[livres] Kestulididon ?

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Ravortel
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Ravortel »

Saladdin a écrit : lun. avr. 29, 2024 9:29 am(...)
J’ai de plus en plus l’impression d’entrer dans Idiocracy

Je te rassure ce n'est pas du tout une impression, c'est une marche droit dans le mur bien avérée. Idiocracy, c'est un documentaire.
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Inigin
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Inigin »

J’ai attaqué le Que sais-je sur Carthage, ça se lit comme un roman et c’est court (116p)
Mais il est moins disert sur Hannibal que mon Histoire de Rome (en 500p tout de même), c’est dommage.
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Belphégor
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Belphégor »

J'ai finis Noon du Soleil noir, je vais à la fois être très sévère et très conciliant.
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Ce livre est doté d'une très puissante énergie "OK Tier", ce n'est pas le pire livre de Fantasy que j'ai lu, qu'on se le dise, mais ce n'est pas le meilleur non plus hélas, et çà de très très loin. Y avait potentiellement je pense, un livre incroyable à la clé de ce projet, parce que pour vous dire j'étais conquit par le synopsis, ainsi que le projet de l'auteur de faire une suite au cycle des épées où "çà serait la même chose mais en pas pareil", le pitch d'ascenseur avait tout pour me plaire. Hélas çà se vautre quand même pas mal dans l’exécution. D'abord, pourquoi faire un récit au présent ? la prose donne l'impression que l'auteur n'a jamais quoi su faire de cette gimmick. Ensuite, le récit est censé adopter le point de vue de Yor, sauf que l'auteur ne respecte pas cette prémisse et s'en torche pas mal dès que çà n'arrange pas le scénario, si sauter entre le PDV de Yor et de Noon en alternance n'a pour moi rien de choquant vu que c'est le duo de protagoniste, pourquoi ensuite basculer sur le PDV de gens random ? ne fallait il pas dès le départ privilégier une troisième personne plus classique pour la narration dans ce cas ? Cet espèce de méli-mélo rend par la même occasion la compréhension du scénario extrêmement confuse. Enfin le dernier clou dans le cercueil pour moi c'est les personnages qui sont complétements en carton pâte, ce sont tous des archétypes sans grande personnalité, au comportement purement utilitaire pour le récit, j'y ai jamais cru une seconde à tout ces gens surtout à Yor qui à ce niveau là est vraiment le pire, ce mec est une chaise Ikea ; À ce niveau là Koetzler fait pire que les récits bientôt centenaires de Leiber qui arrivait à insuffler de la vie à ses personnages en beaucoup moins de pages.

Et pourtant j'ai continué, bon déjà parce que dieu merci c'était cours, mais aussi parce qu'en dépit de toutes ces maladresses, toutes ces fautes, on arrive à être tenu en haleine et à vouloir lire la suite, ne serait-ce que pour savoir où l'auteur va mener son concept, même si on est loin d'un page turner comme Gagner la guerre.

En définitive, je veux bien laisser une chance à l'auteur de se rattraper sur le deuxième tome "la première ou dernière", mais ce sera la dernière chance. Si ce livre ne impressionne pas j'irai voir ailleurs.
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Sans Visage
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Sans Visage »

Sans Visage a écrit : mar. avr. 16, 2024 10:10 am Image

Après avoir écouté le problème à trois corps en audiobook, j'avais commencé le deuxieme opus de la série la foret sombre il y a quelques mois mais le début m'avait tellement barbé que j'en avais stoppé l'écoute. Après avoir vu la série Netflix avec ma compagne, je me suis remis sur le second roman.
Une autre source de motivation sont les vidéos de grande qualité en anglais de la chaine Quinn's Idea. Il explique tous les concepts développés par l'auteur et c'est assez vertigineux, je trouve.
Bref si on fait l'impasse sur ce début leeeeeent et peu inspiré, on aborde une partie plus interessante avec le developpement de la théorie de la Foret Sombre expliquant le paradoxe de Fermi. Et on se retrouve avec une horreur hard SF pratiquement lovecraftienne.
Je dois en etre à la moitié donc je vous tiens au courant mais pour le moment c'est très bon. 


J'ai donc fini d'écouter le roman la Foret Sombre et c'était bien. L'auteur a une capacité certaine à manier des concepts de SF aussi bien technologiques (la flotte spatiale, le futur du post apo...) que sociologiques (que faire des hibernautes? Quels impacts pour le projet Colmateur...) que carrément d'horreur cosmique. La cosmo sociologie est absolument géniale. La théorie de la Foret Sombre fait tellement froid dans le dos et en meme temps, c'est aussi logique que terrifiant.
En parallele, on a l'histoire des personnages (coquille vide) qui est très mal rythmée et rend leurs aventures inintéressantes au possible. Mention spéciale aux six tentatives de meurtre sur le héros en l'espace de trente pages qui, on s'en doute, ne marcheront pas et dont on devine le coupable dès la premiere.
De maniere generale, les personnages ont tous des plans dans leur tete mais malgré une narration omnisciente ne nous en font pas part. Donc du coup on ne comprend pas leur action mais on a de loooongues descriptions du fait qu'il tombe amoureux et qu'elle est parfaite, elle fait des peintures de paysages enneigés et patati et patata.
Et enfin bon courage aux showrunners du probleme à trois corps. C'est la definition meme du non spectaculaire. Notamment la fin...

 

  
 
 
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Message par vermer »

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D'habitude reconnaitre un bon Yoko Ogawa c'est facile : le bon est écrit à la première personne, le mauvais à la troisième. Pas ici, ce n'est pas bon du tout bien que cela soit à la première personne. On a ici une suite de "bizarreries" à la Ogawa mais sans le sensibilité habituelle, cela fait forcé, caricatural et c'est dénué de propos. On a l'impression que c'est un livre qu'elle s'est forcé à écrire pour son éditeur, une sorte de caricature en carton pâte de ce qu'elle fait d'habitude.
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par vermer »

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Je viens de me réabonner à Bifrost. Cela faisait bien longtemps que je n’avais lu la revue. Grosse déception, Thomas Day et sa chronique au vitriol ne sont plus là ! C’était ce qu’il y avait de plus marrant et ce que je lisais toujours en premier. Donc en son honneur, je vais essayer de faire un critique dans son style…

Commençons par les critiques des sorties et les livres conseillés dans le cadre du dossier sur les IA. On remarquera que l’équipe d’énuques a un peu changé avec pas mal de nouveaux noms. On reste bien sûr dans le politiquement correct la plupart du temps, il ne faut pas faire de vagues. On notera de très belles performances quand il s’agit de critiquer les livres du Bélial, on a là de vrais candidats pour les championnats du monde de suçage d’appendices ! Après ces lectures, j’avais noté 6 livres qui semblaient intéressants. En les cherchant sur le net, aucun n’a survécu à la lecture des deux premières pages. La qualité littéraire n’est visiblement pas un critère chez les gardiens du harem…

Le dossier IA bien qu’un peu bancal est pas mal du tout dans le fond - surtout l’édito et l’article d’interviews de plusieurs artistes et auteurs. J’y ai appris beaucoup de choses sur ce qu’il se passait dans l’édition et sur les types d’IA. Globalement j’ai trouvé ça vraiment instructif et d’actualité. Vraiment très bien là.

Le volet publicitaire est composé de 4 textes : un de Greg Egan par ce que ça fait vendre et trois autres des amis de la rédaction. La moitié de ces textes n’auraient pas été retenus dans des fanzines : textes insipides et enfonçages de portes ouvertes sont au menu. Mais bon, il faut bien vendre et faire la promo des amis, on n’est pas là pour faire de la littérature non plus…

Donc, au final, un numéro qui fait son boulot et nous tient bien au courant de ce qui sort et de ce qui se passe avec les IA, c’est déjà pas si mal.
(…rendez-nous Thomas Day !)
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Sammael99
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Sammael99 »

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J'ai fini de lire Zazie dans le Metro de Raymond Queneau. 

J'en avais évidemment entendu parler, mais je ne l'avais jamais lu. 

Partiellement par curiosité littéraire et partiellement pour alimenter mon projet de JDR, j'avais envie de ressentir la vision de Paris de Queneau. 

C'est difficile d'imaginer à quel point le bouquin a du être perçu comme révolutionnaire (ou horriblement provocateur, selon où l'on se place) : ça parle d'une gamine qui ne comprend que trop bien les codes du monde des adultes, qui est abordée par un satyre, qui demande constamment à son oncle qui vit de danses travesties dans un cabaret s'il est "hormosessuel", etc. 

Comme vision de Paris, pas grand chose à se mettre sous la dent (mais j'ai l'intention de mettre la main sur l'adaptation en film de Louis Malle), mais c'est de lecture agréable, avec un travail de la langue assez chouette (je n'en attendais pas moins de Queneau). 

Bref, une lecture agréable, mais dont l'impact est nettement amoindri 70 ans plus tard. 
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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Erwan G
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

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L’HOMME DES JEUX
Iain M Banks

Depuis longtemps, je regarde le cycle de la Culture avec attention et, aussi, la peur de me lancer dans un mastodonte de la SF. Alors, comme avec China Miéville, j’attendais le bon moment pour me lancer dedans, sans savoir quel est ce bon moment. Ai-je besoin de temps, de courage, d’envie de me lancer dans de telles œuvres ? La peur d’être déçu ou de ne pas trouver le monument que l’on me promettait avec, par exemple, Robert E Heinlein ou, pire encore, avec Cordwainer Smith ? Parce qu’autant, j’ai pu trouver chez le premier des textes intéressants, autant le second a été une telle souffrance que j’ai abandonné le livre sans espoir de le reprendre.

Alors, finalement, je me suis lancé dans le premier tome, d’après le Livre de poche, de la Culture.

J’ai bien fait même si j’y ai trouvé un livre contradictoire, de la SF moderne sous la forme d’un récit digne de la SF à papa. En effet, comme dans la SF à papa, nous sommes projetés dans un monde très différent, celui de la Culture, dans lequel la mort est un concept puisque n’importe qui peut guérir d’à peu près n’importe quoi, dans lequel l’égalité des individus est réelle puisque le monde est administré par des Mentaux, des IA extrêmement efficaces, dans lequel les robots et êtres synthétiques sont des individus à part entière, fussent-ils des vaisseaux spatiaux. Plus de politique, plus de besoin de travailler en raison des arrangeurs de matière qui peuvent créer n’importe quoi à partir de n’importe quoi. Que reste-t-il pour s’occuper, alors ? Des loisirs qui deviennent essentiels, comme celui du jeu. Il existe, à travers la Culture, des individus réputés pour leur talent de joueur. Ils écrivent des essais, des articles sur leur pratique et sont connus et reconnu à travers la moitié de la galaxie. C’est vers l’un d’entre eux, Jernau Murat Gurgeh, que la Culture va se tourner pour un contact avec un empire belliqueux, l’Empire d’Azad, qui a été découvert à ses frontières. En effet, cette société est structurée autour d’un jeu, l’Azad, dont un tournoi qui a lieu tous les 6 ans, détermine les places des uns et des autres dans la structure étatique. Gurgeh dispose de près d’un an pour se familiariser avec ce jeu avant d’arriver au cœur de l’Empire, à la veille d’un nouveau tournoi, où il va représenter la Culture, dans le but de pouvoir créer des liens avec l’Empire.

Si c’est, dans la forme et même, sur certains cotés, de la SF à papa, le fond, les idées, les concepts se trouvent à des lieux de cette déclaration initiale. La Culture est un concept passionnant et bien présenté, qui affirme l’égalité des sexes et des individus, ces derniers pouvant d’ailleurs changer de sexe quand bon leur semble. Il présente une utopie mais dessine, dès le premier tome, les limites de celle-ci : les « citoyens » de la Culture disposent-ils du libre arbitre qu’ils prétendent avoir ou ne sont-ils, finalement, que des paramètres gérés comme les autres ?

Dès ce premier tome se dessine donc un cycle ambitieux et intéressant. Toutefois, nul besoin de se plonger dans le reste du cycle pour apprécier celui-ci : il fourmille d’idées et réussi à équilibrer les besoins de la narration et la présentation de cette utopie ainsi que les premières limites. Les aventures de Gurgeh n’ont pas le rythme effréné d’un blockbuster et c’est une excellente chose. On y prend le temps de présenter, expliquer ce qui est nécessaire pour comprendre l’intrigue qui, elle aussi, prend son temps, sans manquer de rythme ou d’enjeux. On ne s’ennuie pas pendant les moments les plus contemplatifs, qui sont tous justifiés par le récit.
Bref, il s’agit d’une belle découverte, passé les premières pages et les moments de « mais de quoi tu parles, put*** !? ». Si la trame est assez classique, les concepts annexes (le jeu d’Azad et sa place dans la société Azadienne, le conflit de valeurs entre la Culture et l’Empire d’Azad, les valeurs et les idées de la culture, le mode de fonctionnement de Contact, le service chargé de la gestion des relations avec les peuples extérieurs à la Culture) viennent donner du volume et de l’intérêt au récit. Si le résultat, sur la question de l’influence de cultures extérieures sur une société, est moins subtil que dans Teixcalaan, il n’en demeure pas moins que le livre me parait plus intéressant, mieux réussi dans son ensemble (idées+histoire) qu’un Souvenirs nommé Empire.

Je recommande donc la lecture de ce livre à ceux qui, comme moi, ont eu peur de franchir le pas t je lirai d’autres tomes de la série avec plaisir.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
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Erwan G
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

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IRONOPOLIS
Glen James Brown

Grace aux Lucioles, LA librairie de Vienne, pour ne pas dire de l’Isère, j’ai pu découvrir les Angry Young Men, un type de littérature anglaise des années 50, à travers Alan Sillitoe et son Samedi soir, dimanche matin que j’ai adoré. Cette littérature parle du milieu ouvrier, de leur réalité, de l’Angleterre de cette époque.

Ironopolis, sans appartenir réellement à ce mouvement ancien, traite des thèmes de ce mouvement. La toile de fond est une ville imaginaire, Teeside, au nord-ouest de l’Angleterre. Ville ouvrière de sidérurgie, elle connait depuis les années 80, un déclin tel que les cités ouvrières, barres de HLM et villas sociales, sont aujourd’hui à l’abandon et en phase de restructuration : une société (privée) de gestion immobilière se lance dans un large plan de restructuration du parc immobilier. A travers les histoires des habitants de cette ville en train de mourir et, peut-être, de renaitre, se dessinent le portrait de multiples acteurs. La ville elle-même, pour commencer, et cette douloureuse sensation d’être à la fois aimée et détestée par ses habitants. Chacun y a sa place, en dépit des défauts de la ville, et se demande ce que sera son futur, dans un monde qui change. De Peg Prowler, ensuite, une créature des marais et de la forêt, sorcière, monstre local qui a marqué l’imagination de tout le monde, en raison des histoires racontées par les mères et les grands-mères aux enfants pas assez sage, créature de l’inconscient commun qui ne peut que disparaitre avec la ville. De la famille Barr, aussi, dont les membres ou les interventions émaillent le récit : protagonistes principaux de certains chapitres, le père, la mère et le fils occupent souvent une place dans le reste des récits. Des courses de lévrier, enfin, source d’espoir et de désespoir des laissés pour compte, de ceux qui espèrent pouvoir, du jour au lendemain, changer de vie, avant de découvrir l’envers du décor, des crédits et des dettes auprès de bookies peu recommandables. Et, au milieu de tout cela, la naissance des raves, de la house music, de morceaux plus populaires, comme les chansons de Marty Wilde, mais aussi de la New-wave de Joy Division, New Order, The Smiths, Morissey… Difficile, d’ailleurs, de passer à coté de l’envie de mettre les Sisters of Mercy ou Joy Division en lisant ce livre…

Donc, sans être objectivement un livre du mouvement des Young Angry Men, ce livre en est issu. Navigant entre roman réaliste et fantastique, à travers la figure de Peg Prowler qui hante ses pages sans jamais clairement se montrer, il dresse un portrait dur mais attendrissant de cette période et des gens qui l’ont vécue. Moins militant, moins intime de la condition ouvrière qu’un Samedi soir, dimanche matin, Ironopolis parle du quotidien des gens, de la difficulté de vivre dans ces milieux, des espoirs vains de s’en sortir à travers la musique, le jeu, la délinquance, le mensonge, l’isolement, et la difficulté, plus grande encore, de quitter l’endroit, le milieu qui définit ce que l’on est et pourquoi l’on est ainsi. Les différents portraits sont touchants, la reconstruction des années 80 & 90 est réelle, sans sentimentalité exagérée, loin de la mode actuelle. On est rapidement dans le dur de l’humanité, de ces enfants disparus, de cet infirme coupable en raison de sa différence, de ce fils si différent et si unique qu’on ne sait pas trop comment l’aimer, de cette femme victime des vices de son époux et bourreau avec le sourire…

Difficile d’être impassible devant les petites horreurs du quotidien et la dureté de la vie de cette Angleterre qui pourrait presque être universelle, si ses obsessions n’étaient aussi présentes.

J’ai beaucoup aimé ce livre même, si pendant un temps, j’ai réellement craint que tout cela ne constitue qu’une excuse pour explorer une trame fantastique. Mais, heureusement, le fantastique n’est qu’une des obsessions qui permet de penser à autre chose qu’à son quotidien sans espoir, sans but. On flirte avec sans jamais y tomber, laissant à la ville et aux gens qui la peuplent le premier rôle. A travers chaque chapitre, l’auteur dresse un portrait d’un individu ou d’un groupe d’individus, d’une histoire, d’une facette de cette ville, éclairant les autres protagonistes en creux. Le tout a une belle cohérence et constitue un beau livre, digne de figurer à coté de ceux d’Alan Sillitoe.
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

Est-ce que quelqu'un a fini la Cinquième saison de N. K. Jemisin ?

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Je n'arrive pas à rentrer dedans et je ne comprends pas trop pourquoi. Ce n'est pas mauvais mais il y a un je ne sais quoi qui me bloque.
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Inigin »

Erwan G a écrit : sam. mai 11, 2024 11:08 pm Est-ce que quelqu'un a fini la Cinquième saison de N. K. Jemisin ?

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Je n'arrive pas à rentrer dedans et je ne comprends pas trop pourquoi. Ce n'est pas mauvais mais il y a un je ne sais quoi qui me bloque.

Oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui : 7 personnes du Club de lecture du (Dédale à l'époque) l'ont fini. Il a eu 7 en moyenne (mais j'ai mis plus).
Il faut persévérer, c'est un ouvrage saisissant (j'ai fini la trilogie, dont c'est le meilleur).

La bonne nouvelle c'est que si la première histoire te bloque, il y a deux autres trames narratives, donc c'est reposant.
Mais de façon générale le contexte est horrible (c'est un livre sur une forme d'esclavage) donc il faut s'accrocher, aussi, émotionnellement.
Grace aux Lucioles, LA librairie de Vienne, pour ne pas dire de l’Isère,
Je note que nous avons les mêmes crèmeries.
Dernière modification par Inigin le dim. mai 12, 2024 9:08 am, modifié 1 fois.
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Talisker »

Erwan G a écrit : sam. mai 11, 2024 10:11 am Image

IRONOPOLIS
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Tout plein de choses intéressantes et poétiques.


Je ne poste jamais sur ce fil, mais je le lis très assidûment. Je pioche dans vos avis pour sélectionner mes futures lectures, et les tiens en particulier m'inspirent et me donnent envie de lire des choses auxquelles je n'aurais probablement pas accordé d'attention autrement.

Donc merci.
Il en va des librairies comme du whisky: ce sont des passions auxquelles il vaut mieux s'adonner seul. Pendant qu'on boit un single malt de quarante ans d'âge, ce serait dommage de se déconcentrer en bavardant avec quelqu'un. - François Weyergans
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

Merci, c'est sympa de faire un retour et si tu te lances dans Ironopolis, je suis preneur d'un retour !
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

Inigin a écrit : dim. mai 12, 2024 9:05 am
Erwan G a écrit : sam. mai 11, 2024 11:08 pm Est-ce que quelqu'un a fini la Cinquième saison de N. K. Jemisin ?

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Je n'arrive pas à rentrer dedans et je ne comprends pas trop pourquoi. Ce n'est pas mauvais mais il y a un je ne sais quoi qui me bloque.

Oui, oui, oui, oui, oui, oui, oui : 7 personnes du Club de lecture du (Dédale à l'époque) l'ont fini. Il a eu 7 en moyenne (mais j'ai mis plus).
Il faut persévérer, c'est un ouvrage saisissant (j'ai fini la trilogie, dont c'est le meilleur).

La bonne nouvelle c'est que si la première histoire te bloque, il y a deux autres trames narratives, donc c'est reposant.
Mais de façon générale le contexte est horrible (c'est un livre sur une forme d'esclavage) donc il faut s'accrocher, aussi, émotionnellement.

Merci de la réponse.

J'allais le finir, de toutes façons, mais j'ai l'impression de lutter contre un texte alors que je n'en vois pas réellement les défauts, si ce n'est la prévisibilité de certains éléments. Je n'arrive pas, je pense, à me sentir lié aux personnages et je manque totalement d'empathie pour eux.

Ça me fait un peu le même effet que le tome 1 de Teixcalaan : c'est objectivement peu croticable mais en même temps, je m'ennuie.

Mais bon, pas au point de vermeriser le bouquin. Le seul à avoir subi ce traitement a été le tome 1 des Seigneurs de l'instrumentalité de Cordwainer Smith. Et pour cause, il n'y a rien qui va dedans. Cela s'expliquait peut être au moment de sa sortie, mais le lire aujourd'hui a à peu près autant d'intérêt que de lire un roman espagnol de chevalerie du XVIIème siècle qui n'est nest pas Don Quichotte pour quelqu'un qui ne se spécialise pas dans ce domaine précis...

Inigin a écrit : dim. mai 12, 2024 9:05 am
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Je note que nous avons les mêmes crèmeries.

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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Inigin »


J'allais le finir, de toutes façons, mais j'ai l'impression de lutter contre un texte alors que je n'en vois pas réellement les défauts, si ce n'est la prévisibilité de certains éléments. Je n'arrive pas, je pense, à me sentir lié aux personnages et je manque totalement d'empathie pour eux.
Ce sentiment va amttha changer dans les 20-30 dernières pages.  :D
Mais bon, pas au point de vermeriser le bouquin. Le seul à avoir subi ce traitement a été le tome 1 des Seigneurs de l'instrumentalité de Cordwainer Smith. Et pour cause, il n'y a rien qui va dedans. Cela s'expliquait peut être au moment de sa sortie, mais le lire aujourd'hui a à peu près autant d'intérêt que de lire un roman espagnol de chevalerie du XVIIème siècle qui n'est nest pas Don Quichotte pour quelqu'un qui ne se spécialise pas dans ce domaine précis...
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