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Inigin
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Re: [cinÉtic] Système, commentaires, CR de campagneS (Index

Message par Inigin »

(je poste ici parce que tu en parles : ne me considérant pas comme un couillon, il ne t'en reste que 4 pour ta conférence à Lausanne).
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Warzen
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Re: [cinÉtic] Système, commentaires, CR de campagneS (Index

Message par Warzen »

Inigin a écrit :(je poste ici parce que tu en parles : ne me considérant pas comme un couillon, il ne t'en reste que 4 pour ta conférence à Lausanne).
Inigin, teneur de stand.
Zut, moi qui pensais qu'il n'en avait que 2 comme beaucoup de monde... Ce Wenlock, quel surhomme !!! :P
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Re: [cinÉtic] Système, commentaires, CR de campagneS (Index

Message par XO de Vorcen »

Mort de rire ! Jaune le rire mais rire quand même.
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Wenlock
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Re: [cinÉtic] Système, commentaires, CR de campagneS (Index

Message par Wenlock »

Et pour ceux que ça pourrait intéresser, la campagne Tal Endhil est en train de se doter d'un wiki !
Dernière modification par Wenlock le mar. sept. 29, 2015 1:20 pm, modifié 1 fois.
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Piouh
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Re: [cinÉtic] Système, commentaires, CR de campagneS (Index

Message par Piouh »

Tiens, question : Comment as-tu géré Urgrand lors du dernier épisode, d'un point de vue système, pour qu'il apparaisse si fort et indestructible?
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Wenlock
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Re: [cinÉtic] Système, commentaires, CR de campagneS (Index

Message par Wenlock »

Héhé... j'avais justement failli mettre un petit encart technique à ce sujet (mais j'ai eu la flemme). Je mets une balise "spoilers" pour que les autres joueurs que Humphrey ne "rationalisent" pas trop leur Némésis (lui, il sait déjà à peu près tout ça) :
Spoiler:
Avant tout, le système de magie qu'on emploie sur Tal Endhil (car cinÉtic intègre plusieurs variantes, celle-ci est "l'historique" : gritty et complexe) est divisés en "Arts Magiques" (les Domaines) comprenant chacun 4 ou 5 "Disciplines" (les Talents), définissant ce qu'on peut faire avec.
Et chaque Art est généralement très vaste, par exemple la Psychée (ou "Mentalisme") que manie Andréas contient les Disciplines : Aliénation (faire des trous dans la tête des gens, leur faire perdre la mémoire, inhiber certains souvenirs, faire des "attaques psychiques" assez teigneuses, rendre les gens fous, les "légumiser"...), Empathie (lire les pensées -profondeur et clarté variable- et les émotions, puis les influencer subtilement... l'Empathie est aussi sensible au Songe immédiat), Projection (repérage et perception à distance, permet de faire aussi de la télépathie sur qq'un de réceptif et consentant ; à haut niveau, permet les attaques mentales par "télépathie agressive"), Chimère (créer des illusions "sensibles" ou des folies récurrentes... qui peuvent se transmettre ou s'auto-alimenter) et Sonde (lire les traces émotionnelles et parfois les souvenirs marquants laissés sur un lieu ou un objets, voir sur un cadavre).
Si Andréas ne maîtrise vraiment que la Projection et la Chimère, il peut employer les autres Disciplines (mais il n'y a pas de score, donc c'est "Domaine tout seul") et a déjà démontré qu'il était capable de faire des choses assez impressionnantes avec ses scores pourtant"moyens" en la matière (ça dépend des circonstances, de la possibilité de commencer par un rituel...).

Urgrand, lui, emploie l'Anima, c'est à dire la magie du vivant : "accélérer la croissance, augmenter ses capacités physiques, transmettre ou guérir des maladies, manipuler les fonctions corporelles d'autrui, maîtriser les créatures "simples" (les insectes, les petites bêtes...), détecter les créatures vivantes, identifier leur lignage ou leurs maladies... C'est encore un art assez coûteux en énergie, mais tant qu'il y a des arbres et des bestioles à proximité, on peut toujours tirer sa force d'un sol fertile ou sacrifier un mouton pour alimenter ses sorts. Et si l'on est malin (ou qu'on connaît bien l'anatomie humaine), on peut produire des résultats assez saisissants avec de petits sortilèges pas trop gourmands.
Les échecs se payent néanmoins au prix du sang."


Par ailleurs, la magie produisant des Difficultés élevées (somme des paramètres x2, +éventuelle "résistance"), les mages sacrifient fréquemment des pions en Fatigue (1 pion = +2) et même en Blessure (1 pion = +4) pour booster leurs jets : c'est important pour la suite.

Ce que les joueurs ont découvert en l'affrontant, c'est qu'en plus d'être un sorcier "animiste" plutôt balaise (Antagoniste niveau 5, ça lui fait des Potentiels entre 12 et 16 dans ses Disciplines) et d'utiliser certains artefacts puissants (Andréas pense avoir détecté au moins un "focus" en l'affrontant), Urgrand est particulièrement doué pour le "transfert d'Essence", c'est à dire qu'il peut vampiriser largement toute la biosphère autour de lui (y compris ses adversaires, quoiqu'ils résistent d'avantage que les plantes) pour alimenter sa magie ... et notamment ses sorts de régénération.
Autrement dit, tant qu'il y a du "vivant", Urgrand peut constamment régénérer ses blessures, booster ses sorts comme un bourrin (c'est pas grave puisqu'il régénère) tout en vampirisant ses ennemis (c'est comme ça qu'il a tué Rohanan et achevé le Grêlé) : ça fait une combo assez monstrueuse.

Pour donner un exemple concret : mettons que notre vilain sorcier ait un score de 15 en "Vampiriser la biosphère" et 16pE. Un sort avec les paramètres Vitesse d'Exécution (VE) 5 (1 Tour), Zone 3 et Profondeur 2 lui fait une Difficulté de 20. Mettons qu'il sacrifie 1 pion en Blessure, le voilà à (15+4) 19 avant de jeter les dés, et le sort va lui rapporter des points d'Essence égaux à MR+5 (Zone+Profondeur), éventuellement x2 suivant la "richesse" de la biosphère autour de lui (vampiriser un humain, par exemple, c'est x2 : miam !). Même dans une forêt maigrichonne en haute altitude au printemps, ça veut dire que s'il fait 7 aux dés (MR6), Urgrand ramasse illico 11 points d'Essence qui feront du bonus à ses sorts suivants.
Mettons qu'il commence par Régénération : avec VE6 (le temps d'y penser), Blessure 2 (1x2), ça lui fait une Diff.16 pour régénérer instantanément le point sacrifié en Blessure au tour d'avant, c'est même plutôt facile pour lui... Maintenant imagine qu'on soit en Duel magique et qu'il ne perde pas ses pions en Tension : en conservant une VE de 6 et en répartissant sa Mise boostée de 11 points d'Essence entre deux sorts différents, il peut dans le même Tour :
__vampiriser quelqu'un à distance de corps à corps ([VE6, Cible 1, Distance 1, Puissance 6]x2 + disons une Résistance de 10 = Diff. 38, mettons qu'il y mette 8pE +12 (3 pions en Blessure) +11 d'Essence = 31, ça se joue), donc lui causer une Blessure 6+MR : sur un 9 aux dés (MR2), son adversaire pète probablement sa limite critique (Blessure 8 ) et lui vient de ramasser 16 pts d'Essence !
__régénérer 3 pts de Blessure avec ce qu'il vient de pomper à l'ennemi (VE6, Blessure 6 = Diff. 24, mais il lui reste 5pE +16 = 21, ça devrait pas être bien dur), régénérant les trois pions qu'il vient de sacrifier.

Comme en plus les PJ étaient terrifiés et qu'ils n'osaient pas vraiment attaquer, il avait régulièrement 1 Tour tranquille pour balancer des sorts de brutasse entre deux attaques.

Encore plus fun : après avoir siphonné un coin de forêt, notre Urgrand lance un sort [VE2, Durée 3, Augmentation 6 = Diff.22], et sa Force physique vient de passe Ech*2 pour toute une Séquence : pour peu qu'il utilise une arme de contact ou de jet, il double les dommages.

Bref, si tu ajoutes un focus (qui lui permet d'avoir mettons 15 ou 20 pts d'Essence en stock) et qu'il a le temps de se préparer au combat, tant qu'il n'est pas au fond d'une carrière de sable, le seul moyen de le vaincre est encore de lui infliger 10 ou 12 pts de Blessure d'entrée de jeu : c'est pas de la tarte.

C'est d'ailleurs la même chose avec Lorkan Elakhendil (quoique celui-là soit encore pire, question puissance pure) : tant qu'il y a du feu à proximité (et il peut enflammer presque tout ce qui est "combustible" rien qu'en le regardant), il est virtuellement intuable.
Dernière modification par Wenlock le mar. avr. 16, 2013 4:54 pm, modifié 1 fois.
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Re: [cinÉtic] Système, commentaires, CR de campagneS (Index

Message par Wenlock »

Et dans la série "gros spoilers bien gras", je conseille à nos lecteurs non-joueurs de jeter un œil aux "secrets" emboîtés de cette page de notre nouveau wiki des Marches du Nord.
J'aime bien faire bisquer mes joueurs. :twisted:
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Re: Extrême-Orion : la fin de l'astéroïde maudit...

Message par Wenlock »

Il était grand temps que je poste ce CR d'Extrême-Orion : mon "panneau de contrôle" indique qu'il a été commencé le 29 novembre dernier, les joueurs de cette campagne le réclamaient avec une insistance grandissante et comme, là encore, on continue à jouer, si je m'en occupe pas vite je rattraperai pas le retard...

L'Épisode qui a conclu la trilogie des Chiméronautes sur l'astéroïde de l'enfer (voir les épisodes 3 "Space Hulk" et 4 "Labyrinthe") a d'abord été un petit exercice d'écriture pour moi, vu que l'épisode devait intégrer diverses demandes et propositions : "Argentarbre" (Harmonie) m'a beaucoup rappelé qu'elle avait fait inscrire dans le setting, lors de sa création commune, des "dissidents médians" qu'on avait toujours pas vu ; "Moïse" m'a rédigé un nouvel historique encore un peu plus détaillé de la difficile jeunesse de Vlad "le dégénéré" dans l'Union Géno-Soviétique de Sirius (son enfance sur Ursa, ses années à la faculté de génétique, tout ça) et si les joueurs s'amusent toujours bien (de ce qu'ils en disent, et je les crois), ils voudraient maintenant qu'on rejoigne la continuité de la campagne et les magouilles barbouzardes interstellaires, ne serait-ce que pour recommencer à explorer le secteur d'Orion avec leur cher vaisseau, vaisseau qu'il était grand temps de remettre en vol pour que notre nouveau joueur, Guile, puisse prendre en main son perso de pilote.
J'ai donc proposé d'emballer tout ça en un dernier et
court épisode sur Sergueï avant de repartir vers l'espace infini et ils ont accepté, mais les joueurs n'imaginaient pas que la mise en œuvre serait aussi... "littérale" : j'ai collé un compte-à-rebours sur le cimetière d'épaves. Avec un nappage de parodie parce que bon, ça faisait 6 séances que c'était "Saving Private Ryan" et on avait tous besoin d'un peu de détente.

Extrême-Orion, Épisode 5 : "COMPTE À REBOURS"
Lors de l'épisode précédent, après une longue reptation dans les couloirs du labyrinthe d'épaves, moult combats sanglants et plusieurs poursuites haletantes (si, si), nos héros sont finalement parvenus à retourner vers leur vaisseau-mère pour le découvrir siphonné de son air, de son énergie et piégé par l'ennemi. Ils sont très, très énervés, mais un peu plus reposés qu'ils ne l'ont été depuis leur arrivée sur l'amas et bien décidés à ne pas se laisser faire...

SÉQUENCE 1 : "Muha-ha-ha-ha-ha !"
Vu le résultat "explosif" obtenu par Vlad et Tang'Ho en tentant de désarmer la bombe fixée sur la porte étanche séparant la soute des quartiers de l'équipage, Vincent Panjari (qui commence à être rompu à l'exercice) et Harmonie (qui s'y connait plutôt bien) décident de reprendre la tête des opérations de déminage en commençant par vérifier toutes portes et toutes les issues pour repérer et marquer les pièges que Jiang-Jia, Amar (encore diminué mais en cours de rétablissement, c'est l'avantage d'avoir changé d'Épisode) et Vlad vont désormais désactiver patiemment et prudemment.
Le Centauri et la Médiane remontent ainsi tout le pont inférieur puis l'échelle de coupée, guidé par les senseurs de la navette maniés par Sophia (qui trouve que la signature énergétique est anormalement basse dans le vaisseau-mère)...
Et, dans la coursive du pont supérieur, ils trouvent une grosse tresse de fils métalliques de qq 15cm de section, dansant dans le couloir en microgravité sous l'effet de son propre champ magnétique en laissant de très méchantes marques noirâtres quand il heurte (ouvent) une cloison ou l'encadrement d'une porte "Et ben je crois qu'on sait où est passée toute l'énergie du vaisseau..." Sortant de la salle des machines, l'énorme câble dénudé sous haute tension émet tellement d'électricité statique en se tortillant dans l'atmosphère raréfiée du vaisseau qu'il déclenche à 1m de distance le bouclier énergétique de Panjari, ne peut être touché qu'à leurs risques et périls, siphonne le courant produit par leur réacteur à fusion (qu'on peut voir clignoter et tourner gaiement par la porte ouverte de la salle des machines) et l'emporte par le sas vers le corridor flexible toujours ancré au Macau Dolphin, leur interdisant l'accès à tout le pont supérieur, sauf vers le poste de pilotage. "Mais c'est peut-être pas un hasard ?!" annonce prophétiquement Harmonie, qui se méfie d'un nouveau piège. Sauf qu'après une inspection poussée, la seule chose qui clignote anormalement dans le cockpit, c'est la console de com, la seule à être encore alimentée... Son petit voyant clignote d'une manière bien tentante pour quelqu'un d'aussi puérilement curieux que Vincent Panjari, qui y reconnaît l’œuvre d'un autre mégalomane et se doute qu'il va tomber sur un message ricanant du chef des "noodle-people".

Mais avant de céder à la tentation (et au cliché), il veut savoir où il en est : pendant qu'Harmonie démonte la fameuse trappe de visite qui leur a déjà permis de passer directement de la cale à la salle des machines à l'Épisode 1 (elle a tellement été utilisée depuis que c'est presque un accès "normal") et, quoique son propre scaphandre soit trop volumineux pour qu'elle s'y glisse, la Médiane découvre de l'autre côté, à la lueur de sa lampe, une sorte de grande toile d'araignée blanchâtre, composée de fils tendus en tous sens à travers la salle depuis le régulateur de flux du réacteur, où ils maintiennent en place une poignée de câble et une valve de réglage que Vlad connaît bien :
"Et c'est important, la valve de machin du régulateur de truc ?
_Oui mon amour, car si elle saute, le régulateur entre en court-circuit, le réacteur à hydrogène surchauffe et, quelques minutes plus tard, quand tous les fusibles ont fondu, le tout explose et disperse la Chimère en petits morceaux calcinés dans l'espace.
_Mais... c'est pas la méthode que...
_C'est exactement la méthode que j'ai employé pour faire sauter les cargos après que le Secutor les ait pillé ces trois derniers mois, oui.
_Ah. Mais... c'est une technique standard médiane ?
_Non, c'est juste la meilleure quand on a le savoir-faire technique et qu'on est vraiment malin..." lâche l'ingénieur d'un ton tendu.

Rejoint par Vlad, Harmonie et Tang'Ho, Vincent prend une pose avantageuse devant l'écran holographique de la console, réajuste le vibro-sabre cetan à son côté [rien que le mime de Cancrela lui a valu des points de Réactions !] et appui d'un geste impérieux sur le bouton clignotant avant de déclarer d'un ton plein de suffisance : "Dr Noodle, je présume ? Je suis Vincent Panjari, commandant du vaisseau indépendant la Chimère !". Mais sa performance est perdue pour son interlocuteur, puisque l'hologramme se résume actuellement à un rectangle tressautant qui change constamment de place dans la zone de projection. "Mais-heu, c'est nul ! C'est quoi ça ? _Ça arrive lorsqu'on essaye de transmettre une image 2D ou très mal réglée à une console holographique, explique Hansou par la voix de Tang'Ho : laisse-moi arranger ça."
Pendant que l'androïde trifouille la console, l'image se stabilise en effet à la verticale, prend un peu d'épaisseur ("Ah non tu vois : c'est juste le canal d'émission holo qui est mal réglé de son côté, attends... ") et commence à afficher (à l'envers) une vague forme ronde puis une silhouette bleutée, régulièrement hachées par de gros carrés pixelisés pendant que des monosyllabes entrecoupées de parasites résonnent dans le poste de pilotage. Il faut encore à tang'Ho un peu de bricolage mais, soudain, la tête chauve au crâne presque vertical et grisâtre (enfin : bleuté, parce que Tang'Ho n'arrive pas à améliorer la balance des couleurs qui doit être pourrie dès la source) d'un Mens apparaît finalement dans le bon sens, les crépitements prenant alors la forme d'une voix sarcastique qui parle en Sirian (la langue de l'UGSS) : "... et c'est ainsi que la fin de mon plan machiavélique sera aussi la vôtre, muhahahahaha ! _Heu... j'vous demande pardon mais, à cause de votre transmission foireuse, on a pas eu le début, là. Ça vous dérange pas de répéter votre plan machiavélique ?"
Si Tang'Ho/Hansou retiennent difficilement un fou-rire, Harmonie est horrifiée par l'espèce d'excroissance molle qui pend au bas du visage du Mens, sans doute victime d'une terrible mutation ("Ben non, c'est un double-menton, ça. Ça arrive quand on est bien gras. _Mais... non, enfin ! Pas au magnifique génome médian ! _La preuve que si : si tu manges trop de capitalistes décadents, tu finiras obèse, faut le savoir...") et Vlad reconnait bientôt cet œil bionique, tout à fait contraire à la bio-éthique soviétique, qui mange tout l'orbite gauche du terrible Professeur Gregorius NKV-203 !

Pendant qu'Harmonie déduit qu'il doit être vraiment très vieux (ou son prénom vraiment rare) pour avoir un matricule de ce genre, son compagnon est submergé par les souvenirs traumatiques de ses études : la honte de notes catastrophiques dans les cours d'introduction à l'ingénierie génétique (pour être précis, Vlad avait parfois la moyenne alors que la majorité de la promo plafonnait à 2/20), les permanentes brimades de ce chercheur aussi génial que méprisant qui détestait enseigner aux "avortons de première année" et sa soudaine disparition, il y a plus de 20 ans, lorsque le Parti a mis à l'index ses recherches sur l'intégration cybernétique*. Vladimir se tasse bientôt derrière une console en gémissant d'angoisse :
"Il ne faut jamais faire répéter le Professeur Gregorius !
_Oui ben il a qu'à transmettre correctement, Gregotruc !
_Mais, qui es-tu, bon sang ?!" s'exclame alors le Professeur presque étouffé par la rage en découvrant Vincent sur son propre écran. "Passe-moi ton chef, espèce de crétin dégénéré !
_Je suis justement le Commandant Panjari, le chef de ce vaisseau.
_Grogneu meugneuh, gna !
_Silence, avortons ! Papa parle au monsieur !
_Et depuis quand tu es le commandant, toi ? La Chimère est un bien communautaire géré en coopérative !
_Voilà, c'est tout à fait ce que j'ai inscrit sur les papiers pendant que j'étais tout seul à l'Office Fédéral...

_Passe-moi Vladimir RUS-4728-1984, sous-homme !
_Je... je suis là kamarad Professeur.
_Non mais dis, Vlad, c'est moi qui cause là, retourne claquer des dents dans ton coin. Donc, cher Professeur, si vous pouviez nous répéter le plan démoniaque, qu'on puisse tous partager votre hilarité sardonique, ce serait bien urbain, merci."
Entre le scientifique à l’œil bionique et le commercial décomplexé, une amusante guerre des nerfs va alors se jouer, Vincent réussissant à titiller suffisamment Gregorius pour l'empêcher de mettre fin à la conversation (alors qu'il a autre chose à faire et, de son côté, un public de mutants qui font les marioles pendant la transmission) et lui faire rejouer la présentation holographique illustrée (!) du plan machiavélique, retarder celui-ci et permettre à Hansou de localiser la source du signal.
[Ce Duel social a commencé par un "Assaut", c'est à dire un premier jet en opposition pour déterminer les Priorités et les conditions d'entrée en Duel : ça sert principalement lorsque tout le monde dégaine soudain son flingue à la table de poker ou qu'on débarque en plein procès en brandissant la preuve ultime, mais ça a ici permis au Centauri de salement déstabiliser Gregorius d'entrée de jeu : la mise du Professeur illico réduite de 5 points (quoique regagnés dans les tours suivants au fur et à mesure qu'il reprenait l'habitude des conversation civilisées, le contrôle de la transmission et de son audience mutante) n'a pas été capable de résister aux attaques de Vincent Panjari qui, régulièrement aidé par les renseignements que lui chuchotaient ses collègues, a ainsi tiré plein d'infos du scientifique mégalomane avant de lui raccrocher au pif.]
*si tu te souviens que Vlad a plus ou moins 30 ans et que tu fais le calcul, public adoré, tu réaliseras qu'il était en première année de génétique autour de 8-9 ans, ce qui est en fait normal pour les Médians qui grandissent très vite, atteignent l'âge adulte autour de 10 ans et sont complètement décatis à 40 (c'est notamment en tâchant de comprendre pourquoi que Vlad a eu des ennuis. Harmonie, par exemple, n'a pas encore 17 ans et elle est dans l'armée depuis son 12° anniversaire : si on ajoute à ça le relatif "infantilisme" dans lequel le Parti maintient ses ouailles, ça explique souvent le côté "adolescent" des Médians de touts poils, dont la maturité émotionnelle ne rattrape jamais vraiment l'âge "social".

La présentation vidéo merveilleusement pompeuse et mal fichue du Pr. résume ses recherches "révolutionnaires" pour créer une nouvelle race médiane capable de survivre dans le vide spatial, son départ de l'UGSS avec ses premiers spécimens et son installation dans la ceinture extérieure de Shenqi-Liù avec un vaisseau-génération baptisé Haplo ("l'unique") et habilement camouflé dans un astéroïde ("Mouais, vous voulez juste pas admettre que vous vous y êtes crashé comme une merde, quoi..."). Gregorius y a bientôt adjoint les restes d'une station spatiale abandonnée (l'installation temporaire qui a permis la construction de Mantile) avant d'attirer ou de remorquer à lui toutes les épaves disponibles du système et les aérolithes ferreux nécessaires au fonctionnement de son laboratoire comme à la vie de ses créatures. Le tout se termine par un petit schéma animé du départ imminent du vaisseau, après sa libération de l'amas de carcasses qui le recouvrent lors d'une série de puissantes explosions, dans 3h48 minutes (tatatiiiiiin !).

Mais parce qu'en espionnant les conversations radio des PJ (et quelques autres entre les Secutors) il a reconnu Vlad, son « élève préféré » ("Moi ?! Mais il me détestait ! _Moins que les autres, apparemment.") dont l'équipe a fait preuve de bravoure et d'intelligence dans le labyrinthe d'épaves, plutôt que de condamner sans appel leur brillant pool génétique à l'extinction, Gregorius a décidé d'être magnanime en leur faisant cadeau d'un fond de carburant ("Notre hydro ! Ce cinglé a siphonné tout notre hydro-fuel !") qui leur permettra d'échapper à la destruction s'ils parviennent à passer l'épreuve qu'il a installé dans leur salle des machines (un bon moyen de s'assurer qu'ils auront autre chose à faire qu'à ruiner ses plans d'ici le décollage). Dans le couloir, le câble électrifié se tend brusquement, se détache et fille à toute vitesse par le sas vers le Macau Dolphin. Traumatisé par ses souvenirs d'études et quelques remarques acerbes de Gregorius (qui lui infligent illico des Dommages Psychologiques), Vlad est rapidement rassuré et remis en selle par sa chérie, qui fait en cela preuve de beaucoup plus de psychologie que d'habitude.
C'est d'ailleurs encore "par pure bonté d'âme" que le Professeur décide de retarder un peu l'explosion (le compte à rebours qui s'affiche désormais passant soudain à 5h15)... et pas du tout parce qu'Hansou vient de pénétrer dans l'archaïque réseau qui relie (par des lignes téléphoniques !) Haplo, les ordinateurs de bord de plusieurs épaves sur l'amas (dont le Macau Dolphin, le Selangor Beluga, la fameuse station spatiale...) et les rejetons de Gregorius en train de poser les charges, le pilote-hacker venant d'y mettre un boxon pas possible et de ralentir nettement les préparatifs de décollage. Il n'y a néanmoins pas de temps à perdre et Panjari met brusquement fin à la transmission, coupant le Professeur en pleine déclaration pompeuse sur "les suites de son œuvre grandio-bip" pour compiler quelques infos avec le reste de l'équipe (dont les membres ont presque tous tiré des informations utiles de la transmission à coups de Psychologie, de Piratage, de Déduction, etc.).
Notamment, entre l'isolement des bruits de fond par Hansou et le nombre de "terminaux téléphoniques" repérés sur le réseau, il doit rester à Gregorius moins d'une 20aine de créatures, dont exactement 6 "gros" dispersés sur l'amas pour poser les explosifs. Par ailleurs, Harmonie trouve que l'animation figurant la libération d'Haplo semble effectivement cohérente avec 6 foyers de détonation et pense que l'esprit maniaque du Professeur a peut-être bien révélé l'emplacement des charges, qu'elle est plutôt d'avis d'essayer de neutraliser. Elle a également commencé à étudier avec Sophia l'enchevêtrement joliment pervers de fils blanchâtres reliés au réacteur à fusion, qui ont manifestement été mouillés pour les geler et les rendre extrêmement cassant : l'ensemble forme une accumulation de pièges tous plus vicieux les uns que les autres avec de faux détonateurs, des redondances, des charges secondaires dissimulées dans toute la salle des machines... mais les deux copines en tirent finalement un schéma exploitable de l’œuvre explosive perverse de Gregorius et d'un de ses "méga-noodle", comme l'atteste la banque d'organes médians de l'infirmerie où quelqu'un s'est manifestement taillé un solide banquet (exit les "pièces détachées" de Vlad).

4h47
À partir de là, je trace un gros timer sur le tableau blanc, que j'actualise au fur et à mesure du jeu : j'aurais préféré avoir un gros compteur rouge sur l'écran du PC, mais j'en ai pas trouvé que je puisse effectivement modifier "à la main". À raison de 15 à 45 minutes par Scène, ça a quand-même bien mis la pression. :twisted:
Quoi qu'on dise de son commandement, le Centauri distribue les tâches [et du bonus d'organisation] :
_Amar, malgré ses blessures, transfère un peu des maigres réserves d'énergie de la Harpie vers les scaphandres de ses compagnons, histoire que nos héros ne décèdent pas d'asphyxie bien avant la fin du compte-à-rebours,
_Hansou commence à programmer un mouchard qui, introduit dans les systèmes de navigation d'Haplo, devrait leur révéler la position du vaisseau-génération via le Stream (le réseau interstellaire) même si Gregorius parvient à s'enfuir,
_avec un coup de pouce de Vincent, le schéma du méga-piège et l'assistance disciplinée de Jiang-Jia ("Et pas de bricolage à la con, ou tout le monde meurt ! _Jiang-Jia tout bien ! Toi content !"), Vlad et Amar s'attaquent au déminage de la salle des machines qui va les occuper longtemps,
_avec l'expérience de pilleuse d'épaves de Sophia et l'excellente connaissance du marché noir de Wendy l'intendante, Vincent cherchent à équilibrer le bilan financier (surtout qu'on vient de leur siphonner plusieurs hectolitres d'hydro-fuel à 10 $tellars le litre) en établissant la liste d'une 15aine de "trésors" qu'ils peuvent matériellement atteindre, ramener à la Chimère et entreposer avant l'explosion, histoire de partir avec un maximum de butin dans les soutes.

SÉQUENCE 2 : 3h42
Après avoir chauffé la salle des machines avec le réchaud de campagne de Jiang-jia pour détendre les fils et faciliter leur désamorçage, Vlad et Amar ont patiemment neutralisé chaque piège, chaque détonateur (dont une charge placée sous une boîte pleine d'outils tranchants qui aurait sans doute déclenché de belles réactions en chaîne) et le médian fini de replacer, avec un soupir de soulagement, le régulateur de flux dans son logement.
Il fonce alors rejoindre Sophia, Harmonie et Jackson dans la Harpie à peu près remise en état pour leur premier objectif de pillage : les soutes de l'Andaman Blowfish. Pendant que Vincent dort comme une souche, que Hansou et Tang'Ho remplacent les circuits de l'ordinateur de bord grillés par le pilonnage EMP et que Jiang-Jia monte la garde avec Wendy (oui, bon : ils sont un peu à court de personnel), la navette s'envole vers le grand cargo éventré. Après une habile manœuvre de descente par la large brèche dans la coque, Sophia pose l'appareil dans la plus vaste section de la soute et le reste de l'équipe se disperse parmi les container et les unités d'animation suspendue (où quelques centaines de malheureux colons sont définitivement gelés) à la recherche du "Medicur", la fameuse unité médicale automatisée par laquelle toute ces aventures ont commencé, et de tout le butin qu'ils peuvent réunir : matériel informatique destiné à UranBanner, équipement minier pour les stations du maelström, pièces détachées de véhicules, robots ménagers dernier cri...
Mais un large trou creusé dans le plancher de la soute attire bientôt leur attention, d'autant qu'une foreuse s'y agite encore au fond d'une galerie profonde creusée dans les entrailles de l'astéroïde : ils viennent de découvrir l'une des charges explosives du Professeur Gregorius ! Alors que Jackson et Harmonie observent du bord du puits le gros minuteur fixé sur des barils d'explosifs posés sur la foreuse, un cri de Sophia retentit dans leur com' : un des colosses scaphandriers vient d'entrer dans le sas de la navette, et la navigatrice ne peut que presser désespérément sur le bouton de fermeture pour l'empêcher d'accéder à la cabine de pilotage !

(À quelques pas de là, Vlad vient de découvrir un long tuyau tressé qu'il identifie bientôt comme le "cordon ombilical" d'un affreux bibendum et décide de remonter jusqu'à la source. Pas de bol pour lui, il n'arrive pas au compresseur mais à un gros rejeton qui, les bras chargés de matériels variés, revenait vers son frangin qui venait de l'avertir du combat. Vlad a beau tenter une approche tout en finesse ("Ahem... vous veniez pour le combat ? C'est par là-bas..."), le gros lâche ses paquets, saisi le Médian et le fracasse contre une cloison avant de trottiner à la rescousse de son semblable...).

2h38
Jackson Ibrahim dégaine son cimeterre et Harmonie déploie sa baïonnette rétractile avant de foncer au secours de leur copine, déclenchant un combat spécialement bordélique autour du sas étroit de la Harpie. Pendant que le gros monstre tente à la fois d'allumer les arrivants avec la mitrailleuse à clous qui remplace son bras gauche tout en jouant avec les commandes du sas pour ouvrir la porte intérieure (afin d'écharper Sophia) et fermer la porte extérieure (histoire d'être débarrassé des deux énervés de la lame), Harmonie le harcèle pour l'en empêcher et Jackson, bientôt juché sur le toit de la navette, balance de grands coups de sabre... qui finissent par faire à moitié sauter le bras droit du monstre ! Le gros rejeton, blessé, parvient tout de même à basculer dans la cabine de pilotage avant de fermer la porte aux nez des combattants, pour se retrouver face à Sophia armée d'un pistolet à impulsions : tout en tirant au jugé et à bout portant, la petite Nibelen se faufile entre les sièges et les instruments pendant que la grosse baudruche tente maladroitement de la mitrailler dans un espace trop confiné pour qu'il allonge correctement son bras armé...
Jackson tambourine à la porte et Harmonie s'échine en vain sur les commandes extérieurs de la navette pour forcer l'accès vers la cabine lorsque une vaste silhouette surgit silencieusement derrière elle en levant une énorme hache... quand un avertissement crachote dans sa radio : "Harmo...ie ! Derr....... toi !". La Médiane aurait tout de même été fendue comme une bûche si la clé à molette fétiche de Vlad n'avait tournoyé dans l'espace à la suite de son cri et cogné le casque du second monstre (sans causer d'autre dommage qu'un instant de surprise) avant d'aller se perdre dans les profondeurs de la cale. Profitant de cet instant de distraction, elle se retourne pour tailler de sa baïonnette, engage l'ennemi au corps à corps, encaisse plusieurs coups de genou et de manche de hache qui auraient assommé n'importe quel galactique et, réalisant enfin qu'elle n'a pas à préserver la navette dans cet axe de tir, roule sur elle-même pour prendre la distance nécessaire et tire une décharge de plasma à courte portée dans la poitrine du gros mutant, répandant un nuage de cristaux rosâtres (liquide "amniotique" vaporisé et immédiatement gelé : c'est beau l'espace...) autour de la blessure béante où le métal et le caoutchouc fondus se mêlent à la chaire brûlée.

Dans la cabine, Sophia a enfin réussi à ouvrir à Jackson : le monstre le bouscule pour s'enfuir mais le Sufi de combat le cueille de la pointe du sabre dans un splendide pivot, lardant profondément le monstre qui trébuche contre la cloison du sas où le Cetan le clou immédiatement, enfonçant son sabre jusque à la garde dans le dos du mutant-mitrailleur. S'avisant alors que le casque cuivré d'un second "rejeton" vient de passer devant la porte ouverte (car à nouveau défoncée : c'est la porte de navette maudite), il arme un grand coup de taille et décapite plus qu'à moitié l'adversaire qu'Harmonie avait abattu une fraction de seconde plus tôt (le "double-over-kill" est en train de devenir leur signature).

Le temps que la Médiane victorieuse aille récupérer son chéri assommé, la radio de la Harpie crépite de la voix furieuse de Gregorius : "Mais qu'est-ce que vous faîtes bandes de primates imbéciles !? Vous avez pas le droit de vous en prendre à ma progéniture ni à mon plan ! Je vous avez justement donné un piège à désamorcé pour vous occuper : c'est pas possible de manquer à ce point de concentration !
_On a plié votre piège y a déjà un moment, Professeur. Et on sortait tout naturellement chercher du butin pour rentabiliser le voyage quand vos deux brutasses nous sont tombées dessus !" Le scientifique est un instant soufflé par la révélation, mais sa rage reprend vite le dessus : "Capitalistes dégénérés !!! Puisque c'est comme ça, j'active la bombe tout de suite !"
Et, en effet, toujours posée sur la foreuse qui s'agite au fond du puits, le compte à rebours de la charge à hydrogène accélère brutalement, la lueur d'un gros voyant rouge clignotant lançant des reflets intermittents sur les visières des deux médians (je suis plus à un cliché près, hein)... "Il faut s'enfuir ! _Il faut désamorcer la charge ! _Mais on aura jamais le temps ! _Si ça pète, c'est pas juste l'Andaman Blowfish qui va se faire émietter dans l'espace, c'est un bon sixième de l'astéroïde qui va sauter et... _La Chimère est encore coincée sur le sas du Macau Dolphin ! _Sans bouclier actif. Alors même si c'est pas l'explosion qui détruit notre vaisseau, l'onde de choc et les épaves volant dans tous les sens vont causer des putains de dommages. _Hé ben comme ça c'est clair : on désamorce !"

Sur la Chimère, Wendy tire Vincent de sa couchette : il y a un appel pour lui, d'un type qui ne veut pas se présenter et n'affiche aucune image holo. Le "capitaine" Panjari se traîne donc jusqu'à la console de com et reconnaît immédiatement la voix distingué de Suleiman Al-Hassouan : « Je désespérais d'avoir de vos nouvelles. Comment se passe votre petit nettoyage ?
_Hem... ça se passe...
_Avez-vous mis la main sur un journal de bord incriminant les "pirates" médians ?
_C'est en cours...
_Vous aurez je suppose remarqué la présence d'un bâtiment du Sultanat : l'Ispahan.
_Ah ben oui...
_Vous aurez de même constaté qu'il est engoncé dans des coques d'épaves et du régolite au point de ne pouvoir repartir par ses propres moyens. Mais nous détectons une activité "gravitique" inquiétante.
_Ah parce qu'il reste du monde à b..
_Nous pouvons le commander à distance.
_Oh...
_Monsieur le Conseiller Maranga serait certainement ravi de récupérer ce journal de bord, mais il est encore à cours de liquidités, le temps d'écouler l'hydrofuel que vous lui avez vendu.
_Je ne vous suis plus, là...
_Dégagez l'Ispahan avant de repartir et nous prêterons à Maranga de quoi vous acheter ce journal de bord. Disons 60.000$ ?
_Vendu !
_Quelques charges conventionnelles devraient faire l'affaire, le blindage tiendra. Notez au passage que le Secutor est encore dans votre secteur.
_Ha merde on...
_Ne nous décevez pas, Mr Panjari : vous savez que nous ne sommes guère tolérants à cet égard.»
Blip.

0h06m14s / 2h11
Au fond de son puits, la lourde foreuse danse toujours sur ses lames rotatives et le gros voyant rouge du compte-à-rebours soudain accéléré sautille dans l'obscurité en clignotant follement. Jackson avise un câble qui traîne, Harmonie l'amarre à un anneau dans la cale et tous deux descendent en rappel dans le boyau vertical, à peine assez large pour leurs deux exosquelettes de combat. En posant le pied sur l'engin tressautant (où un bidon d'hydrofuel, la tête nucléaire d'un missile spatial et le détonateur forment un empilement tremblant maintenu au chatterton), la Médiane manque de basculer entre les lames et la paroi élargie par la foreuse qui fait du sur-place depuis le début du combat mais, une fois rétablie et le Cetan l'ayant rejointe, se fait envoyer la hache du gros mutant pour la coincer dans les rotors : mauvaise idée, l'arme est réduite en miettes pendant tous deux manquent de tomber de leur précaire plateforme.
À quatre pattes et presque enlacés sur à peine plus d'1m², ils décrivent à Vlad (par radio) l'appareil de mise à feu et l'ingénieur tente de les guider dans le désamorçage, employant autant sa connaissance de Gregorius que ses compétences techniques.
[Comme c'était un moment critique du scénario, j'ai voulu que l'épreuve soit spécialement ardue : Vlad fait des jets de "Soutien" depuis l'extérieur du puits, tâchant de fournir du bonus aux deux scaphandriers qui font des jets de technique/sabotage plutôt réduits (vues leur Fatigue, Blessures et leur Capacité plutôt médiocres dans ce domaine) ET à deux paramètres, puisqu'ils doivent pendant ce temps se maintenir sur la bombe sans basculer, au risque d'être déchiquetés par la foreuse ! Et, à chaque tentative ratées, le décompte continue...]
Le premier fil que sectionne Harmonie ne produit aucun résultat. Le second raccourcit encore le timer et, après un troisième échec alors qu'il ne leur reste qu'une dizaine de secondes, Jackson lève son cimeterre et l'abat de toutes ses forces, entre ses pieds, fendant net le détonateur [réussite in-extremis avec 1pH : wouhou !]. Alors que le Sufi empoigne le câble pour remonter, Harmonie -rancunière- récupère la tête nucléaire avant de le suivre...
Dernière modification par Wenlock le sam. oct. 19, 2013 4:29 pm, modifié 2 fois.
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Message par Wenlock »

SÉQUENCE 3 : "2h05"
De là, je résume encore plus, parce que j'ai moins de notes, de souvenirs et que je voudrais pouvoir boucler sans y passer des plombes.
Pendant que les deux artificiers-amateurs soufflent un peu et que Vlad fouille la cale à la recherche de sa clé à molette fétiche (c'est finalement sa chérie qui l'a lui retrouvera), on entasse ce qui reste de marchandise dans la Harpie désormais perméable (heureusement que tout l'équipage est en scaphandre), on informe les camarades restés à bord de la Chimère et Panjari dispatche les objectifs :
_comme il semble que la Chimère ne saura décoller qu'au dernier moment, Hansou Carlo est chargé de calculer une trajectoire de fuite optimale à travers la ceinture d'astéroïdes, en comptant sur le fait que l'endroit va alors se transformer en billard cosmique... mais comme il est d'humeur taquine, il se lance dans une tâche différente : calculer des coordonnées de saut quantique vers la station Mantile, de façon à pouvoir partir au tout dernier moment et ainsi terminer son logiciel "traqueur". Introduit dans les systèmes d'Haplo, le vaisseau-génération de Gregorius, celui-ci pourra ensuite leur indiquer sa position à travers l'espace...
_Vlad et Amar (qui n'est guère vaillant) vont eux s'occuper de libérer le vaisseau du sas d'amarrage du Macau Dolphin afin de pouvoir enfin se tirer de cet astéroïde pourri et maintenant condamné à brève échéance.
_Sophia et Harmonie prennent la Harpie pour foncer vers la "queue" de l'astéroïde : elles doivent s'introduire fissa dans le Selangor Beluga pour en récupérer la balise-mémoire qui, depuis l'appel d'Al-Hassouan, vaut 60.000 brouzoufs, après quoi elles doivent localiser un des tunnels creusés par les Rejetons sous les flancs de l'Ispahan et y poser une charge explosive, préparée à partir des "canettes" que Vlad avait gardé du Trafalagar.
_Jackson et Jiang-Jia (puisque c'est le dernier "tech" disponible) enfourchent le dragonfly pour poser la seconde charge sous le nez du destroyer khemite, au plus près du dôme de la station spatiale qui dépasse du labyrinthe d'épaves.
_la Harpie ayant été déchargée en urgence, Vincent, Wendy et Tang'Ho entassent tout le butin dans la soute de la Chimère et l'arriment de leur mieux, anticipant un vol-retour plutôt "turbulent".

La Harpie posée dans un recoin discret, Harmonie et Sophia en descendent, défonce un sas du Beluga , crapahutent un moment à travers l'épave du cargo et finissent par atteindre le poste de pilotage d'où elles extraient la "boîte noire" qui, quoiqu'elle fut encore reliée par un câble des "noodle-peoples", n'émettait plus que par sa propre batterie : Gregorius et ses rejetons semblent avoir coupé l'alimentation en dehors de leur vaisseau-génération, probablement en préparation du départ. Cette première mission accomplie, les filles rejoignent leur navette, scannent les alentours et repèrent un des "tunnels" creusés par les "rejetons de l'astéroïde" à travers la roche et les épaves, dans leurs tentatives pour atteindre le ventre non-protégé de l'Ispahan.

À la proue du destroyeur khemite, Jackson Ibrahim et Jiang-Jia ont mis plus de temps à trouver un accès à l'aide du détecteur bricolé par Vlad [et patché plusieurs fois, puisqu'il n'était au départ conçu que pour tenir un Épisode et qu'il en est à son troisième : le machin commence à déconner sévèrement, puisqu'il est désormais doté de "Réactions" que je déclenche à la place de celles des PJ chaque fois qu'on rate un jet en l'utilisant.]. Enfin posés à l'entrée d'une "caverne" creusée par les noodle, ils remontent une longue galerie pour atteindre bientôt la paroi brillante du grand vaisseau... qui clignote soudain en libérant une nuée de petits machins noirs dans le tunnel : l'essaim de nano-machines a tôt fait de recouvrir les deux intrus et commence à percer leurs scaphandres ! Jackson a beau mitrailler dans tous les sens, la masse grouillante menace de les tuer très vite... lorsqu'elle s'arrête soudain, se retire comme une marée et disparaît à travers le bouclier défensif du destroyer : l'IA de l'Ispahan a reconnu les « secours » juste à temps.
La charge explosive placée dans le tunnel, les deux rescapés s'enfuient sans demander leur reste, surtout que le chronomètre indique qu'il leur reste moins de 40 minutes avant l'apocalypse locale.

À quelques distances de là, son second objectif atteint, la Harpie décolle à son tour, Sophia seule à son bord : avide de vengeance, Harmonie s'est envolée avec son propulseur pour déposer la tête nucléaire dans les ruines de la station spatiale, où elle pense que se trouve un centre névralgique du réseau de Gregorius : ce serait tellement délectable s'il pouvait sauter avec l'astéroïde. Sophia était justement en train de justifier par radio de son impuissance à retenir la Médiane lorsque le Secutor LXII apparaît à nouveau sur les senseurs !

Situant désormais parfaitement la Chimère (pleinement allumée et vers laquelle foncent le dragonfly et la Harpie), le croiseur médian ouvre le feu de tous ses canons pour massacrer les PJ... lorsque l'Ispahan se mêle au combat, attirant les tirs du croiseur : une véritable tempêtes d'impulsions, de missiles et de drones illumine alors le ciel de l'astéroïde entre les deux gros vaisseaux, faisant pleuvoir des shrapnels et des tirs perdus sur le labyrinthe d'épaves où la Harpie et le dragonfly zigzaguent à basse altitude pour éviter de croiser les lignes de feu. Si la petite barge, partie la première, s'est vite réfugiée dans le ventre de la Chimère, une véritable course s'engage pour Sophia, pilotant la navette au plus vite parmi les carcasses et les projections, risquant à chaque instant d'être détruite par inadvertance dans le règlement de comptes entre les deux poids-lords spatiaux [qu'est-ce qu'on rigole avec les Échelles de dommage !] : miraculeusement, malgré la fatigue et les avaries qui s'accumulent, la Harpie entre à son tour dans la cale de la Chimère et la Nibelen en bondit pour rejoindre la passerelle : la procédure de saut vient de s'engager, car il reste moins de 15 minutes avant l'explosion. À l'extérieur, les charges explosives viennent de libérer l'Ispahan qui décolle, se stabilise bientôt et mitraille le Secutor de plus belle, arrosant au passage le reste de l'astéroïde quand le croiseur médian l'utilise comme couverture : plusieurs impacts frôlent la Chimère et, à bord, c'est le branle-bas de combat pour préparer le décollage.

Alors qu'Harmonie revient de son expédition de sabotage en contournant le combat des deux grands vaisseaux, Vlad et Amar s'énervent sur le flexible qu'ils ne parviennent pas à détacher du piège où il est ancré et, pressés par le temps alors qu'au-dessus d'eux l'espace s'illumine de tirs, les deux mécanos finissent par déchiqueter le flexible : désormais privés de leur seul moyen d'apponter, ils arrachent les lambeaux de leur propre sas et réintègrent le vaisseau.
Loin au-dessus d'eux, le Secutor gravement endommagé s'enfuit à travers la ceinture d'astéroïde et, à son tour, l'Ispahan prépare le saut quantique qui le ramènera à la maison.
Hansou transmet un bref message par faisceau à destination de Mantile : "Attention, on arrive !".

Au pont inférieur, alors que la Chimère décolle déjà et que la première explosion secoue Sergueï en dispersant des épaves et des poussières dans toutes les directions, Harmonie se pose dans la soute, ferme le hayon, décroche son propulseur et s'élance à travers les coursives pour rejoindre son siège au poste de pilotage... Juste à temps : Vlad l'étreint brièvement, dégage en partie le scaphandre de sa belle (alors qu'il porte encore l'essentiel du sein) pour lui faire l'injection de sédatif, il bondit dans son siège pendant qu'Hansou accélère au milieu de la tempête de débris, se sangle alors que le champ de neutrinos se referme sur le vaisseau, s'injecte lui-même quand la propulsion rugit... et la Chimère s'arrache à une vitesse supra-luminique, le pilote seul assistant par les senseurs à la détonation finale de l'amas d'épaves et au départ du vaisseau-génération, la gigantesque onde de choc fragmentant les astéroïdes voisins en projetant des météores à travers l'espace :
KA-BOUM !!!

Dans le temps suspendu qui mène le "ranger" à propulsion hybride à travers le système de Shenqi Liù, Vlad rêve à nouveau : il voit sa fille, géante cosmique, jouant avec des planètes de ses quatre bras (!) lorsqu'une ombre couvre les étoiles lointaines et s'étend sur une petite sphère bleuâtre où moutonne des nuages. L'enfant-déesse étend alors ses mains pour protéger la petite planète des ténèbres... et l'ingénieur se réveille brutalement dans la cacophonie des alarmes de bord : le puits de gravité créé par l'irruption de la Chimère aux abords de Mantile a provoqué une onde de choc telle qu'elle a fouetté l'assemblage de vaisseaux qui constituent la Grappe, endommagé les appontements de l'astroport et déclencher le déploiement de l'escadrille de défense de Sagitar.
Alors que la radio crépite follement et toutes les armes de la station spatiale se braquent sur lui et son équipage encore à moitié dans les vapes, Hansou parvient à convaincre leur amie le capitaine MacAndres (dirigeant les chasseurs) que cette arrivée cavalière n'est que le fruit d'un "accident", après quoi la Chimère redémarre, voltige un instant et supplie le Cornelius des parents d'Amar, l'unique vaisseau qui peut encore bien vouloir d'eux, de déployer son propre flexible pour leur permettre de s'ancrer. Autour d'eux, la Grappe n'est qu'un vaste carambolage et les équipages indépendants les harcèlent d'alertes, d'insultes et de menaces : "Ben quoi, je leur avait bien dit qu'on arrivait..."

Fin de l'Épisode : nos héros ont enfin échappé à l'astéroïde maudit !
L'Épisode 6, "Transit", sera très résumé pour pouvoir rattraper le rythme des PJ, déjà engagés dans l'Épisode 7 "Fugitifs".
Sébastien Delfino, partisan des vrais blases sur Internet.

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Extrême-Orion

Message par Wenlock »

Et on continue avec Extrême-Orion : je reprendrai par la suite les CR de Tal Endhil.

Épisode 1 : "Mutinerie"
Épisode 2 : "Fusions"
Épisode 3 : "Space Hulk"
Épisode 4 : "Labyrinthe"
Épisode 5 : "Compte-à-Rebours"

Depuis quelques séances, "Guile" (qui joue alternativement Jackson Ibrahim et Hansou Carlo+Tang'Ho) a été nettement moins disponible, mais un nouveau joueur, "Loki", est entré dans la danse en incarnant d'abord le soufi de combat. Puis, après s'être accordé avec "Guile", "Loki" a finalement repris Hansou, Tang'ho et le pilotage du vaisseau à son compte, "Guile" conservant le perso qu'il s'était le plus approprié. Évidemment, le roleplay des protagonistes varie un peu avec les joueurs mais le système de jeu maintient ces variations dans des limites "reconnaissables" alors, l'un dans l'autre, ça passe. Et ça nous permet désormais de jouer dès qu'on est 4 (MJ compris), soit "nettement plus souvent" qu'en 2012.

Épisode 6 : "TRANSIT"
Les trois épisodes sur "Sergueï l'Astéroïde maudit" ayant été particulièrement éprouvants, la première séance de jeu fut consacré à débriefer, faire les comptes et à s'occuper du personnel : Wendy, Sophia et Amar n'étaient en effet plus très chauds pour faire partie d'un équipage qui, en plus d'être composé d'une bande de cinglés dont deux médians, s'avérait risquer sa peau de manière délirante dés la première mission de "remorquage d'épave". Vincent Panjari et les 3 autres "actionnaires" du vaisseau (Hansou Carlo, Harmonie et Vlad) jugeant d'ailleurs nécessaire de souder d'avantage l'équipe, ils commencèrent par distribuer des "primes de risque" aux salariés (donc Jackson Ibrahim, Jiang-Jia, Wendy Chô, Amar et Sophia) et s'achetèrent la Réaction de groupe "Souvenirs", leur permettant de régénérer de la Tension tous ensemble en se racontant leurs passés respectifs où en évoquant leurs aventures communes.

SÉQUENCE 1 : "... et Conséquences"
À peine la Chimère ancrée au Cornelius et synchronisée au réseau "Stream", les messages s'accumulent sur la console de com : la plupart sont des insultes, des menaces de sévices variées ou des demandes de dédommagement de la part des vaisseaux de la Grappe secoués par l'arrivée en fanfare de nos héros. En effet, le saut quantique impromptu à ras de la station Mantile, l'onde de choc qu'Hansou a provoquée et les dommages ainsi causés à la plupart des vaisseaux amarrés ont "fâché" beaucoup de gens. Mais dans la masse des récriminations, plusieurs courriers sortent du lot :
_l'Office Fédéral suspend immédiatement la licence de vol d'Hansou Carlo, le commandant et son pilote fautifs sont sommer de se présenter dans les plus brefs délais à ses bureaux sous peine de poursuites supplémentaires,
_la gypsie compagnie Laragane attend leur rapport de mission ("Vous avez pas ramené notre épave ?"),
_l'enquêteur de Sagitar Corp. Abraham Yoshida voudrait à nouveau leur dire 2 mots (il les surveille depuis l'Épisode 2),
_le conseiller pollien Maranga a entendu dire qu'ils auraient "un petit quelque chose pour lui" et
_Mr Kalimantan (leur employeur "secret") voudrait bien savoir ce qui leur a pris de faire exploser la ceinture d'astéroïdes : "Ne vous avais-je pas recommandé d'être discrets ?".

La majorité de leurs contacts et relations sur la station sont très remontés contre les PJ et personne ne semble vouloir faire affaire avec eux, alors qu'ils ont du butin à écouler. Une brève conversation avec le capitaine McAndres confirmant à Vincent qu'elle a l'ordre d'abattre la Chimère si celle-ci cherche à quitter la station avant que ses responsables se soient expliqués, le "commandant Panjari" attrape Hansou par une aile et, vu l'accueil qu'on leur réserve apparemment sur le reste de la Grappe, demande à Milos, pater-familias des Nibelen du Cornelius, de bien vouloir faire encore le taxi pour eux. Les miliciens de Sagitar leur tombent dessus à peine ont-ils posé le pied dans l'astroport et les embarquent manu-militari vers la "Tour", siège de la corpo de sécurité et de l'antenne locale de l'Office Fédérale. Voilà nos deux andouilles en route pour une audience devant la commission de sécurité de la station Mantile où ils risquent rien moins que la taule (faire un saut quantique à ras d'une station spatiale, c'est un peu comme de poser son avion sur une autoroute en bousculant les bagnoles et en couchant les candélabres : c'est "mal").
Heureusement pour eux, Vincent a pris soin de préparer un baratin à toute épreuve avec Jackson et Vlad : de quoi démontrer que c'était vraiment pas de leur faute si l'astéroïde qu'ils exploraient a explosé, les obligeant à fuir au plus vite [jet de préparation en "entraide"].
Bientôt, les mercenaires les poussent dans une petite salle de réunion pleine à craquée de la consule Sarah Trang, d'une poignée d'officiers fédéraux (ils sont à peine une 20aine pour tout le secteur d'Orion), de Titus Gandâhar (représentant Uran Banner en la matière) et son conseiller juridique, le commandant Sorenson (responsable de la sécurité de la station pour Sagitar Corp, donc du détachement local, vaisseaux, chasse et miliciens compris), son aide de camp, le très virulent major Dantin (dirigeant les "fantassins" qui viennent de les arrêter) et même leur "ami" Yoshida (qui se frotte les mains de les avoir enfin à sa merci) : on a presque du mal à faire assoir les deux accusés. Mais Vincent leur coupe l'herbe sous le pied avec son boniment et se lance dans un long plaidoyer sur la sécurité des colonies spatiales, la présence d'un affreux Médian aux abords de la station, la recrudescence de la piraterie et les nécessaires mesures d'urgence pour sauver son équipage. Il va même réussir à monter les membres de la commission les uns contre les autres : car, si on est plus chez soi dans le système de Shenqi Liù, à qui la faute, vraiment ? À Sagitar Corp, sous-traitant d'Uran Banner, ou à l'Office Fédéral, mmmh ? Chacun des représentants rejetant bientôt la faute sur les autres, Vincent vient de produire un tel sac de nœuds qu'on finit par les virer de la réunion qui tourne à l'empoignade. Mais non sans leur avoir collé 50.000$ d'amende, une interdiction de vol pour Hansou Carlo et la promesse d'une enquête approfondie quant à leurs agissements...

Pendant ce temps-là, le reste de l'équipage a enfin installé le magnifique "Medicur" tout neuf dans l'infirmerie : le super-appareil médical qui a indirectement déclenché toute cette campagne occupe maintenant une bonne moitié de la pièce mais la Chimère possède désormais d'une Infirmerie 3*2. On fait alors les comptes du butin de Sergueï et des dépenses indispensables : entre le matériel minier, l'armement cetan surnuméraire, les robots-ménagers éridiens, les pièces détachées de vaisseau et la balise/boîte noire du Selangor Beluga, il y en a pour pas loin de 180.000$ de marchandises. Mais il faut y retrancher l'amende, les primes de l'équipage, le réapprovisionnement (car les noodle-people avaient largement pillé les munitions et les vivres de la Chimère en plus de son hydro-fuel) et les frais de réparations, tant du vaisseau que de la navette. Les PJ conservent néanmoins leur dragonfly acquis -et très malmené- sur Sergueï parce qu'il tient dans la soute, qu'ils pensent pouvoir s'en resservir et (à mon avis) qu'ils se sont attachés à la barge volante. [Au final, les 4 PJ gagneront chacun quelques 7.000$, Hansou se voyant octroyer 8.000 de plus pour remplacer sa console informatique définitivement perdue (1), puisqu'il vont sans doute avoir bientôt besoin de leur hacker.]

Image

En redescendant vers l'astroport après leur "audience", Vincent et Hansou découvrent que des centaines de taïkonautes (2) furieux les attendent à l'extérieur des portiques de sécurité en brandissant des armes et des panneaux holographiques : ils réclament la tête du pilote. Les deux compères en sont à se demander comment rejoindre leur bord sans avoir à affronter la foule en colère lorsqu'une alarme retentit : une pluie d'énormes météorites (éjectées de la ceinture d'astéroïdes) tombe sur la station !
Des portes étanches commencent à se fermer pour fermer les sas d'accès, séparant le fragile astroport annulaire du reste de la station. Mais avec tous ces manifestants réclamant la tête d'Hansou Carlo et Vincent Panjari, il y a à et instant un monde fou dans le moyeu qui relie les quais extérieurs aux ascenseurs conduisant au reste de Mantile. Et la panique gagne rapidement les protestataires : si la majorité reflue en désordre vers les très relatifs refuges qu'offrent leurs vaisseaux, plusieurs dizaines de personnes tentent de forcer le passage vers l'intérieur, donc vers les ascenseurs et les secteurs les mieux protégés de la station.
Voyant fondre sur eux la masse effrayée des manifestants, encore hostiles il y a un instant, Vincent chope Hansou par la manche et l'entraîne en courant vers l'ascenseur le plus proche. Autour d'eux, les miliciens de Sagitar mitraillent le flot des "intrus" aux shock-guns pour les repousser vers l'anneau et verrouiller les sas. Vincent n'a même pas le temps d'appuyer sur le bouton pour clore les portes de la cabine qu'une masse de galactiques affolés s'engouffre dans l'ascenseur, écrasant le commandant et son pilote contre la cloison du fond. Mais Panjari ne compte pas se laisser malmener sans rien faire : il dégage son neutraliseur et commence à assommer les gens les plus proches de lui pour dégager son compagnon et lui-même... quand un grand Khemite envoie valdinguer les réfugiés qui bloquaient la fermeture des portes et atteint le panneau de commandes : soudain, la cabine surchargée s'arrache vers le secteur corporatiste.

Du côté de la Grappe, c'est soudain chacun pour soi : les équipages les plus vifs décrochent leurs vaisseaux pour foncer se planquer derrière la masse de la station, les plus gros-porteurs rompent les amarres avec les plus petits (pour ne pas risquer d'être affectés par la dépressurisation, les incendies, surchargent électriques et autres avanies qui guettent les astronefs les plus fragiles). Sur la Chimère, Jackson et Tang'Ho se ruent sur les commandes pour mettre le ranger à couvert quand Sophia et Amar s'avisent qu'il n'y a personne aux commandes du Cornelius : Milos, le père, est encore à l'astroport avec sa navette-taxi, Miranda et le reste des adultes sont en train de piller des épaves à la surface de Coldust et Saskia (la cybernéticienne) est donc seule à bord avec les deux cadets et le grand frère débile.
Désignée "commandant en second" depuis le retour de Sergueï, Harmonie prend les choses en main : tous ceux qui le peuvent enfilent un scaphandre, on transborde en urgence les 4 Nibelen sur la Chimère (dont les défenses sont autrement plus solides que celles du Cornelius). Wendy gère les communications, Sophia et Tang'Ho doivent manœuvrer le vaisseau (toujours reliés à la passerelle flexible du Cornelius ). Vlad et Amar sont affectés aux senseurs (le médian calculant à la volée pour anticiper les vagues de météores) pendant que Jackson et notre valkyrie de l'espace allument toutes les tourelles à impulsions.
Le plan d'Harmonie est simple : placer la Chimère devant le vaisseau-atelier des Nibelen et face aux astéroïdes, pour pouvoir en dégommer le plus possible... en espérant que les boucliers sauront encaisser les fragments. Le temps de se positionner, le ranger hybride se mange plusieurs impacts sans gravité (dans tous les sens du terme, le champ de gravitation du vaisseau ayant été coupé au profit des autres systèmes : tout ce qui n'était pas fixé se met à flotter au ralenti à contre-courant de l'habitable qui pivote). La Chimère intercepte néanmoins la première vague de gros aérolites, paniquant la sécurité de la station par leur tir d'artillerie nourri. Leurs propres boucliers crépitent sous les débris à grande vitesse et, autour d'eux, plusieurs aéronefs explosent ou sont brusquement décrochés de l'astroport, éjectés sans contrôle à travers l'espace.
[Grâce aux calculs de Vlad, les PJ savent qu'ils vont encaisser 5 vagues de météorites de dangerosité d'abord croissante puis décroissante (la vague 3 étant la pire) : je modélise chaque vague comme un mitraillage de la station, soit un jet d'attaque global des astéroïdes contre une Difficulté basique pour toucher Mantile, la Grappe et donc les PJ. Face aux météors, les PJ font alors un jet de tir commun contre mon attaque, "détruisant" une partie des dommages en espérant que les boucliers encaisseront le reste.]
Bien sûr, l'audacieuse manœuvre des PJ ne protège que la Chimère et le Cornelius, mais puisque leur plan marche, Harmonie ordonne à Wendy de relayer les coordonnées de tir (donc le bonus généré à chaque tour par les calculs de Vlad et le pointage d'Harmonie) au reste de la Grappe [Avec le soutien des scores de "contacts" de ses compagnons, Wendy obtient un joli jet de Persuasion pour convaincre les vaisseaux voisins, toujours hostiles, de suivre leurs indications]. Dès la seconde vague, la frégate Palomar de leur ami Maranga, le fameux conseiller pollien, se joint aux tirs des PJ. Et comme les tirs de dispersion semble marcher, ils sont bientôt imités par les deux plus puissants bâtiments de la Grappe : l'Aspis Turtle et le Calamari Tangaroa, commandés par les gypsies justement à l'origine de ce "camping sauvage" sur l'astroport.

La station sérieusement secouée par la grêle de pierre, l'ascenseur où Hansou et Vincent suffoquent s'arrête brutalement entre les niveaux +2 et +3, les trop nombreux passagers s'affalant les uns sur les autres avec des cris d'angoisse et des râles étouffés. Le Khemite plante alors un grappin dans le plafond et s'arrache à la masse agonisante, dégainant un pistolet-mitrailleur à impulsions lorsque quelqu'un s'accroche à sa longue cape pour échapper à la masse humaine : "Arrêtez ! lui crie Vincent en arabe (lui-même accroché au joint d'une cloison) : les neutraliser suffira ! Hissez plutôt mon camarade jusqu'à vous : si vous pouvez le rapprocher des commandes de l'ascenseur, il peut les shunter pour nous emmener tous au niveau supérieur !" Le pirate (?) khemite semble apprécier le plan et, après avoir balancé plusieurs décharges assommantes sur les malheureux qui s'accrochaient à lui, tracte Hansou et le dépose sur un tas des passagers, à portée du tableau de commandes. Le temps de démonter le panneau et de bidouiller quelques fils... et la lumière s'éteint dans toute la cabine, provoquant une nouvelle vague de panique. "Pardon-pardon, j'y suis presque..." Au deuxième essai, la lumière revient et l'ascenseur recommence à monter, atteignant bientôt le niveau +3 où les portes s'ouvrent pour déverser une marée de corps piétinés, étouffés, ensanglantés et assommés. Vincent rampe par dessus les autres victimes pour sortir alors que le khemite jette Hansou à l'extérieur et s'extrait à son tour de l'ascenseur. Panjari entreprend alors de démêler les gens et de les trainer en sécurité dans le grand couloir courbe où la cabine s'est arrêtée, face au quartier administratif désert, illuminé de jaune et de rouge par l'éclairage d'alerte. Une fois Hansou à peu près sur ses pieds, Vincent allait se présenter à leur nouvel ami quand celui-ci leur signale que les miliciens arrivent au pas de course. Et le Khemite disparaît lui-même au petit trot dans l'autre direction.

Par la console de com' de Wendy et avec l'aide de Maranga comme des gypsies, Harmonie coordonne maintenant les tirs de presque tout ce que la Grappe compte d'artillerie en état de marche, mitraillant sans relâche la troisième vague qui contient des astéroïdes plus gros que beaucoup de vaisseaux : un météores géant explose à courte distance de Mantile mais les tirs défensifs continuent contre les projections, qui ne détruisent "que" quelques infortunés esquifs ou rebondissent contre le bouclier de la station. Le réseau est envahit des cris de joie des survivants, mais la quatrième vague arrive et, en nage dans leurs combinaisons [parce qu'ils balancent de la Fatigue à tout va], les Chiméronautes restent concentrés sur la menace suivante...

1) Le plus amusant étant que la puissance de calcul de la console d'Hansou (gigantesque par rapport au matériel daté disponible sur Sergueï), une fois récupérée par Gregorius et ses rejetons, a justement permis le départ du vaisseau-génération dans l'explosion de l'astéroïde...

2) "Taïkonaute" : Dans notre univers, les voyageurs galactiques sont souvent désignés par ce terme dérivé du mandarin 太空人 (tàikōngrén) signifiant littéralement « homme de l'espace » (de tàikōng : « espace » ou « cosmos » et rén : « homme »). C'était notre paragraphe "apprendre en lisant du JdR" (merci Wikipédia).
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Wenlock
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Re: Extrême-Orion

Message par Wenlock »

Pour la deuxième fois de la journée, Hansou et Vincent sont entourés par des miliciens et poussés sans ménagement vers un lieu bondé : cette fois, c'est le centre sportif du secteur corporatiste. Tous les passants qui n'ont pas pu atteindre un logement sûr avant le verrouillage des quartiers d'habitations sont en effet rassemblés par les miliciens dans le hall confortable et hermétiquement protégé : quelques centaines de galactiques attendent en râlant parmi les banquettes et les machines de musculation, sirotant un cocktail vitaminé ou consultant nerveusement leur comlink. Les plus pauvres sont les plus angoissés : la présence dans ce secteur se paye à la seconde et, si l'air ou les vivres venaient à manquer, on les conserverait pour les riches résidents en éjectant ceux qui ne peuvent plus payer leur "hébergement temporaire"... Heureusement pour eux, Panjari et son pilote -de plus en plus angoissé- ont assez de crédit pour s'installer confortablement au bar, siroter des jus de fruits et même connecter leurs puces neurales au réseau de la station, quoiqu'il soit actuellement saturé par les appels d'urgence.
"Arrête donc de t'inquiéter, mon p'tit carpaccio !
_Mais c'est pas d'être éjecté qui m'angoisse ! C'est la chambre d'hôtel !" répond Hansou dans un murmure.
"Quelle chambre d'hôtel ?!
_Celle où j'ai heu... "remonté" Soon Chi Kay (voir Épisode 2), et dont elle est sortie avec un pistolet à impulsion et une découpeuse laser remises par nous en échange de...
_Oui, oui, chut ! Mais pourquoi tu parles de ça ?
_Parce que les miliciens qui courent dans les couloirs en parlent ! Et j'écoute leurs communications !
_Mais pourquoi parlent-ils de cette foutue chambre d'hôtel ?
_Parce que le moment où Kay est sortie de la chambre d'hôtel, c'est le moment où elle est apparue pour la première fois sur les scanners de la station. Et j'ai payé cette chambre avec ma puce d'identité. Et là, dans les couloirs, des miliciens recherchent Kay ! En tous cas une prostituée dont le signalement correspondrait à Kay, qui serait apparue mystérieusement sur la station, qui aurait alors été au "service" de l'ambassadeur Soon sur Mantile pendant quelques jours. Et puis qui l'aurait sauvagement massacré au pistolet à impulsions, notre pistolet à impulsions..
_Oh...
_Elle a alors été arrêtée par les miliciens et vient de passer 36h en cellule. Sauf qu'elle a profité de la diversion fournie par notre pluie d'astéroïdes pour s'évader il y a quelques minutes...
_Oh oh...
_En utilisant notre découpeuse laser pour libérer un pirate khemite de la cellule voisine et gagner l'accès à l'astroport militaire de la tour, où la grande patronne de la station là...
_La directrice exécutive d'Uran Banner, "Lady" Soledad Vorbaran ?!
_Hé ben c'est là qu'elle préfère garer son jet personnel... Enfin, elle va préférer beaucoup moins maintenant qu'il a été volé par deux cinglés qui filent actuellement à contre-courant de la pluie d'astéroïdes, en direction du point de saut. Et s'ils s'enfuient, la seule piste qui reste aux miliciens...
_C'est nous !?"

Toujours amarrée à la Grappe et faisant un rempart de sa coques au Cornelius, la Chimère mène brillamment le mitraillage de la 4° vague d'astéroïdes. Quoiqu'ils soient de plus en plus éprouvés par l'effort et les impacts contre leur propre coque, nos héros tiennent bon et, avec l'aide des vaisseaux voisins [et quelques pH], dispersent finalement la dernière vague de météorites. Les vivas et les applaudissements envahissent bientôt les communications et, Maranga étant le premier à leur transmettre des remerciements publics, les Chiméronautes voient bientôt leur cotte de popularité remonter sensiblement après cet exploit. On dirait bien qu'ils sont à nouveau les bienvenus sur Mantile et qu'ils vont pouvoir commercer pour écouler leurs marchandises et réparer...

Au centre sportif du secteur corporatiste, c'est l’émoi : les miliciens allaient "escorter hors du secteur corporatiste" un couple de voyageurs vieillissants qui arrivaient à bout de crédit et Vincent a proposer de les héberger un moment à ses propres frais lorsque un appel de Maranga résonne à son comlink : "Vincent, Abraham Yoshida et des miliciens sont en route pour vous arrêter. Mais je peux vous protéger vous, personnellement, si vous travaillez pour moi : je vous embauche comme consultant et je vous étend l'immunité diplomatique pollienne. Mais il me faut votre réponse sur l'instant !
_Et Hansou ?
_Je n'ai pas l'usage d'un pilote qui vient de perdre le droit de voler. Rien que vous : oui ou non ?
_Oui !
_Vincent ! Vincent ! Ils arrivent !" couinent alors Hansou quand une demi-douzaine de miliciens de Sagitar en scaphandres de combat les acculent au bar. "Stop ! Vous ne pouvez pas m'arrêter !" s'exclame Vincent en brandissant le poignet ou sa puce d'identité vient d'être actualisée, prouvant qu'il est désormais couvert par l'immunité diplomatique de Maranga. Yoshida, furieux, entreprend néanmoins d'arrêter Hansou lorsque son propre comlink sonne : à son grand désarroi, un supérieur l'avise d'ordres venant de très haut et qui lui ordonne de laisser partir Hansou également. Vert de rage, l'investigateur regarde alors Vincent ramasser un Hansou livide et le traîner hors du centre sportif, puisque l'alerte vient de se terminer et que les "réfugiés de luxe" repartent peu à peu vers leur quotidien.

Image

SÉQUENCE 2 : "le Pilier"
Ils redescendaient d'ailleurs en ascenseur vers l'astroport lorsque la cabine s'arrêta sans prévenir au niveau du secteur commercial : ce coup de semonce suffit à faire précipitamment descendre tous les occupants... sauf nos deux héros. Entrent alors un vieux steward, la peau ridée par les années passées sous l'uniforme du personnel de la station, et le grand musclé au bras cybernétique rencontré pour la première fois à la cafétéria Nebula. Les portes se referment, l'ascenseur maintenant vide de témoins repart : "Monsieur Kalimantan ! Vous voilà liftier ?
_Taisez-vous et écoutez-moi : le jet volé à la directrice exécutive Vorbaran va bientôt atteindre le point de saut et quitter ce système stellaire avant que l'escadrille de chasseurs de votre amie McAndres puisse rattraper les deux fugitifs. Ils gagneront probablement un territoire khemite ou éridien, là où Uran Banner ne pourra plus les atteindre par des moyens officiels. Je vous veux tous prêts à partir, vaisseau et équipage compris, dès que nous saurons dans quelle direction la poursuivre : soyez prêts dans 12h."
Le temps de s'accorder sur un paiement et Kalimantan conclut l'entretien par cet avertissement : "Et vous m'éviterez désormais les pluies de météorites et les sauts quantiques intempestifs. Je n'aurais aucune hésitation à vous jeter aux loups si vous deveniez plus embarrassant qu'utiles. Et acceptez la proposition de Maranga. _La quoi ?" Mais Kalimantant et son garde-du-corps descendent au niveau suivant et, atteignant enfin l'astroport qui n'avait malgré tout pas trop souffert du bombardement, Vincent et Hansou réalisent soudain : "Il faut vraiment qu'on fasse quelque chose pour ces saloperies d'ascenseurs : n'importe qui peut nous y coincer à n'importe quel moment, c'est pas rassurant du tout."

Dans les heures qui suivent, l'équipage s'affaire pour écouler la cargaison auprès de leurs contacts enfin revenus à de meilleures dispositions. Les bénéfices leur permettent de racheter des pièces de rechange pour réparer leurs astronefs, de se ravitailler, d'acheter du carburant... Hansou en profite pour acheter et assembler les composants d'une nouvelle console [quelques milliers de $tellars et quelques jets d'électronique plus tard], obtenant bientôt une machine optimisée pour le piratage et le déchiffrage de données.
Mais les PJ ne savent toujours pas comment résoudre l'épineux problème que pose leur pilote de saut interdit de vol : non contents de naviguer illégalement et d'attirer les foudres judiciaires, un équipage ainsi "hors-la-loi" ne bénéficierait plus du guidage des stations de saut lors des voyages interstellaires, rendant les déplacements supra-luminique très hasardeux.

Vincent se rend bientôt sur le Palomar pour discuter sa récente embauche comme personnel d'ambassade pollien : le conseiller Maranga explique à notre vaillant commandant qu'il a beaucoup apprécié de récupérer grâce à lui le journal de bord du Selangor Beluga et donc la preuve que des Médians s'attaquent au trafic spatial du secteur. Maranga apprécie aussi que les Chiméronautes bravent le danger et les astéroïdes et, malgré la manière dont ils viennent de se griller sérieusement sur Mantile, il compte les embaucher pour accompagner son nouveau "consultant en contre-piraterie", Monsieur Idir Hassan Al-Maghawir : Panjari n'est qu'à moitié surpris de reconnaître le Khemite de l'ascenseur, qui les rejoint pour le thé.
Tout fraîchement embauché lui-même, Idir pense pouvoir résoudre leur petit problème de licence de vol, libérant leur vaisseau pour un départ imminent... en direction de la légendaire station "Naïn-Naïn" ! Cette station installée jadis en orbite de l'étoile Giclas 99-49 a été engloutie par le maelström il y a des années, mais certaines rumeurs prétendent qu'elle est en fait devenue le refuge de la plupart des flottes pirates, seulement accessible à des navigateurs très spécialisés. Des navigateurs comme le pirate khemite qui vient de s'évader, avec l'aide d'une prostituée récemment arrêtée pour le meurtre de l'ambassadeur Soon. "Vous ne vous demandez pas où elle avait pu cacher une découpeuse laser, d'ailleurs ?"

Et si c'est bien vers "Naïn-Naïn" que se rendent Kay et son nouvel ami, il leur faudra normalement passer par la célèbre station Keid, le plus grand carrefour spatial de tout le secteur d'Orion et la connexion de la Constellation d'Éridan jusqu'aux mondes centraux. Mais de la station éridienne Keid, on peut aussi atteindre une petite planète minière, Langton-Cobre : une sphère de roche brûlantes battue par des vents acides, où l'on exploite le cuivre et la silice.
Dans une des cités souterraines de cette planète, "Cobre", abandonnée depuis longtemps suite à une baisse de rentabilité, les pirates khemites d'un homme qui se fait appeler "l'Emir Al-Salim" se réunissent et font escale, sans doute avant d'entreprendre le difficile voyage vers Naïn-Naïn. Le navigateur était justement membre d'un des équipages d'Al-Salim, abattu par Sagitar aux abords de la ceinture d'astéroïdes et emprisonné il y a quelques mois. D'autres rescapés de ce malheureux incident spatial sont actuellement sur Mantile et, très clandestinement, cherchaient vainement un moyen de secourir leur navigateur et de se procurer un vaisseau pour rentrer chez eux... lorsque Allah a mis sur leur chemin le fidèle Idir Hassan. Lui-même bien décidé à se rendre sur "Naïn-Naïn" pour une mission confidentielle, il a proposé son aide aux braves moudjahidines d'Al-Salim et cherchait justement un moyen d'entrer sur la station sans être repéré lorsque on annonça soudain une pluie d'astéroïdes... et vous connaissez la suite. Malheureusement, il n'y a qu'un seul navigateur "pour Naïn-Naïn" actuellement sur le marché et, puisque Kay l'a fait évadé avant lui, Idir Hassan se voit contraint de courir après et de le récupérer pour assurer son propre transport vers la station cachée.

La bonne nouvelle, c'est qu'une fois l'avis de recherche lancé après le jet de la directrice Vorbaran, les deux fuyards vont devoir changer d'appareil, donc perdre du temps lors d'une escale ("Peut-être pas tant que ça, vue comme Kay se débrouille..."). Et si la Chimère fonçait au plus vite vers Langton-Cobre avec a son bord Idir et ses compagnons khemites, les PJ pourraient intercepter leur proie "pour leur autre client" pendant qu'Idir remettrait la main sur "son" navigateur. Ces fameux Khemites qui pourraient si besoin les introduire auprès d'Al-Salim lui-même et négocier leur passage vers Naïn-Naïn.
"Et comment cela peut-il résoudre notre problème de licence ?
_Parce qu'un de ces rescapés khemites est justement un pilote de saut doté d'une licence valide, quoiqu'il n'en ait pas l'usage lui-même. Il a en effet été victime d'un petit accident cérébral lorsque un croiseur de Sagitar a détruit le vaisseau pirate sur lequel il était branché... Mais, ça, les autorités de la station l'ignore. Et si donc on branchait notre pilote khemite qui a le droit de voler sur votre vaisseau juste le temps d'obtenir l'autorisation de saut...
_Notre Hansou pourrait effectivement manœuvrer à sa place et nous pourrions décoller...
_Et non seulement emmener Mr Al-Maghawir avec vous, mais également en profiter pour vous renseigner de votre mieux sur la véritable puissance militaire de ces pirates et la véracité des rumeurs qui courent sur "Naïn-Naïn". Je vous rémunérerais largement pour tous les renseignements que vous pourriez me ramener de ce voyage.
_Mais pour ça il faudrait qu'on embarque 4 Khemites et Mr votre consultant en piraterie ?
_Contre-piraterie.
_Hum... Où sont-ils actuellement, ces pirates ?
_Ils se cachent dans le Pilier. Plus précisément dans le secteur industriel de Mantile, où les radiations de la centrale à fusion sont les plus fortes et la sécurité électronique la plus faible. Dans ces coursives échouent les travailleurs trop pauvres pour dormir dans une "sleep-box" et les clandestins à court de crédits, qui s'y cachent pour échapper à l'éjection ou à la déportation sur Coldust. Mais ils y sont arrivés par une baie de chargement industrielle et si vous pouviez atteindre cette baie..."

L'équipage rassemblé à bord discute du renflouage de la Chimère, de ses nouvelles missions si étrangement liées, de ces passagers suspects qu'on leur demande de prendre et de leur besoin général de s'éloigner de Mantile quelques temps. L'équipage s'accorde finalement pour accepter les propositions de Maranga et d'Idir Hassan Al-Maghawir, mais nos héros neutraliseront les Khemites dès leur arrivée à bord et les détiendrons dans la "cellule" du pont supérieur, anesthésiés pour toute la durée du voyage.
Pendant que Vincent accueille à bord Idir, leur "nouveau collègue de l'ambassade pollienne", Jackson Ibrhahim et Jiang-Jia sont envoyés en éclaireurs sur Mantile via l'astroport. Leur mission est de descendre dans le Pilier pour contacter les 4 khemites clandestins et les guider vers la baie de chargement. Pendant ce temps, Sofia, Harmonie et Vlad préparent leur agile navette, la Harpie, pour un vol discret à ras de la station jusqu'à la fameuse baie, Hansou et sa nouvelle console rôdant dans le réseau pour les insérer dans le planning des livraisons et leur procurer un code d'accès valide...

Jackson Ibrahim affronte bravement l'épreuve olfactive que représente les bas-niveaux du Pilier, suivant Jiang-Jia qui connaît l'endroit comme sa poche. Pendant que le Cetan sufi discutent avec des marchands de fripes, de nourritures étranges et de matériel au rabais, Jiang-Jia semble tour à tour visité par des dizaines de petits gars qui lui ressemblent étrangement : "le" Jiang-Jia est en effet l'enfant prodige d'une famille de quelques dizaines de clones évadés de MonSoon, réfugiés dans les entrailles de la station et qui comptent sur lui pour les sortir de là. Impressionné, Jackson croise les informations des "autres Jiang-Jia" avec celles qui circulent chez les petits boutiquiers et finis par trouver le local technique où les 4 pirates se terrent depuis des semaines. Il fait ainsi la connaissance du cheikh Rabah Ben-Abdulsalam, de son pilote "Abd'allàh" à qui Dieu parle directement depuis que sa puce neurale a grillé dans son crâne (!), la jeune technicienne voilée Dunya M'Baraka et un "technicien d'abordage" nommé Tawfiq al-Rakim. Le piratage et l'ouverture de la baie de chargement sont vite expédiés, les pirates chargés en hâte sur la Harpie, qui rentre ensuite sans encombre vers la Grappe sans avoir attiré trop d'attention. Dès que les 4 pirates khemites posent le pied dans la cale de la Chimère, les PJ leur tombent dessus avec shock-guns et injecteurs : les 4 pirates, vite maîtrisés avec l'aide impromptue d'Idir, sont ensuite transporté au pont supérieur et enfermé.

Quand un message de Maranga confirme enfin que le jet volé de la directrice exécutive est effectivement passé par la station Orion B2 et se dirige actuellement vers Keid, les PJ branchent le pilote décérébré au vaisseau juste le temps d'obtenir les autorisations de décollage, et le remisent promptement avec les autres une fois Hansou ré-installé aux commandes.
Les voilà partis à vitesse infra-luminique jusqu'au point de saut à l'extérieur de la ceinture-d'astéroïdes, quelques heures de vol et d'attente avant de rebrancher le pilote khemite le temps de se faire attribuer des coordonnées et un créneau de saut, puis filer à leur tour en direction de Keid, via "B2".

Et pendant que la plupart de ses camarades participent aux dernières réparations sur le vaisseaux où au ré-agencement de l'infirmerie, Hansou utilise sa console pour décrypter nombre des données stockées dans les profondeurs de l'ordinateur bord, les données que la fameuse "Prima Cedera" du vaisseau hybride transmet vers l'inconnu quand elle se synchronise sur son étrange fréquence.
Il en extrait pas mal d'infos utiles, y compris une liste parcellaire des vaisseaux abordés par les autres Secutors (qui semblent se communiquer leurs prises) et des coordonnées de points de saut établis en "espace profond", comme un moyen discret de se rendre à quelques distance des points de sauts officiels pour y prendre au piège les cargos, arrivant les uns après les autres à intervalle régulier. Mais, surtout, il confirme une théorie qui préoccupait les associés depuis un moment : la fameuse "fréquence fantôme", qui communique avec les "Prima Cedera" des différents Secutors médians selon un signal que le reste du monde prend pour des radiations parasites générées par le maelström, hé bien cette fameuse fréquence est plus que probablement émise depuis "Naïn-Naïn" !
Dernière modification par Wenlock le mer. janv. 10, 2018 10:55 am, modifié 2 fois.
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Re: [cinÉtic] Système, commentaires, CR de campagneS (Index

Message par Shin01 »

Je commence à suivre un petit peu, ce topic. J'ai bien lu les résumés de ton système mais c'est un peu trop succint pour que je comprenne bien toutes les subtilités.

Y a un moyen d'avoir une version un poil plus complète?

Merci :)
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Re: [cinÉtic] Système, commentaires, CR de campagneS (Index

Message par Wenlock »

Hello.
Comme nos lecteurs assidus le savent, je "rédige le PDF" depuis des éons et ça n'avance pas très vite, autant parce que j'ai pas beaucoup de temps à y consacrer que parce que je suis plus motivé pour jouer avec mon machin que pour le diffuser : quand j'ai du temps pour cinÉtic, il est donc fréquemment consacré à mener, jouer ou à développer de nouveaux modules pour mes campagnes plutôt qu'à faire avancer ce pauvre PDF.
En attendant, je réponds volontiers aux questions ici (si tu en as, n'hésites pas) et, si des gens sont prêts à play-tester certains aspects précis, j'échange volontiers les documents de travail (assez en bordel) contre un compte-rendu de partie.
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Extrême-Orion Épisode 6

Message par Wenlock »

Image
L'espace vu depuis le secteur d'Orion : tout au fond, au-delà de Sol et des mondes centraux, se trouvent le Consortium du Centaure ; les mondes d'Ursa se trouvent plus "haut" au nord, à gauche de l'image.

SÉQUENCE 3 : "A well deserved break"
Une brève escale par la station-relais d'Orion B2 et nos Chiméronautes atteignent l'énorme station Keid, à peu près 10 fois plus vaste et peuplée que Mantile, où des milliers de vaisseaux arrivent, s'amarrent, chargent, déchargent et repartent chaque jour. Ça fait surtout énormément de trafic où Kay et le navigateur pirate "Shaki Ali Williams" auraient aisément pu disparaître. Une fois Leur ranger s'amarre à l'une des "pointes" de l'astroport qui donnent un faux air de cactus géant à la moitié supérieur de la station ovoïde et, fourbu après un voyage qui aura déjà duré plus de 20 heures depuis Mantile, l'équipage s'égaye pour profiter des boutiques et des loisirs faussement tropicaux de l'immense station spatiale. Idir le Khemite cybernétisé jusqu'aux oreilles s'éloigne pour prendre contacts avec d'anonymes "amis" et les deux amoureux médians (récemment dotés de puces d'identification bricolées) se mettent en quête de souvenirs et de données médicales pour réaliser l'extraction du fœtus d'Harmonie et l'installer dans l'incubateur acheté sur Mantile. Vlad a d'ailleurs renforcé et up-gradé ce "réplicateur utérin" pendant des heures dans son atelier : maintenant qu'il a un "Médicur" à disposition, il ne lui reste plus qu'à se procurer des logiciels et des outils d'obstétriques pour procéder à l'opération d'extraction et libérer sa téméraire compagne de leur précieux bébé.

Sur la Chimère, la "Prima cedera" se déclenche soudain et, sous le nez d'Hansou presque seul à bord, cherche à profiter de l'aubaine qu'est le réseau de la station Keid pour copier toutes les données astrographiques possible. Les IA de la station n'auraient certainement pas apprécié, mais Hansou a le réflexes d'employer sa console (décidément) pour contrer la Prima Cedera, et évite ainsi à leur ordinateur de bord d'être successivement repéré, formaté et grillé par les défenses informatiques de la station.

Plus habitués aux coursives grouillantes des mondes-frontières où ils peuvent conserver leurs armes qu'à l'espace luxueux d'une station civilisée, nos PJ se trouvent d'ailleurs assez mal à l'aise dans cet environnement pseudo-tropical où la joie de vivre est soigneusement entretenue par une musique "calypso", les holopubs qui les invitent constamment à dépenser, le personnel en tenue sexy accueillant les visiteurs pour leur distribuer des cocktails de fruits euphorisants, les drones de services qui bourdonnent dans tous les sens et l'addition d'un hypnotique léger dans l'air. Nos héros alarmés par tant de détente [pour une fois qu'il récupèrent de la Tension rien qu'en se baladant sur la station, ils font al gueule : tsss...] remontent donc à bord de leur vaisseau après avoir envoyés quelques messages et fait leurs achats -les deux Médians claquant d'ailleurs un pognon fou dans du matos pour bébé.

Avec tout ça, ils n'ont guère le temps de refaire le plein ou de se mettre à la recherche des fugitifs ou du jet volé de la directrice Vorbaran lorsque Idir rejoint le bord porteur de mauvaises nouvelles :
il semble que la sécurité de la station se soit penché sur l'authenticité de leurs identités et que les puces d'identification de certains d'entre eux (les deux Médians) n'aient pas résisté à un examen approfondi. Les Éridiens s'apprêtent donc à inspecter le vaisseau et, entre la technologie hybride, la présence des Médians ou les pirates enfermés à bord, les PJ ne peuvent vraiment pas se le permettre. Hansou surveille les communications du staff pour confirmer qu'on leur envoie un "manager" et tout le monde se hâte de préparer le décollage. Problème : la Chimère n'est cette fois pas simplement amarrée par une passerelle flexible, elle est fermement ancrée à un "ponton" magnétique qui n'entend pas la lâcher avant que l'inspection ait eut lieu. À nouveau sur les conseils d'Idir, l'équipage se décide à s'arracher en force, Vlad et le Khemite étant chargés de faire sauter la passerelle pendant que tous les autres se préparent à un décollage en urgence. Rapidement équipés de scaphandres, Idir assomme au shock-gun le souriant "manager" en short qui venait jeter un œil à leur bord pendant que Vlad referme le sas manuellement (pour éviter de dépressuriser tout le secteur, quand-même), puis le Khemite place deux charges explosives et hop : la propulsion gronde, le tube étanche explose et, tous deux hissés par le grappin du "consultant en piraterie", ils remontent à bord par le sas enfin libéré (quoique maintenant prolongé par une section de ponton).

L'alerte résonne bientôt dans tout l'astroport : des drones-remorqueurs se précipitent vers la Chimère en voletant entre les "pics" formés par les différents quais, des vaisseaux de toutes les nations ferment les sabords et se libèrent de ces quais par crainte d'une dépressurisation de l'astroport, des chasseurs décollent et les messages inondent les communications. Mais, surtout, un puissant destroyer s'élance du quai que la station éridienne loue à la flotte de guerre cetane en échange de sa protection : s'il parvient à se placer devant le point de saut, il empêchera nos PJ de sauter loin de Keid.
Vincent coordonne donc une manœuvre audacieuse : pendant que Hansou propulse l'agile ranger dans une spirale tournoyante autour du quai qu'ils viennent de quitter, Harmonie et Idir mitraillent les drones qui s'approchent pour se saisir du vaisseau pendant que Jackson et Sofia calculent en urgence des coordonnées de saut vers Langton-Cobre. Dès qu'ils sont prêts, les artilleurs défoncent le barrage des drones qui se positionnaient en demi-sphère pour concentrer sur eux un puissant rayon magnétique, la Chimère accélère à fond, neutralise le destroyer cetan de son propre canon EMP, file sous son nez, grille les cargos en attente au point de saut et s'élance vers l'infini... avec une légère erreur de cap.

SÉQUENCE 4 : "Lost in Space"
Un petit défaut de trajectoire dépose donc nos héros au bord du maelström, à quelques 2000 unités astronomiques de leur destination : une erreur infinitésimale sur un saut de plusieurs années-lumières, mais qui les place à 6 jours de voyage "infra-luminique" de Langton-Cobre, la Chimère n'ayant plus assez d'hydrofuel pour un second saut vers la planète minière. Hansou, qui vient de se faire remonter les bretelles par Harmonie et se trouve soudain très pressé de regagner un peu du temps perdu, décide de tailler à travers le Maelström (enfin : "un tout petit bout du bord", quoi) sans prévenir le reste de l'équipage.
Avec enfin quelques jours à tuer, l'équipage en profite pour s'entraîner ou bricoler à bord... Jackson, Harmonie et Vincent (avec le fidèle vibro-sabre qui, à ses yeux, lui donne des airs de farouche pirate) ferraillent au corps-à-corps contre Idir, la Médiane tâchant d'en profiter pour découvrir les points faibles du cyber-khemite (que Vincent considère déjà comme une barbouze du Sultanant Khemite en mission chez les pirates, et envers qui notre valkyrie est de plus en plus méfiante). Une fois les dernières réparations effectuées (et le tronçon de quai balancé dans l'espace), Vlad prépare l'extraction de sa "fille" avec Wendy et Jiang-Jia, Amar s'immerge dans la réalité virtuelle de ses jeux vidéos et Hansou travaille à sa nouvelle œuvre informatique : une IA sophistiquée qui puisse tourner à partir de sa console comme de l'ordinateur de bord, et qui assistera désormais Tang'Ho comme co-pilote tout en protégeant (espère-t-il) le vaisseau des intrusions par le réseau.
[Les combattants utilisent donc le système d'Entraînement pour générer des points de Progrès et Hansou nous fait sa seconde Réalisation, Éch*2.]
C'est ainsi que naît "Belinda", une sorte d'hôtesse de l'air blonde et pulpeuse (apparaissant éventuellement en bikini sur les consoles holographiques) qui n'est pour l'instant capable que d'aider un peu au pilotage, à la navigation ou à la sécurité informatique du vaisseau, mais qui est très dévouée à son Hansou-chéri et qui sera désormais une sorte de nouveau "membre d'équipage".

Les jours passent ainsi sans que personne ne se préoccupe plus des prisonniers (!) jusqu'à ce que Sophia, la dernière personne à surveiller les scanners, avertisse l'équipage que malgré ses mise en garde répétées (mais ignorées par les PJ), les voilà désormais pris dans la tourmente du maelström. La tempête d'astéroïdes et de radiations qui borde la super-nova secoue bientôt le frêle vaisseau. Au premier impact, Vlad passe récupérer dans la cellule la mécanicienne khemite, Dunya, et constate que si Abd'Allàh y est encore, les deux autres pirates se sont fait la malle. Prévenue, Harmonie en déduit illico qu'ils doivent chercher à se tirer avec la navette et s'élance vers la cale où en effet, Rabah et Tawfiq ont trouvé des outils et réussit à s'enfermer dans la cale. Elle verrouille immédiatement la trappe de sortie pour les empêcher de s'enfuir avec leur seul "canot de sauvetage" et par le hublot du sas, réalisent que les deux Khemites sont parvenus à monter dans la Harpie et que, à grands gestes énervés, il la menace de s'en prendre à l'incubateur, volé à l'infirmerie et chargé avec eux dans la navette, si Harmonie ne leur ouvre pas immédiatement le haillon. Comme en réponse la médiane force le sas et fait irruption dans la cale, les deux pirates descendent précipitamment à l'assaut de la commande d'ouverture du haillon. Sans arme énergétique à disposition mais en bénéficiant du fait qu'une collision vient encore de faire sauter la gravité artificielle, Harmonie dégaine son poignard médian et bondit par dessus le nez de la navette : d'un mouvement ample, elle percute Tawfiq et l'égorge avant de l'envoyer valdinguer à travers la cale. Le précieux incubateur est projeté dans le même mouvement mais, blindé et multiplement amélioré par Vlad, il rebondit sur la coque de la Harpie en y laissant même une marque.

De la salle des machines ressortent (dans cet ordre) Amar, Jiang-Jia, Vlad et Dunya qui, pour la première fois en équipe, viennent de réparer en un temps record la propulsion encore une fois endommagées au premier impact. Le médian était en train de se dire qu'il embaucherait bien la petite khemite lorsque, justement, la mécanicienne dégaine un pistolet à impulsions, projette Vlad dans la cellule adjacente et l'enferme avant de se ruer sur Amar et Jiang-Jia. Le petit clone rejoint d'ailleurs Vlad après s'être fait assommé d'un coup de crosse et, d'un coup, le chef-mécano trouve Dunya beaucoup moins sympathique.

Lorsque Rabah brandit une perceuse devant la Médiane, un furieux combat s'engage en apesanteur, les deux combattants tournoyants autour de la navette en tentant de s'entretuer... Harmonie projette finalement le pirate contre un caisson saillant du plafond, l'assomme et trouve bientôt du câble électrique pour le ligoter mais, ivre de vengeance, elle lui perfore les pieds à la perceuse pour y passer le câble qui lui liera les pattes : ouch.

Dans le poste de pilotage, Hansou parvenait à reprendre le contrôle du vaisseau avec l'aide de Belinda et de Tang'Ho, quand Abd'Allàh fait irruption en brandissant un pistolet neutraliseur et, après avoir hurlé un truc incompréhensible, tire deux coups sur le pilote : couvert de papiers d'alu et autres reliefs de repas des 5 jours qu'il vient de passer connecté à l'ordinateur de bord, Hansou se voit miraculeusement protégé du tir [1pH] et, alors que les détritus volent à travers la pièce, Idir laisse un instant la console de tir avec laquelle il allumait comme souvent des astéroïdes pour balancer au pauvre pirate une bonne onde de choc qui l'envoie bouler à l'autre bout de la coursive, Abd'Allah rebondissant contre une cloison à peu de distance de la salle des machines.
Si Hansou, ses séides électroniques, Vincent, Jackson et Sophia sont actuellement tous trop occupés à tenter de se sortir du maelström pour se demander sérieusement d'où Idir tire (pour la troisième fois) ses fameuses ondes de choc, c'est le moment que choisit Vlad, qui avec l'aide de Jiang-Jia vient de forcer (encore) la serrure de la cellule et se précipitait vers le poste de pilotage. Mais a-t-il passer la porte que Dunya lui braque son pistolet à impulsions sur l'occiput : "Plus un geste ou je tire ! Je prends possession de ce vaisseau au nom de l'Émir Al-Salim ! _Hé ben prends un siège parce que, si tu veux un vaisseau entier dont prendre possession, on a besoin de toute l'aide possible ! _Vous pourriez peut-être commencer par arrêter de tailler de biais dans le maelström ! _Hé ben on essaye !".
Harmonie remontait justement avec le corps de Tawfiq ficelé à un Rabah assommé quant elle découvre la situation et que Idir, qui commence à se lasser des interruptions, balance une nouvelle onde choc sur Dunya, projetant la mécanicienne, son pistolet et son otage en vrac dans la coursive, mettant fin à cette très brève mutinerie. Enfin reconcentrés, Nos héros peuvent enfin se concentrer sur la tâche principale : sortir de la super-nova.

Il faudra en tous cas toute la diplomatie de Vincent et de Vlad pour empêcher Harmonie d'égorger Dunya (qui voulait lui apprendre à menacer son chéri) et, c'est donc après une bonne suée, avec des dommages sérieux, cinq jours de retard sur leurs prévisions et une litanie de récrimination à l'encontre de leur pilote que nos héros arrivent enfin en vue du système stellaire LHS 1723. Et comme il leur reste un peu de temps de vol une fois les 3 pirates survivants ligotés et anesthésiés dans les sièges-passagers du poste de pilotage, Vincent, Harmonie, Idir et Jackson travaillent ensemble sur un faux rapport et un nouveau faux-journal de bord racontant que l'incident de la station Keid est imputable aux vilains pirates khemites qui avaient pris possession de leur vaisseau. Pendant ce temps, Vlad, Wendy et même Jiang-Jia préparent les derniers détails de la première opération sérieuse du Medicur et se lance dans la difficile extraction du fœtus d'Harmonie pour l'installer dans l'incubateur que son papa lui a amoureusement préparé.

Fin de l'Épisode.
À suivre, l'épisode 7 de notre campagne : "Fugitifs".
Sébastien Delfino, partisan des vrais blases sur Internet.

► Théories rôlistes en méthodo presque claires dans les CARNETS LUDOGRAPHIQUES, podcasts du blog Memento Ludi !
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Wenlock
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Extrême-Orion / Épisode 7

Message par Wenlock »

Et on continue avec Extrême-Orion : je reprendrai par la suite les CR de Tal Endhil.

Épisode 1 : "Mutinerie"
Épisode 2 : "Fusions"
Épisode 3 : "Space Hulk"
Épisode 4 : "Labyrinthe"
Épisode 5 : "Compte-à-Rebours"
Épisode 6 : "Transit"

Épisode 7 : "FUGITIFS"
Pendant que la Chimère approche du système de LHS1723, tout le monde à bord est en train de commenter la "naissance" de la petite créature mystérieuse qui occupe désormais l'incubateur solidement vissé à une cloison de l'infirmerie : comme toute la poche placentaire a été transplantée avec, on ne voit pas grand-chose de la petite bestiole mais Vlad s'emploie à lui faire tous les tests possibles et imaginables, sous le regard circonspect de sa dulcinée. Car lui trottent encore dans la tête certains délires d'Abda'Allàh, qui semble croire que les deux médians ont enfanté l'antéchrist, et les rêves que Vald lui a raconté et où, curieusement, il est constamment seul avec l'enfant. Dernier en date : Vlad extrait la gamine à 4 bras des restes d'un vaisseau spatial crashé sur une planète blanchâtre où ils doivent constamment courir pour rester dans l'ombre d'une lune. Hors de la zone protégée du soleil, le paysage brûle implacablement... Et où est-elle, elle, dans les rêves de Vlad, hmm ?
En tous cas, elle n'est pas dans les 1001 examens que son généticien fait subir à la petite forme molle dans la poche placentaire qui remplit en plissant les recoins de l'incubateur.

SÉQUENCE 1 : "Blackhawk & Down"
Jackson appelle soudain ses compagnons au poste de pilotage : un ranger cetan de type Falcon V (un modèle assez cousin de la Chimère, qui était jadis un "BloodHound III", mais plus moderne de 20 ans et équipé pour le combat spatial) est apparu sur les senseurs entre eux et le système stellaire. Et il transmet : un sceau électronique officiel comportant leur mandat d'arrêt et le contrat que la Constellation d'Éridan a passé avec le capitaine "Sloan" du Blackhawk pour leur capture. Plus précisément : les autorités de Keid leur ont collé une amende de 250.000$ (vlan !) que nos héros peuvent, au choix, payer tout de suite ou voir leur vaisseau saisi pour la payer. Alternativement, ils peuvent aussi tenter de s'enfuir ou de combattre, mais le Blackhawk a alors l'autorisation de les abattre et, très franchement, ils toucheront de même leur 30%, alors La Chimère peut toujours essayer.
Wendy, puis Vincent tentent de leur expliquer que tout ça est une affreuse méprise et qu'ils ont un journal de bord pour le prouver (fabriqué de toutes pièces mais alors vraiment "cousu main" : les jets de préparation cumulés de tous les perso qui ont participé à l'enfumage valent en tout pas loin de 40 pions de bonus, dans lesquels les PJ peuvent désormais piocher chaque fois qu'ils voudront protester de leur innocence). Et comme ils sont maintenant à portée du "Stream", le fameux réseau interstellaire-éridien, Vincent en profite pour expédier un gros dossier sensé démontrer leur complète absence de responsabilité lors du terrible crime commis par les incontournables pirates-khemites.
Évidemment, l'officier de communication du Blackhawk (qui s'approche peu à peu à distance de tir) leur fait remarquer que d'après ses dossiers ce serait la seconde fois que Mr Vincent Panjari serait victime d'une tentative de piraterie et celui-ci allait invoqué son immunité diplomatique pollienne lorsque Wendy et son homologue reçoivent la même réponse du réseau : le dossier est bien parti mais il faudra au moins 12h pour recevoir une réponse et, franchement, les chasseurs de primes n'ont pas la patience... surtout que si les PJ sont blanchis avant d'être capturés, le capitaine Sloan ne touchera pas la prime.

Le temps que tout le monde ait bien compris la situation, un virus transmis par le faisceau quantique du Blackhawk se déploie dans l'ordinateur de bord et tente de neutraliser le vaisseau, mais "Belinda" montait la garde et, avec l'aide de Hansou, la "bombe logique" est circonscrite, isolée... et prête à être retourner à l'envoyeur. Mais les chasseurs de primes sont immunisés à leur propre arme numérique et expédient deux missiles à la Chimère qui vient d'accélérer brutalement en inclinant sa trajectoire vers Aposta : une lune "dansante" du système LHS1723. Ce système comporte en effet 4 planètes tournant autour d'une naine rouge : la chthonienne RECONS 3a, la tellurique Langton-Cobre et, à plus de 8ua de la précédente, la gazeuse blanche Angel 3 et l'incandescente Devil 11 (car depuis le début de la colonisation spatiale, on a baptisé beaucoup plus souvent des planètes "Devil" que "Angel") tournent si près l'une de l'autre qu'elle exerce une attraction l'une sur l'autre et, surtout, s'échange régulièrement la même lune, Aposta. Et dans la disposition où elles sont à cet instant, les deux planètes et leur satellite à garde alternée sont disposées de telle manière qu'ils forment un énorme puits de gravité vers lequel plonge la Chimère.
Le Blackhawk s'élance à sa suite et tire plusieurs missiles bien avant d'être à portée de l'armement de la Chimère, mais les senseurs de celle-ci ont détecté un second appareil, une sorte de gunship de la taille d'une navette et qui se croyait camouflé derrière son écran furtif. Filant sous son nez alors qu'il mitraille, notre ranger lui colle un bon coup de canon EMP qui lui ôte toute possibilité de participer à la poursuite. Derrière eux, le Falcon V modifié lance à leurs trousses un drone d'interception extrêmement rapide qui mitraillent bientôt le vieux Bloodhound III hybride de nos héros... jusqu'à ce qu'il s'approche trop près et que Jackson et Idir le déchiquètent à coups de tourelles à impulsions. Accélérant toujours, les artilleurs la Chimère s'acharnent jusqu'à abattre les missiles qui la rattrapaient et, depuis la salle des machines, Vlad donne un brusque coup de boost au réacteur, sacrifiant un peu de l'intégrité de leur moteur à hydrogène pour libérer un bref pic de puissance [Techniquement, il vient de réussir un jet de mécanique pour "brûler" un pion d'Énergie du vaisseau, qui donne effectivement 2 pions de bonus à leur astronef mais part directement en "Surchauffe", l'équivalent de la Tension et du Choc pour les engins.] :
rechargeant ainsi le canon EMP avec lequel Harmonie visait depuis déjà un moment, il lui permet de tirer une violente décharge qui déstabilise le Blawkhawk. Rugissant alors de tous ses propulseurs, la Chimère tombe en une longue courbe qui épouse un instant l'horizon de Devil 11... et jaillit finalement de la zone d'attraction de la planète, traçant comme une pierre de fronde vers Langton-Cobre, ses brumes acides et les nombreux canyons où se dissimuler, laissant les chasseurs de prime loin derrière.
"Je suis ravi que nous leur ayons échappé sans leur causer trop de dommages, ça simplifiera considérablement les choses lorsque nous seront réhabilités par le gouvernement éridien !" s'exclame Vincent.

Mais alors que le vaisseau navigue au radar dans la purée de pois jaunâtre, que la forte pression atmosphérique collent aux vitres et qui corrode la coque, une question se pose : des quatre "villes" minières de la planète, sur laquelle leur réservera-ton le meilleur accueil ?

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SÉQUENCE 2 : "Les Ruines de Cobre"
Après la ville-puits de Langton, capitale planétaire avec son grand astroport, ses corpo et quelques 8 millions d'habitants, la polaire Cobre était la plus importante des 4 cités de la planète. En plus de sa station sur le monorail qui fait le tour de la planète à travers plus de 50.000km de tunnels, Cobre possédait son propre petit astroport profitant de la relative lenteurs des vents polaires... Jusqu'à un accident de recyclage d'air il y a 12 ans qui a corrodé une grande partie des systèmes vitaux de la ville : on aurait pu réparer mais le développement de la cité l'avait trop endettée et la municipalité corporatiste déclara la banqueroute, forçant plus de 3 millions d'habitants à aller chercher refuge ailleurs. Aujourd'hui, au fond du canyon où se niche la cité désertée, seuls les pirates d'Al-Salim maintiennent encore quelques systèmes opérationnels pour pouvoir bénéficier d'un port planétaire gratuit et hors de toute surveillance fédérale. Et en attendant que leur dossier démontre leur innocence aux autorités éridiennes, les Chiméronautes préfèrent commencer par ramener Abd'Allàh, Dunya et Rabah-aux-pieds-troués auprès des leurs.

Vlad et Wendy rafistolent rapidement le cheikh encore à moitié drogué et le colle à la console de com' pour les annoncer car, au sol, dans les vents acides qui soulèvent un peu de sable ocre, les Khemites semblent avoir un paquet de vaisseaux et deux batteries sol-air. Il faut toute la persuasion de Vincent, de Jackson et d'Harmonie pour que Rabah dise un truc intelligible et pas trop incriminant qui leur vaut l'autorisation d'atterrir dans les ruines d'un vaste hangar au plafond éventré, au fond duquel un large portail brille d'un écran bleuté : au-delà du champ de force, les Khemites maintiennent une atmosphère beaucoup plus saine, mais la Chimère n'a le droit que de se poser devant et, n'ayant pas assez de carburant pour protéger l'appareil en laissant tourner les boucliers, le vieux ranger si souvent rafistolé commencera à subir des dommages préoccupants d'ici quelques dizaines d'heures.

Maintenant que les voilà chez les pirates, évidemment, il y a bien moins de volontaires pour y aller et Vincent se retrouve à descendre seul avec Jackson, Abd'Allàh et Rabah, Dunya n'ayant apparemment pas très envie de "rentrer à la maison" : Harmonie, Wendy et Sophia s'en sont mêlées au nom de la cause féminine et, pour l'instant, les Chiméronautes n'ont pas le cœur à la renvoyer à Al-Salim.
À l'intérieur, Ibrahim et Panjari s'enfilent sous bonne escorte des 100aines de mètres de couloirs, des portes étanches aussi grandes que leur vaisseau et, un peu partout, des gardes aux scaphandres bariolés portants des bâtons lumineux pour éclairer leur route dans la poussière qui colle aux murs et au sol de roche vitrifiée. Ils débouchent finalement au fond d'un vaste puits de lumière surmonté de peut-être cinquante étages de balcons-rues désertes où, dans une atmosphère soudain respirable, campent quelques dizaines de pirates d'au moins 3 ou 4 ethnies. On les dirige alors vers le Bey Mohammed Jacinto, un "philippin" âgé qui terminait une négociation avec une espèce de banquier probablement éridien. En l'absence de l'Émir ("parti à la chasse"), c'est le bey qui commande et reçoit bientôt le commandant Panjari et son "khemite de service".

Après quelques salamalecs, le négociant centauri et le chef-pirate trouvent aisément un terrain d'entente :
si le bey était au courant de la perte d'un de leur vaisseau et de la disparition de son équipage, il est ravi d'apprendre que 5 de ses membres ont survécu, un peu moins ravi que l'un d'entre eux soit fou, l'autre estropié, le troisième récemment égorgé, la dernière peu désireuse de rejoindre la flotte de l'Émir et qu'un navigateur "pour Naï-Naïn" se ballade dans la galaxie, mais il admet que ses pirates ont tenté de capturer la Chimère et échoué à la loyale. Il n'a en tous cas eut aucune nouvelle du fameux Shakir Ali Williams et, s'il est sur Langton-Cobre, il n'a absolument pas cherché à joindre ses frères. Le bey est donc très intéressé quand Vincent lui propose de retrouver pour lui cette brebis égarée (c'est la seconde fois que Vincent "vend" le navigateur, ça va finir par se voir), les Chiméronautes devant en profiter pour mettre ainsi la main sur "leur" proie, Soon chi Kay. Jacinto est même prêt à leur prêter un peu de carburant pour qu'ils volent jusqu'à Langton pour y commencer leur recherches... quand on le prévient que les "frères" envoyés à bord de la Chimère (pour récupérer Dunya et le corps de Tawfiq) rencontrent une certaine "résistance" : une virago en scaphandre de combat, une Nibelen armée d'un pistolet à impulsion et une impudique hurlante refuse de les laisser emmener la mécanicienne et les pirates voudraient savoir s'il tirent dans le tas.

Vincent va réussir à arrondir les angles et, Mohammed Jacinto lui confirmant que Dunya est une récente convertie à qui cette dernière affaire pourrait bien valoir des sanctions, Vincent lui propose carrément de lui racheter le contrat de la mécanicienne. Jacinto marchande qu'il ne peut pas paraître si laxiste, "d'autant plus qu'elle est une disciple de l'Émir lui-même, qui fait régulièrement l'école coranique à de jeunes et jolies... recrues prometteuses." et Panjari obtient finalement que Dunya leur soit confiée à l'essai le temps qu'ils capturent les fugitifs : si elle fait du bon boulot et qu'elle se plaît parmi les galactiques, le bey fera de son mieux pour convaincre l'Émir Al-Salim que c'était le meilleur choix pour la jeune femme.
Lui et Jackson sont alors invités à dîner avec les pirates bariolés, dont Rabah et Abd'Allàh (qu'on traite maintenant avec beaucoup d'égards, puisque les fous sont sacrés) et, assis sur des caisses de munitions, les deux rescapés racontent leur histoire à peu près sincèrement, quitte à ce que Jackson ou Vincent doivent intervenir pour "préciser" les passages les moins reluisants des mésaventures de l'équipage du Cheikh Rabah Ben-Abdulsalam.
À la fin du récit, le bey Jacinto résume : "En somme tu as perdu le vaisseau qu'on t'avais confié, laisser le navigateur être capturé, s'enfuir sans ton aide, échoué à capturer l'astronef de ceux qui te raccompagnait et pris un couffin en otage pour couvrir ta fuite ?" Le cheikh n'a pas le temps d'avaler sa salive qu'un de ses compagnons lui éclate le crâne d'une impulsion à bout portant : Vincent et Jackson manquent de s'étouffer sur leur tagine reconstitué.

Pendant ce temps-là (et depuis qu'ils ont atteint la planète, en réalité), Vlad travaille sur un canon EMP individuel, une arme qu'il veut capable d'assommer Idir-le-Cybernétique en un coup. Il a déjà conçu les holoplans et s'applique maintenant à réaliser un engin gros comme un bazooka, doté d'une batterie lui permettant 4 tirs et possédant la portée d'un fusil à impulsion qui, suite à un délire des joueurs, sera modestement baptisé "le Sèche-Cheveux".

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Oui, c'est le canon-laser dans "Akira" : c'est ce que m'inspirait la description du joueur.

Dans la cité enterrée sous le pôle, nos deux émissaires digèrent péniblement la récente démonstration de ce fameux "management khemite" que conseille fréquemment le bey à Vincent (chaque fois que le "commandant" se plaint de ses équipiers) et qu'il a illustré avant le repas en faisant visiter à Vincent Panjari une pleine réserve de bocaux contenant des mains, des yeux et parfois une tête de fautif... lorsque Hansou se fait repérer, infiltré loin dans le réseau installé entre le camp des Khemites, leurs vaisseaux, leurs navettes de surveillance et leurs différentes autres installations dans les ruines (!?), alors qu'il était carrément en train de piquer la base de données des équipages pirates.
Le bey le prend évidemment assez mal et, puisque Vincent lui explique avoir besoin du pilote vivant pour continuer son enquête, Mohammed Jacinto demande en guise de sanction qu'on lui apporte les jambes du fautif : "Ça ne l'empêchera pas de travailler, ton pilote-hacker, ça lui rappellera juste sa place...".
Le commandant Panjari, excédait que Hansou joue ainsi avec leurs vies pendant qu'ils sont à la merci de leurs hôtes, n'est pas loin de se laisser tenter mais, par leur fréquence cryptée, les Chiméronautes optent pour un compromis : refiler les jambes de Tang'Ho au bey et prétendre que Hansou était déjà un cul-de-jatte cybernétisé. Jacinto accueille le mensonge et la restitutions des données avec un sourire mais prend bientôt congé de nos héros qui, désormais avec une pirate-stagiaire à bord, repartent maintenant pour l'astroport de Langton.

En chemin, ils se connectent au "Stream" et découvre ainsi que les poursuites éridiennes à leur encontre sont suspendues jusqu'à la date de leur convocation sur Keid pour répondre à une commission d'enquête : "Heureusement qu'on a préparé un bobard en titane...". Vlad glisse justement son "sèche-cheveux" terminé dans le logement secret qu'il a préparé pour lui lorsque la Chimère obtient l'autorisation de se poser sur le vaste aéroport de Langton, une ville-puits à flanc de falaise puisque devant la cité s'étend la plus vaste carrière de silice du secteur spatial, presque 3000km de diamètre parcouru par des dizaines de Beetle-Crew, des équipages miniers aux commandes d'engins tous terrains.

SÉQUENCE 3 : "Langton by Day"
À peine ont-ils signé la décharge stipulant que les corporations locales ne peuvent être tenues pour responsables d'aucun dommage matériel ou corporel dus à la corrosion, les Chiméronautes posent leur astronef à l'astroport et se mettent au travail. Vincent, Idir, Harmonie et Jackson commencent par compiler toutes les infos qu'ils possèdent sur les pirates d'Al-Salim et envoie ce joli paquet d'infos cryptées au conseiller Maranga, en lui demandant le pognon convenu par retour du courrier : réponse dans quelques 24h par le "Stream".
Pendant qu'Idir est parti avec Wendy (qui est depuis peu sa groupie et son amante) demander de l'aide aux quelques contacts qu'il a sur place, Dunya et Jackson commencent à explorer les quelques contacts que les pirates possèdent dans la cité-puits, Vincent tente de se faire un nouvel ami à l'astroport (et apprend ainsi qu'aucun jet privé n'est arrivé depuis longtemps sur cette planète : comme il s'en doutait, Kay et Shakir auront changé de véhicule après leur évasion).
Harmonie est parti seule dans la ville, une simple tenue de travail jetée sur sa combinaison d'intrusion achetée avec sa dernière paye et déjà améliorée par son chéri : remontant à pied la longue avenue de 2km qui traverse les secteurs de l'astroport jusqu'aux chantiers navals, son puits de lumière parcouru par une ligne de métro suspendu et ses larges boulevard bordés d'étalages colorés et envahis d'une foule cosmopolite de piétons où zigzaguent des segways et des rollers motorisés, elle atteint bientôt un des accès aux coursives techniques, "Interdit sauf personnel autorisé". La médiane a tôt fait de neutraliser l'alarme et la serrure de la porte étanche et, débarrassée de la combi de travail pour profiter du camouflage et de la mobilité que lui fournissent le "cat-suit" qui met en valeur ses formes athlétiques, elle s'aventure dans le labyrinthe des galeries de service. L'air acide oblige les techniciens à porter des combinaisons et des masques qui limitent largement leurs champs de vision (Harmonie elle-même employant un petit masque filtrant et des lunettes grand angle qui lui font un look merveilleusement "Splinter Cell") et, se faufilant discrètement dans les cintres des couloirs aussi étroits que hauts pour échapper aux patrouilles comme aux drones de surveillance, elle trouve bientôt le répartiteur-réseau qu'espérait Hansou, et installe selon ses instructions le relais d'intrusion concocté par Vlad et l'Éridien. Ayant ainsi largement contourné les défenses numériques de l'astroport, Hansou et Belinda peuvent s'introduire dans le réseau et se procurent bientôt les logs du trafic interstellaire depuis Keid, les locations de chambre ou de sleep-boxes, scrutant les données à la recherche de Soon Chi Kay et de Shakir Ali Williams, quelques soient les noms et les apparences qu'ils puissent avoir maintenant.
La féline Médiane rejoint tout aussi silencieusement la porte d'accès, revêt sa combi et disparaît dans la foule...
[Hourra : on a du mal à le croire quand on la voit massacrer ses ennemis dans son scapahandre de combat, mais ce perso est justement spécialisé en intrusion discrète et vient -enfin- de réaliser la seconde opération qui lui corresponde vraiment depuis le début de la campagne.]

À force de croiser les données ramenées par les différents enquêteurs, Hansou et sa chère Belinda finissent par isoler 6 logements, deux chambres d'hôtel et 4 sleep-boxes pour deux personnes, où Kay aurait pu s'installer avec le navigateur, et des amis anonymes d'Idir se rendent immédiatement aux différentes adresses pour les surveiller. Le hacker et son IA découvrent également une anomalie sur le réseau de la ville : on dirait bien qu'un "logiciel" d'intrusion beaucoup plus vaste que le sien y est actuellement déployé pour espionner les communications et, très prudemment, Hansou tentent de s'y infiltrer pour localiser la source du signal... qui se révèle bientôt une des sleep-boxes qu'ils surveillaient déjà dans le secteur de l'astroport !

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Dernière modification par Wenlock le lun. sept. 21, 2015 2:53 am, modifié 2 fois.
Sébastien Delfino, partisan des vrais blases sur Internet.

► Théories rôlistes en méthodo presque claires dans les CARNETS LUDOGRAPHIQUES, podcasts du blog Memento Ludi !
cinÉtic, système générique, discussions & CR de campagneS (index p1)
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