[Paorn-D&D5] Starter Set + Les Chroniques du Chaos = Prélude au Chaos

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Blakkrall
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Re: [Paorn-D&D5] Les Chroniques du Chaos (Prélude au Chaos)

Message par Blakkrall »

Je l'aurai un jour, je l'aurai !
J’ai passé l’âge où la méchanceté me rendait furieux. Maintenant c’est la stupidité qui me met hors de moi. Arturo Perez Reverte Deux hommes de bien
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Ego'
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Re: [Paorn-D&D5] Les Chroniques du Chaos (Prélude au Chaos)

Message par Ego' »

Sacré toi :mrgreen:


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Au vu des résultats très intéressants du sondage de mi-saison, je vais basculer sur un mini-sondage à chaque fin de séance ou épisode (sur dix questions). Le voici au cas où ça vous intéresse.

CdC - E06 - Les Gages de la Peur - TEST

Vous pouvez vous amuser avec (c'est une version de test) et comme d'habitude vos avis et suggestions sont les bienvenus.
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Ego'
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Re: [Paorn-D&D5] Les Chroniques du Chaos (Prélude au Chaos)

Message par Ego' »

J'ai deux CR différents à vous présenter cette semaine, de ma compagne et d'un des joueurs, tous deux en cours de relecture/illustration.
A la demande de Papyrolf, je vais vous présenter également une house rule qui rencontre un vif succès à ma table (Aubaines & Calamités).

En attendant, voici l'affiche de la semaine et le baromètre de l'épisode de vendredi dernier.

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Dans l'épisode précédent...
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Ego'
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[Paorn-D&D5] Prélude au chaos - Épisode II

Message par Ego' »

[Etant d'auteurs différents, les CR dans ce fil arrivent quelque peu dans le désordre, désolé. Pour s'y retrouver, je viens d'ajouter des liens dans le tout premier message de ce fil.
Ci-dessous vous trouverez le second compte-rendu de Gurak le semi-orc (PJ). Il s'agit du CR du second épisode, donc précédant chronologiquement ceux d'Evhar plus haut dans ce fil.]


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Le XXVI Foulages

Uzog et Rabel étaient restés au campement, victimes de leur gourmandise de la veille et de quelques champignons rebelles à leur digestion. Nous étions donc en nombre moindre, et devrions nous faire discrets. Postés en observation sur le versant ouest du vallon, nous entendîmes une plainte, au loin, qu'Ogon reconnut comme étant le cri de douleur d'un loup. Intrigués mais ne perdant pas de vue notre mission de retrouver l'oncle de notre capitaine, nous nous concentrâmes sur le territoire, dont nous avions une vue globale : les trois sentinelles gobelines à l'entrée de la grotte ; la plaine traversée par le cours d'eau et qui s'étendait à découvert sur une bonne distance ; le versant opposé, juste au dessus des gardes, plein d'arbustes et de caches potentielles. Nous décidâmes de contourner par le sud, et Ogon et Nikolaï empruntèrent le versant est pour se rapprocher de la grotte. Lorsqu'ils nous firent signe que tout était tranquille, Enky – qui avait préféré attaquer de front – et moi – qui le suivais pour ne pas le laisser seul – nous avançâmes dans la plaine, puis fonçâmes vers l'ennemi. Ce dernier nous repéra et, malgré la distraction d'Ogon qui avait fait tomber une flèche près d'un des Gobelins (en rattrapant son carquois qui avait glissé, nous dit-il plus tard), deux d'entre eux tirèrent vers nous. Mon camarade Nain passa entre les flèches et je fus à peine égratigné, rien pour même nous ralentir dans notre course.

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Alors qu'on se rapprochait, je vis deux des trois Gobelins patiner, et je compris que c'était un coup de Nikolaï et son fameux sort graisseux. Semble-t-il que l'un d'entre eux ait tenté de tirer sur leurs assaillants au dessus-d'eux mais, le soleil dans les yeux, manqua sa cible et reçut en échange une flèche dans l'oeil : notre guide, lui, avait bien visé.

Lorsqu'Enky et moi arrivâmes, il n'y avait qu'un seul Gobelin à terre, mort, les deux autres ayant fui vers l'intérieur de la grotte. Tandis qu'Ogon descendit du versant sans aucun problème, Nikolaï dut s'agripper à une mauvaise branche et je le vis tomber vers nous à toute allure. Mais au bout de quelques mètres, alors que nous nous attendions au pire, sa chute fut ralentie et il atterrit parmi nous comme une plume, le sourire aux lèvres et avec un clin d'oeil. Décidément, ce Gnome a plus d'un tour dans son sac !

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Nous entendîmes encore la plainte du loup, qui semblait venir de l'intérieur de la grotte, où nous entrâmes en file indienne, par un petit chemin de côté. Celui-ci longeait la rivière et remontait par paliers, dévoilant quelques marches ici et là, taillées jadis dans la roche. Ogon, seul non-nyctalope parmi nous, marchait derrière moi et commença à se tenir à ma cape pour ne pas tomber : il faisait en effet très sombre, et Nikolaï eut la bonne idée de lui donner une pierre enchantée par lui afin de l'éclairer. Quelques pas plus loin, sur la droite, une autre cavité contenait une sorte de cellule formée de rondins de bois, et dans laquelle étaient enfermés trois loups : une femelle protégeant son petit, et un mâle blessé à la cuisse d'une flèche noire – œuvre d'un Gobelin. Dans le fond de cette cage improvisée, une petite lueur ainsi qu'un tas de détritus et d'os sortaient d'une petite faille, proche du plafond de la caverne. Les loups étaient très craintifs, le mâle grognait vers nous, nous ne pouvions pas nous en occuper pour le moment. Nous décidâmes donc de continuer notre exploration de la grotte et, en sortant de cette cavité, j'aperçus plus haut un pont de lianes qui se balançait. Nous entendîmes crier au loin, et je traduisis du venteux : « Ils arrivent ! Allez-y ! »

C'est alors que de grands coups résonnèrent dans la grotte et que la rivière gonfla dangereusement.

Ogon et moi eûmes le temps de sauter dans la caverne aux loups – qui était un peu surélevée, suffisamment pour que l'eau n'y pénètre pas – mais nos compagnons furent emportés par la rivière. Peu de temps après, alors qu'on entendait des Gobelins se rapprocher depuis le fond de la grotte, nous nous postâmes à l'entrée du renfoncement afin de guetter leur arrivée. Mon ami archer – qui avait pris soin de jeter sa pierre lumineuse au bord du chemin afin d'éclairer la zone – se mit en position un peu plus loin en arrière, pour bien voir sans être vu. Une petite dizaine de Gobelins passa devant nous sans nous voir, se dirigeant vers l'extérieur. Ogon décocha des flèches, je sortis mon cimeterre et ma dague, nous en eûmes quelques-uns en bout de file. En avant de la grotte, nous entendîmes des bruits de bagarre, ce qui nous rassura sur nos amis : ils étaient vivants et le faisaient manifestement bien sentir aux Gobelins qui leur arrivaient dessus. Lorsqu'ils nous rejoignirent, ils nous racontèrent qu'ils avaient failli se noyer – Enky, le visage violet et boursoufflé, avait foncé sur une roche la tête la première ; et Nikolaï était tombé inconscient après avoir avalé quelques litres d'eau – mais s'étaient relevés à temps pour donner une bonne leçon à leurs assaillants, en tuant certains et en faisant fuir d'autres.

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Toutefois, les cris d'autres Gobelin résonnèrent dans la caverne, annonçant une prochaine vague. Combien de barrages y avait-il donc, là-dedans ?! Bruits de coups, rivière qui gonfle, nous courûmes vers la sortie puis décidâmes de retourner au campement afin de reprendre des forces et de revenir plus tard avec du renfort. Sur le chemin, Ogon prit soin de bien effacer nos traces derrière nous, et personne ne nous suivit.

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Le lendemain matin, nous pûmes emmener Uzog avec nous, mais Rabel, le teint encore verdâtre, n'était pas tout à fait remis de son intoxication. Arrivés à l'entrée du vallon, j'accompagnai notre guide sur l'aile ouest, tandis que le reste du groupe attendait sur place. Cette fois, une seule sentinelle gardait la grotte : Ogon, toujours aussi efficace, l'abattit d'une flèche. Nous fîmes ensuite signe à nos camarades d'avancer et commençâmes notre descente à leur encontre, devant la caverne.

En entrant, nous allâmes directement voir les loups. Ogon – qui avait profité de notre repli temporaire au camp pour avaler quelque décoction à l'odeur âcre et entrer en phase avec la forêt – pouvait maintenant parler avec eux. Il les rassura et obtint des informations pendant qu'Enky soignait le mâle adulte. Nous apprîmes ainsi que les Gobelins avaient capturé deux humanoïdes quelques jours auparavant, qu'ils semblaient avoir un certain goût pour la torture, et que l'un d'entre eux – probablement le chef – était beaucoup plus grand et costaud que les autres. Nous libérâmes les canidés – qui nous promirent de nous aider une fois dehors, bien décidés à venger leur meute décimée – et Nicolaï (seul parmi nous à pouvoir passer sans risque de rester coincé) entreprit de se faufiler dans la fissure au fond de la caverne.

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Après divers bruits, lueurs et cris d'alarme, le Gnome revint et nous décrivit une pièce avec un feu en son centre et des caisses dans un coin, mais surtout le chef des Gobelins – un Goblours, en fait – qui tenait ce qui semblait être une carte à l'envers et avec qui il avait fait connaissance à coups de caisses incendiées et de foudre gnomienne. Celui-ci n'avait pas apprécié la visite de notre ami et avait bien failli le lui faire payer définitivement, si ce n'avait été de l'agilité du mage et de sa propension à éviter les chutes de marteaux et de roches.

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La bataille se poursuivit de l'autre côté, sur le chemin qui remontait le cours d'eau. Des Gobelins arrivaient de deux bords, plus loin dans la grotte. Dans la caverne aux loups, Uzog assurait nos arrières et restait posté devant la fissure, d'où un Gobelin sortait parfois pour repartir aussitôt, effrayé par notre semi-géant. Flèches, marteau de guerre, cimeterre et autres sorts magiques fusèrent, ce fut un carnage. Nous réussîmes à nous débarrasser des Gobelins mais ce Goblours était particulièrement coriace et agressif. Nous faillîmes presque tous succomber, en particulier Ogon qui s'effondra, agonisant. À bout de force, nous avions tout de même considérablement affaibli le monstre et lorsqu'Uzog entendit notre appel, il put enfin lui donner le coup de grâce.

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À vrai dire, nous n'avions pas pas vraiment éliminé tous les Gobelins : il en restait un qui, caché dans la salle de son chef, n'avait pas pu sortir par la fissure, ni s'échapper par une autre voie. Après avoir réanimé notre pauvre guide et nous être mutuellement soignés, nous surprîmes le poltron pendant notre visite du reste de la grotte. Ce petit être très malin réussit à persuader la plupart d'entre nous de ne pas le tuer en nous promettant – outre divers services, cuisine et ménage... – de nous indiquer le chemin du ferté Mâcheroc, lieu où aurait été emmené Gundren Fouilleroche. Il nous apprit également que le Goblours que nous avions tué – qui s'appelait Klarg, et qui « aimait bien les loups », dont il faisait ses repas – avait renvoyé deux de ses sous-fifres sur nos traces soigneusement effacées la veille, sans savoir que nous étions déjà revenus. Enky ramassa la carte qu'avait tenté de lire le chef des Gobelins lors de sa rencontre avec Nikolaï, et reconnut l'écriture de son oncle. Il s'agissait de la carte du Val de Trigoret, qu'il avait lui-même dessinée. À l'évocation de ce nom, Ogon parut intrigué, disant qu'il l'avait déjà entendu quelque part mais ne parvenant pas à en retrouver l'occurrence.

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Nous trouvâmes aussi Sildar Frimas – le maître d'armes de Fouille-Roche – inconscient, le visage et le corps tuméfiés, en sang et croûteux, ligoté dans une autre salle de la grotte. Gur – c'était le nom du Gobelin – nous aida à le soigner, faisant montre de bonne volonté. Nous les ramenâmes tous les deux au camp, non sans avoir préalablement attaché Gur, menacé et surveillé de très près par notre guide. Sur le retour, nous croisâmes les corps dépecés de deux Gobelins, œuvre des loups que nous avions libérés, assurément.

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Ego'
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Re: [Paorn-D&D5] Retouches du scénario d'origine et autres considérations plus techniques

Message par Ego' »

[Le CR de Gurak au-dessus raconte l'exploration de la Caverne de Klarg (Cragmaw Hideout), dont on peut trouver plusieurs plans en jolie taille ici et sur la toile.

Les loups : plutôt que d'en faire de la chair à pâtée pour PJ en manque d'action, j'ai préféré en faire des victimes des Gobelins. Les loups sont leurs prisonniers, et font même partie du garde-manger de Klarg (le Goblours). J'avais pour idée que si les PJ se comportaient intelligemment avec eux, les loups pourraient devenir leurs alliés, et surtout qu'Ogon le rôdeur pourrait par la suite bénéficier d'un compagnon qui ne tomberait pas du ciel, au cas où le joueur opterait par la suite pour l'archétype Maître des bêtes.
Finalement le joueur a préféré choisir l'archétype Chasseur, mais leur comportement particulièrement positif avec les loups m'ont fournit une opportunité de deus ex machina que je pourrais utiliser un jour.

Niveau et XP : alors que j'ai pratiquement toujours banni les XP de mes parties d'(A)D&D1-2-3-4-5, là je m'y essaye, et avec plaisir. J'utilise une recette maison (que je détaillerai dans un autre post) qui me satisfait, et qui a permit aux joueurs de monter de niveau en cours de partie. Cela leur a permis, après une première claque dans la caverne, de remonter à l'assaut victorieusement le lendemain.

Sildar le maître d'armes : le fait d'avoir sauvé ce personnage d'une mort certaine va leur fournir un allié précieux. Jusque là aucun changement par rapport au scénario d'origine. Mais dans ma version, Sildar est un agent important de la Fraternité, un groupe d'espions au service du Salthar. Cette dette va pousser le maître d'armes à leur proposer de l'aide par la suite à Phanalbourg, mais elle va également leur fournir un allié de poids qui reviendra par la suite au cours des Chroniques du Chaos et qui leur ouvrira les portes de la capitale...
]
Antharius
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Re: [Paorn-D&D5] Les Chroniques du Chaos (Prélude au Chaos)

Message par Antharius »

Super CR, très inspirant!
Tu donnes une vrai vie au si classique Dungeon crawling.
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Ego'
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Re: [Paorn-D&D5] Les Chroniques du Chaos (Prélude au Chaos)

Message par Ego' »

Merci Antharius :bierre:
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[Paorn-D&D5] Le petit trou de la lorgnette de Rabel le Marchand

Message par Ego' »

[Avertissement : le CR qui va suivre a été écrit du point de vue d'un personnage qui n'a pas toute sa tête : Rabel (PJ). Celui-ci se dit marchand, mais il est surtout un hérésiarque, autrement dit le fondateur d'une hérésie. Il a rédigé le Testament de la Sainte Lumière, en a fait plusieurs copies, et tente de propager sa nouvelle foi. Il va sans dire que l'Orthodoxie mettrait tout en oeuvre pour le purifier par les flammes si elle venait à avoir vent de ces actes blasphématoires.

En attendant les autres PJ ignorent s'il joue la comédie, s'il est crétin ou schizophrène, ou encore s'il est constamment sous l'influence d'une substance hallucinogène. Ses actes imprudents voir stupides auraient dû lui coûter la vie plus d'une fois, mais une chance surnaturelle le sort - pour l'instant - de chaque mauvais pas.
De plus, il peut dire tout et son contraire dans une même phrase, ou se contredire avec une mauvaise foi à claquer. Parfois, il parvient tant à agacer ses compagnons, que j'en viendrai à tirer mon chapeau devant leur self-control mis à si rude épreuve...

Le CR couvre les six épisodes joués jusqu'ici... par le petit trou de la lorgnette de Rabel le Marchand...]



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Journal de bord de l'expédition « Percée de la Sainte Lumière »

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Par Rabel Durand de Palidam

Année 0 de la Sainte Lumière

Prélude à l'expédition :
Voici quelque temps, j'ai retrouvé mon ami de longue date Enky Tastemalt. Il est désormais au service de l'Orthodoxie en tant que chevalier de la cause. Cela m'attriste quelque peu de le voir devenu fanatique de cette fausse religion. Toutefois, il m'a appris un fameux projet de famille : il souhaite partir avec une expédition et ses oncles à la recherche d'une relique très précieuse pour l'Orthodoxie. Il n'en connaît pas encore les pouvoirs mais, selon lui, la relique est de premier ordre et sa mission lui vaudrait de grands honneurs...

Nous nous sommes rencontrés sous ma couverture de marchand, couverture qui me permet tout d'abord de vivre, de prospérer. De plus, elle me donne l'opportunité d'explorer le monde et ses innombrables merveilles. Pour terminer par le plus important : cette couverture est le meilleur moyen de propager la foi en la SAINTE LUMIÈRE.

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Jour premier de l'expédition :
En ce jour premier, nous sommes allés dans une auberge du Baomwalth. Nous devions y rencontrer un guide et une équipe de mercenaires pour l'expédition. Des personnes triées sur le volet, m'a-t-il dit.
Son contact, un certain Ogon, me semblait être quelqu'un de sage et raisonnable.
Le premier comparse d'Ogon était un semi-­orc qui répondait au nom de Gurak. Ce sang-mêlé devrait nous guider en terre hostile, là où Ogon ne saurait être notre guide. Un être, ma foi, curieux, polyglotte lui aussi, puisque je l'entendis parler en pierreux avec un des êtres les plus fascinants qu'il m'ait été donné de voir : un semi­-géant répondant au nom d'Uzog et ne semblant point très malin. Il ne parlait que le pierreux et ne paraissait intéressé que par la nourriture.
Le dernier membre de cette troupe était un gnome, ami du semi­-géant, un dénommé Nikolaï qui, lui, possède l'admitatur. Ce gnome est sûrement le cerveau de ce duo peu commun.
Ce groupe, ma foi, très hétéroclite se révélait des plus intrigants. Ma curiosité et ma soif d'exotisme était pleinement satisfaite.

Après les négociations d'usage, nous partîmes à travers le Baomwalth guidés par Ogon.

Jour 34 :
Au bout de plusieurs semaines de voyage, nous fûmes attaqués par une horde de Gobelins et des hommes d'armes qui semblaient de mèche pour détrousser les voyageurs... Un combat sanglant fût engagé, mais je ne pus que me questionner quant à la raison de la présence de ces Gobelins, si loin de leur territoire. Pourquoi diable auraient­-ils été à la solde de ces énergumènes ? Pourquoi s'en prenaient-­ils à d'humbles voyageurs ?

C'est après avoir réalisé que nous avions peut-être commis un impair diplomatique que je décidai, en pleine mêlée, de négocier avec leur chef. Cette négociation me valut de tomber dans les pommes, assommé par un coup de marteau d'Enky. Enky avait porté ce coup pour me sauver de l'attaque d'un Gobelin qui aurait pu m'être fatale.

Mes comparses me portèrent jusqu'à un surplomb où je pus reprendre des forces.

Nous retrouvâmes les traces des Gobelins quelque temps plus tard grâce à Ogon, et nous les pistâmes jusqu'à une grotte. Nous décidâmes donc de nous reposer jusqu'au petit matin avant de passer à l’assaut de celle­-ci.

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Jour 35 :
Blessé comme je l'étais, je ne pus accompagner mes compagnons pour la reprise de la grotte et du butin. Je dus rester près des chariots avec Karel, le cousin d'Enky. Je ne l'ai pas mentionné auparavant, car il me semble être une personne trop pauvre d'esprit. Fanatique de l'Omnipater qui, aussi stupide qu'inutile, passe ses journées à prier.

Mes compagnons sortirent victorieux de cette grotte, où ils ont pu libérer Sildar - le maître d'armes qui accompagnait Gundren, l'oncle aîné d'Enky - et un dénommé Gur. Ce dernier était un Gobelin qui me semblait plus malin que la moyenne et d'une bonté absolue puisque, selon les dires d'Enky, il semblait amical et n'était pas leur prisonnier.

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Jour 36 :
Il fut décidé de s'attacher les services de Gur pour retrouver Gundren. Celui-ci semblait persuadé que nous pourrions le retrouver à la Ferté Mâcheroc. Lieu où logeait leur Roi, un certain Groll, qui les avait contraints à obéir à un horrible maître, un goblours du nom de... Je ne sais plus mais qu'importe. Cette créature semblait affreuse pour avoir asservi d'aussi bonnes créatures que les Gobelins.

Je décidai de me lier d'amitié avec Gur afin d'en apprendre plus sur sa culture. J'appris que les Quatre Vents étaient leurs dieux. Un nom intéressant pour la manifestation de la douceur de la Sainte Lumière. Eh oui, le vent n'est que l'émanation de la Sainte Lumière. Je l'expliquerai plus amplement dans les textes sacrés... La Sainte Lumière est partout, Elle est Tout. Toutes les créatures devraient La vénérer. Elle englobe chaque espèce, puisqu'Elle lui confère sa bonté.

Jour 40 :
Je digresse... Nos pérégrinations nous amenèrent non loin de Phanalbourg, de la Ferté Mâcheroc et de ruines où loge Venenum le Dragon.

Nous fîmes un essai pour entrer en contact avec Venenum, mais des adorateurs sidhes nous en empêchèrent, et Uzog me sauva la vie lorsque je tentais de négocier avec eux. J'aurais pourtant aimé rencontrer ce Dragon mythique, même si je sentais son immense colère. J'aurais aimé pouvoir comprendre sa douleur et l'apaiser en lui parlant de la Sainte Lumière. Le moment ne semblait guère propice. Je souhaite avoir un jour le temps d'y revenir.

Gur prit peur à l'approche de Venenum et dut s'enfuir pour ne pas mourir. Je le comprends, pauvre créature si frêle. Nous finîmes la journée dans un cercle druidique profané par Uzog. Je me dis que ce semi­-géant est aussi stupide qu'il en a l'air. Il a même flagellé des pénitents de l'Omnipater. Cependant, il a toute ma sympathie pour avoir aidé ces stupides fanatiques.

Je dus prier en venteux la Sainte Lumière (afin que personne ne comprenne pourquoi je priais) de façon à aider le druide à rétablir la magie de ce cercle. Oui, là encore vous ne le voyez peut-être pas, mais la magie druidique, qui est issue de la nature, est une magie de la Sainte Lumière. Elle est la manifestation de la vie de la Sainte Lumière qui nous permet de grandir et de nous nourrir.

Je comprends, vous qui lisez ce journal de bord semblez perplexes, mais la Sainte lumière est partout. Pas comme l'Omnipater, qui est un dieu fait par les hommes.

Jour 41 :
Nous décidâmes de nous rendre à la Ferté. Je ne compris pas le choix de mes amis qui, plutôt que de demander l'hospitalité à notre ami Gur, choisirent la voie de la violence en attaquant la Ferté.

Je me présentai à l'entrée et sollicitai audience auprès du roi au nom de mon amitié pour Gur. Audience qui me fut accordée sans grande surprise, l'amitié est quelque chose de sacré pour les Gobelins. Je fus reçu par un Hobgobelin gradé du nom d'Evhar, qui eu la politesse de m'escorter et de m'inculquer les rudiments de bienséance pour l'audience auprès de leur roi. Un Hobgobelin qui me semblait fort sympathique mais pas à sa place dans une campagne de guerre, tout comme Gur.

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Je fus présenté au roi, qui était en entretien avec une Sidhe. Ils semblaient parler de la Veuve Noire. Le roi Groll me parut moins sympathique et fit convoquer Gur. Ne semblant pas partager les croyances de l'amitié gobeline, ni leur légendaire bonté. Son garde du corps tenta de m'étrangler car Gur refusait, semble-t-il, de lui donner des informations. Il ordonna à Evhar de tuer Gur. Je vis celui­-ci commencer à le rouer de coups. Après quelques instants, je tombai dans l'inconscience.

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Je me réveillai quelques heures après, libéré par mes comparses. Gur était présent à côté de moi et Marlin (mon chien). Gur ne semblait avoir que quelques contusions. Je n'avais moi-même que quelques bleus autour de la gorge. Evhar n'avait pas exécuté les ordres de leur roi. Comme je le soupçonnais, c'est un Hobgobelin plein de bonté et de bon sens.

Après examen de la pièce, nous nous aperçûmes que le roi et la Sidhe étaient partis par un passage caché sous le trône. Je décidai, avec Ogon et Gurak, de partir à leur poursuite. Mes autres compagnons - dont je n'entendis les péripéties que plus tard -, eux, décidèrent de fouiller la Ferté à la recherche d'indices sur Gundren.

Après quelques dizaines de mètres parcourus, nous arrivâmes à une salle où les esprits semblaient agités. Mes compagnons prirent peur, et lorsqu'il y eut un éboulement derrière nous... Ils firent demi­tour... Je ne me résignai pas et décidai de poursuivre la piste seul. Je reviendrais les chercher une fois que j'aurais trouvé du secours, ou un lieu sûr.

Je m'engageai donc dans cette première pièce plongée dans le noir. À l'aide de ma seule torche et de Marlin, mon fidèle compagnon. Après quelques mètres dans ce lugubre environnement qui sentait le froid, l'humidité et la moisissure, j'arrivai à la salle suivante, où je sentais les esprits agités. C'était en fait un véritable charnier. Les cadavres avaient été empilés là, sans sépulture, sans rituel... Les esprits ne reposeraient jamais en paix.

Les cadavres se mirent à bouger. Je pris mon pendentif de dragon en argent et me mis à prier pour le repos de leurs âmes, ainsi que pour la bénédiction de la Sainte Lumière. Je pus rejoindre la sortie sans encombre. Pauvres esprits, je reviendrai vous libérer.

À la sortie, je pus retrouver quelques traces, notamment celles d'un groupe de Gobelins logés dans une clairière. Je décidai de leur demander secours au nom de mon amitié pour Gur. Je dus, pour les convaincre, faire preuve de mes talents de prêtrise et de magie. Ils m'élirent alors prêtre des Quatre Vents. Poste que j'acceptai puisqu'il respectait la Sainte Lumière. En échange de quoi ils nommèrent Gur comme roi des Gobelins.

Je repartis en arrière avec cette armée à mes côtés afin de sauver mes compagnons laissés à la merci des esprits torturés. Lors de notre entrée dans la salle des esprits, mes compagnons étaient là, luttant avec les cadavres. Ils avaient de telles difficultés que seul Enky avait pu traverser la salle. Pour les galvaniser, je hurlai "l'Armée Secrète du roi Gur est là !". Le combat fût acharné mais grâce à l'aide de nos amis gobelins, nous obtînmes la victoire.

Seul Uzog m'inquiétait : je ne sais si c'est par frénésie du combat ou ces lieux hantés, mais je dus l'arrêter par magie afin qu'il ne tue pas les gobelins. Toutefois, après le combat, il avait retrouvé son aspect benêt et sympathique.

Nous dûmes monter un camp dans la Ferté à l'issue de ce combat. Je m'engageai en tant que prêtre des Quatre Vents. Je félicitai Nikolaï pour avoir ralenti les esprits dans leur progression grâce à sa magie. Et enfin, j'avertis notre ami Gurak de ne point trop montrer sa magie car, même si Enky était
tolérant en situation de crise, nul ne sait si d'autres que lui ne le vendraient pas aux autorités, et ce, malgré le fait que sa transformation en animal sauvage, ses coups de griffes et ses boules de feu soient dévastateurs.

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Jour 42 :

Nous partîmes tôt du campement pour retourner à Phanalbourg, afin de retrouver Karel et Sildar.
Je m'arrêtai au comptoir des Liongarde pour faire part du contrat que Enky et moi nous étions engagés à honorer auprès d'Ogon Pas-de-Loup. En échange de quoi, Linène Ventgris me demanda de retrouver une cargaison d'objets féminins perdus entre la Voie des Pénitents et la Piste de Trigoret. Je tentai de faire parvenir un message à Gur via Sildar pour qu'il fasse cette recherche à ma place, ne disposant pas forcément du temps nécessaire, mais celui-ci refusa. Il ne comprend pas la bonté des Gobelins.

Nous apprîmes qu'une guilde, « les Diables Rouges », sévissait dans le coin, et nous décidâmes, avec Ogon, de faire un tour dans leur taverne, « le Géant Assoupi », pour obtenir des renseignements sur Gundren et potentiellement de l'argent, car nous étions à court de fonds.

Les Diables Rouges sont en affaire avec la Veuve Noire et font du trafic abject d'êtres humains (des enfants), mais la vie nécessite parfois des sacrifices et les marchés d'Olmeria regorgent de marchands dans ce genre. Ces marchands sont encouragés par l'Orthodoxie. Malheureusement...

J'essaierai de sauver ces enfants, mais il faut que je trouve un moyen de rencontrer le chef des Diables Rouges (Verre-bâton) et que je trouve un moyen de gagner un peu d'argent. Les Gobelins pourront peut-être m'y aider.

À proximité de Phanalbourg, Uzog et Enky ont retrouvé des affaires appartenant à Gundren. Uzog parle couramment saltharite, à ma grande surprise, et semble beaucoup plus intelligent qu’auparavant. Il s'est bien moqué de moi. Je pense que, les temps s'annonçant plus rudes, il a décidé de coopérer avec le groupe. Il faudra que je lui parle de sa haine des Gobelins. Et que je lui apprenne à respecter Marlin : le fait de jeter un chien n'est pas tolérable.

Phanalbourg semble regorger de mystères qu'il me tarde de découvrir, mais je serai fidèle à Enky. Je le servirai en premier, j'aimerais toutefois que mes intérêts fructifient dans la région. Il faut que je mette Gur et Linène en relation afin de faire prospérer le commerce et la Sainte Lumière.

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Re: [Paorn-D&D5] Les Chroniques du Chaos (Prélude au Chaos)

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[Paorn-D&D5][CR de Monstre] Pensées de Vyérith

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Pensées de Vyérith (1/2)

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Alors que le combat faisait encore rage à l'étage au-dessus, je suivais les deux lourdauds à travers les oubliettes de la ferté en ruines. À se demander ce qui puait le plus : les flaques saumâtres emplies de déjections, ou le fumet écoeurant de leur sueur rance et de leurs nippes immondes. Je n'ai jamais supporté les races médiocres. Si seulement les Dieux avaient limité leur créativité aux Primordiaux, mon nez n'aurait jamais eu à souffrir d'autant de contrariétés.

Les Goblours étaient chargés comme des mules de Nains, et je n'aurais eu aucun mal à les dépasser, mais je ne connaissais pas ce dédale. Qui plus est, ils semblaient faire preuve de la plus grande des prudences, comme si des pièges étaient posés tous les deux pas. Je finis par comprendre que ces deux abrutis craignaient de faire s'écrouler la ferté sur leurs crânes vu l'instabilité des murs et des piliers.

Leur hideux monstre à quatre pattes n'allait pas tarder à nous rejoindre - ajoutant son fumet vomitif à cette cacophonie olfactive - une fois qu'il aurait nettoyé la soit-disant salle du trône de tous les témoins encore en vie. À commencer par ce marchand de malheur à l'esprit inviolable : on aurait dit une vestale à la force décuplée par la crainte de perdre sa virginité. Je n'avais jamais vu ça : il parvenait à m'interdire l'accès à son intimité alors même qu'il était étranglé par cet attardé d'Idra !

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"Ne laisse jamais de traces mentales de ton passage, catéchumène." me répétait mon Maître, tout en accompagnant ce rappel d'un coup cinglant de baguette sur mon visage. Je sais bien que mon corps ne peut conserver les marques de ces leçons, mais le souvenir raviva la douleur aussi nettement que si on venait de me l'infliger. D'où mon intimation de ne laisser personne derrière nous.

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Groll pesta en manquant de tomber au sol. Il se retourna et m'envoya un sale regard. Ses pensées aigries ne m'intéressant pas, je ne me concentrais pas sur ses éructions mentales. Il devait commencer à réaliser que son règne ridicule touchait à sa fin : grand bien lui fasse. De toute façon, ce lâche n'avait pas montré beaucoup de résistance quand j'étais revenue du combat en leur ordonnant de plier armes et bagages pour s'enfuir. Les Goblours et leur monstre auraient peut-être pu venir à bout des assaillants en prêtant main forte à Evhar et à sa troupe, mais ma mission était plus importante que leur ruine insalubre. De plus, je n'avais pas pu fouiller entièrement les esprits des agresseurs. Il me fallait du temps, et je n'étais pas certaine de l'issue du combat.

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Tout d'abord, il me fallait ramener le frère aîné des Fouilleroche, prendre le temps de fouiller son esprit jusqu'à trouver la clef permettant d'accéder à Forgesort. Ses deux autres frères ne la possédant pas, il est plus que probable qu'il ait la solution de l'énigme. La Veuve aura ce qu'elle veut, et peut-être redeviendrai-je sa préférée dans sa couche à la place de cet imposteur de Vhalak...

En attendant, j'en ai appris à propos des assaillants du ferté lorsque j'ai pénétré leurs esprits au cours de l'assaut. Il m'a fallu me répéter ces découvertes plusieurs fois pour être sûre de ne rien oublier au cours de mon rapport futur à la Veuve Noire.

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Le premier que j'ai ciblé était le Nain. Logique. Il ne fut pas évident de percer les défenses de son esprit, au point qu'il s'en fallut de peu que je ne dusse abandonner. Cependant il finit par céder abruptement. Enky Tastemalt. Ça ne m'aurait rien dit si je n'avais fouillé l'esprit de son oncle maternel, Gundren Fouilleroche, une heure plus tôt. C'est donc lui, le neveu prodige, le rat de bibliothèque qui a retrouvé l'emplacement perdu de Forgesort. Connaîtrait-il l'alignement secret permettant d'ouvrir la porte ? J'aurais voulu en apprendre plus, mais le déclenchement du combat fit qu'il se mura en m'éjectant sans le savoir. Il me faudra revenir dans son esprit plus tard. L'affaiblir auparavant pour faciliter la passe. Mais comment être certaine que les métèques des Quatre Vents ne le tueront pas en tentant de le faire prisonnier ? Ce Nain est trop précieux pour risquer de le perdre...

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Avant de trouver une solution je décidai de percer à jour les autres attaquants. L'esprit du sang-vicié fut impossible à percer. Même son nom m'échappait. Cette épave était tellement imbibée d'alcool que j'eus l'impression de m'enivrer en tentant mon intrusion. Un goût nauséabond à la bouche, j'abandonnai cette cible sans lui accorder plus d'intérêt.

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Le gnome - un certain Nikolaï Verte-Pogne - fut facile à percer. C'est un arcaniste, aussi fier de son admittatur que d'autres de la perte de leur pucelage. Il était là pour fuir quelque chose. Un sombre passé, une terrible blessure encore à vif, la perte de la moitié de son âme. Et une haine sans bornes envers les hiérophantes de l'Orthodoxie qui ont réfusé de ramener à la vie son aimée. La mièvrerie et la sensiblerie me provoquant des remontées gastriques, je coupai court au plus vite à mon intrusion.

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L'esprit du colosse, Uzog "Arachbra", n'opposa pas la moindre résistance, au point que j'eus la crainte un instant de tomber dans un traquenard psychique. Tout d'abord, il y avait un passé dense à s'y perdre à propos de la Rüll. Comment un géant aussi benêt d'apparence peut-il en savoir tant sur la pègre naine ? Il y avait également un secret bien enfoui à propos du Gnome. Quelque chose en lien avec la copulation. Sans doute une attirance perverse. Il commençait à me plaire, celui-là.

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L'humain fut moins évident à percer. Il porte plusieurs noms, des identités cachées. Intrigant. Le plus proche de la surface était Ogon. Un surnom : Pas-de-Loup. Simple guide libre-forestier. Mais en retirant une pelure d'oignon, puis une autre, on trouvait un passé de contrebandier et un fort sentiment de culpabilité indéfini. Puis un vrai prénom - Ogo - utilisé par les siens. Un père portant un autre nom indistinct. Un passé secret en lien avec le Val de Trigoret. Le vrai nom était là, crucial, comme au bout de la langue, tout proche... Mais une flèche transperça au même moment le rôdeur, et la douleur aiguë vrilla mon épaule en me chassant de son esprit.
...

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L'énorme quadrupède réapparut derrière nous au moment où nous atteignîmes une vaste salle jonchée de cadavres. Quelque chose se dégageait de cette pièce, comme les relents délétères d'un ancien art nécromantique. Groll arrêta tout le monde, puis se mit à fouiller sa besace. Il en tira une fiole emplie d'une poudre mauve à l'odeur âcre, et s'en aspergea ici et là. Ensuite, il fit de même pour Idra et son baluchon nain, puis pour son monstre, et enfin, comme à contrecoeur, pour moi. Il me suffit de faire une brève passe mentale dans sa caboche stupide pour comprendre que cette poudre permettait de passer inaperçu près des non-morts : un présent de Verrebâton, qui avait séjourné dans la ferté lors des préparatifs.

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Verrebâton. Je ne l'aime pas. La Veuve obtient ce qu'elle veut à force de titiller la soif de vengeance de l'humain, mais jusqu'où sera-t-il fiable ? Il doit intimider les habitants à l'aide des Diables Rouges, décourager ou corrompre discrètement toute forme d'opposition, ainsi qu'éloigner les mineurs de la Vallée des Sifflants. Mais il est consumé de l'intérieur par l'envie de brûler vifs un à un les responsables de la déchéance de sa famille : les pairs du Val qui sont encore en vie. Encore de la sensiblerie à vomir.

Parviendra-t-il à contenir sa haine tant que nous ne serons pas parvenus à nos fins ? J'en ai toujours douté. S'il craquait, cela pourrait attirer l'attention de l'Arcana Pragma, et ça, la Veuve ne le lui pardonnerait pas. Elle a promis à Verrebâton une partie des secrets de Forgesort en échange de ses services, mais qu'en serait-il si le sorcelier gâchait tout ?
De toute manière, qu'il se tienne droit ou non, cette tisseuse intrigante me donnera l'ordre de l'éliminer un jour ou l'autre. Ce n'est pas comme si cette garce savait tenir sa parole.

...

Nous quittâmes la salle des morts, puis traversâmes de part en part un long couloir humide qui déboucha dans la forêt d'Arentèle. Il faisait nuit depuis peu, et la lune montante éclairait tant bien que mal les sous-bois. Je dépassai les Goblours, soulagée de pouvoir enfin précéder ces deux embaumeurs à fange.

Vivement un bain parfumé et de nouveaux vêtements. Peut-être faire un détour par Phanalbourg ? Il me suffirait d'ordonner aux rustres d'aller m'attendre dans le manoir en ruines, de changer de peau discrètement, puis d'aller passer une bonne nuit à l'auberge. Par exemple en devenant ce charmant barde que j'avais baisé à mort il y a trois lunes, et dont j'avais caché les affaires à proximité du bourg ? L'idée me plaisait.

Ni vu ni connu.

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(à suivre...)
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[Paorn-D&D5] Trombinoscope de Prélude au Chaos 1/3

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Comme j'ai retravaillé et complété le trombinoscope de Prélude au Chaos, je vous le partage ci-dessous au cas où cela vous intéresse. En cliquant sur une image vous pouvez accéder au format moyen de celle-ci. Plus bas vous trouverez leurs noms d'origine dans Lost Mine of Phandelver.

Voici neuf PNJ, alliés fiables(*) à la fin de l'épisode 7 (La Porte du Diable) :
(*) d'après les PJ, plus ou moins d'accord entre eux... :twisted:

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Fearghas le druide : il s'agit du druide Reidoth (LMP p.30-31) des ruines de Brisemadre/Thundertree. Mes joueurs ont exploré les ruines bien plus tôt que je ne le pensais (E03), et lorsqu'ils ont rencontré le druide j'ai planté la scène en le nommant par son nom d'origine (pas très fort en impro de noms je dois l'avouer)... Les éclats de rire ont fusé, et il m'a fallu les calmer en leur faisant entrapercevoir au loin une "ombre dans le ciel" (le dragon qui s'en revenait dans son antre). D'un commun accord nous avons "coupé la scène au montage", autrement dit tronqué le nom en le remplaçant par un autre dans le CR de l'épisode, puis par la suite.

La fratrie Fouilleroche : Gundren Rockseeker (LMP p.41) et ses frères Nundro (LMP p.50) et Tharden (LMP p.44). Tharden est mort dans le scénario, et je n'ai pas changé cela. Mais comme je présentais les visages de ses oncles au joueur d'Enky au tout début de la campagne, je ne pouvais pas éviter de l'illustrer sans éveiller les soupçons.

Grista : son nom n'a pas changé, pas plus que sa fonction (propriétaire du Géant Assoupi/Sleeping Giant LMP p.18). Toutefois je suis parti du principe que les Diables Rouges/Redbrands Ruffians occupent son établissement contre son gré, chassent les autres clients et abusent de la situation. Dans l'épisode 7 (CR en cours d'écriture), elle ira même jusqu'à prêter main forte au PJ avec son tromblon (oui, c'est une impro...) faisant exploser une de leurs têtes.

Sildar Frimas : Sildar Hallwinter (LMP p.11 et 18) devenu ici maître d'armes (couverture), ainsi qu'espion pour le compte du Salthar. Il enquête sur les événements qui ont lieu à Phanalbourg, et a réussi à en déduire que différents camps recherchent un trésor fabuleux. Il ne peut se permettre de laisser tomber celui-ci entre de mauvaises mains, mais pour l'instant, plutôt que d'agir directement, il assiste la fratrie Fouilleroche puis le groupe des PJ, en espérant qu'ils le mènent à la Caverne des Echos. Il sera toujours temps de faire intervenir les forces du Royaume s'il s'avère que tout ceci est fondé.


Ajouts :

Le Père Thabor : puisque j'ai remplacé les cultes polythéistes dans Paorn par l'Orthodoxie, il me fallait un temple dans Phanalbourg ainsi qu'un prêtre. Le Père Thabor est un prêtre ouvert d'esprit, qui ferme les yeux sur les "superstitions" de ses ouailles tant qu'elles restent dans les "limites du raisonnable". Il ferme les yeux par exemple sur le Sororité des Grises ("il faut bien laisser les femmes régler leurs petits problèmes entre elles"), sur les petites offrandes "pour la chance" sur l'Autel de l'Aubaine (Shrine of Luck LMP p.18), et même sur le paganisme discret de Fearghas dans la forêt.
J'ai également associé le PNJ au passé d'un des PJ (Ogon, le rôdeur, de son vrai nom Ogo Sventrill) : Thabor est un des pairs du Val de Trigoret (dont parle vaguement Vyérith dans son CR). Nouveau prêtre venu dans Phanalbourg il y a un peu plus de vingt ans pour prendre la tête du temple, il a vécu la période sombre des attaques du dragon Venenum (Venomfang LMP p.33), et la chute de la Maison Sventrill.
En tant que pair de Phanalbourg, le père Thabor avait pouvoir de vote permettant de remettre en question la charge de Protecteur du Val accordée au Baron Ivarr Sventrill (grand-père d'Ogon). Les différents pairs, qu'ils rendirent le Baron responsable de la situation, ou qu'ils fussent corrompus par le Comte Aaron de Fort Ravage qui briguait cette charge, étaient près à voter ensemble. Seul le prêtre soutenait le Baron, et comme il fallait l'unanimité, la situation était bloquée. Jusqu'au jour où Harbin Ponant (Harbin Wester) - qui était alors l'intendant des Sventrill et amant du prêtre - fit chanter celui-ci : soit Thabor votait contre le Baron, soit Harbin irait confesser ses crimes sodomites aux hiérophantes de l'Orthodoxie...

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[Paorn-D&D5] Trombinoscope de Prélude au Chaos (2/3)

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Ennemis avérés ou potentiels

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Last but not least :

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Ajouts :

Braquemart (du type de lames qu'il emploie... ?) : issu d'une impro lors d'une virée de deux PJ à la Taverne du Géant Assoupi, ce PNJ fait office de "bras droit" de Verrebâton. C'est lui qui se charge de coordonner les Diables Rouges (Redbrand ruffians) et qui veille au grain. Lors du contact avec les PJ, ceux-ci s'étant fait passer pour des marchands en quête d'affaires en marge de la légalité (et étant en contact avec la Veuve Noire/Black Spider...), Braquemart leur a proposé la vente de "chair fraîche", à savoir les enfants prisonniers de feu le menuisier Dendrar (LMP p.22). Au cours de la négociation, il a insisté sur la fraîcheur qui risque de se perdre quand on tarde à acquérir un produit, et autres propos de plus en plus graveleux. Il a même envisagé de trouver plus de marchandises, prétendant pouvoir en fournir une douzaine. Les deux joueurs ont réussi tant bien que mal à se contenir, mais depuis c'est l'ensemble de la table qui veut faire la peau au PNJ, et pas de manière rapide. Bien entendu cela les a poussé à régler d'eux mêmes le problème des Diables Rouges (notamment en confirmant le lien avec la Veuve), et sans nécessiter de commanditaire.

Martel : j'ai ajouté à Phanalbourg une petite garde composée de quatre sergents (= policier des villes médiévales), surnommés les Gourdins, avec à leur tête un ancien mercenaire, Martel. Les Gourdins se chargent d'appliquer les décisions du bourgmestre Harbin Ponant (Harbin Wester), de collecter les taxes (notamment le péage à "l'entrée" du bourg), de se renseigner sur les nouveaux venus, et d'une manière générale de maintenir l'ordre. Du moins officiellement. En réalité ils sont tous corrompus par les Diables Rouges via Martel. Celui-ci est une vieille connaissance de Rabel (PJ), du temps où ce dernier avait fait fortune en tant que marchand d'esclaves. Ce passé secret est totalement inconnu des autres joueurs, et les retrouvailles risquent d'être assez intéressantes...
Je posterai plus bas le passé de Rabel, vu que j'avais omis de le faire.

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Re: [Paorn-D&D5] Trombinoscope de Prélude au Chaos (3/3)

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Neutres... qui pourraient ne pas le rester

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Changements, retouches et personnalisations
Carp Aulnefane (Carp Alderleaf, LMP p.18) : finalement c'est un vieux chien (celui du menuisier disparu) qui a mené les PJ jusqu'à la "porte du diable" (passage par les bois menant aux sous-sols du manoir Sventrill/Tresendar, LMP p.23). Mine de rien, un rôdeur assure en investigation grâce à "Compréhension animale" ;)
Comme j'ai envie d'utiliser le personnage de Carp sans tomber dans une redite, je vais le faire attraper par les Diables Rouges alors qu'il découvre la Porte du Diable, et c'est sa mère Quelline qui viendra demander des secours.
Autre changement : les Aulnefane sont des gnomes dans ma version. Je n'ai rien contre les hobbits, mais dans Paorn (et la plupart du temps hors des Terres du Milieu...) je ne suis pas fan. Je remplace donc systématiquement tout hobbit/halfelin/tinigens par un gnome. De plus via ce changement je vais tenter de tisser un lien avec Nikolaï Verte-Pogne (PJ)...

Elmar Barthen (LMP p.16): depuis la mort du père de Linène Ventgris, il fait la cour à celle-ci sans succès, espérant agrandir son affaire en s'emparent du Comptoir Liongarde grâce à ce mariage. Comme Linène n'est guère intéressée, il tente de pousser la communauté à "lui faire entendre raison".
Barthen est également un des pairs du Val, et à l'époque il avait voté contre le baron suite à un généreux dessous de table. Il serait prêt à voter pour n'importe qui, pour peu qu'on y mette le prix.

Daran Beauvisage (Daran Edermath, LMP p.16) : Daran est à la fois un pair du Val en tant que patrouilleur des terres du Trigoret. Il n'était pas présent lors de la chute ds Sventrill il y a vingt ans.
C'est également un agent de l'Ordo Unicus qui prône la sauvegarde des Terres Anciennes par la purification ethnique de Paorn et l'instauration d'une théocratie à l'échelle du continent. Pas moins. Mais que fait un agent de l'Ordo Unicus dans un bourg perdu ? Daran a méchamment dérapé à Kronberg, et il a été prié de se faire oublier en s'installant incognito dans un trou perdu. Il y aurait donc moyen de le faire chanter (Uzog qui le reconnaîtrait ?), et ainsi d'obtenir son appui en tant que pair du Val.

Elsa (LMP p. 15) : toujours la même commère. Mais en pire, genre moitié mytho, moitié nympho, mais se donnant des airs prudes. Et elle n'hésitera pas un instant à faire courir une foule de rumeurs sur les PJ.

Narth (LMP p. 15) : passé sa misogynie crasse et son spécisme borné, le vieux Narth est une mine d'informations vivante sur le bourg, et notamment sur son passé. Malheureusement pour les PJ, Narth n'a pas sa langue dans sa poche, et a directement nargué le semi-orc en se demandant à voix haute "On laisse rentrer ça ici maintenant ?". Gurak l'a fait valdinguer dans la poussière d'une pichenette, et depuis il y a comme un froid entre eux.

Toblen et Trilena Pierremont (Toblen et Trilena Stonehill, LMP p. 15) : j'ai gardé les deux personnages en l'état, mais j'ai viré leur enfant (Pip, LMP p.16). Dans ma version les deux ont fuit leurs familles rivales pour vivre leur histoire d'amour interdite, et Pierremont est un faux nom. Le problème c'est qu'il ont emporté un petit magot avec eux (ce qui leur a permis d'acquérir l'auberge), et qu'ils sont par conséquent recherchés. Je me garde sous le coude l'intervention musclée d'une des deux familles. Suivie par l'autre... Et au milieu les PJ qui n'ont décidément pas que ça à faire :mrgreen:
A noter que Toblen Pierremont est pair du Val (en tant que propriétaire de l'auberge), même s'il ignore complètement à quoi cela pourrait bien lui servir.

Harbin Ponant (Harbin Wester, LMP p.18) : c'est le même personnage. En dehors de ses histoires passées notamment avec le Père Thabor (voir celui-ci plus haut). Il doit sa position au Comte Aaron et à sa trahison des Sventrill (il était leur jeune intendant à l'époque). En dehors de ça, comme das LMP, il n'a rien avoir avec les Diables Rouges, et il voudrait bien réussir à s'en débarrasser. Mais il en a la trouille...

Soeur Garaëlle (Sister Garaele, LMP p.18) : pas beaucoup de changement, à part que c'est une membre des Grises (voir Paorn, Salthar, Les Grises), que c'est de notoriété publique et donc qu'elle est en porte-à-faux avec la communauté, et notamment les hommes qui ne veulent en rien remettre en question leurs prérogatives.

Halia Thorn (Halia Thornton, LMP p.17) : tout le monde se demande comment une femme a pu se retrouver à un tel poste. Mais depuis que Thorn est arrivée il y a trois ans pour remplacer l'ancien responsable mort subitement de vieillesse, la Maison de Change Minière (Phandalin Miner Exchange) n'a jamais aussi bien tourné et dégagé de bénéfices. Au point que tous les commerçants du bourg y ont largement gagné. Cela a fait taire la plupart des râleurs. Les autres se disent qu'avec un homme on en aurait obtenu encore plus...
De part sa charge, Halia Thorn est pair du Val (et elle ne l'ignore pas), ce à quoi aucun ne pense et qui ferait s'étouffer la plupart des hommes de la communauté saltharite. Il faut dire que les textes ne mentionnent nul part que la fonction est interdite aux femmes, mais à force certains se font des idées.
En attendant Halia Thorn est une espionne burgonne, et ce n'est pas tant sa gestion correcte, que son apport secret en capitaux qui a permis à la Maison de Change de prospérer. D'ailleurs elle se ferait une joie pour voter pour la destitution du Comte Aaron en tant que Protecteur du Val de Trigoret, partant du principe qu'une région divisée est une situation des plus avantageuses pour son camp.

Linène Ventgris (Linene Graywind LMP p.17) : fille de l'ancien responsable du Comptoir Liongarde (Bran Ventgris), Linène le remplace en attendant que sa guilde marchande veuille bien envoyer un remplaçant. Personne n'étant disposé à aller s'enterrer aussi loin des grandes cités paorniennes, Linène conserve donc le poste et s’attelle à la tâche avec le plus grand sérieux.
Le responsable du Comptoir est pair du Val, et donc Linène l'est, bien qu'elle soit persuadée qu'elle ne peut prétendre à ce titre en tant que femme. En ce qui concerne le passé, elle le connaît bien puisque sa mère est morte lors des attaques du dragon. Mais elle ne voit pas très bien pour quelle raison on a pu tenir pour responsable le baron de l'époque, surtout qu'il y a perdu sa belle-fille et l'aîné de ses petits fils...


Ajouts :

Limier Walden : premier contact réel des joueurs avec l'Arcana Pragma bientôt. Chaque temple de l'Orthodoxie est une sorte de transpondeur arcaniste, qui détecte les vibrations de la trame provoqués par les sorts dans la portée du temple (variable), et renvoi un signal comprenant le moment exact, la distance par rapport au temple, l'école et la puissance du sort. Par exemple le sort Compréhension animale lancé par le rôdeur a provoqué un signal Phanalbourg, Divination de premier échelon, Glandées le VII (date), heure de l'Araignée, 160 pas (distance).
Les PJ ont utilisé plusieurs sorts dans Phanalbourg, et attirent donc l'attention de l'Arcana Pragma, qui envoit le limier Walden basé à Fort Ravage pour enquêter sur place. Les autorités locales se doivent d'assister tout limier. Si elles ne le faisaient pas, en cas de crime avéré, elles pourraient être tenues pour complices. Walden va donc débarquer accompagné du capitaine Cormag de Fort Ravage, ainsi que d'une troupe de quatre hommes.
En tant que paladin orthodoxe, Enky n'a en théorie rien à craindre (sauf s'il est complice d'utilisateurs non autorisés). En tant qu'arcaniste possédant l'admittatur, Nikolaï non plus. Mais ce n'est ni le cas de Gurak, ni celui d'Ogon, ni de Rabel.
Il va sans dire qu'avoir Walden dans les pattes ne va pas les aider...

Ernold le forgeron : dernier pair du Val, vivant à l'époque de la chute des Sventrill. Son père, sa mère et ses soeurs sont morts, victimes de Venenum, et il a donc tenu le baron pour responsable. Comme le dragon n'est pas revenu depuis, il est persuadé d'avoir fait ce qu'il fallait pour le bien de la communauté. S'il apprenait que Venenum est de retour et que le Comte Aaron n'est pas près de se risquer à l'affronter, il pourrait changer d'avis...

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[Paorn-D&D5] De l'Ombre à la Lumière, le passé secret de Rabel Durand

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[Vous trouverez ci-dessous le background que j'ai fourni au joueur à partir de ses traits de personnalité et autres détails. Il a été retravaillé suite au CR écrit par le joueur (voir plus haut dans ce fil), et où des passages bizarres m'avaient fait tiquer. J'ai donc détaillé et noirci son passé antérieur à la découverte de sa foi.]

De l'Ombre à la Lumière, le passé secret de Rabel Durand

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Tu es né dans les faubourgs miteux et puants d'Olméria, capitale de l'Empire de Burgonnie. Ta minuscule masure toujours à l'ombre des murailles écrasantes, dominée par les tours immuables des palais aux toits d'or.
Tu es sorti du ventre de ta mère pour tomber dans une couche de paille et d'excréments, et devenir une victime supplétive de la brute avinée que tu appellerais plus tard "Capitaine". Ta naissance délivra ta mère d'une vie de privations et de sévices, non que son calvaire ne dura encore une éternité, le temps qu'elle se vidât de son sang.

On ne te donna pas de nom, à part "le dernier". Et ce furent tes soeurs qui se chargèrent de toi de mauvais cœur, quand elles trouvaient un peu de temps après s'être occupées de ton géniteur. De leur côté, tes frères n'étaient pas des plus aimants, t'arrachant tes quignons de pain, ou te maltraitant pour se distraire entre deux roustes du Capitaine. Tu appris vite qu'être ignoré de leur part à tous équivalait à une marque d'affection, et c'est ainsi que tu poussas entre tes treize frères et soeurs : "le dernier" par-ci, "le dernier" par-là.

Les années passèrent et, malgré les privations et les sévices, tu survécus. Ce ne fut pas le cas de toute ta fratrie : le jour de tes quinze printemps, près de la moitié avait succombé à la maladie, à la disette, et surtout aux rossées fatales des Cognes, quand ils se faisaient attraper à chaparder ou à vendre leur corps pour le compte du Capitaine. Entre-temps, tu avais appris à tenir tête aux survivants, et à te venger de si vicieuse façon qu'ils finissaient par s'écraser devant toi. Le seul obstacle sur la voie de l'émancipation était le Capitaine, et tu finis par le franchir en l'aidant à se noyer dans ses propres vomissures cette année là.

Tu pris la tête de ta fratrie le même jour, les envoyant voler ou se prostituer pour ton compte. Mais très vite, ça ne te suffit plus. Tu vivais toujours à l'ombre des murailles blanches, séparé de l'opulence par la guigne qui t'avait fait naître du mauvais côté, et il était hors de question que tu finisses par crever comme tous les autres avant toi. Il y avait certainement une faille dans ce rempart, et tu finirais par la trouver.

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Au cours de l'année qui suivit, tu finis par trouver la solution. Nulle société ne peut se passer du commerce, légal ou non, et celui-ci a ses entrées à tous les niveaux. Mais comme pour tout jeu d'argent, si on veut jouer, il faut une mise initiale. Tu procédas donc à ton premier investissement d'envergure : tu vendis tes sœurs avenantes aux Maisons des Fleurs, et les inadaptées aux navires de passage. Puis, tu fourguas tes frères aux enrôleurs de l'armée impériale, ou aux racoleurs des galères pour ceux qui osèrent se mutiner.
À la fin, tu avais récolté plus de deniers que tu ne savais compter. Tu étais devenu négociant de chair humaine, et tu y mettais du cœur. Tu avais commencé par les tiens, et grâce à ce pécule tu poursuivis par d'autres et d'autres encore, jusqu'à en oublier les visages des premiers. Chaque jour, sans ressentir la moindre compassion, ni montrer la plus petite once de faiblesse stérile. Séparant la mère et l'enfant comme d'autres séparent la truie et le goret. Séparant le colosse geignard et ses énormes gonades, puis revendant l'un pour les travaux de charge, et le reste pour les onguents énergisants.
Tu compris vite que les puissants tiraient l'essentiel de leurs richesses de la souffrance des plus faibles. Les nobles, les prêtres et les marchands des palais aux toits d'or ne voulaient ni entacher leur morale orthodoxe, ni remettre en question leurs privilèges, et ils étaient prêts à concéder une part généreuse de leurs mannes pour que des mandataires comme toi se salissent les mains à leur place. Bien plus qu'il ne t'en fallait pour vivre dans l'opulence.

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Tu t'inventas un nom qui sonnait bien - Rabel Durand de Palidam - prétendant venir d'une cité orientale où tu n'avais jamais mis les pieds. Tu appris les arts de la lecture, de l'écriture, de la bienséance, ainsi que de la rhétorique, investissements en temps et en pièces sonnantes que tu ne regrettas jamais. Tu gravis un à un les échelons de la cité impériale au cours des années qui suivirent, récoltant plus de richesses que tu n'aurais pu en rêver. Au sommet de ta gloire, tu achetas une maison aux colonnes de marbre dans les Hauts-Quartiers. Tu y goûtas à tous les plaisirs, les plus secrets, les plus interdits, sans jamais te limiter. Quoi qu'on en dise, quoi qu'on te conseille, quoi qu'on t'implore, tu n'écoutais jamais que tes envies.
Tu attiras des notables, des artistes, des érudits, des hédonistes, des voyageurs et bien d'autres encore, admirant ton ambition et ta réussite. Certains se prétendirent être tes amis, et tu finis même par y croire à force de les côtoyer et de bénéficier de leurs largesses.

Jusqu'à la chute.

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Cela faisait des mois que tu t'adonnais au vajra, un lotus aussi rare que dispendieux provenant du lointain Pays K'neth. Il t'était préparé par des courtisanes voluptueuses à la sapience monnayée à prix d'or. Tu en étais si friand que tu avais dépensé une fortune de façon à modifier l'architecture intérieure de ta vaste maison en lui donnant l'apparence d'un palais althusien. Tu avais décoré les pièces avec du mobilier d'Olja, et fait vêtir tes serviteurs de soieries yinhanthi. Tu n'acceptais plus que les aliments provenant du sud lointain, et ta cour d'admirateurs vantait la finesse de tes goûts.
Au fil du temps, tu te présentais de moins en moins au marché aux serfs, chargeant d'autres que toi de ces besognes ingrates. Et chaque jour tu replongeais dans les jouissances du vajra, dans tous ses délices oniriques, dépensant de plus en plus d'or pour parvenir à satiété.

Un jour, Il t'apparut dans tes songes. Un visage impossible à oublier. Des yeux qui te transperçaient l'âme, relevant tous tes secrets, t'obligeant à prendre conscience de tout ce que tu avais jamais fait. Il était à la fois La pénitence et Le pardon libérateurs. Il était La Lumière. Et Il te tendait Sa main, porteuse de Son emblème, à toi, pauvre âme maudite égarée dans les ténèbres.

Était-ce dû au lotus ? À autre chose ? Était-ce l'Omnipater qui voulait te punir de toutes les souffrances que tu avais infligées à d'innombrables innocents ? Mais alors, à quoi correspondait ce triangle qu'Il te tendait et qui ne ressemblait à aucun symbole orthodoxe ?

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Tu Le repoussas. Encore et encore. Tu consommas du vajra, de plus en plus, pour ne plus voir Son visage et tout ce que Son regard te renvoyait. Tu revendis tous tes biens peu à peu pour t'enfuir dans les voluptés. Un à un, tes amis firent mine de ne pas comprendre quand tu leur demandas de l'aide, puis ne donnèrent plus signe de vie. Puis un jour, les courtisanes refusèrent de revenir. Tu dus vendre ta maison aux colonnes de marbre dans les Hauts-Quartiers pour avoir droit à quelques pots du précieux lotus. Les semaines passèrent, tes réserves diminuèrent jour après jour, jusqu'au matin où il ne te resta plus rien.

Tu n'avais plus que tes vêtements sur le dos. Tu avais tout perdu. Mais, au moins, Il ne revenait pas. Par contre, le manque du vajra te déchira le corps et l'esprit. Tu réclamas, supplias, menaças tes fournisseurs althusiens, mais tout ce que tu obtins fut une volée de coups telle que tu en aurais regretté celles du Capitaine. À la fin, ils te jetèrent dans une ruelle. Tu ne voyais plus que d'un oeil, chaque inspiration était un calvaire, plusieurs de tes doigts étaient brisés et tu ne parvenais pas à te redresser.
C'est alors qu'elle apparut, ta sœur de deux ans ton aînée, à peine reconnaissable, habillée telle une princesse althusienne.

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Tu t'entendis demander : "Jenna, est-ce-toi ?
- L'homme prospère est comme l'arbre, petit frère. Il est entouré tant qu'il est couvert de fruits. Mais sitôt les fruits tombés, tous s'éloignent à la recherche d'un arbre meilleur."
Elle fit signe à deux de ses brutes, qui te soulevèrent comme si tu ne pesais rien.
"Il y a quelques mois, tu étais encore un mandataire intouchable, protégé par plusieurs notables d'Olméria, alors que je t'ai connu graine rabougrie. Dans une autre vie, j'aurais applaudi un tel exploit. Mais aujourd'hui, regarde-toi. Tu n'es plus qu'un détritus consumé par le manque de vajra. Je pourrais demander à mes eunuques de te découper en morceaux, et personne dans cette cité ne lèverait le petit doigt pour s'interposer. Mais tu ne périras pas de ma main, petit frère, car j'espère que tu vivras encore assez pour savourer pleinement ta déchéance."

En montrant une grille, elle intima l'ordre de t'y jeter : "Qu'il retourne au cloaque dont il vient, et d'où il n'aurait jamais dû sortir. Mais auparavant, tranchez-lui son dard le plus dangereux : sa langue !".
Tu n'oublieras jamais les rires des brutes, leurs doigts énormes qui te maintinrent les mâchoires écartées, t’extirpèrent la langue, et la douleur atroce lorsqu'ils te la sectionnèrent lentement à l'aide d'un coutelas.

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Tu gisais au fond du cloaque depuis des jours, baignant dans les déjections de la cité, implorant en gémissements inintelligibles la Mort de mettre fin à ton calvaire, quand Marlin apparut pour la première fois. Le chiot agitait la queue, semblant content de te voir. Il aboyait, tournait autour de toi. Tu ne sais ce qui t'a pris, ni comment tu y es parvenu malgré tes blessures graves. Mais tu t'es traîné le long des corridors pendant des heures, précédé par le chiot qui allait et venait, comme pour te pousser à persévérer. Tu finis par sortir à la lumière du soleil couchant, et Marlin s'en alla avant de revenir accompagné par un vieillard. Tu sombras alors dans l'inconscience.

...

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Les mois ont passé. Puis les saisons. Le vieux père Gislebert a pris soin de toi. Il a pansé tes plaies par ses prières, et il t'a aidé à te sevrer de ta cruelle dépendance. Par contre, il n'était pas en son pouvoir de te permettre de retrouver ta langue. Alors que tu l'aidais à rebâtir son modeste temple du quartier portuaire, il intercédait sans succès pendant plus d'un an auprès des hiérophantes orthodoxes pour te redonner l'usage de la parole. Mais à force de persévérance, il finit par obtenir ce qu'il voulait, et tu pus à nouveau parler.
Il tenta alors de te faire embrasser la prêtrise, t'enseignant même des rudiments, mais tu te posais trop de questions. Tu avais changé, tu n'étais plus le même, mais au fond de toi le monstre sans scrupules que tu avais été sommeillait. La Lumière n'était pas revenue, mais tes interrogations étaient toujours là. Tu te confias au vieux prêtre : il te conseilla de partir sur les routes pour chercher les réponses, et de les coucher par écrit chaque fois que tu en aurais trouvé.

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C'est ainsi que tu devins pèlerin. Accompagné d'un cheval - dernier cadeau du père Gislebert, qui y consacra ses maigres économies - et de Marlin qui ne t'avait jamais quitté. Pour survivre sur les routes, tu devins colporteur, faisant l'acquisition d'outils et de biens simples à revendre dans les villages et les bourgs où tu passais.

Peu à peu, au cours des saisons qui passèrent, tu emplis des feuilles et des feuilles de ce qui deviendrait plus tard ton Testament Sacré. Et borne après borne tu te rendis compte que la Sainte Lumière ne t'avait jamais quitté, mais qu'en plus Elle t'avait sauvé.

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Ego'
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Re: [Paorn-D&D5] Les Chroniques du Chaos (Prélude au Chaos)

Message par Ego' »

Les PJ affaiblis face à Verrebâton, les Diables Rouges, Mosk le goblours et ses acolytes... Qui massacrera qui lors du prochain épisode ?

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