[CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

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Jorune
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par Jorune »

-2947, Merdi, le 21 de Sourcemair, au petit matin.
La nuit a été épuisante et, une fois de plus, très triste. Au campement de la veille au soir, caché dans les sous-bois car nous avions détecté de nombreux signes de présence ouargue, nous avons entendu des cris et des grognements. Kalderic et Edennil, n'écoutant que leur courage, se sont rués vers l'action.
J'ai préféré les suivre à un rythme plus mesuré. Bien m'en pris ! Alors que le combat entre mes compagnons et un groupe de ouargues avait débuté, j'ai entendu d'autres bruits...dans mon dos ! Revenant sur mes pas discrètement, je tombais sur un trio composé d'un orc armuré, une grosse hache à la main, et de deux snaga (éclaireurs orcs de petite taille). Ils étaient en train de ravager notre campement.

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Snaga

Silencieuse comme une ombre je m'approchais du premier snaga. Poussant un cri furieux comme il s'approchait de mon sac, je lui décochais un puissant coup de ma cognée : à ma grande surprise, je vis sa tête décoller de son torse et voler dans le ciel avant de retomber avec un bruit mat vaguement écœurant. L’autre petit orc poussa un cri de rage (quelque chose qui ressemblait à Groki?). Sans doute ébranlé par la mort de son compagnon, il n'assura pas son arc et la flèche qu'il me décocha me rata largement. Par contre, je n'esquivais pas le coup de hache dont l'orc plus grand et plus musclé me gratifia. Une estafilade sans gravité mais je sentais que j'allais peut être bien regretter mon coup de colère irréfléchi, seule contre ces deux orcs.
Je décidais donc d'appliquer une stratégie purement défensive en attendant l'arrivée de mes compagnons. Heureusement je n'eus à éviter que quelques coups de haches, entre les arbres du sous bois, et une flèche tirée par ce qu'il faut convenir d'appeler un archer lamentable, avant que soudain Kalderic surgisse et n'enfonce profondément ses deux haches dans la poitrine de l'archer en question. L'orc en armure ne demanda pas son reste et fila. Le poursuivre n'était pas une option, sans savoir combien d'autres orcs pouvaient se cacher dans les bois.
Au lieu de cela, Kalderic m'amena sans perdre de temps sur le lieu de son affrontement avec les ouargues. Là Edennil portait le corps de Gerolt, le chasseur de la veille, à moitié déchiqueté et trois flèches plantées dans le corps. Je frémis à sa vue. En l'examinant, je compris rapidement deux choses :
- la première c'est que les flèches des snagas sont empoisonnées par une substance noirâtre redoutable. Avec angoisse je songeais que j'aurais pu moi-même en souffrir si l'archer qui m'avait pris pour cible n'était pas déficient visuel.
- la seconde, c'est que même si je parvenais à contrer ce poison, les blessures de Gerolt et l'hémorragie que j'avais certes interrompue, ne permettraient pas qu'il survive. Je me contentais alors de soulager au maximum sa douleur. Il put nous raconter comment, après nous avoir quitté, il avait repris son voyage vers Hirthed avec ses compagnons. En début d'après midi ils sont tombé sur un ouargue et il lui ont donné la chasse. Celui-ci les a conduit tout droit dans une embuscade et une dizaine de ouargues leur sont tombés dessus. S'ils ont réussi à en tuer trois ou quatre, ils ont été dépassé par le nombre et l'un de ses compagnons a été tué par le gros ouargue noir que nous avons déjà vu aux cotés du Loup Garou (Edennil confirma alors que cet Alpha d'un noir d'encre était là lors de leur affrontement plus tôt mais qu'il a pris la fuite quand il a compris que la bataille allait basculer avec l'arrivée de deux guerriers du niveau de mes compagnons). Ils ont alors essayé de fuir et c'est là que les orcs sont arrivés, tuant son deuxième compagnon. Gérolt a fui, les ouargues à ses trousses et mortellement touché par les flèches noires, jusqu'à ce qu'il s'écroule dans le ruisseau près duquel nous avions établi notre campement.
Gérolt est mort avec dignité et courage il y a quelques minutes. Ses dernières paroles furent pour ses proches, Kalderic assurant qu'ils les transmettrait.
J’enterre décidément trop de personnes qui ne le méritent pas depuis que j'ai quitté les rives de ma rivière.
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Message par CANARD »

Et la suite?
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Jorune
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par Jorune »

On a joué et terminé le scénario de Caran Gaur et j'ai récemment mis mon journal à jour. Faut juste que je trouve un moment pour tout déplacer ici.
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CANARD
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par CANARD »

Toujours aussi bien?
Canard

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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par Jorune »

Le scénar oui, même si on a eu du mal à le finir. Le journal par contre devient difficile à écrire de manière un peu vivante et lisible pour d'autres que les protagonistes.
JE n'en suis pas vraiment satisfait, d'où le retard.
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par Jorune »

Bon je reprends le fil de nos aventures mais j'ai beaucoup de retard. Ça se ressent dans le journal écrit je l'avoue un peu vite et qui fait pas mal d'ellipses. J'espère que ça reste intéressant.
- 2947, Serdi, le 22 de Sourcemair, mâtines.
Nous avons confié le corps de Gérolt à la rivière. Puisse son Passage s'effectuer dans la paix.
J'ai réalisé qu'hier était le premier jour du printemps. C'est stupide, mais cette pensée m'a fait verser quelques larmes, loin du regard de mes compagnons. Personne ne devrait mourir au premier jour du printemps.
Regardez-moi sombrer dans la sensiblerie ! Je suppose que ces jours derniers m'ont plus fatigué que je ne le pensais. Et j'ai bien peur que ce ne soit pas fini.

- 2947, Lunedi, le 25 de Sourcemair, pause du déjeuner
Ce matin nous avons aperçu le Grand Loup Garou au pelage roux. Il était seul et semblait chercher quelque chose. Avant que nous puissions y faire quoi que ce soit Edennil a disparu dans les bois. Nul ne peut suivre un elfe des bois dans une forêt si tel n'est pas son désir. Le Loup s'est éloigné et a fini par sortir de notre champ de vision.
Kalderic et moi avons alors dû nous résoudre à attendre. L'elfe est finalement revenu, visiblement frustré. Le Molosse lui avait encore échappé.
Les dents serrées, pour le moins disert de mots, Edennil n'avait plus rien de l'elfe enjoué et affable que nous avions connu. Malgré mes efforts au village d'Hirthed, le sort jeté par ce Loup à Edennil n'est pas dissipé, tout au plus affaibli. Edennil ressent toujours un besoin presque irrésistible de se jeter à la gorge de la créature dés qu'il l'aperçoit. La haine a planté une graine noire au fond de son cœur et il ne sera pas aisé de la retirer.
D'abord une rapide collation : encore une des ces brioches roboratives préparées par Kalderic, la seule chose que les orcs nous ont laissé à manger si on peut appeler nourriture une boule de plâtre avec un peu de miel. Je soupçonne les orcs de nous les avoir laissé à dessin : c'est machiavélique ! Puis nous reprenons notre route vers l'est. Nous devons gagner la rive de l'Anduin le plus vite et le plus discrètement possible.

-2947, Dicieux, le 27 de Sourcemair, tard dans la nuit
Malgré l'épuisement, je ne parviens pas à dormir. Je suis assise sur le fauteuil en osier que l'aubergiste de ce village de pêcheurs (j'avoue que son nom m'échappe en cette heure de grande fatigue) m'a laissé pour rester au chevet de Kalderic et Edennil. Puisque le sommeil ne semble pas vouloir de moi, je profite des dernières lueurs de la chandelle pour relater les derniers événements :
Aujourd'hui en fin de matinée, nous sommes parvenus, après moult détours censés assurer notre discrétion, au village de Litillhrein qui devait être notre étape de réapprovisionnement avant de rejoindre la rive de l'Anduin. Hélas, point de havre pour nous réfugier. Nous sommes entrés dans un village dévasté. Des orcs d'après Edennil, toujours la mine sombre.
Fort heureusement, l'attaque n'avait pas surpris la population : nous avons trouvé peu de corps et les traces indiquaient que les villageois avaient eu le temps de s'enfuir vers l'Est. Les troupeaux n'ont pas eu cette chance et les orcs ont visiblement pris un soin tout particulier à abattre et brûler un maximum de bêtes. L'ambiance était macabre.
Nous avons rapidement fait le tour des lieux en essayant de ne pas nous faire remarquer mais soudain Edennil brisa le silence d'une voix tendue : « Yrsch ! ».
Nous concertant rapidement, nous avons décidé de nous échapper car les maraudeurs orcs étaient trop nombreux pour envisager un affrontement. Escaladant la palissade entourant le village et discrets comme des ombres, nous sommes revenus sur nos pas et leur avons échappés...un temps.
Nous avons effectué une large boucle vers le Nord pour essayer de semer nos poursuivants. Hélas, alors que nous sortions du couvert des bois pour nous lancer dans le dernier sprint vers la rive, les orcs nous ont retrouvé. Nous avons essayé de les semer à la course, Kalderic nous prodiguant ses conseils pour tenir le rythme (enfin si ses viennoiseries ne pesaient pas autant sur l'estomac, on se serait peut être traîné un peu moins) mais rien n'y a fait. Sur nos talons, un détachement d'une dizaine d'orcs et du nord un autre groupe encore trop loin pour les distinguer. Retranchés dans un défilé rocheux et un peu à bout de souffle, nous avons dû nous résigner à faire face aux orcs : leur chef était l'orc en armure que j'avais déjà affronté le soir de la mort de Gérolt.

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Pointant sa lourde hache vers nous, il nous invectiva dans sa langue impie. Je n'en comprends que quelques mots mais suffisamment pour appréhender certaines informations : Drash est son nom et lui et ses vermines obéissent à Caran Gaur: : le Loup Rouge en langue commune. Voici donc le nom du Molosse de Sauron. Les séides de l'Ombre ne sont pas très réputées pour leur originalité, en voilà une démonstration supplémentaire.
Les présentations terminées, ils se jetèrent sur nous. Au début tout se passa bien, Kalderic et Edennil, malgré leur fatigue, terrassèrent coup sur coups trois orcs. Mais alors Drash se jeta dans la mêlée en rugissant. En deux coups de hache, il précipita l'elfe à terre. Et même si Kalderic et moi parvenions à vaincre deux archers orcs dans l'intervalle, Kalderic saignait de plusieurs plaies et sa poitrine se soulevait à un rythme inquiétant. S'interposant entre Dash et moi, il cria « Flemeth, fuis! Nous n'avons aucune chance de tenir ici ! » Je n’hésitais qu'une seconde. Mourir ici, c'était ne pas prévenir Fortbois du danger qui guettait mon peuple. Lâchant ma hache à long manche, je me mis à courir. Malgré ma résolution, fuir fut plus ardu que ce que j'imaginais, bien plus. J'avais l'impression d'abandonner Kalderic à une mort certaine et pour autant que je sache, Edennil était peut être déjà mort.
C'est à bout de souffle que je sortis du défilé rocheux. Rapidement je tombais sur une patrouille venant d'un village de pêcheurs proche. Je dus les convaincre de m'amener à leur chef : Ageric. Grand, sa longue barbe grisonnante, cet Homme des Bois a l'esprit pragmatique. Avec les siens, il a recueilli les réfugiés de Litillhrein. Ensemble, les deux populations se sont organisées pour faire face à une attaque orc imminente, ce qui explique la patrouille sur laquelle je suis tombée. Je parvins à le convaincre de me renvoyer dans le défilé rocheux avec une dizaine de ses hommes.
Sur place, quelle ne fut pas ma surprise, au lieu du cadavre de mes amis, de tomber sur une troupe de Béornides, finissant d'essuyer leurs lames teintes de sang orc.
Kalderic et Edennil étaient tous deux inconscients, blessés...mais vivants !
Dash et ses orcs étaient morts, tous sans exception. En les examinant, je constatais une chose étrange. Ils arboraient un symbole similaire aux orcs que nous avions affrontés dans les Goulets des Montagnes Grises, pourtant situés très loin au Nord Est de cette région. Il faudra que j'en parle aux Tiranduins.
Le chef des Béornides, Beormud, m'expliqua qu'ils venaient du Vieux Gué et pourchassait des ouargues lorsqu'ils ont aperçu notre petite course poursuite. Mes compagnons lui doivent une fière chandelle !
J'ai pris le relais depuis ce point et c'est comme ça que je me suis retrouvée dans ce fauteuil.Je suis lasse et pas mécontente que nous ayons trouvé enfin un endroit où nous reposer quelques temps. J'espère que mes amis se remettront vite car Fortbois est encore loin...
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CANARD
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par CANARD »

Je trouve cela pas mal au contraire.
Canard

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Jorune
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par Jorune »

- 2947, Merdi, le 28 de Sourcemair, au petit matin
Je me suis assoupie au chevet de mes compagnons et j'ai manqué leur réveil. Je suis rassurée qu'ils soient en vie, surtout Kalderic. L'intrépide Béornide n'a pas hésité à se sacrifier pour que je puisse m'échapper. Qui pourrait y rester indifférent ? Nous avons échangé quelques mots qui prouvent que nous avons désormais quelque chose de fort qui nous relie, même s'il reste à découvrir ce que c'est exactement.
Edennil est en bonne santé. Mais son âme reste atteinte par le sortilège de Caran Gaur et donc non, il ne va toujours pas bien.
Je m'inquiète pour l'elfe. Si ses blessures vont guérir, la plaie spirituelle que lui a infligé Caran Gaur est béante. Cet elfe autrefois enjoué et plein de vie s'éteint peu à peu, morne et triste, le regard souvent absent comme concentré sur la rage qui lui brûle le cœur. La digue placée par mes mots de pouvoir paraît rompue et le flot de l'Ombre dévale sur le cœur de l'elfe. Sa personnalité s'en trouve modifiée.
Peut être que sa sœur, Edenlin, pourrait l'aider à se retrouver lui-même ? L'Espoir est la seule chose qui reste à ses amis.

- 2947, Lunedi, le 1er d'Astremair, fin d'après midi
Malgré leur état de faiblesse, mes compagnons n'ont pas voulu perdre de temps et nous avons repris notre voyage, traversant le Grand Fleuve Anduin sur des embarcations prêtées par ces pêcheurs qui nous avaient recueilli. Sans la solidarité entre les Peuples et ces havres dans lesquels nous trouvons refuge, nous serions morts depuis longtemps.
Un fois les flots passés, le chemin se fait plus rapide. La route, plus fréquentée, est rapide pour nous mais mortelle pour les ouargues et les orcs. De nombreuses nouvelles sur la route nous apprirent que des échauffourées avaient eu lieu avec des patrouilles Hommes des bois. Après leur défaite à Hirthed et celle des mains des Béornides, les effectifs du Loup Rouge doivent se réduire à vue d’œil. Enfin une bonne nouvelle !
Après trois nouvelles journées de route, enfin, nous sommes arrivées ! Le soleil du printemps illumine Fortbois, la plus grande forteresse de mon peuple !

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Bon… A vrai dire, à coté d'Esgaroth ou de Dale, Fortbois n'est qu'un gros bourg plutôt rustique. Tout autour vagabondent les troupeaux dans des pâturages parsemées de fermes, de champs et de granges. Alors que nous progressons, je remarque tout de même une agitation inhabituelle. Beaucoup de gens arrivent comme nous à Fortbois et des cabanes voire des tentes ont été dressées à la va-vite pou accueillir cet afflux de population. En discutant avec mes compagnons, nous tombons d'accord sur les raisons probables de cet exode : le peuple des Bois fuit les troubles causés par le Loup Rouge et vient chercher refuge à Fortbois.
Quelques hommes des Bois viennent à notre rencontre, entourée de chiens massifs mais qui n'ont rien dans le regard qui rappelle la noble lignée de Brith.
En discutant avec eux nous apprenons que l'Ancien le plus respecté de mon peuple, le grand Ingomer n'est pas revenu d'une expédition en direction des Monts de la Forêt Noire, la chaîne de montagnes dont semblent provenir un grand nombre d'orcs qui harcèlent les terres environnantes. C'est une mauvaise nouvelle tant sa sagesse est respectée par le Conseil et par tous les clans Hommes des Bois.
Quand la patrouille nous laisse à l'entrée de Fortbois pour reprendre sa surveillance, nous sommes pris en charge par un Homme massif avec une épaisse barbe blonde, entouré à lui seul d'une bonne dizaine de molosses. Grimald « Chasse-Chiens » est son nom. Peu sympathique, ce rustre est principalement intéressé par le dressage des chiens dont il pense être un expert. Bien entendu le nom de Huan et de sa lignée ne lui dit rien. Un expert, vraiment ?
Mais passons cela, notre guide nous amène à Wuduseld, « ChateauBois », le plus grand et le plus ancien bâtiment de la ville, demeure du Conseil des Anciens. J'espère que nous n'attendrons pas trop longtemps, nos nouvelles sont d'importance. Et je me languis d'un bon bain !
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Jorune
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Message par Jorune »

Bon le post précédant avait déjà quelques ellipses. Là il yen a encore davantage. C'est ça quand on a du retard sur ce qu'on doit écrire!
- 2947, Silvedi, le 2nd d'Astremair, fin de matinée.
Je reprend la plume car la soirée d'hier fut riche en événements.
Tout d'abord, on nous a fait patienter. Wuduseld est plus qu'un bâtiment officiel, il est un palais de bois, sculpté, gravé sur chaque centimètre de sa surface par les artistes de mon peuple afin d'y conter notre Histoire. Sur chaque poutre, sur chaque paroi, des dessins stylisés racontent les hauts faits du passé et cela jusqu'aux origines de notre Peuple.
A vrai dire, tout cela est moins pratique qu'un bon grimoire mais peu nombreux sont les érudits parmi les miens, je dois en convenir.
Outre le repos et une collation frugale pour meubler notre attente, une guérisseuse se présenta à nous. Grande avec de longs cheveux d'ébène, habile certes mais peu portée sur les discussions sociales, cette élève de Radagast n'a pas voulu révéler son nom. Cette pimbêche arrogante mériterait une bonne leçon pour son comportement. Bizarrement ma réaction a fait sourire Kalderic, je ne comprends pas bien pourquoi...

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Ma – courte - joute verbale avec la guérisseuse terminée, je ressentis le besoin de me revoir la Rivière. Je quittais là mes compagnons et descendis du Wuduseld vers la rive proche.
La Rivière Sombre, c'est sur sa rive que je suis née et que j'ai passée toute ma vie. Plus encore, je sais désormais quel lien intime de naissance je partage avec ce cours d'eau. Marcher nu-pieds dans son eau après cette longue séparation me rafraîchit l'esprit et le corps tout d'un seul.

Les retrouvailles terminées, il fallait encore affronter le Conseil des Anciens
Dans le grand amphithéâtre de bois, les 5 membres qui le composent nous attendaient :
- Béran Trois Chemins : c'est un homme grand, mince, dégingandé, enveloppé d'une pelisse de poils longs. Sa barbe est fine et bien taillée, descendant jusqu'au nombril. Ses cheveux sont courts et blancs. Et son regard perçant est bleu. En l'absence d'Ingomer, il est le Porte-Parole du Conseil et sans doute son membre le plus éminent.
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- Iwald BlancCerf : lui aussi est grand mais ses cheveux sont rasés et sa barbe hirsute. Il est vêtu de cuir léger. Malgré son âge, il a encore une forte musclé héritée de ses années de chasse. C'est encore l'un des meilleurs éclaireurs de Fortbois.
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- Imnarchar Mille chênes : celui-ci est un vieillard au corps noueux et marqué. Ses yeux clairs paraissent presque gris et sa barbe vénérable est blanche. Son passé de grand Bûcheron l'a amené à son statut actuel.

- Homme petit et massif avec une barbe poivre et sel et des cheveux courts, Baldac le ciseleur est un sculpteur, un artisan de la mémoire des ancêtres que tous peuvent lire sur les murs du Wuduseld.

- Odo le Pâle, à la peau blanche maladive, possède un regard inquiétant avec ses petits yeux bleus profondément enfoncés dans leurs orbites et ses sourcils broussailleux. Mais c'est un voyageur sans pareil et un connaisseur des choses qui marchent et qui volent. On dit de lui qu'il est celui qui connaît le mieux la Rivière.
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C'est évidemment et dés le premier regard celui qui me sembla le plus intéressant (le seul?) parmi ce groupe de vieux croulants.

Aux cotés des membres du Conseil se tenait un homme que je ne connaissais pas. Habillé comme nous en vêtements de voyage, il portait ses cheveux mi-longs avec d'épais favoris et une épaisse moustache. Béran nous le présenta avec beaucoup de courtoisie comme l'émissaire de la tribu des hommes du Goulet de la Forêt, désireux selon lui de rejoindre le peuple des Hommes de la Forêt. Béran possédait visiblement une grande confiance en cet étranger, nommé Morkt, assurant qu'il comptait sur lui pour amener le renouveau au sein de notre peuple. Rien que ça ! Immédiatement j'ai conçu une grande méfiance pour cet homme et sa tribu, restés à l'écart depuis...
Et bien depuis toujours et qui soudain souhaitaient nous apporter « le renouveau », au moment où l'Ombre bougeait de nouveau dans la région, gagnant la confiance des dirigeants du peuple à une vitesse que je ne pourrais que qualifier de suspecte.
Néanmoins le Conseil écouta notre histoire, contée avec talent par Kalderic, y compris la longue Litanie aux morts qu'il entonna pour honorer tous ceux qui étaient tombés contre l'Ennemi. Tous furent touchés par ce récit mais hélas pas surpris. Caran Gaur est connu du Conseil, il est l'ennemi des Hommes des Bois depuis des siècles…
Pour résumer les débats qui suivirent, le Conseil se sent concerné par les nouvelles que nous apportons et prétend que la lignée de Huan n'existe plus depuis longtemps.
Puis, un prisonnier est amené avec une grande fermeté devant l'assemblée : un barbare de l'Est de la tribu de Vernoillos.
Se nommant Vearnos, ce jeune homme crie à l'injustice, hurlant que son peuple est noble et qu'il n'a commis aucun crime mais il refuse de répondre aux questions du Conseil sur les raisons de sa présence sur le territoire des Hommes des Bois.
J'ai fait une remarque sur le nom de Vernoillos qui est effectivement associé, d'après un grimoire que j'ai lu chez Radagast, à une ancienne tribu alliée des elfes et des Dunedains il y a fort longtemps. Remarque totalement ignorée car Morkt, le nouvel ami du Conseil, a suggéré de jeter l’étranger en prison en attendant le retour d'Ingomer.
Bref, je suis sorti de ce Conseil avec une seule idée en tête : il nous faut nous entretenir seul à seul avec l'étranger, même s pour cela il nous faut nous aventurer dans le dédale de cavernes qui sert de cachots aux autorités de Fortbois.

- 2947, Dicieux,, le 3 d'Astremair, soirée
Je vais faire un résumé de cette nouvelle journée : l’étranger, Vearnos, est un guerrier qui me paraît digne de confiance, encore qu'un peu simple. Il a été arrête par les Hommes des Bois sur le chemin de la Maison de Béorn et depuis il crie sa bonne foi face à un Conseil stupidement hostile.
Nous avons proposé de tester cet étranger : Fortbois est coupé du sud et de la ville de Bourg les Bois depuis plusieurs jours. Nous avons proposé d'escorter les éclaireurs du Conseil et de prendre Vearnos avec nous, histoire de confirmer notre intuition positive. A notre grande surprise, Inwald Grand Cerf emporte l'adhésion du Conseil (Béran étant plus que dubitatif) en se joignant à notre expédition.
Nous partons à l'aube.

- 2947, Astredi, le 6 d'Astremair, fin de journée.
Nous voilà de retour. Nous avons accompli notre mission : les éclaireurs de Fortbois ont pu passer : la route est barée par une gigantesque araignée perchée sur des pattes d'une hauteur interminable ! La section de la rivière où elle s'est installée est infestée par les vermine enfantée par ce monstre. Le combat fut âpre et comme nous le pressentions, Vearnos s'est avéré un ennemi farouche des créatures de l'Ombre. Pour tout dire, malgré le courage de mes compagnons et l'habileté à l'arc d'Inwald, nous ne nous en serions jamais sorti sans la lance et le bouclier du Vernoillos. Une fois les éclaireurs passés et après un grand nombre de vermines exterminées, nous nous sommes repliés vers Fortbois car nous n'aviosn aucune arme capable de blesser sérieusement cette immense araignée, surnommée, je l'appris plus tard, la Pêcheuse.
Mais notre retour ne s'est pas fait en fanfare. Béran, l'air fatigué et même un peu hagard, reste dubitatif. Il n'a accepté la liberté du jeune guerrier que du bout des lèvres et seulement à l'intérieur de Fortbois. Je décèle l'influence de Morkt. Je ne sais comment cet émissaire s'y prend mais le poison de ses mots coule dans les veines du remplaçant d'Ingomer. Je suis certain que cet homme est allié à l'Ennemi.
Une piste cependant concernant la Lignée de Huan : Edennil s'est lié d'amitié avec Baldac le Ciseleur : il a convenu de l'existence de la Lignée mais celle-ci est mourante. Il reste une chienne, Brethilda, de cette race prestigieuse et elle a été confiée à Eva la Guérisseuse. Il s'agit ni plus ni moins que la femme hautaine qui a soigné mes compagnons à notre arrivée à Fortbois. Edennil appris d'ailleurs à cette occasion que cette pimbêche a du sang elfe dans les veines. Voilà donc l'explication à cette arrogance désagréable ! Malheureusement, elle a depuis quitté la ville et se serait dirigée au Nord, vers le village des Charbonniers, probablement avec la chienne.

Histoire de ne pas être en reste sur les informations, je suis retourné à la rivière : dans la brume du soir pour me dissimuler des regards, j'ai convoqué mes amis les hérons aux plumes noires. A tire d'aile, ces fidèles amis sont partis vers les Monts de la Forêt Noire à la recherche d'Ingomer. J'espère qu'ils le trouveront. J'ai bien peur que sans lui, les Hommes des Bois,entre les mains d'un Conseil influencé par Morkt, n'aillent vers des temps plus sombres encore...
Dernière modification par Jorune le sam. sept. 03, 2016 7:52 am, modifié 3 fois.
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par Jorune »

Ce texte comporte quelques petites références au BG de Flemeth (le précédent aussi d'ailleurs, avec les hérons noirs) et notamment des éléments inconnus des autres joueurs, d'où un certain flou entretenu.
- 2947, Soledi, le 7 d'Astremair, fin de matinée
Je griffonne à la hâte ces quelques mots. Kalderic est venu me chercher en urgence. Quelqu'un a empoisonné Inwald. Je travailler à la potion qui devrait le sauver. Sans surprise, Kalderic a aperçu Morkt s'éloigner de la demeure du membre du Conseil. Le poison était dissimulé dans une chandelle dont la combustion diffusait la toxine dans l'air. J'ai aéré et il faut maintenant que je travaille vite.
Morkt aussi a travaillé vite. Beran a ordonné notre arrestation pour cette tentative de meurtre. Bien joué. Kalderic et Edennil se sont enfuis avec Vearnos : ils ont quitté la ville par la rivière. Mais moi je dois finir cette potion. La vie d'Inwald en dépend.
Grimald Chasse-Chiens est à la porte et attend. Il m'accorde suffisamment de confiance et me laisse terminer la potion. C'est bien. Cela veut donc dire qu'il ne me croit pas coupable. Cela pourrait m'être utile…

- 2947, Lunedi, le 8 d'Astremair, début d’après-midi
Je suis dehors. J'ai été arrêtée et présentée devant Brenan, flanquée de Morkt. Notredirigeant est compéltement sous influence et aucun de mes propos n'a pu m'éviter la condamnation au cachot.
Mais Grimald, mon escorte, a préféré me jeter à la rivière, me confiant à son jugement. Bien entendu, j'ai pu sortir de la ville et rejoindre la surface sans problème. J'y ai rencontré Clochette, la plus "jeune" des trois esprits de la Rivière. C'est la première fois que je la rencontre mais elle sait bien entendu qui je suis et, si elle n'est pas bavarde, son sourire est éloquent. Pourquoi devrais-je être désagréable avec elle ? Elle n'est pas comptable des torts de sa sœur ainée à mon égard !

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Clochette fréquente habituellement la source de la Rivière et ne descend pas autant au sud. Elle m'apprend que des gobelins et des Hommes Sauvages ont investi la zone, la forçant à abandonner son domaine. Nous avons ensuite nagé ensemble et elle m'a amené à mes compagnons. Edennil était mal en point et Kalderic m'apprend qu'il a manqué se noyer, si ce n'est l'intervention de Clochette. Je remercie ma tante avec chaleur.
Quand l'elfe sera remis nous quitterons rapidement les lieux en direction du Nord, vers Eva et Brethilda..

- 2947, Dicieux, le 10 d'Astremair, au feu de camps
Ce soir nous déjeunons avec une patrouille d'Hommes des Bois ! Cet « arc », terme utilisé pour désigner un petit détachement de guerriers, est dirigé par un certain Wulfred. Sur le terrain depuis des semaines, ils ignorent nos récentes déconvenues avec les autorités de Forbois et nous prétendons donc être mandatés par le Conseil.
Wulfred et ses hommes ont décimé une patrouille de gobelins que Kalderic a décidé de suivre (nous éloignant en passant de la Rivière) afin d'essayer de découvrir ce que trament les forces de Caran Gaur dans la zone. Pour moi, c'est une perte de temps tellement le but semble évident :. Les gobelins comme les Hommes Sauvages qui errent dans le coin (nous obligeant à nous dissimuler dans les bois, chose à laquelle fort heureusement notre petit groupe excelle) sont fractionnés, établissant un filet aux mailles les plus fines possibles. Ils cherchent Brethilda, cela ne fait aucun doute. Encore que : peut être cherchent-ils également Ingomer car après tout, malgré l'abattement qui est tombé sur les épaules de Fortbois (pour beaucoup dû à la responsabilité de Morkt, j'en suis certaine), rien ne certifie encore qu'il soit tombé.
En effet, Wulfred était encore, 6 lunes plus tôt, avec le leader de mon peuple. Il reste donc de l'espoir. Grâce à cette heureuse rencontre, nous apprenons que le village des Charbonniers appartient à un peuple étrange qui tient farouchement à son indépendance à la fois des Hommes des Bois, des Béornides (le Vieux Gué n'est plus si éloigné même si nous sommes encore dans la Forêt) et des Hommes Sauvages. Les villageois sembleent être très précautionneux et très vigilants à sauvegarder une parfaite neutralité.
Wulfred connaît bien Eva la Guérisseuse mais ne comprend pas ce qu'elle ferait dans ce village qui n'appartient pas à son peuple alors que ses talents seraient grandement utiles dans le conflit en cours. Nous n'en disons rien au chef de cet arc mais nous connaissons la réponse : elle se cache. Avec l'influence que l'Ombre a posé sur le Conseil, sa décision me paraît des plus avisées.
Dans la nuit, Wulfred repart à la chasse aux gobelins avec ses hommes, nous laissant seuls à nouveau. A l'aube nous reprendrons la route. Nous devrions arriver au village des Charbonniers en fin de journée.

- 2947, Dicieux, le 10 d'Astremair, juste après le repas du soir.
Ce village est très étrange. La population brûle des arbres pour fabriquer du charbon qu'elle revend. C'est sa principale ressource commerciale. Mais en conséquence, ce coin de la Forêt comporte peu d'arbres et beaucoup des brasiers et des piles de bois brûlant à petit feu. La fumée est partout, la suie recouvre tout, à commencer par la peau des habitants.
Nous sommes amenés devant Tsukka, le chef du village. Amical au premier abord, il nous invite à manger et nous reposer mais il nous a déjà indiqué que nous devrions repartir ensuite. Les Charbonniers ne prennent pas partie au conflit et Tsukka craint que notre présence n'attire sur eux la colère des Hommes Sauvages qui errent dans la région (nous avons croisé une vingtaine d'entre eux ce matin en venant, revêtus de peaux de chiens, les misérables!). Je compte sur Kalderic pour le convaincre de nous dire où sont Eva et sa chienne.
Dernière modification par Jorune le sam. sept. 03, 2016 8:00 am, modifié 1 fois.
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Cryoban
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par Cryoban »

Super CR! (il faut juste que j'arrive à le lire sans penser à toi, sinon ca devient du marseillais dans ma tête et le personnage prend une autre dimension!)
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par Jorune »

Pfff! Tu bluffes, j'ai pratiquement pas d’accent!

Mais tu as conscience que j'ai tout un tas de différence bien plus appuyées que ma marseillitude avec Flemeth, hein? :lol: :lol: :lol:
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par Jorune »

- 2947, Merdi, le 11 d'Astremair, au matin.
Tant de choses se sont déroulées hier soir ! Tout est fini et nous avons remporté une grande victoire, après avoir cru la fin venue. Mais commençons par le commencement :
Tsukka prétendait ne pas connaître Eva et a fini par se fâcher et nous demander de partir (bon, il est possible que je me sois un peu impatienté à un moment…). C'est alors que nous nous levions pour partir que j'ai remarqué que les femmes du village s'activaient avec des herbes, de l'eau chaude et des linges : un accouchement évidemment ! Voilà qui expliquait la nervosité de Tsukka ! Interrogé, il a prétendu que c'était celui de sa fille. Sauf que les femmes convergeaient vers une maison en particulier : la bergerie du village. La fille du chef accoucherait dans la bergerie? La lumière jaillit dans mon cerveau : c'était Brethilda qui accouchait !
Démasqué, Tsukka nous a finalement laissé voir Eva, au premier abord pas franchement ravie de se montrer.
Mais, son sang elfique la poussant vers lui - à moins que ce soient ses traits délicats ? Ou ses muscles virils? - la guérisseuse s'est tournée vers Edennil et a longuement discuté avec lui. Je fais bref, nous avions vu juste sur toute la ligne (enfin quand je dis nous : il est inutile je crois de préciser qui au juste est le cerveau de ce groupe).
Eva, inquiète pour sa chienne et plus largement pour la lignée de Huan, a décidé de quitter Fortbois et son atmosphère inquiétante, se cachant en dehors du domaine des Hommes des Bois pour échapper aux recherches des agents de l'Ombre qui ont mis la main sur le Conseil.
Autre information important, Brethilda a été accouplée avec l'alpha de la meute de chasse du Roi Elfe Thranduill : un chien elfique ! Les enfants de Brethilda n'en seront que plus précieux.
Mais alors que je cherchais, un couple d'heures plus tard, quelques brins de coquerelle pour l'accouchement, je fus témoin de l'arrivée martiale d'un important détachement d'Hommes Sauvages, leurs peintures de guerre effrayantes luisantes près des feux du village dans le crépuscule qui s'installait.
Courant le plus rapidement possible, je suis retournée dans le village. Tous les hommes et mes compagnons se sont rassemblés autour de la bergerie, l'arrivée rapide des envahisseurs et l'absence de remparts du village n'ayant pas permis de tenir bataille. Nous étions encerclés, une vingtaine de villageois armés d'outils paysans et nous trois contre une bonne cinquantaine d'Hommes Sauvages.
Et voilà que leur chef s'avance pour parlementer : Morkt ! Un sourire moqueur aux lèvres, il nous ordonne de nous agenouiller pour nos vies et de le laisser abattre les chiens et leur maîtresse. Devant notre refus et le défi que lui lance Kalderic, ses deux haches brandies au dessus de sa tête, le sourire malveillant de Morkt fait place à un rictus de haine. Soudain, il semble fondre ! Et en un clin d’œil, c'est un loup massif et au poil roux qui se tient devant nous : Morkt ne travaille pas pour Caran Gaur ! Il est le Loup Rouge ! Ça, je ne l'avais pas vu venir!

La bataille qui s'ensuit est indescriptible. Comment conter l'ensemble des exploits martiaux qui furent accomplis par Edennil et Kalderic ? A tel point que même à un contre trois, j'ai cru un moment que nous allions l'emporter. Mais alors le Loup hurla et l'Effroi recouvrit mon esprit. Le dernier Charbonnier tomba, une pelle à la main. Le ciel enfumé portait des nuages noirs de menace, convoqués par le pouvoir du Loup Garou. Les flammes des brasiers du village jetaient une lueur rouge sang sur tout ce qui nous entourait. Nous étions seuls, blessés et Caran Gaur lui-même allait mener l’hallali. C'était l'enfer sur terre et la victoire de l'Ombre. Tout Espoir était perdu...

Soudain dans ce ciel de tempête, j'aperçus quelque chose de complètement inattendu : un héron noir, porté par les vents !
Relevant la tête, je dis alors : « Courage compagnons car tout Espoir n'est point mort ! »
Et faisant écho à mon cri, une voix tonitruante harangua une troupe encore invisible : « Pour Fortbois ! »
Surgi de la Forêt et dévalant la pente avec une immense hache brandie haut au-dessus de sa tête, la carrure impressionnante d'Ingomer, tête nue, sa barbe longue et hérissée de colère et ses yeux lançant des éclairs de fureur!
Et derrière lui Wulfred et ses hommes puis d'autres encore, trois "arcs" au total (soit une bonne soixantaine d'hommes), hurlant leur colère. La bataille fut complètement renversée, les Hommes Sauvages emportés par la vague et la bergerie sécurisée en quelques minutes. Seul Caran Gaur résistait. Les nuages d'Ombre reculaient preuve de son affaiblissement mais sa haine était encore vivace alors qu'il affrontait ensemble Vearnos et Edennil, toute fuite rendue impossible.
Je m'étais toujours demandé pourquoi le Conseil s'acharnait autant sur Vearnos, un homme seul, un guerrier qui ne se mêlait pas des affaires des Hommes des Bois mais cheminait vers le nord. Peut être le Loup Rouge, inspiré par de sombres auspices, avait-il vu que cet homme serait son bourreau ? Peut être le craignait-il et voulait-il sa mort autant qu'il voulait la disparition de la lignée de Huan ? Peut être. Ironie du Destin (mais n'en est-il pas toujours ainsi?), c'est son acharnement à le détruire qui a conduit le guerrier à lui faire face aujourd'hui et à lui porter le coup fatal.
Caran Gaur est mort ! Nous sommes sauvés et la lignée de Huan par la même occasion comme le confirme le sourire d'Eva, sortant de la bergerie avec trois chiots dans les bras. Tous portent trois point sur le front. Le sourire que lui rend Edennil atteste quant à lui de l'ombre qui s'est enfin retirée de son cœur.
Bien sûr, il y a eu des pertes et le prix à payer est lourd. Tsukka et l’ensemble des hommes du village sont tombés pour défendre la bergerie. La communauté des Charbonniers est détruite. Des hommes des Bois ont trouvé la mort également, Caran Gaur n'est pas parti sans distribuer la destruction autour de lui.
Mais il y a de l'espoir aussi ; Ingomer va reprendre les rênes de Fortbois et sans doute les Hommes de Bois accueilleront en leur sein les femmes et les enfants du village. Avec la disparition de Morkt, le sortilège qui enserrait dans sa toile noir le cœur de Brenan et des membres du Conseil va se dissiper.
Pour la première fois depuis que cette aventure a commencé, il y a un avenir pour les Hommes des Bois.
J'ai donc été un peu rapide mais ainsi se conclut le scénario Caran Gaur que tous autour de la table (Kalderic, Edennil et moi donc) avons beaucoup aimé. Je crois pouvoir dire que ça a également été le cas du MJ.
Nous enchainerons dans les jours qui viennent, avec la rentrée, par une nouvelle phase de communauté, chacun avec Raz, avant de reprendre le jeu.

Edit : quelques petites retouches aux 4-5 derniers posts.
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CANARD
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par CANARD »

Sérieux? Vous vous êtes battus à trois (et les charbonniers) contre tant d'ennemis? Sans tricher avec les règles?

Impressionnante CR qui résulte j'imagine d'une campagne vraiment à la hauteur. Pourrais-tu en parler en off maintenant?
Est-ce difficile de jouer de tels personnages dans un tel contexte? Quid des règles?
Canard

Les règlements doivent s'adapter à la situation et non l'inverse.

La sagesse suprême est d'avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre du regard tandis qu'on les poursuit. Faulkner
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Jorune
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Re: [CR] Anneau Unique "Ténèbres dans la Forêt noire"

Message par Jorune »

Pour l'aspect technique, Raz en parlera mieux que moi.

Ce que je peux te dire, c'est que la bataille finale n'a pas été vraiment jouée en effet. On était en retard et elle a été gérée en mode narratif. Et oui il est fort possible que ça ait été à notre avantage, d’autant plus que notre groupe, et Flemeth particulièrement, n'ait pas vraiment optimisé en combat (ce que j'apprécie assez personnellement).
Ne pas oublier non plus que Flemeth raconte son point de vue et que je romance également beaucoup de choses, j’arrange ce qui s'est réellement passé en jeu même si en l’occurrence je n'ai pas grossi la bataille sauf erreur. Je m'amuse à écrire le journal de mon personnage (même si le retard que j'ai pris sur la fin et la masse de choses a raconté m'a poussé à multiplier les ellipses) et à prendre quelques libertés, notamment en donnant parfois abusivement un rôle central à la jeune sorcière. Bizarrement cela n'a pas trop fait enrager les autres joueurs (bon rien ne me garantit qu'ils me lisent tous), à ce jour.

En ce qui me concerne, j'aime beaucoup mon personnage, je passe de bons moments et j'essaie, en grand fan de Tolkien, de garder un esprit compatible avec les œuvres du maître, même si bien entendu on joue avec des choses qu'il n'a pas créées et on part parfois dans des directions imprévues.
De ce point de vue, je trouve que ce jeu a réussi, au contraire d'un JRTM par exemple (avec tout le respect que j'ai pour l'ancêtre) à préserver cet esprit (dans ma vision des choses : mélange de fantasy sobre, de sens du merveilleux et de la poésie avec une grande importance accordée au voyage, au rapprochement de cultures diverses mais sans oublier le souffle épique dans les scènes clefs) y compris dans les éléments crées de toutes pièces.
Je suppose qu'on peut toujours reprocher des choses mais en ce qui me concerne je suis très satisfait.

Notre campagne n'est pas dénuée de défauts, mais il me semble que le jeu n'en est pas comptable à cela près peut être que pour en tirer la substantifique moelle, il faut sans doute que les joueurs s'investissent dans leur personnage (à défaut d'être forcément tolkienophiles) et il n'est pas facile pour un meneur de disposer d'un groupe entier mobilisé dans ce sens.
Après tous les jeux gagnent à être joués avec investissement par leurs joueurs, simplement c'est peut être un peu plus vrai pour celui-là...ou alors je ne suis pas objectif, étant amoureux de l'univers et en voulant toujours plus, c'est très possible!

En ce qui concerne la campagne elle-même, j'ai cru comprendre qu'elle n'était pas produite par les concepteurs du jeu. Elle est issue du Maraudeur sauf erreur de ma part mais je ne sais pas qui l'a écrite. J'ignore aussi ce que Raz a gardé, enlevé ou rajouté par rapport à ce qui est dans la campagne d'origine sans parler de ce que nous avons pu faire dévier par rapport à la trame.
J'ai trouvé le tout sympathique avec pas mal de bonnes idées. Notre groupe de 3 marchait bien mais peut être que si le Nain ou l'Humain de Dale (deux autres PJ du groupe) avaient été dans le coup, il aurait peut être été compliqué de les impliquer dans ce scénario très centré autour des Hommes des Bois. Si on cherche la petite bête, le scénario est très long (on est plus dans une petite campagne) et n'évite pas quelques petites longueurs voire des redondances (ce que je jugeais comme tel a été expurgé du CR). Mais rien de gênant.
Je la recommanderais au bémol de l'avis de Raz car je ne sais pas vraiment si elle lui a donné beaucoup de travail ou non.
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