Ce qui a été perdu lors du cataclysme : presque tout, presque tous. Mais il reste tant de beauté : le crépuscule dans ce monde transformé, une représentation du Songe d'une nuit d'été sur un parking, dans la localité mystérieusement baptisée St. Deborah by the Water, avec le lac Michigan qui brille à cinq cents mètres de là.
"Écoute, Laura, je ne veux pas me disputer. Cette grippe est très grave. C'est du jamais-vu.
- Quoi donc ?
- Cette grippe, Laura. Hua m'a dit qu'elle se propageait à toute allure. Je crois que tu devrais quitter la ville."
Deux indices :La veille, on avait annoncé l'apparition alarmante d'un nouveau virus en république de Géorgie, en avançant des chiffres contradictoires sur le taux de mortalité et le nombre de victimes. On avait donné peu de détails. Les médias avaient baptisé ce virus "la grippe de Géorgie", nom que Jeevan trouvait d'un charme désarmant.
Cher journal,
Je sais qui il est. je sais exactement qui est BOB. Ce qu'il est. Je vais le dire à tout le monde. Il faut que tout le monde le sache.
Quelqu'un a déchiré des pages de mon journal, des pages qui m'aidaient à comprendre les choses... des pages avec des poèmes, des pages d'écriture, des pages intimes.
J'ai tellement peur de la mort.
J'ai tellement peur que personne ne me croie avant que je prenne ce siège qui m'est réservé quelque part dans les ténèbres. Je vous en supplie, ne me détestez pas. Je n'ai jamais voulu voir les collines et le feu. Je n'ai jamais voulu le voir ni le faire entrer chez moi.
Je t'en prie, Journal, aide-moi à expliquer à tout le monde que je ne voulais pas devenir ce que je suis. Je ne voulais garder aucun souvenir de lui. J'ai seulement fait ce que n'importe qui, dans la même situation, aurait fait...
J'ai fait de mon mieux.
Dallben secoua la tête. « Nul ne connaît son nom ni son visage. Il porte un masque de bois de cerf, et c'est pour cette raison qu'on le surnomme le Roi Cornu. J'ignore quels sont ses desseins. Je soupçonne l'influence d'Arawn, bien que je ne sache de quelle manière. Je te le dis pour ta propre protection, ajouta Dallben. D'après ce que j'ai vu ce matin, tu as la tête farcie d'âneries concernant les faits d'armes. Quelles que soient tes illusions à ce sujet, je te recommande vivement de les oublier sur-le-champ. Un danger inconnu te guette de tous côtés. Tu es à peine à l'aube de l'âge d'homme, et il est en quelque sorte de ma responsabilité de veiller à ce que tu l'atteignes, si possible entier. »