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Il faudrait arrêter de poser comme base de formation le doctorat.
L'office HLM ou je bosse on recherche 4 personnes et on arrive pas à trouver : un mec pour la paie, un mec s'y connaissant en droit des marchés publics, un technicien pour superviser les travaux sur ascenseur, un serrurier.
Tous ces postes se découpent entre un niveau bac et bac +3 soit 21 ans.
[/b]Aberration juridique :[/b]
Le CPE déroge au droit commun.
Il permet de virer quelqu'un sans motivation : tu es enceinte, ton copain est noir, tu votes à gauche, tu as un tract syndical sur ton bureau, tu me trouves pas drôle (tribute to the office) ... on peut décider de te virer pour ça sans avoir à se justifier.
Ce qui risque de lui valoir un retoquage par le conseil constitutionnel (un contrat suppose des responsabilités mutuelles et équilibrées, il n'est pas évident que ce soit le cas ici).
Un mauvais signal au mauvais moment :
Aujourd'hui les entreprises ne veulent recruter que des gens expérimentés.
Pourquoi ? Car il faut former quelqu'un qui débute et on prend le risque qu'il soit totalement incompétent.
On veut donc laisser ce genre d'emmerdement aux autres et on est prêt à payer plus cher pour ne pas prendre ce risque.
Or dans les années qui viennent on va avoir relativement peu d'entrées sur le marché du travail et beaucoup de départs en retraites.
Les entreprises vont au devant d'une crise grave du recrutement si ils ne revoient pas leur politique RH.
Et cette crise sera l'occasion de voir qu'il sera parfois plus rentable de prendre le risque de recruter un bleu que de payer très cher quelqu'un ayant de l'expérience. (le coût de l'expérience dépasse le coût du risque).
Le CPE c'est continuer dans une logique qu'on va devoir quitter : le jeune sans expérience est un danger radioactif pour l'entreprise, il faut s'en méfier comme de la peste.
A ce niveau là il vient vraiment au mauvais moment.
Un plan d'énarque :
On peut découper schématiquement les postes en deux catégories :
- les métiers ou il y a une courbe d'apprentissage importante (tu mets du temps à devenir efficace et tu l'es de plus en plus).
- les emplois jetables (tu es presque immédiatement opérationnel, il est facile de te remplacer).
La première catégorie ne sera pas concernée par le CPE, il n’est pas logique d’investir dans un salarié et en même temps de l’inciter à aller chercher une situation stable ailleurs.
Donc le CPE ne va être utilisé que pour les emplois jetables.
Et la on va tomber dans les deux grands effets pervers connus et reconnus en économie :
- l'effet d'aubaine : pas de droit c'est mieux qu'un CDD, donc de nombreux CPE vont être signés, ça sera présenté comme une victoire alors qu'ils ne font que remplacer des CDD
- l'effet de seuil : quelqu’un qui embauche sur le critère d’une flexibilité absolu ne veut pas d’un CDD, il mettra fin au CPE après 2 ans moins 1 jour même si ça c’est bien passé.
Conçu pour aider les jeunes à s’insérer il sera en fait utilisé par les entreprises qui veulent pouvoir faire varier leur masse salariale librement. On ne répond donc pas à l’insertion des jeunes mais à la recherche de flexibilité des entreprises.
Conclusion :
Je n’y crois pas.
Ce qui ne veut pas dire que l’on a besoin d’aucune réforme du code du travail, mais je pense qu’on devrait plutôt chercher à adapter le CDD et le CDI.
Aujourd’hui la notion de licenciement économique est en train d’être remise en cause par la cour de cassation (qui l’élargit à une entreprise rentable qui se restructure).
C’est peut être l’occasion de revoir la loi (et peut être rajouter une notion de licenciement pour restructuration possible mais lié à une importante contrepartie financière. |
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