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5 ans que, suite à une guerre de services au cours de laquelle je me suis retrouvé dernier des fidèles dans le camps vaincu, je fais un boulot de rédacteur technique (je n'ai rien contre les rédacteurs techniques, mais quand on est ingénieur et qu'on avait un poste d'encadrement, ça fait mal au cul de passer de "chef à plumes" à "indien déplumé" après dix ans de bons et loyaux services!).
5 ans que je cherche une mutation... ADN trop stable, pas moyen, la mobilité interne est un des buzzwords à la mode depuis plus de 5 ans, mais tous les postes sont pris avant même d'être publiés au mouvement.
Ressources humaines... tiens, un oxymore. Le plus beau refuge d'incompétents que j'ai jamais vu, quand tu vas les voir pour un bilan de compétence après quinze ans de boite, ils en sont à te demander pourquoi tu as un trou de six mois dans ton CV, entre le diplôme et le service national, et un autre d'un an entre le service national et le premier taf. Et quand tu leur décris ce que tu fais dans la boite, ils ouvrent de grands yeux vides... Ils ne connaissent même pas l'organisation fonctionelle, juste l'arbre hiérarchique! Pour pondre des procédures qui emmerdent tout le monde, ils sont forts, mais pour le reste...
Enfin, comme je peux faire mon boulot les yeux bandés avec un bras attaché dans le dos, ça me permet de ne tirer que mes heures... parce que les heures sup non rémunérées, joie du statut "cadre", qu'on ne compte plus sur moi.
J'ai vu comment on récompense la compétence, la loyauté et la pugnacité : placard.
J'ai aussi vu l'évolution de carrière des rats qui ont quitté le navire, elle est pas mal... mais moins fulgurante que celle des traîtres qui avaient retourné leurs vestes dès que ça commençait à sentir le roussi.
Finalement, les récompenses, la satisfaction, et le sentiment du devoir accompli après un travail bien fait, il n'y a que dans la vraie vie qu'on les trouve.
Au taf, soit on lèche, soit on est lâche, soit on est lynché...
Le "Coeur pourpre", c'est la récompense de ceux qui ont été assez malins pour avoir une idée, assez con pour l'essayer, et assez chanceux pour y survivre.
La médaille du travail, c'est presque pareil, c'est pour ceux qui ont été assez malins pour se faire embaucher, assez chanceux pour ne pas se faire virer, et assez con pour ne pas avoir trouvé mieux ailleurs.
Licorne,
vieux con aigri avant l'âge. |
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