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Le week-end, comme le temps, s'annonçait chargé. Deux jours de bière et de Metal dans un coin paumé de notre petite Belgique, en compagnie de gens peu recommendables, tels que Iron Maiden, Overkill et Anthrax. C'est donc le vendredi, de petit matin, que Lalline, Steelvow, Dââââvid et votre serviteur nous sommes mis en route vers Dessel et son fameux Graspop, dans sa huitième édition.
Arrivés sur place, ZE drache des familles ! Heureusement, Steelvow et son optimisme météorologique (dont il ne s'est pas départi un seul instant au cours du WE) ont visiblement fait fuir cette foutue pluie, et c'est sous un ciel chargé, mais au sec, que nous nous sommes dirigés vers le site (800m à pied, chargés comme des baudets). Première constatation une fois sur place : Y'A UNE PUTAIN DE QUEUE DE BATARD A L'ENTREE DU CAMPING !!!!
Deux heures de file plus tard, tel un troupeau de vaches à l'abattoir de Ciney, nous avons enfin pu planter nos tentes et nous rendre sur le site proprement dit. Le premier groupe que nous voulions voir ne jouant pas avant 17 heures, nous avions donc largement le temps de descendre quelques binouzes et nous mettre à la recherche de Kro (que, entre parenthèses, nous n'avons jamais trouvé. Pas facile de trouver un mec que vous n'avez jamais vu au milieu de 30000 métalleux).
17 heures arrivent, et c'est après une bonne bière et un gras burger que nous nous dirigeons sous le Marquee 2 pour Masterplan (le nouveau groupe de Grapow et Kusch, ex-Helloween). Un bon point : le groupe a fait de gros progrès par rapport à la dernière fois où nous les avions vu (en première partie de Hammerfall). Un mauvais point : l'ingé-son devrait être pendu par les couilles ! Le volume est beaucoup trop fort, la guitare et la batterie beaucoup trop en avant. Enfin, ça ne nous empêche pas de profiter de la superbe performance de Jorne Lande, sans aucun doute LE meilleur chanteur à l'heure actuelle.
Masterplan conclut un set correct, et Samael attaque les hostilités sous l'autre Marquee. Néanmoins, nous ne bougeons pas de là, car Overkill va bientôt investir le Marquee 2. Enfin, quand je dis "nous", c'est à l'exception de Lalline qui décampe, préférant faire un brin de shopping plutôt que de subir les bourrins. Et effectivement, ça a bourriné ! Overkill est en grande forme et enquille les standards du thrash, emmenés par un Bobby "Blitz" Ellsworth en verve ! "Hammerhead", "Infection", "Elimination", "In Union We Stand"... En 45 minutes, Overkill fait une véritable démonstration de talent et de brutalité ! Sans aucun doute LE meilleur concert de la journée, en ce qui me concerne, du moins.
Après cette correction en règle, nous nous accordons une petite pause, d'autant que c'est Opeth qui prend la suite des opérations sous le Marquee 1. Autant j'apprécie Opeth sur album, autant il paraît que c'est mortellement chiant sur scène. De plus, il est l'heure de grailler, et le stand de pizza m'appelle à grands cris. Une bonne bière plus tard, nous sommes de retour sous le Marquee 2 pour le concert d'Apocalyptica.
Alors, tout d'abord, laissez moi vous dire qu'Apocalyptica, CA DECHIRE SEVERE ! Faut avouer qu'un quatuor de violoncelles qui joue du Metal, on ne voit pas ça tous les jours. Mais en plus, ces quatres musiciens (plus un batteur, tout de même) sont bourrés de talent et ont un putain de show. Entre les reprises de Metallica, Pantera et Sepultura (instrumentales, mais chantées en coeur par le public) et leurs propres compos, Apocalyptica assure le spectacle. Ce n'est pas vraiment un concert de classique, mais bien un putain de show metal (c'est fou ce qu'on peut faire avec un violoncelle). Et d'ailleurs, le public est venu en masse pour assister à ça, le Marquee 2 est bourré jusqu'à la gueule ! Faut définitivement que je mette la main sur leurs albums !
Après ça, nous décidons de faire l'impasse sur Sepultura (je les ai assez vu, perso) et Stratovarius (qui, c'est bien connu, sent l'anus) pour nous restaurer et prendre (encore) une bonne bière en attendant la tête d'affiche de la soirée : Type O negative ! Nous abandonnons Lalline et Dââââvid au camping pour retourner sous le Marquee 1 afin d'assister à la messe.
Ils auraient quand même pu prévenir que c'était "soirée talonettes" (pour citer Steelvow) ! Visiblement, les fans de Type O sont tous basketteurs. Quand tous les mecs devant toi font 15 centimètres de plus que toi, ça devient assez difficile de voir quelque chose au concert... Conclusion, nous retraitons hors du Marquee, histoire de pouvoir voir kékchose. Bref, le concert fut à l'image du groupe : bizarre ! Il aurait fallu les prévenir qu'ils viennent de sortir un nouvel album, parce que là, ils n'avaient pas l'air au courant. Au lieu de se concentrer sur ses nouvelles chansons, Type O enquille leurs vieux morceaux... "I know you're fucking someone else", "World Coming Down" et bien sûr les classiques "Christian Woman" et "Black N° 1" (ironie suprême, si on considère le nombre de goths présent dans le public). C'est donc avec une impression bizarre (laisée par un néanmoins bon concert) que nous regagnons nos tentes.
Le lendemain, je m'extrais de ma tente le premier, vers 8h30, après une nuit ponctuée des cris de nos congénères néérlandophones et de la sono de la "Tente à boire" (ouverte jusqu'à 6h00 du mat', va y en avoir qui vont tirer une drôle de tête ). Option "remballage", reporter tout le matos à la voiture et retour au site pour le premier concert de la journée. Heureuse constatation, il ne pleut toujours pas (alors que la nuit, ça n'a pas cessé, mais uniquement à partir du moment où nous étions sous les tentes). Visiblement, on a du cul, cette année !
Or donc, après la binouze matinale, c'est Killer qui ouvre le bal sur la scène principale (tiens, moi aussi, je peux faire de la poésie ! Ca c'est du situationnisme). Bon, faut dire qu'ils essuient un peu les plâtres, parce que du rock sudiste (joué par un groupe du nord de la Belgique, notez bien), c'est pas top top. Enfin, les gaillards assurent un set raisonnable, mais sensiblement moins fun que quand nous les avions vu en première partie de Dio.
De frais matin, les groupes s'enchaînent assez rapidement sur la scène principale, les hostilités sous les Marquee n'attaquant qu'à 13h. C'est donc Pro-Pain qui prend la suite, au grand bonheur de Dââââvid (et à la déconfiture de Steelvow). Du bon gros hardcore des familles, honnête et sans prétentions. Pas vraiment ma tasse de thé, mais bon... Par contre, la sono semble avoir des problèmes de balance, ce qui n'augure rien de bon pour la suite.
Suite assurée par Doro, la déésse allemande du Metal. Là, c'est à mon tour de gonfler mes petits camarades avec un groupe que seul moi apprécie ! Doro nous balance un bon gros Metal bien 80's et bien festif, qui correspond parfaitement à l'ambiance festival. Seule faute de goût à mon sens, la ballade en allemand. A midi, ça tombe lourd sur l'estomac... Et le son déconne toujours...
Du coq à l'âne, c'est Arch Enemy qui embraye avec un death mélodique pas piqué des vers. Ca tatouille dans tous les sens, et Angela Gossow, la beugleuse en chef (Lalline n'en revenait pas que ce soit une femme qui vèle de pareille façon) est en grande forme. Un set honnête d'un groupe que j'avoue assez mal connaître. Néanmoins, ça m'a donné envie de découvrir plus en avant, donc bilan positif.
Après cela, gros blanc en attendant Anthrax sur la scène principale, parce que les Murderdolls (groupe de djeunz US totalement naze), les nombreux groupes de hardcore/punk sous le Marquee 2, et Destroyer 666 (des veaux) sous le Marquee 1 présentent assez peu d'intérêt. Ce qui signifie une chose : BINOUZE TIME ! A vrai dire, nous ne décollerons plus de la scène principale, histoire d'être bien placés pour la suite.
Or donc, Anthrax... Eh ben putain, ça a avoiné sévère de chez sévère ! Ils n'étaient pas venus là pour plaisanter, les hommes ! Mosh abominable et foutus slammers dans tous les sens, Anthrax fout le feu au Graspop. A mon grand bonheur, ils n'oublient pas les fans old-school et nous jouent "Persistence of Time", "Caught in a Mosh" (de circonstance), "Indians" et surtout "Antisocial" (oui oui, la chanson de Trust). La GROSSE claque dans la gueule ! Après un concert pareil, rien d'autre à faire que de boire une bière !
Heureusement, les choses prennent un tour plus calme pour la suite, puisque ce sont les Hollandais de Within Temptation qui montent sur scène. Un peu de poésie dans un monde de brutes... Je m'attendais à un concert chiant, je me trompais gravement ! De un, Sharon Den Adel a une putain de voix. De deux, le stageshow était monstrueux ! Décor d'église en ruine, statues d'anges, effets pyrotechniques et canon à confetti (sic!) sur le classique "Ice Queen" ! La bonne surprise du samedi, y'a pas !
Next, le dieu vivant du hard-rock, ALICE COOPER ! Alice a parfaitement compris comment gérer un concert en festival. Il a une heure pour jouer, alors il enchaîne les classiques pendant une heure. Et quels classiques, mes enfants ! "Poison", "Eighteen", "School's Out", "No More Mr. Nice Guy", "Billion Dollar Babies", "Lost in America", "Public Enemy N° 9"... la fête, quoi ! Et monsieur Alice sait s'entourer, puisque les connaisseurs auront relevé la présence d'Eric Singer (ex-Kiss) à la batterie et d'Eric Dover (ex-Slash's SnakePit) à la guitare !
Et finalement, finalement... IRON FUCKIN'MAIDEN !!!! La tournée "Give me Ed 'till I'm dead", pour une tournée 'best of' bénéficie d'un putain de stageshow ! Rampe de spots formant le "666" sur "Number of the Beast", enchaînement de backdrops gigantesques avec Eddie sur plusieurs chansons, Eddie sur scène pendant "The Clairvoyant", un Eddie géant en arrière-plan qui se fait réimplanter son cerveau sur "Iron Maiden"... Wow ! Maiden n'a rien perdu de sa superbe ! Et comme d'hab, le groupe est au top ! Bruce est intenable (superbe imitation de Gollum, d'ailleurs), harangue la foule et nous balance ses célèbres coups de gueule sur les sujets du moment, pendant que ses petits camardes s'en donnent à coeur joie et courrent dans tous les sens. Une bonne setlist, également, avec quelques morceaux qu'on n'avait plus entendu depuis longtemps ("Die with your Boots on", "Revelations", "The Clairvoyant"...) et une chanson du nouvel album, à paraître en septembre ! Bref, encore un putain de show de la part des Irons ! Et alors que meurent les dernières notes de "Run to the Hills" et que Maiden laisse derrière lui un public atomisé, la sono balance la chanson rituelle de fin de Graspop, "Always look on the bright side of life", et les farandoles s'enchaînent jusqu'au bar le plus proche, histoire de terminer ces foutus tickets-boissons...
Le Graspop, 30 000 métalleux, de la bière et du Metal tout le week-end ! Pas mal, pour une musique censément "morte" ! 
Y2Edge, on remet ça l'année prochaine ! |
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