[Paorn-D&D5] Starter Set + Les Chroniques du Chaos = Prélude au Chaos

zuzul · Message par **zuzul** » mer. juin 29, 2016 7:44 pm

Ego' a écrit :
zuzul a écrit :Je n'ai pas de mots pour te remercier et m'excuser d'avoir prit de ton temps. Merci mille fois.
Je t'en prie

Pour les sondages, j'ai prit l'habitude d'utiliser ça : https://fr.surveymonkey.com/ .
L'avantage est que chacun peut envoyer ses réponses sans voir les résultats des autres. Si cela peut t'être utile...

Ego' · Message par **Ego'** » mer. juin 29, 2016 7:45 pm

L'arcaniste de l'expédition...

Nikolaï Verte-pogne (l'illustre - )

Spoiler:

Ego' · Message par **Ego'** » mer. juin 29, 2016 7:47 pm

zuzul a écrit :Pour les sondages, j'ai prit l'habitude d'utiliser ça : https://fr.surveymonkey.com/ .
L'avantage est que chacun peut envoyer ses réponses sans voir les résultats des autres. Si cela peut t'être utile...

Super, je cherchais justement un outil plus complet. Merci

Ego' · Message par **Ego'** » jeu. juin 30, 2016 1:33 pm

[Changement important par rapport au Paorn d'origine : un cataclysme passé remplace le polythéisme classique (qui d'ailleurs est à peine effleuré dans les revues) par un monothéisme. Plus bas la description fournie aux joueurs :]

Spoiler:

Des cultes sous l'égide de l'Omnipater

En des temps oubliés, les prêtres des différents cultes de Paorn perdirent l'usage de la parole au matin du même jour. Les dieux ne répondaient plus aux prières, la theurgie n'avait plus aucun effet. Les prêtres baissèrent les bras, attendant la chute de l'univers. La plupart des fidèles crurent que la fin du monde arrivait, et certains d'entre eux mirent fin à leurs jours. Quelques-uns profitèrent de la situation, alors qu'une bonne part courbait l'échine avec d'autant plus d'abnégation. Les guerres, les épidémies, les famines décimèrent les peuples. Le Chaos ravagea Paorn.

Alors vint le prophète. Il entreprit un long pèlerinage à travers les quatre Empires en ruines et au-delà. Sa sagesse poussa un certain nombre de personnes à le suivre. Lors de cette quête, il eut la vision de la « Flamme Sacrée ». Transfiguré, seul mortel capable de réaliser des miracles, il prêcha une nouvelle religion qui attira des foules de croyants dans toutes les terres qu'il foulait.

Unifiant tous les anciens cultes, il nomma un dieu unique à la tête de tous : l'« Omnipater ». Le Père de toute chose.

Il dénonça le mal dissimulé au coeur des mortels, poison qui pouvait détruire le monde. Expliquant que la Flamme Sacrée était source de toute vie, il prôna une ligne de conduite basée en partie sur les anciennes religions, ainsi que sur de nouveaux préceptes. Chaque culte qui accepta l'assimilation de sa ou ses divinités retrouva une partie de ses prérogatives et ses pouvoirs divins en devenant l'un des zélateurs de l'Omnipater. Les autres dieux furent rejetés et bientôt oubliés.

L'Orthodoxie et ses différents Ordres étaient nés.

Ego' · Message par **Ego'** » jeu. juin 30, 2016 2:01 pm

[Et ci-dessous le potentiel initiateur d'un schisme de l'Orthodoxie (s'il survit aux aventures...)]

Rabel Durand de Palidam

Spoiler:

Et son chiot :

Si fragile, si inutile...

Spoiler:

Ego' · Message par **Ego'** » jeu. juin 30, 2016 2:17 pm

[Dans le Paorn d'origine, la pratique de la magie est encadrée, contrôlée, ce qui est une des particularités marquantes de cet univers (notamment auprès des joueurs) ; dans la présentation destinée aux joueurs ci-dessous, je reprend les textes d'origine, tout en y ajoutant un ordre plurinational (l'Arcana Pragma), et quelques termes (arcaniste, admittatur, sorcelier, veneur, etc.), ainsi que des liens plus ou moins évidents avec l'Orthodoxie...]

Une magie mise à l'index

La magie est dangereuse car les magiciens disposent de pouvoirs redoutables qui pourraient déstabiliser les états eux-mêmes. Dans les empires de Paorn, les arts étranges sont donc soumis à une réglementation stricte.

L'usage de pouvoirs magiques est exclusivement réservé aux arcanistes qui ont prêté serment d'allégeance au souverain local et collaborent à la défense de l'empire. Ils sont formés dans des écoles royales, inscrits dans les registres (reçoivent ainsi « l'admittatur », ou permis de pratiquer leurs arts étranges), et peuvent travailler pour leur propre compte, à condition de fournir des rapports réguliers sur leurs activités aux autorités locales (déplacements, pratiques, contrats, etc.), de payer la dîme (dixième des ressources), et de leur venir en aide si nécessaire. En cas de non respect des règles, l'autorité peut émettre un « déléatur » (ordre d'effacer des registres), ce qui correspond à une condamnation (voir plus bas).

L'Arcana Pragma : il existe une « police de la magie », composée d'arcanistes expérimentés (les « limiers ») qui ont pour tâche de pourchasser les « sorceliers » (ceux qui n'ont pas prêté allégeance ou qui ne figurent plus dans les registres). Les peines encourues par les contrevenants sont extrêmement sévères (confiscations, amputations, bagne, bûcher). Les tribunaux de sorcellerie sont généralement présidés par des hommes qui ont eu à pâtir des actes de sorceliers, d'où la sévérité des verdicts rendus. Bien que chaque Empire possède son Arcana Pragma, il est de notoriété publique que l'Ordre ne se voit jamais limité par les frontières quand il s'agit de pourchasser une de ses cibles.

Têtes mises à prix : tout le monde connaît l'existence de sorceliers qui gagnent leur vie en enseignant leur art à ceux qui sont capables de les rémunérer. Ces « magisters » vivent généralement au plus profond de la forêt et leur tête est mise à prix.

Un arcaniste est lié à un empire et à un seul. Il lui est donc interdit de traverser les frontières sous peine de déléatur. Dans certains cas, un arcaniste peut recevoir un «exequatur » lui permettant de passer outre l'interdit. Autrement dit, une autorisation accordée par deux empires pour que l'arcaniste puisse y exercer ses fonctions de part et d'autre de la frontière. En réalité, à part les « veneurs » ou « grands veneurs » de l'Arcana Pragma, pratiquement aucun arcaniste n'a obtenu ce privilège.

La Théurgie, ou science des miracles de l'Orthodoxie, est légale à l'intérieur et en dehors des temples car elle est censée faire le « bien » (même si ce dernier concept varie beaucoup selon les endroits). Les cultes qui ne font pas partie de l'Orthodoxie n'étant pas censés avoir accès à des pouvoirs divins, ils voient leurs prêtres considérés -- au mieux -- comme des sorceliers et, par conséquent, dénoncés à l'Arcana Pragma.

Sama64 · Message par **Sama64** » jeu. juin 30, 2016 3:02 pm

toujours très inspirant

où as tu trouvé ces superbes illustrations (si ça n'est pas indiscret) ?

Ego' · Message par **Ego'** » jeu. juin 30, 2016 3:05 pm

Et le sixième PJ :

Uzog " arrachebra' " Ogolakanu

Spoiler:

Ego' · Message par **Ego'** » jeu. juin 30, 2016 3:42 pm

Sama64 a écrit :toujours très inspirant
où as tu trouvé ces superbes illustrations (si ça n'est pas indiscret) ?

Contrairement à mes parties d'Into the Odd dont la plupart des images provenaient de deux sites spécifiques, pour le présent projet je les ai trouvées ici ou là sur la toile à force d'y farfouiller. Je les enregistre, les classe par thème ou sous-thème (portrait, monstre, scène, paysage, cité, temple, fleuve, etc.), puis les dispatche entre les différentes régions sur la carte de Paorn (ou les scénarios), et les utilise en cours de jeu en les affichant à l'aide d'un projecteur (diaporama faisant défiler plusieurs illustrations du thème spécifique / ou affichage d'une illustration donnée : PNJ, décor ou objet particulier).
D'où la nécessité d'avoir une belle résolution (ce qui limite parfois). Celles que vous voyez ont été utilisées sur le blog de la campagne, donc taille réduite.

J'en trouve donc un peu partout en utilisant essentiellement Google, notamment les fonctions de recherche d'images (ce qui permet de trouver de plus belles résolutions d'une même image, ou des images similaires). De fil en aiguille on peut trouver de jolies perles

Deux incontournables (entre autres) : Pinterest et Deviant Art.
Cela permet de découvrir des artistes, leurs galléries, leurs blogs, de les suivre. Parfois des images géniales qui ne correspondent en rien au projet actuel mais qui colleraient à mort à un projet à venir, ou qui donnent envie de ressortir un jeu qui prend la poussière, ou qui demanderait carrément de tout inventer : jeu+univers+campagne

Par exemple, je cumule depuis un moment des illustrations pour une campagne de Corsaires & Pirates, une autre sur des Conquistadores, du Post Apo Spatial, etc. Les projets de jeux vidéo sont souvent des mines... Deux mots clefs magiques à ajouter à n'importe quelle recherche : concept art.

Ego' · Message par **Ego'** » jeu. juin 30, 2016 4:06 pm

[Après que chaque joueur m'ait fournit les traits de personnalité de son personnage (background de D&D5 en cinq points : traits, idéal, lien, défaut), j'ai rédigé et envoyé à chacun d'entre eux un texte décrivant son passé. Plusieurs intérêts : tisser des liens entre PJ ; mettre en place diverses intrigues qui se dévoileront au fur et à mesure à l'aide des arcs narratifs personnels ou collectifs. Ci-dessous en exemple le passé d'Uzog le semi-géant. Les autres joueurs ne sont pas au courant de l'essentiel de son passé (notamment le gnome...). Quant au joueur, il ignore que son personnage a été balancé du haut d'une montagne par les siens lorsqu'il était nouveau-né car ils l'ont considéré comme trop faible pour survivre et faire un bon "géant"...]

Krönberg

Uzog

Il y a plusieurs hivers, tu étais encore sous les ordres du clan Holderhek, qui dirigeait d'une main de fer la pègre naine, la rüll. A cette époque tu obéissais au doigt et à l’œil au chef du clan, Vondal le Borgne.

Il t'avait sauvé la vie, bien avant de diriger la rüll, toi qui n'étais qu'un mouflet à moitié noyé sur les berges gelées du Linamaz, au pied de Krönberg la capitale. Il t'avait protégé de la haine des nains qui voulaient te donner à manger aux chiens avant que tu ne deviennes assez fort pour leur tenir tête. Tout appris du métier de voleur, malgré ta taille, tes gros doigts, et ta foutue mauvaise mémoire. Élevé avec suffisamment de tapes sur la nuque pour que ça rentre. Recousu plus d'une fois après une rixe contre un clan adverse. Veillé pendant des nuits entières alors qu'on te donnait pour mort à la suite d'une énième tentative de meurtre.

En grandissant, tu compris peu à peu pourquoi il avait autant misé sur toi. S'il t'avait demandé de mourir pour lui, tu l'aurais fait sans l'ombre d'une hésitation. Alors, lorsqu'il provoqua un soulèvement au sein de la pègre, tu fis ce qu'il fallait. A la fin de la journée, tu respirais mal, mais tu respirais encore. Ton corps était couvert de plus de sang adverse que du tien. Tu venais de gagner ton surnom arrachebra', et Vondal le Borgne était devenu le patriarche des six clans.

D'autres hivers passèrent, et le jour où il te demanda de protéger son fils aîné, Ulfgar -- de lui obéir en tous points comme à lui --, tu répondis oui d'un sourire.

Un soir, alors que tu protégeais les miches du fils lors d'une tournée de tavernes, ta vie bascula. Vous étiez là pour récupérer les louages et autres gages. Ce n'était pas bien compliqué : quand tu arrivais dans un lieu, tous ceux qui tenaient à leurs dents se taisaient. Quant aux tenanciers, vu le respect que tu inspirais, ils ne tardaient pas à verser ce qu'ils devaient à la rüll.
Ulfgar était éméché, comme à son habitude. Il se donnait des airs, bombait le torse, jouait au petit patriarche. Il exigeait plus de deniers que la normale, se rinçait en pintes à l’œil et sans un sourire. Mais non content de ne pas respecter les règles, il t'aboyait dessus, alors que c'était inutile : tu avais donné ta parole à ton mentor, tu n'arracherai pas la langue à son fils, et tu obéirais sans sourciller.

C'est en passant d'une taverne à une autre que c'est arrivé. Ulfgar tenta d'embrasser une jeune et jolie gnome qui avait eu le malheur de croiser sa route. Celle-ci le repoussa, ce qui eut pour effet d'énerver encore plus le nain. Il t'ordonna d'entraîner la jeune fille dans une ruelle, puis de la maintenir pendant qu'il lui "faisait son affaire".
Tu avais promis au père, tu ne crèverai pas un œil à cette raclure, et tu ferai ce qu'on attendait de toi. Tu empêchas la jeune gnome de hurler en la maintenant fermement.

Nyxia Verte-Pogne

Mais Ulfgar eu beau s'y reprendre à plusieurs reprises, l'alcool avait rendu sa virilité inopérante. Cela le rendit fou de rage : il se redressa, hésita entre pénétrer la fille avec le fourreau ou avec la lame de sa dague. Et se ravisa au dernier moment.
En t'agitant son arme sous le nez, il te cria de la violer à sa place...
Tu avais assuré à Vondal que tout irait bien, tu n'arracherai pas la bourse pendante d'Ulfgar, et tu te transformerai en monstre si nécessaire.

Rendu fou à lier, malgré ses yeux qui t'imploraient, tu détruisis le corps de la jeune gnome, sous les ricanements du nain. Tu te vengeais d'une montagne de frustrations sur une victime, et pas sur le coupable. A la fin, lorsque tu te retira écœuré, elle était morte baignant dans une mare de sang.

Ulfgar te toisa avec une drôle de moue. Et tout en te traitant d'imbécile, il fit ce que personne n'avait jamais osé à part son père : te donner une tape sur la nuque...

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Le lendemain on retrouva uniquement la langue, un œil sanguinolent, et les noix arrachées d'Uflgar. Pas de quoi le faire revenir d'entre les morts dans un temple de l'Orthodoxie...

Au lieu de fuir, tu te présenta devant Voldam le Borgne. Personne n'aurait parié un liard sur toi, personne ne fut témoin de votre entrevue, mais tu penses l'avoir embobiné comme personne.
Il ne prit pas ta tête pour n'avoir su protéger son fils, mais il prononça ton bannissement définitif de la cité. La mort en sursis. Toute ta vie s'était déroulée entre ces murs. Ici tu étais craint. Ailleurs tu n'étais rien.

En quittant Krönberg par la grande porte, au fond de toi tu savais que ce n'était pas la dernière fois que tes pieds fouleraient ces pavés...

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Les hivers passèrent, loin des cités et loin des autres, puis un jour tu fis la connaissance de la troupe de saltimbanques Verte-Pogne. Tu te pris d'amitié pour ces gens qui t'adoptèrent comme un des leurs, et notamment pour l'un d'entre eux, un Gnome nommé Nikolaï. Une nouvelle vie s'annonçait, une qui pourrait effacer le passé, chasser pour de bon tes cauchemars.

Nikolaï Verte-pogne

Jusqu'au jour où Nikolaï te présenta une peinture de sa bien aimée, morte de la plus atroce des façons par une nuit froide dans les rues de Krönberg. Elle s'appelait Nyxia Verte-Pogne...

Tu ne sais comment tu pourras y parvenir, mais un jour tu espères pouvoir te racheter.

Antharius · Message par **Antharius** » jeu. juin 30, 2016 9:38 pm

Ce BG est impressionnant. Super d'avoir une telle lettre avant de commencer une partie.

Pour info, le joueur a la possibilité"d'amender" le BG? Comment prend tu en compte ses "envies/lubies"?

Ego' · Message par **Ego'** » jeu. juin 30, 2016 9:52 pm

[Les textes qui suivent sont extraits du journal de Gurak, fils de Maora. Ils ont été rédigées par ma compagne dont c'est le PJ. Les commentaires en bleu comme celui-ci sont de vous à moi.]

Spoiler:

Le II Foulages
[Foulage : Avant fermentation, action consistant à fouler aux pieds les raisins afin de les faire éclater dans la cuve pour qu'ils libèrent au mieux leur jus. Nom du premier mois de l'automne dans le calendrier burgon/saltharite.]

Lorsque nous arrivâmes au lieu de rendez-vous, Ogon me présenta enfin les premiers individus qui allaient se joindre à nous pour la suite du voyage. Non que j'eusse particulièrement envie de les rencontrer – malgré, peut-être, une certaine curiosité –, mais nous marchions depuis déjà un bon moment, et j'avais hâte de me poser et de manger un morceau.

Spoiler:

Ce couple étrange et mal assorti était tel que me l'avait dépeint Ogon : Uzog Arachebra' Je-ne-sais-plus-quoi – qui m'avait été décrit comme un « semi-Géant » mais dont la physionomie et la peau zébrée me faisaient penser à un autre peuple dont j'ai jadis entendu parler, et dont le nom m'échappe – était au petit soin de Nikolaï Verte-Pogne, un Gnome qui dépassait tout juste ses genoux. C'était plutôt attendrissant de voir ce colosse de plus de deux mètres, costaud comme un cheval de trait, protéger son ami comme s'il s'agissait d'un petit oiseau malade, tout en le regardant avec des yeux pleins d'humilité. Peut-être que le petit homme lui avait autrefois sauvé la vie, ou bien Uzog lui était-il reconnaissant de l'accepter tel qu'il était... Quoi qu'il en soit, ces deux-là avaient dû traverser de lourdes épreuves, et n'étaient, finalement, pas si mal assortis : ils formaient simplement un seul individu dont la tête dissociée marchait à côté de son propre corps.

L'Auberge du Pont

Après quelques jours de marche, nous atteignîmes finalement l'auberge du Pont, à la mi-journée. Nous étions parfaitement dans les temps, et notre employeur potentiel nous attendait, comme prévu, au fond de la salle, derrière d'épais rideaux. Ogon ne nous avait que très vaguement parlé de lui, probablement parce qu'il en connaissait lui-même très peu. Ainsi, nous savions que ce riche Nain était un paladin à la recherche d'un objet mystérieux, et qui voulait monter une équipe pour l'accompagner dans les Sinistérias. Ogon allait lui servir de guide et lui avait ramené de quoi compléter sa troupe.

Derrière les rideaux, donc, Enky Tastemalt était confortablement installé dans l'alcôve qu'il avait réservée, et bâfrait un énorme plat de viandes en sauce. Assis à côté de lui, au milieu des coussins rouge et or, se tenait un Humain à l'air pincé et calculateur. Mais peut-être mon impression était-elle déformée par son attitude plutôt antipathique et ses incitations envers Enky à nous payer au rabais – voire pas du tout – comme si le budget était sien. Les présentations faites, nous eûmes à marchander pour tenter d'obtenir un salaire à peu près convenable.

Spoiler:

Tout d'abord, notre employeur refusa d'intégrer Uzog à l'équipée car il n'avait pas été prévu lors de sa première négociation avec Ogon. Mais le grand dadais – qui avait commencé à plonger ses grosses pattes dans le ragoût du Nain et à s'en étaler sur le museau et la table – venait avec Nikolaï comme une partie de lui, et les talents d'arcaniste de ce dernier étaient apparemment essentiels à la mission. Néanmoins, Tastemalt réussit à avoir un prix pour ce lot singulier, qu'il ne paierait que 5 deniers par jour – soit 4 pour le Gnome et seulement 1 pour le semi-Géant.

Pour ma part, je dus énumérer les 6 langues que je parle, et le convaincre que mes sens ultra-développés et ma condition de semi-Orc faisaient de moi un élément indispensable pour une expédition dans les Sinistérias. Nous convînmes alors d'un salaire de 4 deniers par jour et je fus embauché en tant qu'interprète et éclaireur.

Après de nombreux calculs et rechignements, le Nain nous remit finalement une première moitié de notre dû (la deuxième nous sera réglée à la fin de la mission, qui devrait durer environ trois mois) et commanda à manger pour tout le monde – à la joie d'Uzog, qui raclait le fond de la marmite.

Au cours du repas, nous n'apprîmes pas grand chose de plus que ce que l'on savait déjà, sinon que l'Humain était un marchand du nom de Rabel Durand de Palidam, que le chiot qui quémandait à nos pieds – et qu'Uzog trouvait appétissant – était à lui, et qu'ils allaient tous deux voyager avec nous. Nous n'en sûmes pas davantage sur l'artefact à trouver, mais notre destination nous fut enfin dévoilée : il s'agissait de Phanalbourg, une bourgade de mineurs au sud des Sinistérias, à quelques jours de marche du Dernier Rempart. Là-bas, on retrouverait l'oncle d'Enky – un certain Fouille-Roche – ainsi qu'un maître d'armes avec lequel il était parti en reconnaissance, quelques jours avant notre arrivée à l'auberge (ce sont eux qui ont les informations complémentaires quant au lieu précis renfermant le mystérieux objet). Le voyage s'annonçait ardu, et une planification s'imposait. C'est là que notre travail, à Ogon et moi, commença. En effet, si l'on passait par la Burgonnie pour remonter jusqu'au nord, il nous faudrait ensuite traverser la vallée des Morviants pour atteindre Phanalbourg, et peut-être même frôler la Cité Maudite, ce qui – faites-moi confiance, j'y ai été – ne serait vraiment pas une bonne idée. Par ailleurs, le Salthar n'étant pas spécialement réputé pour son amour de l'étranger et notre troupe étant plutôt du genre coloré-épicé, passer par l'ouest était aussi très risqué. Il nous fallut donc établir un itinéraire qui nous permettrait d'éviter un maximum d'ennuis : contourner la vallée des Morviants (autant que possible) et les patrouilleurs saltharites.

Après une bonne nuit de sommeil, nous nous mîmes en route. En tête de cortège, Ogon ouvrait la route, à cheval ; derrière lui, Enky conduisait un énorme chariot qui transportait une machinerie naine ultra-sophistiquée, sur laquelle était assis Uzog, veillant sur son ami, à côté du conducteur ; puis venait la charrette du marchand et son propriétaire – je marchais à côté, jouant avec le chiot ou encourageant la mule ; et enfin, un autre chariot mené par un cousin du Nain plutôt insipide fermait la marche. Nous remontâmes ainsi le Salthar à travers les forêts de Baomwalth – zone des Libres Forestiers, peuple de notre guide – évitant grandes voies et agglomérations.

Spoiler:

Traversée du Baomwalth

Après trois semaines de route, nous sortions tout juste des Monts du Baomwalth que le paysage s'assombrissait déjà : la vallée des Morviants s'étendait devant nous, à quelques lieues à peine. La pluie commençait à tomber et le cortège ralentit pour amorcer la descente. C'est alors qu'apparurent, dans la brume épaisse et froide, trois silhouettes de cavaliers. Tandis que nous nous préparions au combat, l'un d'entre eux nous fit signe de la main, s'adressant à Ogon, toujours en tête du convoi :
Hé là, mon ami ! Nous venons en paix. Nous voulons juste Nikolaï Verte-Pogne. Si vous nous le donnez sans faire d'histoire, nous vous payons 1 as chacun.
Il tendit un parchemin au guide, qu'il protégea de son mieux contre la pluie (il nous expliqua plus tard qu'il s'agissait d'un avis de recherche présentant un portrait de notre ami très grossièrement dessiné et une récompense offerte pour sa capture ; un sceau du Grand-Prêtre de l'Orthodoxie du temple de Krönberg y était apposé). Comment pouvaient-ils savoir que Nikolaï était parmi nous malgré cette très faible visibilité et, surtout, comment savaient-ils qu'il – que nous passerions par là ?

[L'admittatur - qui est à la fois le permis de pratiquer la magie des arcanistes et leur emblème porté autour du cou - est une belle saloperie : elle agit comme un traceur fort utile pour l'Arcana Pragma. Les veneurs évitent de les utiliser, sauf en dernier recours : il ne s'agirait pas que les arcanistes soient au courant et évitent de porter l'emblème...
Vu que la situation est grave, ils ont fini par le faire : c'est le Grand Prêtre lui-même qui a exigé la tête de Nikolaï, et cela fait plusieurs mois qu'il réussit à échapper aux limiers de l'Ordre ! Mais la portée de l'admittatur est limitée : un arcaniste loin des cités peut dormir sur ses deux oreilles. En s'approchant de la cité de Shogol, Nikolaï a activé les alarmes des limiers à son insu...]

Pendant que ça discutait en avant, Rabel et moi repérâmes du mouvement dans plusieurs des fourrés qui bordaient le chemin. Nous fûmes bientôt tous encerclés par des Gobelins, certains chevauchant des sortes d'énormes varans, d'autres à pied, nous tenant en joue de leurs arcs. L'un d'eux s'avança et nous assura qu'il ne nous serait fait aucun mal si on leur laissait tous nos biens, chariots et mules. C'est alors que notre guide – archer, lui aussi – décocha sa première flèche et l'atteignit dans l’œil. Ensuite, tout alla très vite : la mort de leur chef ne fit qu'attiser la hargne de nos assaillants, qui nous chargèrent et nous arrosèrent littéralement de flèches. Un des cavaliers qui nous barraient la route en reçut une à la cuisse, et tous trois quittèrent la scène au grand galop. Je réussis à toucher un des Gobelins grâce à ma fronde, mais deux autres m'arrivaient dessus à toute vitesse sur leurs varans. Tout à coup, les deux bestioles se mirent à patiner dans une grande flaque de graisse qui venait d'apparaître, comme suée de la terre. Je compris ce qui avait provoqué ce phénomène en regardant un peu plus loin : Nikolaï, une main tremblante dirigée vers le sol et le regard vague, marmonnait quelque chose d'inaudible de là où je me trouvais. Puis, le chariot qu'il n'avait pas quitté fusa en avant, emporté par les mules qu'avait cinglées Uzog avec les rênes, avant de sauter à terre. Soulagé que son protégé soit à l'abri des flèches et de la vermine, le semi-Géant fit alors face à un varan qui lui fonçait dessus et hurla à en faire trembler la terre. Le lézard dérapa en changeant de direction et disparut en un quart de seconde. Enky – qui avait sauté en marche, lui aussi – fonça vers Rabel, mordu à la cuisse et qui allait se faire achever par le Gobelin qui chevauchait l'animal. Mais c'était sans compter sur le courageux Nain et son marteau de guerre, arrivant en trombe et mugissant de rage : prenant son élan, il sauta en l'air et, son arme au poing, manqua sa cible et s'abattit sur le marchand qui s'écroula.

[En dehors des JdS contre la mort, les échecs critiques ne sont pas pris en compte par D&D5 (à moins d'avoir loupé quelque chose...). Un 1 naturel est un échec, et c'est tout. J'ai modifié cette règle avec une houserule : lorsqu'il obtient un 1 naturel le joueur peut accepter contre carotte que ce soit un "fumble" plutôt qu'un simple échec (je reviendrai là-dessus plus en détail). S'il refuse, le 1 est un simple échec. S'il accepte, je décris la maladresse comme ça me chante.
Le joueur d'Enky a donc accepté la carotte, mais sans savoir ce que j'allais en faire. Vu que le marchand était tout proche, j'en ai profité pour leur faire comprendre que je ne plaisantais pas : le paladin a donc infligé directement les dégâts au clerc, manquant de peu de le tuer...]

Je fus également gravement mordu par l'un des deux monstres qui s'étaient jetés sur moi, mais j'ai une bonne constitution et, mon cimeterre dans une main, ma dague dans l'autre, je réussis à blesser un de mes deux assaillants, et à tuer l'autre – qui s'avéra être le bras droit du chef. Cette fois-ci fut la bonne, et les brigands finirent par fuir.

[Bonne constitution ?

Moi je dirai une capacité badass qui permet au semi-orc de remonter automatiquement à 1 PV quand il n'en a plus ; une fois utilisée, la capacité se récupère à l'aide d'un repos. Sympa et efficace. ]

Tandis que notre groupe se réunissait autour du marchand, Enky se pencha sur le malheureux qui semblait déjà loin de ce monde, et apposa ses mains sur son torse. Concentré et tout penaud, il murmurait une prière – entrecoupée de « pardon, mon ami » et de « je n'ai vraiment pas fait exprès » – jusqu'à ce qu'une douce lumière enveloppe le corps inerte. Réveil en sursaut, cri, explications... Notre camarade fut à nouveau parmi nous ; un peu hagard, mais en pleine forme. Puis, clopin-clopant, nous rejoignîmes Nikolaï, qui avait réussi à arrêter le chariot avant qu'une catastrophe n'arrive. Ogon nous trouva un coin retiré, pas loin de la route et caché par des rochers, où nous pûmes ranger les chariots et reprendre des forces. La nuit tombait, nous fîmes un feu pour nous réchauffer, et le Gnome nous raconta alors qu'il avait autrefois fait partie d'une troupe de saltimbanques. Or, il lui arriva de caricaturer le Grand-Prêtre de l'Orthodoxie lors de ses représentations, notamment en sa présence. Depuis, sa tête est mise à prix.

[Chouettes capacités du rôdeur dans son terrain de prédilection : il a beau être niveau 1, il assure grave et en impose.

Premier (vrai) repos long de la séance, récupération de PV (surtout) et de quelques capacités et slots. Le combat fut tendu et il aurait pu très mal tourner si les gobelins n'avaient raté leur second test de moral...

Pour rendre le jeu plus dur (vu leurs demandes lors du sondage), plutôt que de rallonger la durée des repos courts et longs comme proposé dans le DMG (rc : une nuit au lieu d'une heure, rl : une semaine au lieu d'une nuit), j'ai préféré considérer uniquement comme repos long les nuits passées dans des conditions confortables : au chaud sous un toit et le ventre bien garni. Passer une nuit sous les étoiles implique une sauvegarde de Constit au réveil (difficulté 10, 15 ou 20 selon conditions générales) : réussie => repos long, ratée => repos court. Les conditions individuelles pouvant avantager ou désavantager ce JdS (blessure, disette, tour de garde, etc.).]

Le lendemain à l'aube, je fus réveillé par des gravillons qui me tombaient sur la tête. Quelques mètres au dessus de moi, Enky gravissait un monticule de terre. En amont, Ogon finissait son tour de garde et avait repéré les trois cavaliers de la veille, cachés derrière des fourrés à une centaine de pas de là, un peu plus bas. Averti d'une pierre discrètement et habilement lancée, le Nain s'était hâté de rejoindre notre guide, tout en non-légèreté et non-délicatesse – il avait dormi avec sa cotte de maille, s'accrochait partout et patinait dans la boue séchée du talus. Les trois lâches comprirent qu'ils avaient été repérés et détalèrent à nouveau.

Quelques minutes plus tard, Enky redescendit en grommelant, et se dirigea vers la route. Ogon nous expliqua qu'il avait perdu sa bourse, et qu'il retournait sur les lieux de l'embuscade de la veille pour essayer de la retrouver. Un moment après, notre capitaine revint bouleversé : en fouillant les environs, à défaut de sa bourse, il avait trouvé deux chevaux morts – qu'il avait reconnus comme étant ceux de son oncle et du maître d'armes qui l'accompagnait. Les bestiaux avaient été traînés derrière des arbustes et, d'après Ogon – qui était retourné sur les lieux avec Enky pour exercer ses talents de pisteur –, devaient être là depuis environ quatre jours. En outre, on apprit que ceci était l'oeuvre de Gobelins, dont les traces – certaines étant particulièrement profondes, signe qu'ils étaient chargés – se dirigeaient vers le nord-ouest. Les cavaliers étant introuvables, Ogon en déduit que Fouille-Roche et son partenaire avaient été enlevés par les Gobelins.

[La bourse n'a point disparue. C'est Uzog, bien que passant pour le parfait benêt depuis le début de l'aventure, s'en met plein les fouilles. Pour les autres, vu son gabarit (2m10) et sa gueule, c'est juste un mercenaire ou garde de corps. Le roublard cache bien son jeu... Mais jusque quand ?]

Nous décidâmes alors de laisser les chariots sur place, à la garde du cousin d'Enky, et partîmes à la recherche des disparus. Une heure plus tard, au détour d'un vallon encaissé, nous découvrîmes un petit cours d'eau qui sortait d'une grotte, creusée dans de la roche. À droite de l'entrée, on pouvait apercevoir trois Gobelins embusqués.

[À suivre...]

[ A : Auberge du Pont ]
[ B : Embuscade ]
[ C : Étape de Chronique hors-champ : "un dragon s'éveille d'un sommeil éternel" (payée en points de Calamité)]

[/color]

Ego' · Message par **Ego'** » jeu. juin 30, 2016 11:54 pm

Antharius a écrit :Ce BG est impressionnant. Super d'avoir une telle lettre avant de commencer une partie.

Pour info, le joueur a la possibilité"d'amender" le BG? Comment prend tu en compte ses "envies/lubies"?

Touché, merci Antharius

Oui, le joueur peut faire ce qu'il veut (avant et après), c'est son personnage avant tout

C'est lui le héros de l'histoire qui va se dérouler devant mes yeux. Je veux juste jouer le bon bougre qui voudrait être son ami, et qui rêve en secret d'être aussi fort que lui. Incarner un instant cette jeune femme qui a des papillons dans le ventre quand elle le voit passer. Ou bien cet anonyme qui l'acclame, ce vétéran qui le respecte, ce dur-à-cuire qui le jauge tout en l'admirant. Jouer ce type qui le déteste, cet autre qui le jalouse, ou encore celui qui le trouve drôle bien qu'il cherche à l'étriper. Etre ce grand méchant qui va adorer haïr l'empêcheur de comploter en rond, et qui narquois, prendra un malin plaisir en réussissant à le piéger.
Bref, moi je veux juste que son personnage me passionne quitte à faire mon maximum pour l'aider à y arriver

"Si tu ne m'aimes pas, je t'aime
Et si je t'aime, prends garde à toi..."

Cette fois-ci je suis parti de leurs choix lors de la création des persos (après tout c'est là, noir sur blanc, qu'ils nous écrivent à nous MJ "c'est ça ce que je veux jouer comme aventures"), et notamment (avec D&D5) leur peuple d'origine, leur métiers, actuel (classe) et passé (background). De leurs traits de personnalité (aucun n'étant déterminé aléatoirement chez moi), des lieux d'où ils viennent, j'essaye de m'imaginer qui ils pourraient être, comment expliquer telle ou telle combinaison, telle contradiction.

Pour Uzog, j'ai d'abord eu un rejet : un roublard de 2m10 au sein d'une guilde de voleurs ? Tiré par les cheveux. Un "Goliath" ? Je voulais bien faire plaisir au joueur, mais ça ne collait pas avec ma vision de Paorn.
Je me suis forcé à tenter de justifier ces points, et peu à peu c'est venu. D'abord le mouflet jeté du haut d'une montagne. Ensuite la mafia naine (élément du Paorn d'origine) que j'ai tenté de coller. Et toujours en ayant en vue le fait que je voulais créer un lien avec le PJ Gnome (les deux joueurs déliraient à la créa sur leurs différences...). C'est quand j'ai cherché à intégrer son lien que tout le reste est venu : "Je suis coupable d'un crime terrible. J'espère pouvoir me racheter."

Voici l'échange que le joueur concerné et moi avons eu là-dessus.

"Salut M'sieur,

J'ai passé quelques heures cette nuit sur un texte privé à propos du passé de ton personnage. C'est brut de décoffrage, il faut certainement revoir la forme, mais c'est surtout le fond qui m'intéresse pour l'instant : l'histoire en elle-même, les infos, et les pistes. Dis-moi ce que tu en penses, tes commentaires, critiques, etc. Par exemple, si tu trouves ça trop noir et que ça te gâche l'envie de jouer ton personnage, ce n'est pas bon. Par contre, si ton personnage gagne en densité, en nuances et qu'il t'inspire, c'est tout bénéf.

A ce soir,"

Et sa réponse :

"EXTRA!
J'adore!!!!
Voilà pourquoi j'aime beaucoup le gnome, et que je veux le protéger

Par contre, sur ma fiche de perso, si c'est pas trop tard, il faudrait changer ou modifier le defaut qui ne va pas avec l'idéal et le BG ""Lorsque je suis confronté à un choix entre l'argent et mes amis, je choisis généralement l'argent. "
Mais sinon, trop classe!

A ce soir!"

On en a discuté et finalement il a choisit un nouveau défaut qui lui convenait mieux au final :
"• Je parle à un esprit que personne ne peut voir. (Ulfgar ^^)"

Et finalement, le premier jet sur le passé d'Uzog n'a pas changé

Antharius · Message par **Antharius** » ven. juil. 01, 2016 12:26 pm

Merci pour ta réponse!

Il y a pas le taf de MJ c'est que de l'Amour (un chouille vache peut être).

Papyrolf · Message par **Papyrolf** » ven. juil. 01, 2016 10:26 pm

Par curiosité quel est le temps que tu consacres à la préparation d'une campagne comme celle là ?

CasusNO

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