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>Parce que (pour moi) l'auteur n'est pas tant le scénariste que le MJ, or le MJ n'utilise absolument pas le même moyen de communication que le romancier.<
Quand je disais 'scénariste' c'était par défaut c'est à dire par absence de terme équivalent à "narrateur", qui pour moi en JdR regroupe "scénariste" et "MJ" qu'il s'agisse de la même personne ou non, l'esprit (unique ou double ou multiple) responsable de l'histoire.
N'utilise-t-il pas les mêmes moyens de communication que le romancier? Non puisque l'un communique à l'écrit et l'autre à l'oral. Utilisent-ils les mêmes méthodes/techniques? Rien ne les en empêche.
>>Pourquoi les scénars de JdRs sont-ils forcément chronologiques?<<
>Je crois que ça tiens au principe même de déroulement d'une partie de JdR.<
Oui, mais non... Ce principe existe il est vrai, mais il n'existe que parce qu'on croit qu'il est obligatoire, qu'il est inhérent à ce qu'est le JdR... Ce principe était inhérent à l'acte de raconter toute histoire avant... Et puis un jour Proust est arrivé avec ses gros sabots et à mis un grand coup de pied à tout ça... Pourquoi pas au JdR aussi.
La chronologie "chronologique" du JdR est une constante, mais pas une fatalité.
>Parceque pour que la mayonnaise prenne il faut que la communication fonctionne entre le MJ et l'ensemble des joueurs de la table, et même entre les joueurs d'ailleurs. Pour ça il faut s'assurer que tout le monde se représente l'univers de la même manière (ou en tout cas dans les grandes lignes) car si chacun en a une conception différente et incompatible avec celle des autres la partie va partir en couille, ou alors le MJ va devoir prendre un temps fou à tout expliquer en détail et l'intérêt des PJ pour la partie va rapidement s'émousser. D'où l'intérêt d'utilser des lieux ou des situations faciles à conceptualiser et pas trop sujet à des interprétations divergeantes ("Vous êtes dans une auberge.")<
Oui, mais cela ne va pas à l'encontre du reste, au contraire, bien au contraire... Chaque fois qu'on joue dans un nouvel univers, il faut se familiariser avec les codes propres à l'univers. Que cet univers soit réaliste, merveilleux, cubiste, surréaliste ou autre n'a aucune influence sur la chose.
D'ailleurs, n'est-il pas plus complexe/long à expliquer à un novice ce qu'est le medfan que ce qu'est le surréalisme? Cette perpétuation des codes du JdR au lieu d'un élargissement, ne sont-ils pas la cause de sa ghettoïsation?
>J'ai beaucoup de mal à l'imaginer, pas toi ?<
Non. Et c'est faisable. Il y a les deux jeux que tu cites ci-dessous, ou aussi le jeu avec Mr Punch dont parlait Pogo (et dont j'ai perdu l'adresse et que ça me fait bien chier parce que j'avais pas tout lu).
>Certain JdR on essayer de sortir des sentiers battus (histoire de fou, la méthode du Dr Chestel par exemple) mais ils ont rencontré peu de succès.<
Chestel ne va pas assez loin pour moi (mais en même temps étant le premier de son genre, il tate le terrain), il continue de séparer le réaliste (le 'vrai' monde) du non-réaliste (l'inconscient des malades). Histoire de Fou, je ne me souviens plus du concept.
Sinon c'est vrai qu'ils ont rencontré peu de succès, cela vient à mon avis de la dimension conservatrice des rolistes (maintenant qu'ils connaissent une méthode et des univers éprouvées, surtout ne pas sortir des sentiers battus). Conservatisme étant d'ailleurs certainement issu de leur manque de culture (moins on connait de choses, moins on a envie d'en connaitre en général et réciproquement).
>Nan, j'ai passé l'age de jouer à la maîtresse d'école ;o)<
Bon, tant pis... ;-)
>Dans le cinéma aussi, ça n'en fait pas un film pour la cause.<
Attention, un film est une oeuvre littéraire.... Les arts littéraires ne se limitent pas à la littérature pure et dure, mais bien à la littérature (fictionnelle, poétique, voire non fictionnelle), au théatre (à la fois art narratif et performatif), la BD (narratif et plastique), le cinéma (narratif, performatif et plastique), etc, etc.
>Je ne vais pas lancer le débat là dessus car je manque d'argument et d'élément de réflexion pour définir ce qu'est l'art (définition qui serait de toute façon totalement subjective à mon avis) mais je dirait simplement qu'à mon humble avis le JdR est autant un art que le monopoly est une science et le 421 un sport.<
Ça me fait penser que j'ai quelque part sur mon PC un post qui développait tout cela... C'est un truc que j'avais commencé à taper il y a environ un an, et puis je l'avais jamais fini)... Tiens, je vais voir si je peux pas le ressortir...
>Pour moi le JdR tient plus du théatre que de la littérature, on peut imaginer un Jdr sans règles, sans background prédéfinti et même sans scénar, mais pas sans MJ et sans joueurs. Pour moi le JdR c'est du théatre d'impro dirigé par un des participant (le MJ) et encadré par un système de simulation.<
cf au dessus, le théatre c'est de la littérature, de la littérature performative certes, mais de la littérature.
>On a jamais rien à perdre et tout à gagner à se cultiver, ça c'est sûr en toute hypothèse. Maintenant, le talent d'un MJ se mesure plus selon moi à son bagout et à ses capacités d'improvisation qu'à son érudition.<
Oui, quant est-il du talent du scénariste? Et de celui du concepteur du jeu?
>>On peut raconter une histoire médiocre avec un vrai style littéraire.<<
>Peut être, mais on part quand même avec un handicap.<
Chais pas, regarde Proust...
>C'est pas plutot G. Pogormachin l'auteur ? Tu crois qu'on peut réserver un exemplaire en pré-vente si on paye d'avance ?<
Chais pas, tu le vois plus souvent que moi (surtout qu'en ce moment il se fait rare sur le net). Demande lui.
Booga |
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