Tybalt (le retour) a écrit : ↑lun. mars 04, 2024 6:35 pm C'est une vision du monde très pessimiste (et aussi potentiellement une prophétie autoréalisatrice un peu "facile"). Et puis bon, Dune est sans doute un chef-d'œuvre de la SF, mais ce n'est pas une thèse d'histoire ou de philosophie politique non plus.
Et puis c'est le deuxième volet d'une trilogie, toujours le plus sombre. Un peu comme si on voulait énoncer des généralités sur la vie de famille à partir du dénouement de L'Empire contre-attaque. Bonjour l'angoisse...
En tout cas, je suis content de voir que le film complexifie le propos du livre et nuance la figure messianique de Paul, qui, de mémoire, ne m'avait pas fait l'effet d'un modèle de nuance, du moins dans le premier livre (le seul que j'ai lu). Je suis très curieux de voir le film.
(Je précise que je n'ai pas encore vu Dune 2)
Dans une interview, Villeneuve disait qu'à la sortie du bouquin, Herbert avait exprimé sa frustration de n'avoir pas été compris, dans le sens où les gens voyaient Paul au premier degré comme un personnage positif, un héros classique, alors qu'il voulait justement dénoncer le risque de l'homme providentiel. Il a écrit Le Messie de Dune pour appuyer ce propos, et je me souviens d'avoir détesté le bouquin quand je l'ai lu à 15 ans dans la foulée de l'autre que j'avais adoré. C'est en les relisant à 30 que j'ai saisi ce qui est en germe dans Dune et qui devient une réalité dans le Messie. Et j'ai trouvé ça génial.
Et donc, pour en revenir à Villeneuve, il assume d'avoir anticipé sur Le Messie pour qu'il n'y ait pas cette ambiguité qui avait tant frustré Herbert.