[CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

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Merlock
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[CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Merlock »

CR-1940-A!


Paris, samedi 1ier Juin 1940.

La vie parisienne est plutôt morne en ce tragique mois de juin 1940. La chaleur est pesante et les habitants de la capitale voient avec angoisse l’armée française s’écrouler sous les coups de boutoir de la Blitzkrieg allemande qui a mené les panzers à travers la Belgique et les Ardennes, tandis que le Corps expéditionnaire britannique, dans la déroute la plus complète, rembarque à Dunkerque sous les bombes de la Luftwaffe.

Les gros titres de la presse affichent que le "Camp retranché" de Dunkerque se défend vaillamment et qu'une contre-attaque va incessamment sous peu renvoyer les Boche à Germaland grâce au nouveaux avions américains récemment achetés et mis en œuvre par les vaillants pilotes de l'Armée de l'Air qui leur infligent "des pertes très sévères" tandis que les chaîne de montages des chars lourds tournent à plein régime...

Dans le Même temps Jean Giraudoux (auteur du célèbre "La guerre de Troie n'aura pas lieu" -1935) se fend d'un éditorial dans Le Figaro du jour, titré "Le Droit d'être commandé" et le Cardinal Suhard consacre la France au Sacré-Cœur…


Tout cela est bel et bon, mais pour le Lieutenant Vincent Luchiani (Khentar) et le Sergent-chef André Bontemps (JazZ) la situation n’incite guère à l’optimisme…

En effet, nos deux compères se trouvent ce jour-là au vieux fort de Vincennes, le GQG d’où le Général Weygand (73 ans, généralissime des Forces Armées Françaises depuis le 19 mai) essaye encore de donner l’impression qu’il commande quelque chose.

En traversant la salle des communications où des dizaines d’officiers de liaison au bord de l’hystérie répondent à des téléphones qui sonnent en permanence. Les Messages fusent de toute part :

"Oui, oui, je confirme les Anglais ont fini d’embarquer à Dunkerque… non ! Je ne parviens pas à contacter le PC !!"

"Oui, les Boches ont percé à Bergues on n’a rien pour colmater !"

"Non ! La Troisième Armée est en pleine retraite, je ne peux pas joindre le Général Besson, il doit arriver à Senlis prochainement !!"

"Oui, c’est confirmé La poche de Lille est tombée hier et le Général Molinié a bien été fait prisonnier."


Un jeune officier pleure en silence devant ses téléphones qui sonnent dans le vide...

Ambiance…

Surgissant dans le silence du Néant flottant au milieu du chaos telle une bulle d’irréalité mouvante, le Général Weygand, ignorant superbement les sollicitations urgentes de ses subordonnés s’approche du Lieutenant Luchiani et le prend à part en ses termes :

"Ah ! Mon petit (Weygand appelle tous ses subordonnés "mon petit") j’ai actuellement un gros problème..."

Luchiani observe pensivement la salle des communications et se dit que c’est effectivement le cas…

"... je dois me rendre à une importante réception ce soir et, au vu des évènements, cela risque de ne pas être possible, alors sans vouloir interférer avec vos tâches habituelles, je voudrais savoir si vous ne pourriez pas m'y représenter..."

Le Lieutenant Luchiani croit rêver. Depuis sa mobilisation en 1939, il est affecté aux services d’intendance aux armées sans consignes précises, or ce Corse Pur souche de 29 ans qui se définit comme "Poly-commerçant", ex-souteneur car il faut bien en commencer par là pour tous les mauvais garçons de Paris, ce bonimenteur compulsif qui a gagné le surnom de "l'Affable" (ou bien est-ce "La Fable") dans le Milieu a occupé ses 6 derniers mois à organiser des trafics de champagne et autres produits de luxe au profit des états-majors alliés. Il est d’ailleurs sans nouvelles d’un important chargement de champagne à destination de l’E-M belge et surpris à Anvers par l’Avancée allemande.

Heureusement, l’Affable, en homme prévoyant, est parvenu à faire embarquer son chargement sur un cargo suédois qui va le débarquer à Hambourg. En effet, l’Affable estime que les Allemands vont bientôt avoir quelque chose à fêter, et est certain de trouver preneur pour la cargaison…

Alors une soirée dans le gratin mondain parisien, c’est une occasion en or de glaner des infos et de trouver de nouveaux clients...

Weygand continue :

"...vous prendrez ma voiture et mon chauffeur, naturellement, vous connaissez, je crois, le Sergent-chef Bontemps..."

Le Lieutenant Luchiani connaît en effet, le Sergent-chef Bontemps ; un rude Savoyard de 33 ans, artisan avant d’être mobilisé, franc comme le pain blanc, dévoué et courageux. Il répond sans hésiter:

"Avec joie mon général!"

"...alors c'est dit, vous irez! Voici le carton d'invitation et faites moi parvenir votre ordre de mission, que je le signe..."


Weygand quitte la salle des communications d’un air guilleret et retourne vers son bureau ; accompagné du Sergent-chef Bontemps le Lieutenant Luchiani se dirige vers les garages, du coin de l’œil, il aperçoit le jeune officier qui pleure toujours en silence devant ses téléphones déchaînés...


(A suivre)
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Arbital
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Arbital »

Cela a l'air très sympathique en tout cas :). J'ai hâte à la suite !
"Je vais tellement vous aplatir qu'une boite d'allumette pourra vous servir de cercueil, et votre corbillard sera tiré par un chat".
Ultimex, Gad.
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Merlock
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Merlock »

Les dîners de la Comtesse sont réputés…

Il est 18H30 quand pour le Lieutenant Vincent Luchiani (Khentar) et le Sergent-chef André Bontemps (JazZ) quittent le Fort de Vincennes. Au volant, Bontemps prend son pied à conduire la limousine officielle du général Weygand : une Talbot Master 4 litres ornée des drapeaux étoilés propres à la voiture d’un général…

Image

Sur le siège arrière, le Lieutenant Luchiani est pensif. La guerre se passe mal et son business tourne en eau de boudin. Il a embarqué dans le vaste coffre de la limousine de qui susciter les conversations : fin champagne, vieux cognacs et cigares de la meilleure marque. Un "cadeau de visite" pour la comtesse et ses hôtes...


Les rues de Paris sont anormalement calmes : on y croise peu de voitures et presque pas d’autobus (tous réquisitionnés par l’armée) peu de passants également car sur 3 millions de Parisien il n’en reste que 700 000 le reste ayant été évacué (ou s’est évacué tout seul à, la campagne) et, autre ustensile à la mode, ces passant portent un masque à gaz en bandoulière.

Les statues des place publiques sont murées entre des montagnes de sacs de sable et à peine voit-on dépasser ci un sabre, là une bannière en bronze verdi, des croisillons sont collés aux fenêtres, les vitrines et devantures passées à la peinture bleue et les réverbères sont voilés pour le couvre-feu.

Signe des temps, les rares cafés ouverts ont ceinturé leur terrasse d’une muraille de sacs de sable tandis qu’un poste de TSF émet la dernière chanson à la mode : "Paris sera toujours Paris".

Il se repasse les infos reçues : comtesse Hélène de Portes, une trentaine d'années (38 ans, en fait), mais de belle prestance. Née Hélène Rebuffel en 1902, fille d’un polytechnicien patron de chantier naval marseillais, épouse séparée du Marquis Henri de Portes, la comtesse est la maîtresse de Paul Reynaud, le Président du Conseil et une femme très influence dans certains milieux politiques "accommodants" avec "l'Allemagne antibolchevique". Du lourd.

La Comtesse réside 10 Faubourg Saint–Antoine (adresse de la comtesse –limite entre le 11e et 12e arrondissement) à proximité de la place de la Bastille.

Le Lieutenant Luchiani est surpris car le coin est assez "prolo" et l'immeuble ne paye pas de mine, tout "vieil haussmannien" qu'il soit.

Mais c’est un domestique en livrée qui vient ouvrir et une fois entré, on constate qu’il a été entièrement réaménagé (cloisons et planches internes abattus) pour former un superbe (et discret) hôtel particulier.

La Comtesse accueille personnellement ers hôtes et le charme latin et la parfaite éducation mondaine du Lieutenant dont le reste, tandis qu’il la catalogue mentalement dans la catégorie "Femme de pouvoir, Bonus +100% aux jets de Corruption et d’Intrigue".

Un aboyeur annonce les invités et le lieutenant fait son entrée.

Le Sergent-chef Bontemps fait le tour du pâté de maison pour aller livrer les "cadeaux" par l’entrée de service et garer la voiture dans l’arrière-cour puis rejoint son acolyte dans le salon de réception.

L’ambiance est électrique, la guerre dans toutes les conversations dont on saisit au vol des perles du genre :

-Les Boches seront bientôt là !

-Allons ! On les arrêtera sur la Marne.

-Les Anglais nous ont trahis !

-Et les Belges ? Hein ? Les Belges !!


Nos deux compères voient du beau mode ; députés, sénateurs tous tendance très à droite, et quelques industriels dont un Louis Renault qui semble s’emm… à cent sous de l’heure.

Peu de militaires, mais Luchiani repère un galonné qu’il a déjà vu et dont il repasse mentalement la fiche : Le Lieutenant-colonel Paul de Villelume, (48 ans), saint-cyrien, affecté à l’état-major, est détaché en octobre 1935 auprès du ministre des Affaires étrangères comme conseiller militaire. Il assura la liaison entre le Quai d’Orsay et l’État-major du général Gamelin jusqu’au 21 mars 1940 et occupe toujours une place très importante dans le Cabinet de Paul Reynaud. Il sert à l’occasion de chauffeur à la comtesse de Portes et est notoirement hostile à un certain général de brigade (à titre temporaire) nommé Charles de Gaulle. Il n’a cessé de mener auprès de Paul Reynaud une sourde guerre intestine contre ses idées, ainsi que contre la poursuite des hostilités. Notre officier est l’autre "vedette" de la soirée, où tous tentent d’obtenir de lui des détails sur la situation du front. Notre homme se montre évasif, mais laisse entendre "qu’un armistice serait sans doute la meilleure des choses à faire tant qu’il est encore possible d’en négocier un…" On peut voir que, l’optimisme règne…

Notre homme est en grande conversation avec un intéressant personnage (hélas inconnu au bataillon) : octogénaire au moins, très grand (1m90) très maigre, très digne, très "vieille France" avec une moustache "à la royale", la chevalière et la canne d'ébène et la rosette d'une Légion d'honneur. Il vitupère face à Villelume et la Comtesse que la guerre en cours est une "stupidité imbécile voulue par les Juifs dans l’intérêt des Rothschild de la Banque d’Angleterre" et qu’il faut "l’arrêter pour négocier avec le Reich allemand l’association de la France dans la Nouvelle Europe qui se forme pour lutter contre le Bolchevisme" Fermez le ban !


Pour Corse et truand qu’il soit, Luchiani n’est pas moins patriote. Après tout, la France étant une dépendance de la Corse depuis 1768 il est normal de défendre ce qui appartient au Peuple corse ! Et puis bon ! Les Allemands, hein ? Les Italiens à la rigueur, on peut s’arranger, mais les Allemands ?

Alors qu’il va intervenir, une rixe se déclenche entre deux convives, un Sénateur est giflé par un industriel, un avionneur nommé Emile de quelque chose après s’être entendu dire qu’il faisait sa fortune sur le sang des soldats français… on les sépare de justesse avant qu’ils n’en viennent pour de bon aux mains.


La situation devient explosive, en habitué des bagarres générales, Luchiani constate qu’imperceptiblement de groupes se forment de part et d’autre du salon de réception et s’affrontent du regard.

Grand silence…

Si quelqu’un laisse tomber son verre ce sera un massacre, pensent nos deux PJs…


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JazZ
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par JazZ »

Excellent CR et bien entendu excellente partie, j'invite d'ailleurs les membres de casus vers la RP sud de venir nous rejoindre ;)
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Humphrey B
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Humphrey B »

Tiens tiens... Ce début de CR m'évoque une de mes lectures récentes...
Dernière modification par Humphrey B le sam. févr. 15, 2014 5:15 pm, modifié 1 fois.
“Harry, I’m going to let you in on a little secret. Every day, once a day, give yourself a present. Don’t plan it. Don’t wait for it. Just let it happen. It could be a new shirt at the men’s store, a catnap in your office chair, or two cups of good, hot black coffee.” – Agent Dale Cooper
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Merlock
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Merlock »

Esprit es-tu là ?

Alors que la situation menace de dégénérer pour de bon, une sorte de miracle se produit lorsqu’ une bourgeoise vaguement hystérique (en fait la Baronne Magdalena De Guéry –mais son aspect est plutôt celle d’une Madame Irma en fin de carrière) propose de mettre tout le monde d’accord en "interrogeant les esprits sur l’avenir de la France".

La proposition d'organiser une séance de spiritisme sur un tel sujet tombe comme un cheveu sur la soupe avec un tel décalage que l’assistance, médusée, éclate de rire et se rallie aussitôt à cette idée ridicule (avec en arrière-plan des réflexions goguenardes du genre : "c’est peut-être le meilleur moyen de savoir comment tout ça [la guerre] va finir" ou "c’est peut-être le moment de contacter Jeanne d’Arc ou Napoléon, on aurait besoin d’eux…").

Pour Corse, truand et officier de l’Armée de la France laïque et républicaine qu’il soit, Luchiani n’est pas moins un fervent catholique qui va à confesse lorsqu’il estime que son bizness violer un peu trop radicalement les Commandements du Seigneur. Il fait marquer à la Baronne que ce genre d’activité est blasphématoire pour les voies du Ciel et qu’il se contente de la protection de sa médaille de la Saint Vierge.

"Ha ! Mais on peut l’invoquer aussi, si vous voulez" rétorque la Baronne au grand éclat de rire de l'assistance toute entière.


Trop heureuse de la diversion, la comtesse s’occupe de faire tirer les rideaux et allumer des chandelles, tandis qu’un guéridon bien ciré est installé au centre de la pièce. Revendiquant le statut de "médium", la Baronne De Guéry dirige la séance, elle sort un jeu de Tarot de Marseille qu’elle commence à manipuler et demande à tous les participants de s'asseoir en silence autour de la table et de faire le vide dans leur esprit.

Le silence se fait rapidement pesant et tout le monde commence à suer à grosses gouttes. De fait, la température augmente et les PJs constatent que le médaillon de la Vierge (Luchiani) et le petit crucifix en or (Bontemps) qu’ils portent autour du cou est anormalement chaud, tandis que les flammes des chandelles et les fumées des cigarettes montent rectilignes vers le plafond…

Au bout d'un moment, apparemment interminable, la maîtresse de cérémonie prononce d'une voix emprunte de gravité la célèbre formule: "Esprit, es-tu là?". A peine a-t-elle fini de parler, qu'elle tombe à la renverse dans un cri strident, les yeux révulsés et le visage marqué d’une expression d’horreur absolue.

Cette fois sans est trop ! Abandonnant tout semblant de dignité, les convives se précipitent vers la sortie et récupérant chapeaux et pardessus prennent congé sans même saluer. Au milieu de cette débandade les PJs alpaguent un médecin avant qu’il n’ait eu le temps de s’enfuir et lui font examiner le corps. Diagnostique syncope suite à attaque cérébrale, elle vit mais à l‘état de légume. Une ambulance arrive pour l’amener à l’Hôpital Cochin.

Luchiani ramasse le jeu de tarot et ce qu’il en voit le laisse perplexe. Il a entendu en Corse dans certains "milieux" des histoires bizarres avec des Lames de tarot et ce jeu-là lui fait furieusement penser à cela: des dessins dérangeants, grotesques, obscènes malsains, le tout dans une boite en ivoire bordée de soie.

Il tente de la glisser discrètement dans sa poche, mais une main ferme se pose sur la sienne : elle appartient au grand escogriffe très "vieille France" de tout à l’heure qui lui dit calmement "vous devriez, je crois, Monsieur, la reposer". Etant sous le regard de la Comtesse, Luchiani n’insiste pas et repose la boîte sur le guéridon (mais verra en sortant l’escogriffe la glisser dans sa propre poche) avant que celui-ci ne se présente sous le nom de Marquis François de Vouveyrant.


Bontemps est allé chercher la voiture et il est temps de partir…


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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Merlock »

L’étrange Marquis de Vouveyrant.


Alors que le Sergent-chef Bontemps amène la voiture devant le 10 Faubourg Saint–Antoine il a la surprise de trouver garé devant la même adresse un … fiacre ! Et il voit notre Marquis de Vouveyrant s’y installer et, juste avant d’y entrer les PJs notent que ledit marquis jette un très étrange regard à la comtesse Des portes.

Interloqués, ils décident de prendre le fiacre en filature.

Plus facile à dire qu’à faire : le fiacre est lent (20 km/h) les rues sont vides et leur voiture est tout sauf discrète.

A force de louvoiement entre les rue de Paris (et en suivant la trace du crottin frais), les PJs pistent le fiacre sur la route qui mène à Versailles.

Peu avant d’y arriver, le fiacre s’arrête devant… un poste de gendarmerie. Le cocher y entre et revient 5 minutes après accompagnés de deux gendarmes auxquels il désigne la voiture des PJs.

Les gendarmes arrivent à la hauteur des PJs et entament un contrôle d’identité.

Le fait que les PJs soient du GQG ne semble pas les impressionner. Pire : ils les amènent au poste et les interrogent (calmement) avant qu’un message du GQG confirme leur identité. Une heure après ils sont relâchés mais le fiacre ne les a pas attendus.

En fait, quand les PJs demandent aux gendarmes s’ils connaissent un Marquis de Vouveyrant, ceux-ci leur répondent que oui et que son adresse est même dans l'Annuaire.

Par acquis de conscience les PJs s’y rendent et constatent que "l'adresse" est une superbe propriété type Moulinsart bordée de murs de 3 mètres de haut et fermée par une porte en grillage métallique. Une lumière brille encore mais tout est calme à l'exception de l'énorme silhouette d'un dogue-mastiff qui erre dans le jardin à la française...

Dépités, les PJ rentrent à Vincennes où ils arrivent à 3H30 du matin. La sentinelle qui le reconnait les laisse entrer et accepte de ne pas signaler leur rentrée tardive.

C’est toujours ça.


Dimanche 2 juin 1940.

Les PJs vaquent à leur tâche : Bontemps entretien la voiture du général, Luchiani se rend à la messe, puis se rend au GQG.

La situation du front est toujours aussi mauvaise.

A Dunkerque, les plages d'embarquements sont soumises à un feu intense de l'artillerie allemande. Il ne reste plus que 3 kilomètres de plage libre permettant les évacuations. Le périmètre, maintenant presque exclusivement remplis de soldats français, est progressivement conquis par les allemands mais ils ne peuvent pas entrer dans la ville.

La ville de Bron, près de Lyon, est bombardée par la Luftwaffe la défense aérienne est totalement dépassée par les évènements.

Les rumeurs commencent à se répandre : le gouvernement s’apprêterait à évacuer Paris pour Toulouse ou Bordeaux, ou Marseille ou même Alger… Un armistice aurait été demandé… les Anglais seraient en train de négocier avec les Allemands… Une ligne de défense fortifiée mise en place par le général Chauvineau serait en cours de constitution pour défendre Paris coûte que coûte… Les italiens s’apprêteraient entrer en guerre contre les Alliés… Les italiens s’apprêteraient entrer en guerre contre l’Allemagne pour libérer l’Autriche… Les italiens s’apprêteraient entrer en guerre contre la Grèce… Les Italiens font chier tout le monde… Ah non, ça c’est pas une rumeur.


Luchiani se rend au service de liaison du Deuxième Bureau, il y rencontre le Lieutenant Bertrand Lannoye, un copain qui perd trop lourd aux courses à Longchamp et lui raconte la soirée de la veille. Il insiste sur les propos défaitistes et publics de Villelume et signale aussi ceux de Vouveyrant.

Lannoye n’est pas chaud pour agir, Villelume est St Cyrien et Vouveyrant médaillé et la Comtesse De Porte et trop bien introduite, si l’on ose dire.

Alors il propose de refiler le bébé à la Surveillance du Territoire (ST –Ministère de l’Intérieur) qui s’intéresse à ce genre de cas. La ST a mobilisé l’essentiel des moyens de la PJ du 36 quai des Orfèvres en plaçant un service "Police spéciale" entre les mains de deux "pointures" de la Grande maison : le Commissaire Jules Martins de la Sûreté et le Commissaire Jules Maigret de la Préfecture de police (un compromis pour ne vexer aucun des services concernés).

Luchiani pouffe intérieurement : chacun de ces illustres pandores lui ont passé les menottes au moins deux fois dans sa carrière, on est entre gens de connaissance, si l’on peut dire… et il accepte.

Le temps pour Lannoye de prendre rendez-vous et Luchiani avec Bontemps (au volant, cette fois, d’une modeste Citroën Traction) arrive au célèbre "36".


Les deux Jules.

Le moins qu’on peut dire, c’est que l’arrivée de Luchiani au "36" ne passe pas inaperçue. La moitié au moins des inspecteurs présents l’entourent avec des réflexions du genre "Hé bien l'Affable, tu t'es arrêté tout seul cette fois ?" ou "Sympa ton nouveau déguisement", auxquels l’intéressé répond aussi sec, et sur le même ton.

Bref !

Nos PJs arrivent dans le grand bureau occupé par les commissaires Maigret et Martin. Ceux-ci ne sont guère impressionnés par la prestation de Luchiani, mais écoutent son histoire avec intérêt. Après tout la lutte contre la subversion et le défaitisme, c’est leur boulot et ce sont des professionnels réputés.

Les deux hommes se concertent et au final, c’est Commissaire Jules Martin qui annonce :

"D'accord, l'Affable, on va t'aider, mais ce ne sera pas gratuit..."

"Pas gratuit" s'interroge Luchiani ?

"Oui, reprend Maigret, on va devoir te demander un service"


(A Suivre).
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Merlock »

Sur la trace des disparues.


En effet, nos chers policiers ont de quoi être ennuyés.

Avec le contexte actuel de dérouillée militaire que se prend le pays, c’est à peine si on a remarqué de nombreuses disparitions inexpliquées depuis trois semaines environ. Ce seraient plus de 20 personnes que l'on aurait "perdu de vue" dans des circonstances mystérieuses: toutes de femmes, des "travailleuses de la nuit".

La police a d’abord envisagé la piste d’une guerre entre souteneurs, mais l’ampleur des disparitions l’exclut. Par ailleurs, avec l’exode c’est plutôt la morte saison pour les dames qui jouent du compas sur les trottoirs du Paris by Night…

L'enquête de police piétine, d’ailleurs elle a d’autres soucis en tête, la police, elle doit veiller au couvre–feu d’une capitale en quasi état de siège et que le gouvernement s’apprête à évacuer.

Alors ces affaires de disparitions…

Pour Luchiani, c’est du pain béni : il se sent tout de suite en territoire connu. Résultat : affaire conclue.

Pour rester en contact, Luchiani rencontre l'inspecteur adjoint Michel Vernand, jeune policier (21 ans), tout juste nommé à son poste à la Préfecture de Police de Paris a "hérité" de l’affaire des "Disparus de la Bastille", car ses collègues et supérieurs sont trop occupés par les questions relatives au déroulement de la guerre (chasse aux espions et aux saboteurs allemands, le plus souvent imaginaires…).

Le dossier est maigre :

20 disparitions, soit une par nuit, pas de témoins. Toutes ont eu lieu dans un périmètre autour de la Bastille.

C’est tout.

Pour l’enquête, les PJs se mettent en civil. Pas d’uniforme. Mais attention, c’est du costard de grande classe, Luchiani y tient. On quitte l’armée française pour passer à Borsalino.

Luchiani active ses réseaux et déjà les noms tombent. Les filles appartenaient à trois maquereaux réputés : Jo la seringue, Dédé le Roué et Le Nantais. Enfin, six des disparues travaillaient en intérieur au "Bal à Jo", un ex-bal musette devenu une volière de moyen de gamme pour bourgeois bien sages, tenue par une sous-maîtresse nommée Madame Legrand, une vieille "Gloire" de la Belle époque reconvertie dans la distribution de pain de fesses.

C’est Le Nantais qui est le plus facile à retrouver : il squatte régulièrement le comptoir d’un bougnat de la Rue de Lappe et il doit du fric à Luchiani qui connait ses habitudes.

L’entretien est vite expédié, en échange d’un report de remboursement, Le Nantais allonge tout, c’est-à-dire pas grand-chose : oui les filles ont disparu, non y’a pas de bisbilles entre souteneurs, oui c’est la morte saison, et l’inévitable est-ce-que-c’est-vrai-que-les-Boches-seront-là-dans-dix-jours ?? Plus intéressant : Le Nantais jure que Madame Legrand sait quelque chose.

Va pour Madame Legrand. C’est effectivement vieille gloire ayant depuis longtemps passé la date limite de fraicheur, mais elle semble bien se porter, elle use toujours d’un fume-cigarette est son parler fleure bon les harengères des Halles…

Le Bal à Jo est plus une boîte de nuit à spectacle très coquin où les filles sont des entraîneuses qu’un claque où on travaille à l’abattage (enfin... il y a quand même 20 chambres aux étages, hein, mais on y fait du sage, du personnalisé mais du classique !), les filles rentrent chez elles après le boulot c’est là qu’elles ont disparu. 6 d’entre-elles

Vu l’époque et l’Exode en cours on ne s’en est préoccupé que tardivement, maintenant les filles ont peur et ne sortent plus de l’établissement.

Là où c’est intéressant et où les PJs manquent sauter au plafond, c’est que Madame Legrand jure que depuis plusieurs jours un fiacre se balade régulièrement dans le quartier. Avant on en riait en disant que Jack l’éventreur était revenu. Maintenant on ne rit plus.

Un fiacre ? Impossible de ne pas penser à Vouveyrant, n’est-ce pas ? Mais ça ne suffit pas. Le dernier témoin en date ? Un clochard nommé Groujeau qui réside dans une impasse pas loin de la Bastille…

Le trouver n’est qu’une formalité : mais l’appâter est plus ardu. Monsieur a de l’éducation, de la culture, des lettres et du goût ! Il ne fait pas dans le négligé, le gros rouge ça lui donne des aigreurs ! Non sans regret, Luchiani doit sacrifier un Pétrus pour obtenir l’info de notre clochard épicurien…

Oui, il l’a vu, le fiacre, et plusieurs fois ! Toujours au même endroit : à l’arrêt devant le 12 du Faubourg Saint-Antoine.

Juste à côté de l’adresse de la comtesse De Portes, comme par hasard !


Ça commence à faire beaucoup. Une nouvelle visite au quai des orfèvres à l'inspecteur adjoint Vernand permet d’obtenir d’autres infos : l’immeuble du 12 du Faubourg Saint-Antoine appartient à un certain Vouveyrant.

Mieux, si l’immeuble du 10 du Faubourg Saint-Antoine appartient bien à la comtesse De Portes, il lui a été vendu par… un certain Vouveyrant.

Ça commence à être intéressant.


Est-ce suffisant pour obtenir une commission rogatoire d’un juge ? Ça dépend. Pour des disparitions de prostituées, non. Mais en temps de guerre sur des soupçons de défaitisme et d’intelligence avec l’ennemi, oui !

Ce sera donc le prétexte qui offre l’occasion d’une descente de police de grand style, avec voitures, paniers à salade et bouclage du quartier, menées par les Deux Jules accompagnés d’un Luchiani hilare de voir une telle action depuis "l'autre côté", celui auquel il n'est pas vraiment habitué…


(A Suivre).
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Sammael99 »

Pour un gars qui avait "laissé tomber" le JdR tu t'en sors plutôt bien, Merlock.

En tous cas c'est un CR de toute fraîcheur que je vais suivre avec attention!
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Merlock »

Merci Sam', mais taper des CR détaillés est un boulot énorme, j'espère finir ce CR aujourd'hui... et j'espère que je ferai aussi bien la prochaine fois... :oops:
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Merlock »

Lundi 3 juin 1940.


Il est 6 heures, l'heure légale, les policiers ont bouclé le quartier autour du Faubourg Saint-Antoine. Un coup de sifflet et tout ce beau monde se précipite vers la petite librairie aux vitres crasseuses du 12 du Faubourg Saint-Antoine.

On y défonce la porte et, képis en tête, on y fait irruption et on commence à tout fouiller dans l’espoir de retrouver les disparues. On fouille les papiers, on sonde les murs et le sol, et...

Rien !

Hormis une arrière-boutique (avec un lit en fer), des WC et un atelier de reliure fort bien équipé, on n’y trouve rien suspect.

Enfin, bien sûr, le contenu général des présentoirs est un véritable hymne à l’ésotérisme. On y trouve l’intégrale de tous les ouvrages d’occultisme possible et imaginables, lister tous les auteurs reviendrait à réécrire le bottin mondain des occultistes…

Pour les PJs, c’est hautement suspect, mais pour les policiers, c’est n’est pas illégal.

Déception, les flics commencent à remballer leur matériel quand un petit homme rabougri à l'air revêche fait irruption en robe de chambre et hurlant quant à cette présence policière chez lui.


Tu vas parler ordure ??

Car il s’agit, en effet, du propriétaire des lieux ; Gaspard Dubon (son appartement est à l'étage), libraire et relieur de son état se met en devoir de protester avec la dernière énergie contre cette intrusion dans sa vie privée.

Sentant que les policiers commencent à hésiter, les PJs (en uniformes) prennent l’initiative de le cuisiner.

Superbe scène de roleplay, où Dubon tient bon, mais Luchiani trouve la faille : l’homme est un lâche et un bon jet d’Intimidation trouve la faille et il craque finalement.

Le résultat est spectaculaire : le libraire se décompose littéralement et avoue tout : oui les filles étaient amenées ici (plus ou moins saoules ou assommées), puis droguées pour le transport, puis amenées ailleurs pour la "cérémonie".

Où ailleurs et quelle cérémonie ?

Dubon devient hystérique et part dans un monologue délirant sur SA venue, et le fait qu’IL va revenir et que "le Lys de France refleurira" et ainsi de suite ad nauseam…

Parti en mode disque rayé, Dubon semble avoir grillé son dernier point de SAN et on ne peut plus rien en tirer…

Le temps qu’une ambulance arrive pour l’emmener à Charenton, on fait le point.

1-Il est sûr que les filles ont transité par ici (l’identité judiciaire trouvera des traces sue et dans le lut en fer)

2-Il est quasi-certain qu’elles sont enfermées à Versailles dans la propriété de Vouveyrant.

Sauf que, si stormer à 6heures du matin une librairie minable est une chose, en faire autant dans la propriété huppée d’une personnalité en vue sans preuve formelle en est une autre…

Le Commissaire Martin est le premier à ouvrir le parapluie en évoquant un conflit de juridiction (c’est archi-faux : depuis la déclaration de guerre, la ST possède des pouvoirs étendus d’investigation dans le cadre de la Défense nationale).

Les PJs ont compris. Furieux ils s’en vont, lorsque, l’air de rien, Maigret leur demande de le ramener au 36…

Dans la voiture, Maigret leur propose de jouer "en dehors des clous" en s'adressant directement à la Première Brigade Mobile qui couvre (aussi) Versailles et dont le chef, le Commissaire Paul Valentin, 66 ans, est une légende de la police et un vieil ami...

Les PJs disent Banco !

Par acquis de confiance les PJs rappellent le Lieutenant Lannoye à Vincennes. Celui-ci est surexcité et leur annonce que la demande de renseignements sur Vouveyrant a provoqué un sacré ramdam : une "équipe spéciale" du Deuxième bureau est arrivée .et chercher à les joindre et…

… et une autre voix dans le combiné, se présentant comme celle du Lieutenant Montfort exige de savoir où ils sont. Surpris, Les PJs lui donnent rendez-vous au siège de la Première Brigade Mobile.

Montfort semble furieux de ce rendez-vous, mais accepte !


(A Suivre).
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Sammael99 »

Merlock a écrit :Merci Sam', mais taper des CR détaillés est un boulot énorme, j'espère finir ce CR aujourd'hui... et j'espère que je ferai aussi bien la prochaine fois... :oops:
C'est pas à moi que tu vas apprendre qu'écrire les CR est un boulot ingrat. C'est pour ça que je commente tous ceux qui me plaisent!!!
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Merlock »

Sammael99 a écrit :
Merlock a écrit :Merci Sam', mais taper des CR détaillés est un boulot énorme, j'espère finir ce CR aujourd'hui... et j'espère que je ferai aussi bien la prochaine fois... :oops:
C'est pas à moi que tu vas apprendre qu'écrire les CR est un boulot ingrat. C'est pour ça que je commente tous ceux qui me plaisent!!!
Tu l'as dit... :grmbl:

Bon, puisque j'ai un lecteur je vais essayer de finir... :runaway
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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Merlock »

L’armée françaiseeeuh !!

Les PJs et Maigret arrivent au QG de la Première Brigade Mobile. Une rapide explication entre Maigret et Valentin convainc ce dernier de décréter la mobilisation générale des troupes disponibles, soit une douzaine d’inspecteurs et 4 véhicules.

A ce moment-là, deux camionnettes Citroën arrivent en trombe dans la cour du QG elles sont en civil, l’une d’elle aborde une bâche "Fruits et légumes", l'autre énonce le célèbre slogan "Du Beau, Du Bon, Dubonnet". 5 hommes en descendent, l’un d’eux se présente comme étant le Lieutenant Montfort et exige des PJs de tout lui expliquer.

Le ton est militaire, sec, ferme et sans réplique.

Les quatre autres types sont tous du même genre : le soldat de carrière ben civil, épaules larges et gros avant-bras poilus, l’un d’eux a une énorme cicatrice qui lui barre le visage. Ils ne se présentent pas, les PJ les surnomment Groucho, Chico, Dumbo et Jimbo.

Montfort, fini par embarquer Luchiani, presque de force, dans sa camionnette. Celle-ci tient autant du PC mobile (radio et tables à cartes) que e l’arsenal mobile. Les deux véhicules démarrent en trombe, tandis que Bontemps tente de suivre comme il peut en Traction et les Mobilards suivent avec un sérieux temps de retard.

A l’arrière de la camionnette, Luchiani voit Groucho et Chico s’équiper et c’est du lourd : Un FM 24/29 pour Groucho et un Boys anti-char pour Chico. Et ces deux armoires à glace tiennent ces joujoux à bout de bras (genre 10 à 20 kg sur les bras, respectivement, vous voyez ?) en fourrant des grenades dans leur musette…

Luchiani commence à subodorer le plan foireux quand Montfort lui tend un automatique un Colt 1911 et l’averti qu’il y a des "munitions spéciales".

Curieux, Luchiani extrait une cartouche de PA. Elle semble normale, sauf que la baller semble "tatouée" de striures rouges/rouille formant des figures évoquant (faute de mot plus approprié) une sorte de "fractale". Son effet est assez hypnotique et quand, Luchiani essaye de la suivre du regard une terrible douleur à la tête le sort de sa fascination et il commence à saigner du nez (et zou ! Un point de Volonté en moins). Montfort l’engueule, "Bon Dieu !! Ne regardez PAS ces trucs, contentez-vous de les tirer !!!"

Les camionnettes arrivent devant le château de Vouveyrant et stoppent en faisant crisser les pneus !

Montfort, Groucho, Chico, Dumbo et Jimbo "giclent" des véhicules et Luchiani note que Dumbo et Jimbo trimballent le même matos que Groucho et Chico…


Assaut !!!

On sent les habitués, car sans un mot un pain d’explosif est posé sur la grille qui est volatilisée dans la foulée, un trio (ou un quatuor, difficile à dire) de dogue-mastiff qui accourait aux nouvelles est pulvérisé à la grenade par nos joyeux troupiers.

"Chien chaud", se dit Luchiano qui se dit in petto que la saucisse commence à sentir le pâté.

L’assaut est bref et violent : un tir de pistolet mitrailleur se déclenche depuis le premier étage du château, il est calmé par une rafale de FM de Jimbo et un corps bascule dans le vide à travers la fenêtre pour s’écraser sur le parvis.

Tandis que le commando pénètre en force dans la propriété, Luchiano se dit qu’il est urgent d’attendre et reste planqué derrière les haies du jardin à la française, tandis que des séries de rafales (et d'explosions de grenades) se font entendre depuis l’intérieur.

Las ! Bontemps arrive assez vite en voiture, et utilisant prudemment le véhicule comme bouclier ils entrent dans le bâtiment.

A l’intérieur, suivre la piste des autres cinglés est assez facile : il suffit de remonter le chemin des cadavres laissés en place : coupés en deux par une rafale, hachés par une explosion ou laissé la gorge ouverte d’une oreille à l’autre, ou la face éclatée sur le coin d’un meuble…

Nos PJs profitent de la présence opportune d’un bar bien garni pour prendre un remontant… ils commencent à en avoir besoin et se demandent si ce ne serait pas plus sage de déguerpir tant qu’il en est encore temps ; lorsque…


BOUUUUUUUMMMMMM !!!!!!!


Une énorme explosion, qui a eu visiblement lieu à la cave du château, ébranle tout icelui et un épaisse volte de fumée s’échappe d’un porte dérobée qui avait échappé à l’attention de nos PJs.

La curiosité étant plus forte que l’instinct de survie, les PJs descendent très, très, très, très prudemment l’escalier en colimaçon qui s’enfonce très profondément en sous-sol…

Les PJs notent d’ailleurs que ces aménagements souterrains sont bien plus anciens que le château construit en surface…

Au bas de l’escalier, un couloir. Au bout du couloir, un porte métallique à double battant que les cinq tarés ont fait sauter.

La porte donne sur une crypte.


Et dans la crypte…


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Re: [CR] Adventure! 1940 (et au delà ?)

Message par Merlock »

Les contes de la Crypte…


… c’est le musée des horreurs.

Les 2 PJs et leurs 5 acolytes le découvrent en même temps en y entrant :

Une crypte gothique complète avec voûtes en plein cintre haute de 8 mètre et de la taille d’un terrain de basquet sert de cadre à un spectacle hideux.

Les vingt malheureuse sont bien là, mais pendue au plafond par les pieds et éventrées (je passe sur les autres détails gores) leur sang a rempli le pentacle géant creusé à même la roche telle une rigole des Enfers (si les PJs n’avaient eu le cœur au bord des lèvres, ils auraient pu noter que le sang n’est pas coagulé).

Au centre exact du pentacle se trouve un trône de pierre sur lequel est assis un Vouveyrant vêtu d’un robe cérémonielle, les yeux exorbités et ânonnant des incantations…

A la verticale du trône, tout contre le plafond une sorte de…. Déchirure s’est créée au milieu de rien. Les ténèbres qu’elle révèle semblent plus sombres que ceux de la Crypte elle-même…

Et il pleut.

Il pleut une sorte de… "goudron", une matière noir, visqueuse et puante qui goutte depuis le "trou" ouvert.

Les gouttes, à peine ont elles touché le sol, se "rassemblent" pour former une masse amorphe qui s'engouffre dans la bouche ouverte de Vouveyrant dans un bruit de déglutition écœurant.

Vouveyrant commence à enfler d'une façon démesurée, telle une baudruche...

Un des acolytes (Groucho) n’y tient plus il expédie une rafale de FM sur Vouveyrant mais son arme EXPLOSE entre ses mains, lui vaporisant tête, tronc et bras, dans le même temps, un autre acolyte (Jimbo) fasciné par la Déchirure du plafond sort un pistolet et se tire une balle dans la tête…


Pour les PJs, jusque-là occupés à vider leurs entrailles sur le sol de la Crypte, c’en est trop ! Puisque les armes, même à "munitions spéciales" semblent impuissantes il reste un bon vieux moyen : le feu.

Au moyen de la bouteille de Cognac trente ans d’âge piquée peu auparavant dans le bar du château, les PJs bricolent une sorte de Cocktail Molotov. Luchiani y attache sa médaille de la Vierge et Bontemps son Crucifix.

Le tout est balancé sur l’immonde boursouflure qu’est devenu Vouveyrant et… y met effectivement le feu.

Ce qui a été Vouveyrant semble se relever, l’excroisance qui avait été sa tête éclate telle une pustule et le "goudron" noir s’en échappe pour le recouvrir intégralement.

Ce qui a été Vouveyrant se convulse, disparait sous la masse noire qui semble le ronger, ainsi que le trône de pierre, jusqu’à former au sol une flaque de "goudron" noir parfaitement étale.

Soudain ! Le "goudron" noir s’élance vers le haut, vers la Déchirure qui l’absorbe dans un bruit de chair déchirée, avant de se refermer et disparaître.

C’est fini.


Là où se trouvait Vouveyrant sur son trône ne reste qu’une surface de roche lisse et parfaitement polie come par un acide surpuissant.

Montfort net ses deux acolytes semble tirés de leur tétanie et contemplent, interdits, la scène et les restes de leurs deux camarades.

Les PJs, chancelants, quittent la Crypte pour croiser… les policiers qui arrivent enfin !


Les Carabinier d’Offenbach.

En effet, les policiers de la Première Brigade Mobile arrivent. Et s’ils ont raté l’essentiel du spectacle, celui qu’ils découvrent dans la Crypte leur suffit amplement et quelque vidange d’estomac supplémentaires .vont rejoindre au sol ce qui s’y trouve déjà. Certains policiers doivent être portés à l’extérieur où ils rejoignent les PJs en train de vider une autre bouteille d’alcool fort.

Le bar du château est la dernière victime de cette aventure, mais au vu des circonstances personne ne se soucie plus guère du règlement.

Maigret, visiblement sous le choc, estime qu’il est préférable que cette affaire soit traitée avec la plus grande discrétion.

Les PJs, pour être honnête, n’en ont plus grand-chose à foutre.


Personne ne prend la peine d’empêcher Montfort et ses hommes d’évacuer leurs cadavres et prendre la tangente, c’est déjà assez compliqué comme ça.

D’ailleurs les PJs ne seront pas non plus cités dans le rapport…

C’est déjà assez compliqué comme ça.


Épilogue.

Le 6 juin 1940 après que la comtesse Hélène de Portes ait eu quitté l’hôtel Matignon, conduite en voiture par le Lieutenant-colonel de Villelume, elle traverse la place de l’Alma en direction de l’avenue George V. Là, pour une raison inconnue, son conducteur en perd le contrôle, heurte un réverbère et verse sur le côté. Hélène de Portes est tuée sur le coup.

Bien après la guerre, des témoignages tardifs ont prétendu qu’une mystérieuse Mercedes (une voiture allemande ?!), surgie de l’avenue Montaigne, l’aurait percutée à l’arrière avant de s’enfuir par le quai de l’Alma…

Ces témoignages ne furent jamais pris au sérieux et, compte tenu des évènements de l'époque, il n'y eu aucune enquête sur la Mort d'une comtesse.

C’est déjà assez compliqué comme ça.


FIN.
Dernière modification par Merlock le dim. févr. 16, 2014 6:09 pm, modifié 1 fois.
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