Black Hole, de Charles Burns. C'est donc un
comic en noir et blanc flippant sur des ados américains qui tombent malades.
Les qualités :
- le dessin, d'une grande maîtrise technique. Idem pour la mise en cases.
- ça veut être angoissant et c'est angoissant.
- l'entrelacement entre les événements réels, les souvenirs et les scènes de cauchemars/trips/visions, qui contribuent bien à l'ambiance et rendent le scénario labyrinthique mais compréhensible.
- des personnages somme toute plutôt attachants.
On peut aimer ou pas :
- le look rétro années 1950-1970.
Les défauts :
- des ficelles très classiques qui tournent à la facilité. On prend une bonne dose d'angoisse devant tout ce qui est organique, on ajoute l'angoisse devant tout ce qui est sexuel, on mélange avec de l'alcool, de la drogue, des embrouilles sentimentales, de l'isolement et une arme qui n'aurait pas dû sortir de son tiroir et on secoue et hop. Ah oui, et on saupoudre avec des éclats de verre et des poupées démembrées parce qu'on ne saurait s'en passer. Vous vous ennuyez ? Oh non ! Vite, ajoutons un tueur en série ! ...
- des personnages qui se ressemblent parfois un peu trop.
- un scénario à la construction inégale. Il y a un gros ventre mou vers le milieu, j'ai failli renoncer. Pourtant c'est rare que je trouve une BD verbeuse.
- le manque de fond. OK, ça fait allusion au "mal-être adolescent" et au sida. Mais une fois qu'on a dit ça, franchement, c'est juste un prétexte pour accumuler plein de trucs qui font peur. Il n'y a rien derrière. Un épisode de
Doctor Who ou de
Black Mirror fait plus profond (et peut-être même un épisode de
Buffy ou une partie de
Monsterhearts). Ça n'apporte même pas vraiment de twist sur les thèmes abordés.
Bref, à lire si vous aimez les dessins en noir et blanc et les histoires qui font peur, mais pas si vous voulez un message fouillé sur le thème de la différence ou sur la condition humaine, ni quoi que ce soit d'original.