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A mon avis, un des problèmes du jdr, c'est qu'il se mord la queue. Je m'explique.
Les thèmes abordés par le jdr sont généralement, au jour d'aujourd'hui ceux abordés par les Grands Anciens. Le marché étant moribond, les auteurs s'attachent, consciemment ou non, à ce qui marche. De là , on peut établir une poignée de thèmes selon les succès: horreur (AdC), med-fan (D&D), space-op (Star Wars), gothic-truc (Vampire) et cyber-chose (cyberponque). Hormis ces cinq là , point de salut! Ceux qui sont "originaux" et qui marchent ne sont qu'une combinaison des thèmes principaux (Shadowrun: Med-Fan + Cyber-chose), ou un "twist" sur un de ceux là (Deadlands: Cthulhu au far-west. Heuresement qu'il n'y a pas d'elfes).
Remarque, vu que le marché est ultra-fermé et très baigné "subculture" - ce n'est pas nécessairement un mal remarque, mais bon - on tourne à vide. Le rôliste étant casanier, les jeux qui apportent vraiment un thème nouveau sont laissé de côté et ne percent pas, rendant encore plus mijaurés les éventuels explorateurs (Unknown Armies: Elroy contre Tim Power... un flop. Puppetland: le pays des marionnettes sous la domination fascisante de Punch: pareil. Le fait que les deux jeux soient issus de l'esprit malade de John Tynes n'aident pas... Comment? Fermer la parenthèse? Ah, oui....).
L'ennui? AMHA, le jdr ne fonctionne que par initiation: les nouveaux sont "introduits" (non, ce n'est pas sexuel) par les anciens, qui non seulement leur refilent des conceptions prédigérées qui ont la vie dure ("Pour que ça soit du jdr, faut des dés et un mj") mais aussi une certaine culture au niveau des thèmes ("ah bon, y'a autre chose que la SF et la fantasy?").
Triste.
Le pire, c'est que les gens qui pourraient faire évoluer le schmilblick, au vu du peu de leur succès, se cassent (John Tynes, pour ne pas le citer, quitte le JdR pour s'investir dans le cinéma en tant que monteur, voire plus si affinités... Triste. Pour comprendre la valeur du bonhomme, http://www.john-tynes.com et allez voir "Puppetland" dans la rubrique "Games"). Résultat, à terme, il ne restera que les faiseurs qui peuvent produire des jdrs ayant du succès à court terme, mais en ressassant les thèmes immortels du média qui nous intéressent.
Autre problème: le peu de réflection quant aux spécificités du média. Lisez les conseils de maîtrise des bouquins jdrs actuels, et trouvez-moi UN truc qui pourrait s'appliquer UNIQUEMENT au jdr. Dur, hein? La plupart des conseils sont liés au concept de raconter une histoire, pas de la VIVRE. Quand des auteurs seront capables de réfléchir à ce qui fait du JDR ce qu'il est, et non pas simplement un sous-branche des autres arts narratifs (cinoche, littérature, bd) on pourra espérer un renouveau... En attentant, le seul auteur que je vois ayant réfléchi à ça s'appelle Kenneth Hite, et le fait que vous ne sachiez pas qui c'est en dit long sur l'évolution de notre loisir favori. Pour moi, le jdr a besoin d'un mec qui lui fasse ce qu'Alan Moore ou McCay ont fait au comics: tirer parti des forces SPECIFIQUES du JdR.
En espérant un renouveau drastique du bazar... je vous laisse, j'ai pas encore été voir http://www.petitesécolièresnues.com aujourd'hui.
Pogo, pour une nouvelle ontologie du JdR. |
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