuve un alchimiste de talent. On sait que les propriétés aphrodisiaques de la Martinique ont de la valeur mais que le produit tel quel n’est pas trop vendable. Notre alchimiste pourra produire un extrait qui ne cause pas d’accoutumance sous une forme facilement commercialisable, et quand ce sera prêt Sharquenoir pourra en assurer le transport et la distribution. »
- « Ça me semble pas con. » répond Malbert après une courte réflexion. « En attendant, notre ami espère une compensation pour le manque à gagner, quand même. »
- « 10 onces d’Obsidiane, ça va ? » lance Martin.
- « Ca ira. »
- « Bon, c’est pas pour ça qu’on est venu te voir. On a un problème et on voudrait ton aide, comme convenu dans le cadre des accords avec Magnien. » dit Martin.
- « Encore besoin de gros bras ? »
- « Pour le moment, non. Par contre, on a besoin de renseignements si tu peux nous les fournir. » reprend Jehan. « Une amie proche de Martin a été enlevée. On pense qu’il s’agit d’un coup de la bande qui distribuait la Craqueline. Quand ils ont vu qu’ils allaient se faire pincer, ils ont enlevé une monnaie d’échange… »
- « Tu penses que c’est un coup d’Oeil de Verre ? »
- « On le connaît pas, mais oui, sans doute. Vu que de ce qu’on a compris c’est lui qui a la main sur le traffic… »
- « Mais pourquoi il aurait enlevé une amie de Martin comme monnaie d’échange ? Pourquoi pas la poule du sénateur Lassègue ou quelqu’un de connu ? »
- « Je sais pas bien. Je pense qu’il y a un lien avec l’orphelinat où Martin a été élevé. La dame enlevée c’est la patronne de l’orphelinat. Y a un môme qui a disparu aussi… »
- « Bon, et qu’est-ce que vous attendez de moi ? »
- « Des infos. Que tu aies les oreilles près du sol et que tu nous tiennes au jus si tu entends des choses qui pourrait avoir un lien avec ça. »
- « Ce que je peux déjà vous dire c’est qu’Oeil de Verre et sa bande sont partis au sous-sol bien profond après l’arrestation de l’Alchimiste hier. Aucune idée d’où ils sont planqués, mais ils sont planqués. »
- « On s’en doutait un peu. Tu nous tiens au jus ? »
- « Ça marche. »
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
- « Messieurs, on m’a alerté sur votre infortune, et croyez-moi, j’en suis très affecté. Néanmoins, j’ai tenu à organiser cette réunion informelle parce que depuis notre travail conjoint sur les sources du trafic qui a défiguré notre ville et l’élimination de la production de la substance appelée ‘Craqueline’, l’appareil politique s’est quelque peu emballé.
Comme mon ami Ernest Salard vous l’a sans doute signalé, la confiance dans se gouvernement s’est beaucoup érodée depuis 18 mois, mais l’état d’urgence voté l’an dernier a permis à nos dirigeants de rester au pouvoir malgré leur impopularité. Suite à l’information concernant l’arrestation de l’Alchimiste il y a quelques jours, certaines factions du sénat sont à la manœuvre pour provoquer un vote de fin de l’état d’urgence. Il faudra sans doute encore quelques jours, que suffisamment de sénateurs soient rassurés sur le retour au calme, mais enfin, c’est une affaire entendue.
Comme vous le savez également, j’ai souhaité m’associer à votre entreprise et vous apporter tout mon soutien financier. Je pense qu’au-delà de ma prospérité personnelle, qui est sans importance, vous nous offrez une opportunité de prospérité collective pour Concorde et, oserai-je même dire, la possibilité d’un renouveau dont nous avons grandement besoin. Salard m’a informé que vous étiez positivement disposé à cet égard, mais que vous souhaitiez m’informer d’un certain nombre d’aspects sans doute moins connus du contexte en Terre-Neuve avant que nous ne puissions convenir d’une alliance.
Forts d’une telle alliance, nous pourrions, je n’en doute pas, susciter un engouement populaire pour l’expatriation en Terre-Neuve et obtenir des fonds complémentaires sous forme d’un Emprunt public. Salard m’a dit que vous envisagiez une telle hypothèse. »
- « En effet, Sénateur Lassègue, nous avons envisagé cela. En fait, la raison pour laquelle nous devons vous exposer la situation avant que vous ne décidiez à investir c’est que Terre-Neuve est menacée. Nous savons de source sûre qu’une flotte d’une centaine de navires de guerre a pris route depuis l’Empire pour rejoindre le nouveau continent. Leur but avoué est d’abord d’éliminer la ‘vermine concordienne’ comme ils le disent si bien, et ensuite de coloniser les terres découvertes et de convertir les indigènes à leur religion. ils le disent si bien, et ensuite de coloniser les terres découvertes et de convertir les indigènes à leur religion.
Terre-Neuve aujourd’hui reste une petite communauté, tout juste plus d’une centaine de colons. Et si nous avons signé des alliances avec des indigènes plus importants en nombre, nous ne pouvons pas être certains qu’ils seront disposés à combattre l’Empire, ni même qu’ils en seront capables : la guerre chez les Eteotaraoji ne s’entend pas vraiment de la même manière que chez nous.
Nous ne sommes pas désespérés pour autant, mais vous devez savoir que si vous nous rejoignez, la priorité à court terme sera d’envoyer des troupes, des armes et des colons en Terre-Neuve. Bien sûr, si nous parvenons à repousser l’Empire, notre influence sur le nouveau continent en sera accrue d’autant, et vous pourrez en tirer des bénéfices conséquents. Néanmoins il aurait été malhonnête de notre part de ne pas vous informer de cet état de fait. »
Lassègue sourit légèrement.
- « J’ai toujours aimé les situations difficiles ! Ce sont les seules dont on a plaisir à s’extirper ! Je peux mettre immédiatement à votre disposition 5 navires de ma flotte avec une promesse de trois navires supplémentaires. Devons nous craindre des attaques de la marine Impériale sur le trajet ? »
- « A court terme non. Nous utilisons une route pour arriver à Terre-Neuve qu’ils ne connaissent pas. »
- « Dans ce cas, nous pouvons sans trop de risques recruter mercenaires, forgerons et autres corps de métier dont on a besoin en temps de guerre et les envoyer au plus vite pour Terre-Neuve avec votre navire actuel. D’autre part, je vais user, avec quelques sénateurs et sénatrices de mes amis de mon influence politique pour tenter de voter une motion de soutien public à la Compagnie de Terre-Neuve. Ca ne changera rien concrètement, mais ça sera un bon moyen d’attirer l’attention sur l’Emprunt, si vous souhaitez bien sûr continuer sur cette voie. »
- « Reste à négocier les conditions de notre collaboration », interrompt Martin.
S’ensuit une longue soirée de discussions et de négociations avant qu’un accord ne soit acquis. Lassègue entre comme associé avec une part légèrement inférieure à celle des financiers initiaux, et les parts de chacun sont réduites d’autant.
- « On avait pas trop le choix », dit Jehan à Martin et Pierre tandis qu’ils rentrent après cette soirée éreintante, « mais il va falloir être sur nos gardes maintenant : Lassègue est influent, et les fondateurs tous ensemble n’ont plus la majorité des parts… »
- « C’est vrai, mais comme tu dis, je vois pas comment on contre l’Empire sans son aide. » répond Pierre.
- « Et même ça ça risque de ne pas suffire. Il faut qu’on trouve d’autres armes, des armes auxquelles l’Empire ne peut pas s’attendre. » rebondit Martin.
- « A ce sujet, j’ai une idée que je voulais vous soumettre » reprend Pierre. « Depuis quelques temps, je me suis pas mal documenté sur les pouvoirs mystiques, et dans la mesure où nous disposons d’une quantité non négligeable d’Obsidiane, denrée rare et chère ici, je pense que notre arme secrète pourrait être une coalition de mystes mercenaires. On pourrait faire savoir qu’on cherche l’aide de mystes prêts à voyager, et les rencontrer pour voir si on leur en dit plus… »
- « Pas mal, ça me plait bien » dit Jehan.
- « Bon, Pierre, tu t’occupes de répandre le mot, mais discret quand même, et on ne parle pas d’Obsidiane pour le moment. »
- « Entendu. »
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
