> Considerer l'alcool comme une drogue dure, c'est quand meme un poil exagerer

Cette classification ne vient pas de moi.  Bien que légal l'alcool est
officiellement classé comme drogue dure, c'est bien ce qui fait enrager les
partisans de la légalisation des drogues douces.


> y a quand meme dans le monde plusieurs millions de personnes qui consomment de
> l'alcool sans pour autant que leur santé ou leur vie sociale en soit
> sensiblement affectée

L'argent investi récemment dans les campagnes signalant des augmentations de
risques de cancer du à l'alcool même en prise raisonnable mais régulière serait
donc de l'argent mal dépensé.

Il y a eu plusieurs personnes dans mon entourage dont la vie sociale a été
extrêmement affectée par l'alcool et c'est un cas qui - si il n'est pas
majoritaire - n'est pas non plus complètement isolé.  Je ne serai pas surpris
qu'en fait, en cherchant dans l'histoire de leurs familles, la plupart de
forumistes ici présents puissent trouver une personne pour laquelle l'alcool a
eu un effet sensible sur la santé ou la vie sociale.


> ok, l'alcool peut rendre dépendant, ok il peut faire des ravages pour ceux qui
> ne peuvent controler leur consommation mais l'hero elle te rend dépendant des
> les premieres prises. Et elle te ruine à la fois ta santé et ton compte en
> banque a vitesse grand V.

N'en consomant pas moi-même je ne suis pas un spécialiste de l'héroïne.  Je ne
sais donc pas à quelle vitesse la santé d'un héroïnomane se dégrade.  Je ne sais
pas non plus si il y a un moyen de jouer sur la dilution des doses qui
permettrait de faire une grande différence entre un héroïnomane dont la vie est
ravagée comme celle d'un alcoolique qui est stone 1 heure après s'être levé et
un héroïnomane "épanoui" qui n'est déchiré qu'une soirée de temps en temps,
comme la plupart des gens que je connais.

Quant au fait de ruiner son compte en banque, ça ne tient pas forcément à la
drogue elle-même mais plutôt à son statut pénal.  On trouve l'alcool en grandes
quantités pour pas cher parce qu'il est légal.  Si l'héroïne était légale il est
probable que son prix serait bien moindre.  D'ailleurs je ne connait pas le prix
de l'héroïne.  Je sais juste qu'à Lyon - selon une source qui date de l'année
dernière - on pouvait trouver de la cocaïne à environ 400 francs le gramme.

La cocaïne elle aussi est classée drogue dure.  J'ai connu un cocaïnomane
"occasionnel" (du moins le prétendait-il).  C'était quelqu'un comme vous et moi,
plutôt épanoui.  Les seuls matins où ils avait l'air en mauvaise santé (teint
verdâtre, oeil glauque) était ses lendemains de cuites à l'alcool...  En fait,
la soirée lors de laquelle j'ai appris qu'il prenait de temps en temps de la
cocaïne je suis tombé sur le cul.  Et j'ai su à postériori que je l'avais déjà
cotoyé alors qu'il était sous "l'emprise" de la cocaïne sans même m'en rendre
compte.  Il m'a décrit ça comme "prendre 30 cafés d'un coup", lui il voyait
plutôt ça comme un remontant.

Pour enfoncer le clou, je me souviens d'un extrait du jeu de la vérité avec
Coluche où le sujet de la drogue était abordé.  De tout ce qu'il avait goûté
comme drogues (et il laissait entendre qu'il en avait goûté un sacré paquet),
selon lui l'alcool était la pire.

Il ne faut donc pas nous arréter sur le statut légal de l'alcool, il est
probablement plus du à une consommation de fait et culturellement profondément
ancrée qui est antérieur aux première lois antitoxicomanie qu'à une quelconque
douceur sur l'échelle des drogues.


> Bon sinon, ok avec toi, une fois que t'es dépendant à une drogue quelconque,
> décrocher reste toujours aussi dûr. La difference, elle se joue sur le temps
> qui te reste pour y parvenir

Oui, moi j'ai de la chance.  Mes drogues sont plutôt ultra-douces: chocolat et
sucre essentiellement.


Guillaume Ponce
http://www.guillaumeponce.org/

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